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Malgré l'accueil enthousiaste généralement réservé à ce livre, je suis sortie déçue de cette lecture.

J'ai trouvé le travail de l'auteur assez remarquable, tant dans la recherche historique que dans la complexité de la structure narrative, bien maîtrisée, mais cette dernière qualité a finalement été pour moi le défaut principal du livre. Trop dense. Trop de personnages. Trop d'histoires. Et le mieux est l'ennemi du bien.

J'ai apprécié la démarche de raconter l'Histoire du peuple noir au travers de l'Afrique, du colonialisme, de l'esclavage, des discriminations raciales aux USA, de la lutte pour les droits civiques. Mais le fait de la raconter sous la forme d'un arbre généalogique, bien que l'idée paraisse bonne, a rendu la narration difficile à suivre. D'ailleurs, au début je faisais un effort pour relier les personnages entre eux suivant leurs ascendants, mais j'ai finalement renoncé. J'aurais préféré qu'on suive des histoires qui racontent la grande Histoire mais sans lignées et que les ruptures d'époques et de personnages soient assumées. Malgré tout, le parti pris de changer d'époque et de personnages à chaque chapitre est déroutant, comme une succession de nouvelles dont on voudrait qu'elles forment une trame commune, et ne permet pas de s'attacher véritablement aux personnages.
A choisir, j'ai été plus intéressée par la lignée des personnages aux États-Unis que celle restée en Afrique où les choses me semblaient fort répétitives.

A chacun de se faire sa propre opinion, mais personnellement, la forme ne m'a pas convenue au point malheureusement d'empiéter sur le fond.
Je mets tout de même trois étoiles plus pour les qualités énoncées que pour le plaisir que j'en ai retiré.
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D'une pierre noire. Marquées d'une pierre. Une pierre brisée qu'une mère aura confiée aux flux et aux reflux de son histoire. Une mémoire. Un marqueur. Comme une fève à coeur ouvert. Sept générations, deux cent cinquante ans d'histoire du monde. Afrique. Amérique. Côte d'Or, Ghana, Cap Coast, Fantis, Ashantis, mais aussi Britanniques, Portugais, Danois ..Néerlandais. L''eau, le feu , la pierre. Un arbre. L'arbre de Maame. La première femme, la première mère. Deux soeurs Effia et Esi.
Hasard, providence, ou destin maudit ? Une branche jetée à à la mer , une autre restée plantée en pleine terre. le même arbre , la même chair. Des cicatrices, qui s'ouvrent et se referment comme d'immenses paupières. Rêves de feu, cauchemars de cendres et de poussières. Sables d'or et de sang. Immense roman. L'exploration mémorielle que trace sur ces pages Yaa Gyasi est bien plus large que les Racines d'Alex Haley. Elle entre dans la complexité des ramifications que les architectures des Absences, des cultures, des identités, des liens et codes sociaux et familiaux, ont « traumatiquement » engendrés. On apprend beaucoup, on comprend plus loin, on entend mieux.
Une petite question pourtant..Le titre d'origine est Homegoing, pourquoi donc a-t-il fallu que ce titre soit traduit dans la version française par No home ?…Pourquoi ?..

Astrid Shriqui Garain
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Attention, coup de coeur.
Au plus fort de la traite des esclaves, nous allons suivre le destin de deux demi-soeurs qui ne se connaîtront jamais.
De 1775 de la Côte-de-l'Or à Harlem de nos jours, de génération en génération, chacun portera le poids de cette histoire.
Nous suivons leurs chaînes, leurs larmes, les coups de fouet, la drogue,...ils seront tous marqué par cet héritage. C'est divinement bien écrit et chaque chapitre est un pan de vie d'un des descendants de chacune des demi-soeurs.
Nous traversons les années, le coeur arraché.
Son professeur demande à Marjorie, la dernière descendante que nous suivons, :
" - que penses tu de ce livre
- Il me plaît
-Mais est ce que tu l'aimes ? Est ce qu'il te touche au fond de toi ?"
Moi, je peux répondre que No home m'a touché au fond de moi.
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Construction diablement efficace que celle de « No home » : deux filles nées d'une même mère dans la malédiction d'un feu, engendrant deux fois sept générations, l'une condamnée à l'esclavage aux Etats-Unis, l'autre à l'isolement intérieur au Ghana, dont les histoires sont racontées en miroir l'une de l'autre à travers une plongée dans une tranche de vie de deux fois sept descendants.
Le petit miracle de récit, c'est de parvenir à reproduire dans ces instantanés de vie et l'histoire du Ghana et celle des esclaves noirs américains du milieu du 18ème siècle à nos jours, avec une puissance d'évocation étonnante pour une si jeune plume.
Voilà un roman qui mérite tous les louanges qu'on lui a fait !
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Il y a certains romans qui, dès leur parution, et quoiqu'on vous en dise, vous attirent et No Home en fait partie et je ne suis pas déçue même si l'attente m'a paru longue.... Je n'étais pas la seule à vouloir le lire dans ma bibliothèque ! Et son succès est justifié.

C'est un magnifique premier roman sur le parcours de deux lignées d'une même famille (à la base deux demi-soeurs) : une au Ghana, l'autre en Amérique, séparées par des trafiquants d'esclaves.  L'une a participé à la vente d'esclaves dont la deuxième a été la victime sans que l'une ou l'autre ne le sache.

Une  aïeule commune, Maame, et ensuite une succession de destinées parallèles toutes imbibées  des racines africaines et ayant pour seule mémoire, leurs parents, parfois grand-parents mais sur des continents différents et en fin de compte si peu différentes. Une douleur profonde , un racisme provenant des blancs mais aussi au sein de la communauté noire (en fonction de la teinte de la peau), une quête de reconnaissance et de justice pour certains.

Avec cette fresque on s'aperçoit que malgré les siècles, les luttes etc.... , que ce soit en Afrique ou en Amérique, rien ne change vraiment, tous doivent supporter le regard des autres et leur propre regard sur leurs origines : métissage, exclusion, ségrégation,violence, misère, exploitation, différence et indifférence voir mépris des autres.

L'auteure, à chaque chapitre, retrace parallèlement l'histoire des deux branches familiales (je conseille fortement l'arbre généalogique du début du livre à garder sous la main car cela peut être une difficulté surtout au début de la lecture). Que se soit hommes ou femmes, chacun a du lutter pour exister, pour vivre, pour s'accomplir. Et puis ils sont tellement forts (dans tous les sens du terme) tous les membres de cette famille disloquée,  laissant leurs empreintes dans notre esprit après la fermeture du livre.

L'on ne peut être que profondément ému par ces destins broyés, anéantis. Certains passages sont bouleversants. La nature et ses éléments (eau, feu) sont des composants importants du destin des personnages, une empreinte indélébile ainsi que la magie et les symboles. L'on est pas ce que l'on est sans nos racines, sans nos ancêtres et la transmission.

C'est une lecture qui laisse des traces, qui ne peut laisser indifférent, roman historique sur plus de trois siècles,  très structuré de cette auteure à l'écriture forte et qui évite les longueurs et la facilité (même pour le dénouement).
Lien : http://mumudanslebocage.word..
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Un roman particulier car l'on suit deux demi-soeurs et leur descendants sur deux/ trois siècles. Un chapitre par personnage. J'ai adoré le début, suivre Effia et Esi et leur destin qui prend deux directions complétement différents à cause d'un homme. J'ai trouvé toute cette période en Afrique passionnante bien que sidérante. Par contre, si on s'attache rapidement aux personnages sur un court chapitre, je trouve que c'est moins le cas à partir des petits-petits enfants d'Effia et Esi. J'étais moins dedans, j'avais envie de rester avec les générations précédentes ! Néanmoins les passage avec Kojo puis H et ses enfants en Amérique sont intructifs, très révoltants et émouvants d'une certaine manière. C'est bien construit, on a tendance à comparer les destinés, ça fait réfléchir et c'est une écriture assez sensible et juste. Je m'attendais un peu à la fin quand même, il y a quelques facilités mais peu importe, on passe un bon moment.
Challenge USA
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L'histoire de ce magnifique roman est bouleversante. À travers le portrait de plusieurs générations d'une même famille, la jeune auteure nous brosse l'histoire du Ghana et de l'esclavagisme aux États-unis. J'ai été quelque peu surprise du format puisque je ne m'attendais pas à suivre autant de personnages, mais le récit est très bien construit et vivant, alternant les continents. Et chaque destin est peaufiné. Yaa Gyasi nous en livre des bribes, mais assez pour nous toucher et nous laisser deviner ce qui a pu se passer dans les années auxquelles nous n'avons pas accès.
Ces destins sont tragiques. Côté américain bien sûr avec l'esclavagisme, les mauvais traitements, puis peu à peu l'abolition de l'esclavage mais toujours cette difficulté à vivre en tant que personne de couleur, dans le racisme, les injustices, la peur de la police, la prison pour presque rien.
Côté africain, cette branche de la famille a connu elle-aussi bien des drames. Bien que libres, les personnages semblent hanter par les gestes de leurs ancêtres et par une sorte de malédiction.
Mais ils ont tous quelque chose en commun : l'amour, l'amour de leurs enfants, leur désir de les voir heureux.
J'ai vraiment apprécié découvrir autant de générations puisqu'on suit cette famille sur presque deux-cents ans. Les personnages sont tous assez différents les uns des autres, ils sont touchants et nous nous y attachons. J'aurais d'ailleurs voulu tous les connaitre un peu plus et faire encore un bout de chemin avec eux. Et petite cerise sur le gâteau : cette fin imaginée par l'auteure est absolument magnifique !
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Challenge Plumes Féminines
Challenge Voyages Littéraires

Résumer serait assez complexe. Disons qu'il s'agit de la plongée dans le commerce triangulaire entre le continent africain et les États-Unis, le tout sous le chapeautage du Royaume-Uni. Nous sommes invité.e.s à suivre l'histoire de 2 femmes, 2 soeurs qui ne se connaissent pas et qui auront un destin bien différent. L'une sera esclave et avec elle nous suivrons le long chemin jusqu'à la fin de l'esclavage et de la ségrégation, lui-même encore si long ; l'autre sera une des actrices du commerce triangulaire, dont ses descendants devront porter l'infamie sur des générations, tentant de s'en libérer.
C'est un roman choral, qui rappelle Les douze tribus d'Hattie pour la partie américaine roman choral de la ségrégation. Néanmoins, je l'ai trouvé beaucoup plus humain, plus empathique que l'histoire d'Hattie et de ses enfants. J'ai partagé les joies, les peines, les souffrances de tous ces personnages et comme j'ai pu le lire dans d'autres chroniques, je regrette que cette forme empêche de mieux connaitre les personnages, ce qui pour certains m'a vraiment frustré... Gyasi nous permet de traverser 300 ans d'histoire très simplement, à travers ses personnages, puisque un par génération prend la parole depuis les 2 soeurs ; la chronologie me semble d'ailleurs plus importante aux États-Unis qu'au Ghana, où même l'indépendance du pays est à peine évoquée, comme si elle n'avait finalement changé que peu de choses dans la vie des Ghanéens... Sauf peut-être un certain système de hiérarchie sociale parfois préjudiciable aux individus et dont certains ont tenté de se libérer, avec des réussites diverses.
J'avoue, j'ai laissé un peu de côté la symbolique du feu et de l'eau qui me semble parfois un peu artificielle ; celle de la pierre m'a semblé bien plus forte. Sa perte entraîne la perte d'une histoire et d'un pays pour les descendants d'Esi qui ne sont plus rattaché à pays d'origine et perdent qui ils sont, qui ils auraient pu être...
Je crois que je viens de lire un des livres que j'ai le plus aimé cette année (qui n'est pas encore terminée).
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Ce roman ne fera pas partie de mes gros coups de coeur, mais il s'en est fallu d'un cheveu !
Quand je pense que l'auteur n'avait que 27 ans lorsqu'elle l'a rédigé, cela donne le tournis ! Quelle maturité, quelle profondeur !!!
J'ai lu pas mal de critiques sur cette saga familiale, partageant certains points de vue, en rejetant d'autres.
Pour ma part, j'ai beaucoup apprécié l'idée de la lignée coupée en deux, aux deux destins si différents, avec certaines similitudes malgré tout. J'ai trouvé cela à la fois très intéressant sur le plan historique de voir les évolutions (ou non, semble-t-il, à certaines époques !!!) des moeurs, des statuts, des mentalités... et passionnant sur le plan narratif, suivre ces "fils/filles de" (à prendre au second degré), qui tentent, chacun, de suivre leur propre voie, malgré les choix de vie plus que restreints - c'est le moins que l'on puisse dire !- et le poids, invisible mais toujours présent, de l'histoire familiale, toujours présente en filigrane.
L'écriture est fluide, plutôt classique dans son ensemble, avec une certaine distanciation qui ne fait qu'accentuer le côté tragique des différentes situations.
Ce qui m'a agacé dans le récit, est, je dois le reconnaître, néanmoins indispensable, et reflète absolument le fond de la trame. Je m'explique. Comme d'autres lecteurs, je me suis sentie frustrée par ces courts épisodes de vie, sur chacun des protagonistes. A peine une parenthèse d'un chapitre sur chacun, et hop, on passe au suivant et le précédent, la plupart du temps, n'est plus qu'à peine mentionné. Ces gigantesques ellipses agacent, titillent, on voudrait en savoir plus, l'avant, l'après,... Mais non, rien. le silence pour illustrer les maux tant passés qu'à venir.
Et pourtant, cette manière de faire est juste brillante, d'une grande intelligence, car elle renvoie au lecteur la situation des personnages, eux qui n'ont guère de contrôle sur leur existence, eux qui sont rendus anonymes par le Sort (disons l'homme blanc, pour faire moins court), eux qui ne savent plus rien de leurs origines, volées, du devenir de leur famille, de leur propre nom... Yaa Gyasi parvient à nous faire ressentir - à un moindre niveau, bien évidemment - cette frustration / fatalité qui imprègne et noie ses personnages.
Cette remarque pourrait s'appliquer aussi à la fin :
Pour conclure, je m'allie aux autres trrrrès nombreux lecteurs qui encensent cette très belle, dure, touchante et cruelle histoire d'une famille à travers les siècles.
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L'histoire de l'Afrique c'est un peu comme la découverte de l'Amérique, nous ne la considérons que de notre point de vue d'Européen, fût-il émigré en Amérique du Nord. Même le beau livre de Yaa Gyasi, pourtant écrit par une auteure d'origine africaine, n'échappe pas totalement à la règle, puisque l'histoire commence quand les blancs sont là. On aimerait bien pourtant connaitre l'histoire des royaumes Ashanti et Fanti avant l'arrivée des blancs. Mais peut-être cela ne fait-il pas partie des questions à résoudre par les Africains et les afro-américains d'aujourd'hui. Penser leur histoire sans le rapport aux blancs ne reviendrait qu'à un exercice somme toute théorique.
La question se pose pour l'Amérique aussi. Elle fut "découverte" par les populations qui y arrivèrent il y a 60 ou 100 mille ans, et qui l'ont peuplée jusqu'au 15e siècle. La découverte de Christophe Colomb est la découverte européenne de l'Amérique, éventuellement précédée de quelques centaines d'années par les Northmen (Vikings).

Donc dans ce livre, il est question d'Africains dans leur rapport aux blancs. Plus précisément, les Africains de l'actuel Ghana à partir du 18e siècle et leurs descendants.
Ces rapports furent parmi les plus abominables qui se puissent imaginer, puisqu'ils reposaient sur l'esclavage. Blancs ou noirs, les humains ont réduit leurs semblables dans la pire condition qui soit et ont causé des souffrances inimaginables. Car les peuples africains se razziaient mutuellement pour alimenter le trafic. C'est très bien mis en lumière par le roman de Yaa Gyasi. Il est tout à fait intéressant de suivre l'histoire de ces peuples, à travers quelques personnages, au long des deux ou trois derniers siècles.
Voilà, j'ai donc été intéressé par ce que m'a appris et même fait ressentir ce roman. Comment se fait-il alors que je n'ai pas été happé par cette histoire, que j'ai eu l'impression d'y être extérieur? Est-ce parce que les différents personnages apparaissent dans des chapitres trop brefs pour s'y attacher vraiment? Peut-être. Mais je crois plutôt que c'est l'écriture trop lisse et la structure trop régulière de ce roman qui m'a tenu à l'écart. La construction est trop parfaite. Chaque épisode est représentatif d'une population d'origine africaine à une époque donnée. L'ensemble s'apparente finalement à une démonstration, au prix d'un approfondissement de ce que vivent les individus. Un bon livre donc, mais qui ne m'a pas touché comme il l'aurait dû.
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