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3,57

sur 312 notes
J'avais hâte de découvrir le nouveau roman de Yaa Gyasi car le résumé croise à la fois des thèmes qui m'intéressent de façon générale, et d'autres qui me touchent plus personnellement. Croiser les questions de santé mentale, d'expérience migratoire d'une jeune ghanéenne aux Etats-Unis, de recherche de sens dans une vie de chercheuse ne pouvait que susciter mon intérêt. No Home n'avait pas été un coup de coeur, mais j'en garde un bon souvenir de lecture, et je pense que cela sera la même chose pour Sublime Royaume.
Je trouve que ce roman vaut la peine d'être lu pour deux raisons. Tout d'abord, il parvient à montrer comment une trajectoire individuelle est en réalité constituée d'un kaléidoscope de réalités qui ne font sens que les unes par rapport aux autres. Si Gifty s'immerge dans la recherche neuroscientifique, c'est pour guérir de son histoire familiale tragique, trouver du sens derrière l'overdose de son frère qui a ruiné sa vie, trouver du sens derrière la dépression de sa mère, trouver du sens derrière l'absence de réponse de Dieu face à ces épreuves. Il y a peut-être un côté déterministe dans cette histoire, mais malheureusement assez juste j'imagine.
Je trouve qu'il faut aussi saluer la façon dont ce livre aborde la complexité de la question de la santé mentale. Il rend compte de façon poignante de la réalité de l'addiction comme celle de la dépression (comme le dit le roman, le problème de la recherche pathologique de plaisir, et celui tout aussi pathologique d'incapacité de ressentir le plaisir) tout en abordant aussi la question de la recherche spirituelle et scientifique de leur apaisement (et comment les deux se complètent/s'opposent). Sans oublier l'effet que ces problèmes ont sur les proches.
Comme dans No Home (la lecture de le coeur battant de nos mères de Brit Bennett plus tôt cette année m'avait fait la même impression), le roman instaure une sorte de distance, de détachement avec le personnage principal, on ressent bien la carapace que s'est forgée Gifty pour survivre aux épreuves et au fossé qui sépare son histoire de celle de ceux qui l'entourent au quotidien. Je trouve que montrer comment Gifty utilise la science (à travers tous les passages scientifiques qui m'ont personnellement captivée) comme façon de mettre ses propres démons à distance est bien vue. J'imagine que cette distance est ce que reprochent la plupart des critiques à ce roman, et c'est aussi sans doute la raison pour laquelle cette lecture n'est pas non plus un coup de coeur, mais quand même ce livre vaut le détour.
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Yaa Gyasi aborde beaucoup de thèmes dans ce second roman: l'immigration, le racisme bien évidemment, la religion, la dépendance aux drogues, la dépression, les recherches scientifiques, etc... Trop à mon goût avec beaucoup de longueurs et des explications scientifiques trop compliquées pour moi. J'ai eu parfois l'impression de lire un magazine scientifique alors que je ne pense pas que l'auteur soit une scientifique. Elle oppose religion et science, ce qui m'a intéressé, mais ce n'est pas toujours très clair.
Je ne me suis attachée à aucun des personnages, que ce soit Gifty, la jeune chercheuse en neurologie, assez distante, refermée en elle-même, la mère dépressive et bigote ou le frère, sans consistance mais dont le comportement est essentiel pour comprendre les dérives de la famille.
Je me réjouissais de lire ce nouveau roman de Yaa Gyasi car son No Home avait été un énorme coup de coeur pour moi mais j'ai vraiment été déçue (ce qui explique que j'ai mis beaucoup de temps avant de me lancer dans cette chronique).
Ce second roman est totalement différents du premier, Yaa Gyasi ne manque donc pas d'imagination et j'espère bien que je retrouverai le plaisir de la lire avec son prochain récit.
#SublimeRoyaume #NetGalleyFrance

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Malgré toutes les très belles critiques et une couverture juste sublime, pour ma part, la lenteur et le côté décousu de cette quête de la narratrice m'ont perdue. Je n'ai pas accroché.
Pourtant, la thématique était prometteuse!
Je retenterai plus tard!
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Après "No Home", Yaa Gyasi confirme son talent et signe ici un roman à la fois subtil et profond.
Gifty est américaine, née de parents Ghanéens. du pays de ses ancêtres, elle ne connaît rien et ne revendique rien. Brillante chercheuse en neuro-sciences, elle tente avec obstination de détourner ses souris de laboratoire des addictions auquelles ele les a elle-même soumises, cherchant par ce chemin à comprendre son frère mort d'une overdose et à sauver ceux qui peuvent encore l'être.
Très pieuse, elle est confrontée aux contradictions de sa propre foi et se questionne sans cesse sur sa place dans le monde, son identité, sa quête de l'absolu.
Le côté très cérébral de Gifty et la maîtrise qu'elle a de ses émotions empêche peut être d'éprouver beaucoup d'empathie à son égard, mais ses réflexions entraînent le lecteur sur le terrain de la curiosité intellectuelle.
#NetgalleyFrance
#Sublimeroyaume
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Définitivement fane de la plume de Yaa Gyasi. 😍 Après avoir lu « No Home » cet été, je me réjouissais de la retrouver avec un nouvel ouvrage.

Un récit très profond, qui aborde des thématiques difficiles (opposition entre la religion et la science, l'addiction, la maladie mentale, la dépression). Gifty, qui ne s'est jamais sentie désirée, aussi bien par sa mère que par son entourage, vit en quelque sorte en marge de sa propre vie. le décès de son frère ne va rien arranger à cela, la situation va même peu à peu s'empirer. Il y est donc beaucoup question de ce deuil, et de la dépression que cela engendre dans la vie de sa maman.

Ce n'est donc pas un livre avec un fond positif. Mais peu importe pour moi, car j'ai adoré suivre la quête d'identité de cette jeune fille. J'ai beaucoup apprécié le parallèle entre sa vie de croyante et sa vie de chercheuse, ainsi que celui entre ses recherches en labo sur la dépendance créée sur des souris et l'addiction de son frère.

Je le recommande grandement et j'ai hâte d'avoir de nouveau un livre de Yaa Gyasi entre les mains. 🌸
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°°° Rentrée littéraire 2020 #32 °°°

Sublime royaume surprend d'emblée en abordant la thématique afro-américaine hors des clichés que sa narratrice pouvait suggérer : celui d'une jeune femme noire, Gifty, née de migrants ghanéens pauvres devenue chercheuse en neurosciences après de brillantes études à Harvard et Stanford.

Tout est subtil dans ce roman, à commencer par son évocation du racisme quotidien insidieux dans la Bible belt, Gifty ayant grandi dans l'Alabama, abordé à travers le douloureux personnage du frère, mort prématurément d'une overdose : marchant courbé pour passer inaperçue dans les rayons de Walmart et éviter d'être accusé de vol ; la communauté blanche ne lui prédisant qu'une réussite par le basket sans même envisager qu'il puisse réussir par les études ; cette même communauté trouvant «  normal » qu'il sombre dans la drogue car il est noir et donc prédisposé à ce type d'addiction.

Le personnage de Gifty est tout aussi subtil dans sa quête quasi philosophique d'identité, s'interrogeant sans relâche sur l'âme et sur les traumatismes qui l'ont façonnée ( la mort du frère, la dépression catatonique de la mère qui dort toute la journée, la trahison du père qui a fuit au Ghana ). Elle qui a connu la religiosité juvénile, qui a perdu la foi suite aux tragédies familiales, qui est devenue une jeune femme sceptique, cherche un équilibre dans sa vie pour concilier sa soif de transcendance avec la rationalité scientifique qui guide sa vie. Car la science n'a pas répondu à toutes ses attentes alors que ses expériences sur les mécanismes neuronaux des souris pourraient déboucher sur une solution à l'addiction et à la dépression qui ont détruit son frère et sa mère.

Ce roman ne m'a pas touchée émotionnellement. Sans doute parce que Gifty a une voix tellement intérieure et cadenassée qu'il m'a été difficile de m'y attacher. Mais, malgré son rythme spiralaire très lent, il m'a touchée intellectuellement avec sa réflexion sage et sobre, pudique et claire sur la complexité du monde. Derrière le calme trompeur d'une récit peu spectaculaire, il y a le cri qu'une femme pousse pour trouver sa place au milieu d'identités conflictuelles tout en relevant le défi fièrement qu'en tant que femme noire, elle devrait avoir " toujours quelque chose à prouver et rien d'assez éclatant ne suffirait à le prouver".
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Un très beau roman sur la difficulté de cette femme, Gifty, 28 ans, née aux Etats-Unis de parents ghanéens, à concilier son éducation, pétrie de religion, ses racines (qu'elle ne connait que très peu), ses études scientifiques, le poids de la mort de son frère, de l'abandon de son père et de la maladie de sa mère.
Pourquoi cherche-t-elle à comprendre ce qui dans un cerveau pousse/retient un individu (dans son étude des souris) à/d'aller vers un plaisir, une récompense malgré un mal inévitable?
C'est bien écrit et passionnant. Un deuxième roman de cette auteure que j'ai un peu moins aimé que le premier (doit4.5 étoiles) mais un très bon moment de lecture.
Merci à Massé critique/Babelio et aux éditions Calmann-Lévy pour ce cadeau.
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Deuxième roman d'une jeune auteure américaine d'origine ghanéenne. Traduction de Jeanne Damour.
Gifty est une jeune neurologue, chercheuse très brillante sur le mécanisme de la dépendance et la quasi impossibilité d'en sortir. le roman commence au moment de l'arrivée de sa mère qui vient trouver refuge dans le petit appartement d'étudiante de sa fille à Stanford, après des années de dépression. le roman est un constant va-et-vient entre le passé familial et son présent fait de longues journées de recherches dans un laboratoire où elle passe son temps avec des souris auxquelles elle fait subir des tortures pour faire avancer la science.
Dieu à travers les pratiques évangélistes, tient une place prépondérante tout au long de la vie de la narratrice et donc dans la lecture de ce roman. Pourtant il n'en est pas du tout fait mention dans la quatrième de couverture alors que c'eut été pour moi rédhibitoire pour sa lecture. Malgré le fait que la romancière narre par le menu ce qui l'a éloigné de sa foi.
Bien sûr, il est également question de l'amour qu'elle porte à son frère, être magnifique, qui comble sa communauté, ses parents et sa soeur par sa gentillesse, son charisme et ses talents sportifs. Puis de la longue descente aux enfers de celui-ci qui plonge sa mère et sa fille dans l'angoisse. Il est fait mention de l'abandon du domicile familial du père quand celui-ci ne trouve pas sa place en Amérique. L'on évoque aussi le travail harassant de la mère auprès de personnes âgées dépendantes dont la famille se décharge. Il est question également de la place du second enfant non désiré qui profite du peu d'intérêt de son entourage pour trouver sa voie et devenir une étudiante et une universitaire brillante au détriment d'une vie sociale et amoureuse très pauvre. Et bien sûr la question raciale est aussi présente aussi bien dans la communauté religieuse mais aussi scolaire et universitaire.
Mais, ce que je retiens de cette lecture, aux passages soporifiques, c'est la quête mystique de la narratrice qui est la colonne vertébrale de ce roman.
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J'avais envie depuis longtemps de lire No home, le premier roman de Yaa Gyasi, mais c'est finalement avec ce petit dernier que j'ai découvre l'autrice américaine d'origine ghanéenne. A lire le résumé, j'étais certaine que j'allais beaucoup aimer cette lecture. Ce ne fut pas le cas…

Gifty, la narratrice, une jeune scientifique solitaire, se voit obligée d'accueillir sa mère qui s'enfonce dans un état dépressif. Cette femme très pieuse et travailleuse n'est plus que l'ombre d'elle-même et tout en essayant de la ramener à la vie, Gifty se remémore leur vie passée.

Dans ce roman qui aborde des thèmes forts et douloureux : l'exil, les séparations, le deuil, la dépression,… et aborde des questionnements importants : l'identité, le racisme, les croyances religieuses,… on pourrait s'attendre à trouver de l'émotion, à se sentir en empathie avec les personnages. Mais rien ! Alors que je suis plutôt du genre émotive, je n'ai absolument rien ressenti à cette lecture, je ne me suis absolument pas attachée aux personnages et alors que cela ne fait que quelques jours que j'ai terminé le livre, il ne m'en reste déjà pas grand-chose. Je suis très surprise car je ne m'attendais pas à ça.

Dommage…
Lien : http://tantquilyauradeslivre..
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Yaa GYASI. Sublime royaume.

Ce roman se déroule en majorité aux États-Unis. L'héroïne Gifty, est une jeune doctorante, chercheuse en neurologie. Elle est d'origine ghanéenne. En effet, ses parents,Chin Chin, son père, sa mère ainsi que son frère aîné, Nana, sont nés au Ghana. Ils ont fui leur pays natal pour offrir une vie meilleure à leur fils. La mère tombe enceinte cinq ans après la naissance de son garçon. Son époux revient vivre au Ghana; elle élève seule ses deux enfants. L'intégration est difficile dans l'état de l'Alabama. Nana réussissant très bien dans le domaine sportif, pratique le basket. C'est un très bon joueur, mais à la suite d'un accident, il va devenir opiomane, additif à la drogue et il en mourra. Sa mère est très croyante et pratique la religion pentecôtiste. Gifty, est une élève brillante et elle va entreprendre des études de médecine. Elle quitte l'Alabama pour suivre ses études à Stanford, en Californie. Elle étudie les neurosciences et fait de multiples expériences sur l'addiction, sur les rats…Elle travaille beaucoup dans son laboratoire, au détriment de sa vie sociale; elle a peu d'amis.

Parviendra-t-elle a s'affirmer en temps que diplômée scientifique dans un monde d'hommes?
Science et religion sont-ils antinomiques?
Une femme noire, peut-elle être une grande scientifique?
Quel est le fonctionnement du cerveau face à l'addiction, au plaisir?
Comment peut-on faire son deuil, qu'il s'agisse de la perte d'un être cher, ou de la perte de son pays natal?

de nombreux retours sur le passé, son enfance marquée par l'absence de la mère qui travaille dur, son père inexistant, un frère admiratif, tous ces éléments font grandir notre héroïne plus vite et elle prend conscience de la valeur de l'éducation. le choc des cultures qui s'affrontent, entre le modernisme de l'Amérique et l'archaïsme de l'Afrique toujours présente. L'importance de la religion au sein des populations noires aux États-Unis et le rôle proéminent tenu par le prédicateur John sont sans cesse présents dans la vie quotidienne de notre jeune femme. de nombreux flash-back émaillent son histoire familiale, fort intéressante.

C'est une belle page de l'histoire d'une famille exilée aux États-Unis, du brillant parcours de notre héroïne, du racisme, encore très présent, du pouvoir de la religion sur les fidèles, de l'avancée hésitante et chancelante des recherches, in vivo sur le cerveau. Cependant dans ce récit, il y a trop de termes scientifiques, inconnus de la majorité de nous, pauvres lecteurs. Ce roman n'a pas la même valeur que son précédent, « No homme ». L'oeuvre et le sujet sont originaux mais réservés à une élite scientifique… Un peu déçue par ce livre, je ne lui accorde qu'une note moyenne, J'espère que le prochain sera de la même qualité que le précédent "No home" que je me permets de vous recommander.

La couverture est très belle, symbolisant un terrain de basket, en hommage au frère de Gifty. Les couleurs sont tendres, et le rose pastel et blanc mettent bien en valeur le nom de l'auteur et le titre du roman. A très bientôt pour une nouvelle critique.

Lien : https://lucette.dutour@orang..
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