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Un livre remarquable qui n'a pas vieilli.
Sans doute l'un des livres qui m'a le plus marqué dans la SF, il y a tellement d'humanité dans ce bouquin et de bonnes idées que ça se lit d'une traite sans coup férir. La guerre en prend pour son grade justement, on sent en filigramme le pacifisme de l'auteur qui sait de quoi il parle (Guerre du Vietnam).
J'ai surtout apprécié :
# Un protagoniste attachant, William Mandella, dont on suit l'entraînement, l'évolution et les péripéties.
# Une écriture simple et efficace, un style percutant sans fioritures, de l'humour souvent cynique. L'auteur a su décrire avec réalisme cette ambiance propre aux bidasses.
# Des idées bien inspirées comme le fait d'introduire des concepts d'Einstein (Albert) de façon totalement digeste. La fameuse "dilatation temporelle" que subit Mandella à chaque mission est un vrai coup de génie.
# de facto, à chaque retour de Mandella, l'auteur tente d'imaginer un futur probable de nos sociétés (avec des idées sacrément insolites).
# le concept de "choc du futur" inspiré par les études de Toffler.
# Des scènes d'action bien rendues et tendues. L'auteur nous tient en haleine jusqu'au bout.

Un livre intelligent et touchant, rondement mené par un auteur qui a connu l'épreuve du feu, et que je recommande puissamment.
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Pour les amoureux de SF militaire, le roman la Guerre éternelle de Joe Haldeman est fait pour vous. Il a été récompensé à plusieurs reprises avec le prix Nebula en 1975, le prix Locus et surtout l'illustre prix Hugo en 1976. C'est un contrepied à « Etoiles garde-à-vous » de Robert Heinlein paru en 1959 avec son jeune soldat Johnnie Rico. Celui-ci sera remplacé chez Haldemann par un jeune conscrit moins belliqueux : William Mandella. On va suivra ainsi ses péripéties de simple soldat au grade de commandant, sur une longue période allant de 1997 à 3143. (Merci à notre Albert et à sa Relativité)

Comme dans le roman d'Heinlein avec les Arachnides et pour faire face à une invasion d'extra-terrestres qu'on nomme ici les Taurans, on recrute chez Joe Haldeman les meilleurs d'entre nous pour les entraîner et les envoyer au combat dans les étoiles afin de protéger la race humaine. le scénario peut paraître banal mais son originalité se rencontre au détour de chaque page. On va tout d'abord le découvrir par le côté décalé voire déjanté de son héros Mandella. Avec son caractère pacifiste, celui-ci nous livrera un tableau très critique de son expérience militaire. Les collapsars sont également les autres éléments curieux du roman. Voguants sur des vitesses relativistes, au moyen de vaisseaux spatiaux qui surgissent de ces trous de ver ; les individus vieillissent moins vite que leur environnement temporel. Les soldats revenus en permission, se heurtent alors aux évolutions des moeurs et aux technologies d'une Terre du futur. Si Harry Harrison dans sa nouvelle « Soleil vert » réglait le problème de la surpopulation avec l'anthropophagie, Joe Haldeman propose ici une solution plus atypique l'homosexualité qui s'imposera comme la norme à l'ensemble des citoyens de ce monde de demain.

C'est aussi grâce à son style que Joe Haldeman permet à son roman de rester résolument moderne. Son écriture est précise et dynamique, elle reste claire et l'usage de la première personne donne un côté véridique au récit qu'on retrouve habituellement dans les mémoires ou biographies militaires historiques. Les multiples personnages qui arpentent le livre donnent aussi une profondeur aux sentiments et enrichissent les échanges entre les divers protagonistes qu'ils soient hommes ou femmes. Même la liberté sexuelle qui ressort de ce roman de 1970, n'entache en rien le message d'égalité des sexes clamé haut et fort par l'auteur. de même, la description des batailles est finement détaillée et les explications scientifiques restent d'une grande clarté facilitant la bonne compréhension de l'ouvrage. Enfin, les traits d'humour voire d'ironie sont aussi monnaie courante chez cet auteur et complètent bien sa prose au point de la rendre fortement addictive.

La guerre éternelle est le roman de SF qu'il faut avoir lu dans sa carrière d'afficionados du genre. Les thèmes qui étaient novateurs pour l'époque comme le choc du futur, la surpopulation, la pollution, la censure, les absurdités de la guerre résonnent toujours dans notre actualité avec autant de vigueur. Je tiens ici à remercier mon amie @FeyGirl qui m'a fait découvrir ce roman vintage que je vous conseille également de « page-tourner » sans aucune modération.

« Je me suis assis, les pieds dans le vide, sans penser à rien, jusqu'à ce que les rayons obliques du soleil viennent illuminer les dunes en un doux clair-obscur de bas-relief. Par deux fois, j'ai changé de position comme si j'allais sauter. Si je ne l'ai pas fait, ce ne fut pas par crainte de souffrir ou de perdre quelque chose. La douleur ne serait qu'un brillant éclair, et je n'avais rien à perdre que l'armée. Et c'eût été là leur ultime victoire sur moi : après avoir si longtemps régi ma vie, me forcer à la conclure.
Ça, au moins, je le devais à l'ennemi. »
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La Terre est en guerre contre les Taurans. Qui sont les Taurans ? Personne ne le sait vraiment car on ne les a jamais vus, mais des vaisseaux sont détruits après avoir franchi des collapsars, ces portails qui permettent d'aller instantanément d'un endroit à l'autre de la galaxie. On ne sait pas où sont les vaisseaux des Taurans, on ne sait même pas de quelle planète ils viennent. On les a appelés ainsi car la disparition de vaisseaux terriens a eu lieu dans la constellation du Taureau.

La Terre organise la riposte : les jeunes gens les plus intelligents sont sélectionnés pour faire partie d'unités d'élite. Ils n'ont pas la possibilité de refuser. William Mandella est envoyé avec d'autres conscrits s'entraîner sur Choron, une planète deux fois plus lointaine que Pluton, où la température est proche du zéro absolu et le paysage digne d'un enfer gelé. de cet entraînement dans des conditions extrêmes, avec des tenues et des équipements délicats à manipuler, tous ne s'en sortent pas vivants. L'armée endurcit à tout prix ses soldats, et tant pis si certains meurent pendant l'entraînement.

Vient enfin la première mission, près d'un portail collapsar. Là aussi, ils savent qu'ils ne s'en sortiront pas tous vivants quand arriveront ces mystérieux Taurans… Après des combats meurtriers, les rescapés reviennent sur Terre.

Une Terre qu'ils ne connaissent plus : les lois de la relativité les ont fait voyager sur des années-lumière. Pour eux, deux ans sont passés, mais beaucoup plus sur leur planète natale. La technologie a fortement évolué et ils n'ont plus de compétence utile, et surtout la société et les mentalités sont radicalement différentes.

On leur avait fait de belles promesses quand ils avaient intégré l'armée, notamment celles d'une solde confortable et d'une retraite bien méritée. Mais ils se voient contraints de revenir dans l'armée, qui rompt sa deuxième promesse de les cantonner à la formation des nouveaux conscrits. Les voilà à nouveau envoyés sur de lointains champs de bataille, à affronter cet ennemi qui copie les stratégies et les technologies des humains. Et surtout, plus ils font des sauts collapsars, plus ils franchissent des siècles et savent qu'ils trouveront à nouveau une Terre profondément transformée.

Ce roman multiprimé, devenu un classique de la SF, offre une richesse de thématiques. le plus évident est la relativité qui tord le temps : les soldats sautent de siècle en siècle, et le monde qu'ils ont connu n'est plus le même. le choc culturel est inévitable pour ces hommes et femmes du passé devenus décalés. Et du côté de l'évolution de la guerre, des événements arrivent alors que les soldats sont à des années-lumière de là : la distorsion du temps entraîne celle de l'information.

L'aspect hard-SF est présent à travers la relativité, mais aussi avec la description de l'environnement des planètes ou la technologie des humains. Les explications scientifiques sont toujours accessibles et bien intégrées dans le récit ; elles peuvent même provoquer des situations à très forts enjeux.

L'auteur imagine un héros qui dès le départ n'était pas motivé pour se battre, mais a été forcé par le système mis en place par les dirigeants. Quand il croit bénéficier de sa liberté, diverses manoeuvres le contraignent à rempiler. L'individu n'est rien face aux nécessités supérieures. William Mandella a de plus en plus de recul avec cette guerre, et garde un certain esprit critique qui cependant ne lui permet pas d'échapper à sa condition. Il sait qu'à chaque bataille il risque de mourir, il voit ses camarades tomber sous le feu ennemi, et revenu sur Terre tout est mis en oeuvre pour le forcer à retourner sur le champ de bataille. Il n'est qu'un pion. L'absurdité de la guerre est renforcée par le fait qu'on ne connaît pas l'ennemi ni ses motivations. C'est seulement… une guerre totale.

Enfin, l'évolution des technologies impacte les stratégies, dans un cadre où chaque belligérant observe l'autre, apprend et analyse les réactions de l'adversaire. le héros est témoin de l'avancée des sciences, tout en n'ayant pas les connaissances pour les comprendre.

Un roman rythmé grâce à des chapitres courts, qui mérite le détour. Hormis ses considérations sur l'hétérosexualité et l'homosexualité (qui, selon l'auteur, seraient les conséquences de l'éducation et de la culture), ce roman n'a pas vieilli.

Lien : https://feygirl.home.blog/20..
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Un roman de science-fiction dans lequel on suit des militaires engagés dans une guerre dans l'espace entre terriens et taurans, une forme de vie extra-terrestre. En toile de fond l'auteur semble évoquer la machine qu'est la guerre, une fois qu'elle est branle, sa vacuité et parfois son absence de fondement. Un roman divertissant, sans plus pour moi.
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Merci à Senna d'avoir sorti ce livre de ma pàl à l'occasion d'un de nos petits défis. J'ai vraiment passé un très bon moment de lecture.

William Mandella, un physicien né en 1975, a intégré l'Armée d'Exploration des Nations Unies sur base de l'Elite Conscription Act en 1996. L'ennemi vient de la constellation du Taureau d'où leur nom :Taurans.

Il s'est engagé pour 2 ans mais avec les voyages qu'il effectue à une vitesse proche de celle de la lumière, beaucoup plus de temps s'écoule sur Terre.

Quand il retourne à la vie civile (avec Marygay) on est en 2024. La société a évolué mais malheureusement pas dans le bon sens. Ils découvrent un monde violent et impitoyable. La lutte contre la surpopulation va de

William et Marygay rempilent mais ils sont rapidement séparés. Ils n'ignorent pas qu'avec la dilatation temporelle qu'ils n'ont aucune chance de se retrouver un jour.

On va suivre William – successivement soldat, sergent, lieutenant et commandant – jusqu'à la fin de la guerre en

Roman primé par les prix Hugo, Locus, Nebula et Ditmar en 1976.




Challenge XXe siècle 2023
Challenge mauvais genres 2023
Challenge multi défis 2023 (42)
Challenge duo d'auteurs SFFF / Locus 2023
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William est un jeune scientifique qui se retrouve engagé d'office dans une guerre intergalactique. On va suivre ce jeune que rien ne destinait à devenir soldat de l'entraînement à la guerre et plus si affinité car si le voyage dans l'espace est devenu très rapide dans un sens, il ne l'est pas dans l'autre ce qui crée des décalages temporels perturbants. Un an de service peut correspondre à des siècles effectifs pour les personnes d'un autre vaisseau, des années pour un autre vaisseau et à une autre durée pour les terriens… Il faut prendre en compte d'un point de vue personnel comme d'un point de vue « gouvernemental », l'idée que beaucoup de générations et de visions de leur temps vont cohabiter enfin est-ce seulement possible ?
Des vacances sur Terre illustre à quel point l'absence a déconnecté William de sa famille et de la vie en général.
C'est impressionnant la finesse déployée pour illustrer qu'une fois soldat.e.s et surtout une fois la première bataille menée, les humains sont en décalage complet avec la vie quotidienne. La vie a continué sans eux, ils ne savent plus comment s'insérer dans la société. Ici tout est amplifié  par le décalage temporel qui s'ajoute aux traumatismes de la guerre.
C'est un excellent moyen pour dénoncer la stupidité de la guerre. Il n'y a pas qu'une vision pacifique des choses, il y a aussi des questionnements autour de la gestion une fois la paix acquise : qu'est-ce qu'on va bien pouvoir faire des soldats ? Une fois, leur engagement terminé, est-ce qu'il ne faut pas qu'on les garde sous le joug de l'armée pour une bonne ou une mauvaise raison ?
Bien que la dénonciation de la guerre soit le coeur de l'histoire, l'auteur nous offre aussi sa vision d'un futur peu enviable : chômage énorme, surpeuplement, besoin de conquérir d'autres planètes pour libérer de la place sur Terre…
D'autres points sont mis en avant autour de l'armée dont certains avec des conséquences non négligeables et qui dénotent complètement de l'idée qu'on se fait de cette institution. J'ai envie d'en parler mais il ne faut pas trop divulguer d'informations. C'est un classique de la SF qui se lit facilement, avec un style complètement accessible, des réflexions intéressantes et une histoire agréable à suivre. Je trouve qu'il fait parti des titres qui ont bien vieilli, je recommande.
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Antimilitarisme.

Les Taurans ont détruit un vaisseau d'exploration. La guerre est déclarée. William Mandella se retrouve malgré lui enrôlé. le retour à la vie normale semble compromis. En effet, si quelques mois s'écoulent pour le soldat Mandella, c'est plusieurs décennies qui s'écoulent sur Terre.

Excellente lecture. Ce classique de la science-fiction militaire me faisait de l'oeil depuis un moment. Nous suivons William Mandella enrôlé de force car intellectuel. Celui-ci déteste l'armée et son fonctionnement absurde. Toutefois, il va se lier d'amitié avec ses compagnons d'infortune.

Ce roman est aussi un témoignage romancé. Celui de Joe Haldeman qui fût enrôlé de force durant la guerre du Vietnam. Il dénonce les horreurs et les absurdités de la guerre, ainsi que la quasi-impossibilité pour les vétérans de se réintégrer dans la société civile. Ce point est brillamment mis en oeuvre par le système des collapsars. Il s'agit de portes célestes permettant de traverser rapidement de très longues distances. le revers de la médaille est qu'une très longue période s'écoule pour le reste de l'univers.

Si Haldeman dénonce l'armée et son organisation, il n'en va pas de même pour les femmes et les hommes qui la composent. Ceux-ci sont prisonniers d'un système aliénant dont ils subissent les effets. L'individualité de chacun est mise à mal. Ainsi les relations amicales et amoureuses ne sont pas prises en compte pour le bon déroulement des opérations. de plus, tous les soldats subissent un conditionnement pour être plus efficaces sur le champ de bataille.

En bref, ce roman est une excellente découverte que ce soit pour son aspect fictionnel ou pour sa charge antimilitariste.
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C'est un roman un peu spécial. La guerre s'y étire en longueur sur des temporalités différentes à cause des voyages longues distances ; il y a des combats sanglants où l'attente est surtout de mise ; et, en fond, une planète Terre qui évolue au cours des siècles. J'ai l'impression d'avoir lu un roman ovni car je ne saurai dire, au final, le message ou le thème. On suit simplement William Mandella enrôlé de force et qui se retrouve coupé du temps terrestre et de ses proches. On le voit traverser des siècles quand il ne s'écoule que quelques années pour lui. Déconnecté, son manque d'émotion m'a empêché d'adhérer totalement au roman.
Des passages très techniques m'ont perdue, mais ils ne sont heureusement pas très longs.
Ecrit dans les années 70, on y retrouve les clichés habituels sur la sexualité (avec un traitement quand même un peu spécial de l'homosexualité, même si le propos se veut "tolérant" comme dit Mandella).
Une lecture de SF pas désagréable.
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Je n'ai pas franchement accroché. Mon avis ne compte que pour les 80 premières pages (ce qui n'est pas beaucoup), n'étant même pas allé jusqu'au bout de la première partie. Je n'ai rien ressenti pour les personnages. Les récits des entraînements militaires et des voyages dans l'espace m'ont paru d'une froideur glaciale, et je n'ai pas du tout réussi à me représenter certaines descriptions de manoeuvres par exemple. J'aurais bien aimé savoir ce qu'il en était ensuite, le front contre les Taurans, le temps qui a passé, le retour dans une société que le narrateur ne reconnaît pas. le thème m'intéressait. Mais, pas eu la patience ni le courage de m'infliger encore trois centaines de pages... Il y a trop d'autres choses à lire !
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C'est un très bon roman de SF, un grand classique… Des concepts de temps, de voyage dans l'espace, de relativité sont parfaitement maîtrisés et utilisés pour rendre cette histoire géniale ! en effet le héros revient de chaque campagne militaire 200 ans après , lui n'ayant vieilli que de quelques mois… on sent le côté profondément dans antimilitariste de l'auteur … il pousse le raisonnement de la guerre jusqu'au ridicule!
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