Marek Halter nous conte souvent l'Histoire des religions à travers ses personnages et au fil de ses romans. Il a déjà évoqué les femmes de la Bible, et le grand rôle qu'elles ont joué dans les actes de ceux qu'elles accompagnent. Ici, il nous parle des femmes de l'Islam, en commençant par
Khadija, l'épouse du prophète.
Un roman fait de petites histoires, qui évoquent le quotidien, la vie, l'espoir, les sentiments, l'amour et la haine, vécues par des êtres exceptionnels, ceux, et là surtout celles, qui ont vécu les origines de nos grandes religions monothéistes.
Khadija est la première épouse de Muhammad ibn'Abdallâh. C'est une prospère femme d'affaires, mais elle est veuve et ne peut donc plus conserver sa place au sein de la communauté des marchands de la Mecque, une femme ne peut pas siéger avec les hommes à la Mâla, un homme doit être son porte-parole. Aussi, pour continuer à avoir la parole, elle doit se remarier. Abu Sofyan, un riche marchand de Mekka, va lui proposer de l'épouser. Mais elle sait qu'elle doit choisir un homme dont elle sera la première épouse, ni la seconde, ni une concubine, pour continuer à gérer ses affaires avec lui. Aussi, à l'étonnement de tous, elle va choisir un homme pauvre, inconnu et illettré : Muhammad ibn 'Abdallah.
Il est plus jeune qu'elle, mais
Khadija est une femme toujours aussi magnifique malgré les années. Dès qu'elle le voit,
Khadija va ressentir « l'aiguillon de l'espérance de l'amour ». Elle est amoureuse et voudrait que Muhammad le soit aussi, c'est à ce prix seulement qu'elle l'épousera.
Muhammad ne voit pas son âge, mais bien sa beauté et son intelligence. Ils vont vivre de belles années d'amour et de respect mutuel, dans une parfaite communion et un véritable bonheur partagé. Elle était déjà prospère, il va maintenir ce rang et s'affirmer à ses côté dans la riche société de la grande ville de la Mecque.
Khadija va lui donner trois filles et un fils. Sa dernière fille,
Fatima, sera le soutien de son père. le grand malheur de
Khadija sera cependant de ne pas pouvoir lui donner d'autres fils pour continuer sa lignée. Elle va même essayer de lui faire prendre une seconde épouse, ce qu'il a toujours refusé.
Ces années de bonheur vont être suivies d'années beaucoup plus sombres, la maladie va ravager Mekka, beaucoup vont mourir, les épreuves seront nombreuses, mais leur amour sera plus fort que toutes ces épreuves.
Marek Halter évoque bien sur l'évolution de Muhammad, ses longues journées dans le désert, lorsque l'ange Gabriel va lui apparaitre et lui transmettre les parole du Dieu unique, et l'indéfectible soutien de
Khadija, jusqu'à sa mort.
Tout n'est peut-être pas juste, pas vérifié ou vérifiable dans cette évocation de la vie de
Khadija, mais le principal n'est-il pas de comprendre à travers elle le rôle de ces femmes dont on parle si peu et si mal. de comprendre peut être le véritable rôle des femmes de la société islamique, leur importance, leur culture, leur pouvoir.
Un joli roman, comme souvent avec
Marek Halter, qui nous tient en haleine jusqu'au bout. Et même si la fin de son histoire est déjà connue, ou si peu ? ou si mal connue peut être ?