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3,27

sur 167 notes
J'aime vraiment beaucoup Thomas Gunzig, ses chroniques et billets, puis ce qui en transparaît en tant qu'humain. En tant qu'écrivain, romancier, ce n'est pas aussi simple.
Ce livre est un bon livre, parfois même très bon, mais on entend trop Thomas Gunzig, tout le temps ou presque. En tout cas je l'entends trop. Je ne parviens pas à faire vivre les personnages et me les représenter autrement qu'avec ses traits et sa voix. Car son écriture est caractéristique, elle est drôle, par ses appositions, ses comparaisons originales, son ton d'angoisse amère mais où perle toujours un brin d'espoir... C'est vraiment plaisant. C'est même très bien. Mais... Gunzig ne va pas assez loin dans le désespoir ou ne va pas assez loin dans l'espoir... Je ne sais pas comment le dire autrement.
Pareil pour cette histoire-ci, en tant que telle, elle tient modérément la route, il y a quelque chose de trop fictif ou de pas assez fictif.
Je me demande si je lirai un jour un livre de Thomas Gunzig qui aille à fond dans un sens où l'autre, qui cesse de ménager (par son talent) la chèvre, le chou et le loup.
Mais, au-delà de ça, c'est un bon livre et vous risquez de passer un plutôt bon moment avec. (Finir par une formule très belge.)
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J'ai l'impression que c'est une période en ce moment, mais j'ai encore un avis très mitigé !
La vie sauvage, c'est l'histoire d'un bébé qui a survécu à un crash aérien et qui a été recueilli par un homme au fin fond de l'Afrique. On apprend qu'il a eu très tôt les armes à la main, qu'il a donné la mort… et qu'il a beaucoup beaucoup lu, notamment de la poésie (oui, par certains côtés, ce roman se veut fable).
Il a à peine rencontré Septembre, l'amour de sa vie, qu'il est retrouvé par sa famille suite à une photo de reporter postée sur les réseaux sociaux. Charles doit alors quitter son « monde sauvage » pour la « civilisation » - mais il a un plan pour retrouver sa vraie vie…

L'auteur nous dépeint une société occidentale au vitriol : les ados dont l'univers tourne autour de Snapchat et d'Instagram et qui n'ont qu'un horizon bouché et misérable comme perspective, les adultes qui n'ont qu'une petite vie médiocre et insipide.
Charles, lui, est loin au-dessus de tout ça, il a un vrai grand destin et il est terriblement intelligent et attirant (il manipule trois adultes pour avoir des relations sexuelles avec elles). Il a tellement de haine pour les gens que le lecteur ne peut qu'avoir que du mal à l'apprécier.

Déjà, certaines invraisemblances m'ont fait tiquer, comme la culture de Charles. Pas forcément la culture littéraire, mais il a certaines réflexions qui révèlent une connaissance qu'il ne PEUT pas avoir, sans parler de la maturité.
Ensuite, la description de notre société est déprimante. Quasiment personne pour rattraper les autres, sauf à la fin, où Charles semble daigner voir quelque chose d'intéressant sous le vernis navrant de ses congénères. Alors certes, il y a des accents de vérité, mais il y a nombre de clichés et d'exagérations. Et vu ce que Charles critique, je trouve la fin carrément cocasse et même ironique
Enfin, et malgré la volonté de faire de ce roman une sorte de fable, ça ne fonctionne pas bien. le ton est trop sérieux, pour que les éléments irréalistes à l'extrême sonnent justes.

Pourtant, le message aurait être profond : montrer que « la vie sauvage » n'est pas celle que l'on croit, que la violence cachée peut générer autant de mal qu'une guerre (tiens tiens, c'est une réflexion d'actualité). Mais les exagérations et le pessimisme desservent totalement ce propos et c'est bien dommage, car l'auteur a une très jolie plume.
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Il y a fort longtemps, j'ai lu "La mort d'un parfait bilingue" de Gunzig que j'ai détesté. Je n'ai aucun souvenir de l'intrigue... Je me rappelle juste que j'avais trouvé le récit malsain, violent et cynique... Et clairement une bonne partie de "La vie sauvage" peut fort bien se targuer de partager ces caractéristiques.

J'ai vu en Charles un "anti-Candide". Là où le personnage de Voltaire nous fait découvrir le monde au travers de ses yeux naïfs, dévoilant innocemment les travers de la société, Charles, le personnage principal, nous les fait découvrir avec une clairvoyance effrayante. Il est manipulateur, sournois, cynique et extrêmement intelligent. Et pour être honnête, son personnage met vraiment mal à l'aise.

Cependant son cynisme n'est pas "gratuit". Il sert une cause. Il est presque beau à vrai dire. Charles est une réelle machine de guerre qui cherche à réaliser un projet pour retrouver la femme qu'il aime, qu'il aime d'un amour lumineux, beau, "pur".

Ce roman de Gunzig était vraiment déstabilisant. Il m'a franchement dégoutée par instant... Mais je le referme en étant heureuse de l'avoir lu, forte d'une expérience littéraire vraiment particulière.
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Le dernier roman de Thomas Gunzig est une fable. Comme à son habitude, l'auteur nous offre un récit souvent absurde, parfois invraisemblable et, mine de rien, au détour d'une situation loufoque, met le doigt sur ce qui fait la médiocrité ou parfois la grandeur du monde moderne. Charles a grandi dans la jungle suite à un accident d'avion. Elevé au milieu de guerres sordides et de massacres insensés, il s'est forgé une philosophie de vie bien trempée, à coup de littérature classique. Quand il arrive en ville, la civilisation lui semble bien décevante, entre smartphones de troisième génération, délires convenus sur Snapchat et politique à la petite semaine.
Le regard décalé, souvent cruel et parfois emprunt de colère que le héros de Thomas Gunzig porte sur notre petit monde m'a beaucoup amusé. Ce n'est que pure fantaisie, il serait vain de chercher un discours politique ou une intention dénonciatrice dans cette observation dont l'autodérision n'est pas absente. Gunzig n'accuse pas, il contemple son environnement, souvent de manière sarcastique, toujours avec de l'humour et une pointe de caricature. Les personnages sont bien campés, on les a tous connus, on a parfois été l'un d'eux. Alors on rit jaune mais bien vite, le côté bienveillant de l'auteur nous requinque, il y a finalement de la tendresse dans tout ça. Et puis, c'est une histoire d'amour qui finit bien et ça, eh bien c'est précieux par les temps qui courent.
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Il faut "vivre" cette vie sauvage comme un conte. Ne pas y chercher la réalité mais une vérité. La vérité du superflu de nos vies. La vérité du manque de profondeur de notre société. Le bien n'est nulle part, ni là-bas ni surtout ici.
Gunzig nous promène dans les méandres d'une histoire triste et sombre jusqu'à l'Espoir d'un monde beau et serein que seul notre désir d'enfin grandir et réfléchir pourrait construire.
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L'idée de départ de ce roman était intéressante : Charles, un jeune garçon, disparu au coeur de la brousse africaine alors qu'il n'était encore qu'un bébé est retrouvé par sa famille quinze ans plus tard, grâce à la magie de Google Earth. Contraint de quitter sa famille adoptive, et surtout sa petite amie, pour retrouver sa famille européenne, il se retrouve confronté à un monde qui lui déplaît. Car notre société, bien qu'en apparence plus douce que celle qu'il a connue en Afrique, se révèle bien plus violente et sournoise.

Tout cela aurait vraiment pu me plaire si l'ensemble du roman n'était pas noyé dans un cynisme qui devient parfois ridicule tellement il est grossier. Charles est un personnage exécrable, prêt à tout pour arriver au bout de son plan. Sauf que toutes ses aventures ne sont absolument pas crédibles, qu'il prend les femmes qu'il rencontre pour des pantins uniquement contrôlés par leurs hormones en berne et qu'il est assez difficile de croire qu'il puisse parvenir à ses fins aussi facilement. J'ai eu l'impression qu'on me prenait un peu pour une idiote tout au long de ma lecture et, sincèrement, si je n'avais pas reçu ce roman dans le cadre du Masse Critique, je ne l'aurais très certainement pas terminé.

Tout ça est vraiment dommage car l'auteur aborde des thèmes que je trouve importants et intéressants, notamment en ce qui concerne l'évolution des relations humaines dans notre société de consommation. Mais trop de cynisme tue le cynisme...
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J'ai été un peu déçue par cette lecture. Je trouve que le fond n'apporte rien d'original à une thématique déjà mille fois abordée et je déplore le recours à certaines facilités peu convaincantes.

Un roman sombre et très critique envers notre société.
Lien : http://carnetdelecture.skyne..
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Je suis rentrée du pique-nique Babelio avec La vie sauvage de Thomas Gunzig, livre de la prochaine rentrée littéraire. Je n'avais jamais lu de livre de cet auteur, mais le pitch de départ me plaisait bien : un ado ayant grandi en Afrique qui se retrouve exilé dans la froideur de l'Europe.

Le résumé de la quatrième de couverture parle d'un "roman d'amour [...} lyrique et cruel, sombre et optimiste" et je trouve que ça résume bien l'histoire et l'écriture assez particulière de l'auteur. le personnage principal, Charles, est particulièrement tordu, d'où le côté sombre et cruel. Son but est de retourner voir Septembre en Afrique et il est prêt à tout pour ça, même aux choses les plus affreuses. le lyrisme lui est apporté par les nombreux extraits de poèmes qui correspondent aux humeurs du jeune homme.

L'histoire est écrite à la façon d'une autobiographie et est très ancrée dans l'actualité. le narrateur critique ouvertement notre civilisation, tout est vu d'un point de vue négatif. Ce roman est parfois assez dérangeant, on a l'impression d'être dans la peau d'un psychopathe, mais d'un autre côté on peut aussi comprendre ce qui le motive, le fait de retrouver son grand amour. Merci Babelio et les éditions Au Diable Vauvert pour cette découverte.
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L'auteur belge francophone, aux activités littéraires très éclectiques, est une découverte pour moi. Auteur de nouvelles, romancier, il anime des ateliers d'écriture, des fictions radiophoniques destinées aux enfants, il est l'auteur d'une comédie musicale, co-auteur d'une BD, son précédent roman, Manuel de survie à l'usage des incapables est en cours d'adaptation pour le cinéma, multi primé...
La vie sauvage est le vecteur choisi par Thomas Gunzig pour mettre en lumière l'absurdité de la vie connectée qui est la nôtre, à travers le destin d'un bébé, seul survivant d'un crash d'avion sur un territoire africain. Recueilli par un mercenaire qui a fui toutes les guérillas locales auxquelles il a participé. Celui-ci élève l'enfant en lui faisant lire tous les livres, essais et poèmes, revues qu'ils trouvaient dans les villes et villages mis à sac par d'autres bandes armées. Alors que le garçon (qui s'appelle Charles) à 13 ans, la troupe de pauvres erres armés dont ils font parti, récupèrent une gamine de 12 ans, Septembre est son prénom, seule survivante d'un village décimé par la violence de mercenaires fous. Ils laissent la jeune fille dans une espèce de village sauvage et nullement répertorié, niché au bord d'un cours d'eau.
Les deux jeunes se retrouvent 4 ans plus tard, ils sont adolescents et s'avouent leur amour, ils nouent des relations fusionnelles.
Mais l'oncle de Charles le retrouve par le truchement des réseaux sociaux et le rapatrie en Europe auprès de sa famille. L'oncle est le bourgmestre magouilleur d'une petite ville, sa femme préoccupée uniquement de son apparence, un garçon et une fille adolescents, voilà où atterrit le héros. le fils, mal dans sa peau, nourrit sa vie de ce qu'il trouve sur le darknet comme vidéos cruelles et violentes, la fille boutonneuse et rebelle, n'a qu'une idée en tête, fuir cette famille dégénérée. Ceci étant posé, il est question de l'ébahissement du jeune garçon devant la richesse, l'abrutissement et la tristesse des gens qu'il côtoie et des clichés véhiculés par ces mêmes gens sur ce qu'a vécu Charles en Afrique et dont il aurait à guérir.
Il y a pas mal d'invraisemblances dans le roman, auxquelles il ne faut pas s'attacher. Par exemple le savoir quasi inné, de Charles s'agissant de la psychologie des personnes auxquelles il est confronté dans l'institution scolaire ou dans le monde des ados moyens européens, totalement accros aux différents réseaux sociaux qui régissent leur vie. Ou quand il décrit les enseignants, directeur, psychologue qu'il juge de manière cynique, cruelle même et avec une acuité à laquelle rien dans sa jeune vie ne le préparait. L'auteur semble avoir des comptes à régler avec l'école.
Malgré cela, le propos est d'une ironie mordante dans ces descriptions du monde qui nous environne et des absurdités dans lesquelles les enfants sont élevés. En tout cas, j'ai complètement été prise par l'intrigue originale développée dans ce roman.
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Roman qui n'entrera pas dans les annales de la littérature. Ramassis de clichés sur les adolescents, sensation de déjà-vu...
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