Emma et Capucine sont soeurs. Elles partagent le rêve de leur mère: devenir danseuse étoile à l'opéra de Paris. Petit rat de l'opéra, donc (à ne pas confondre avec le petit rot de l'apéro, rien à voir). Vivre une vie d'artiste "classique" de haut vol, le rêve de leur mère, surout et avant tout, qu'elle n'a pu concrétiser et qu'elle a réussi à faire intégrer à ses filles. Une vie par procuration, en quelque sorte, pour la mère qui se réalise à travers ses filles.
Emma et Capucine vivent ces efforts dans leur esprit et dans leur chair. Des heures d'exercice. Des années de sacrifices. Et une pensée omniprésente. Obnubilées, les deux soeurs veulent progresser ensemble à deux. Et c'est le coup de massue: Emma est douée, mais pas assez fondue dans le moule de la danse classique pour entrer à l'Opéra de Paris. Elle rate les examens d'entrée, comme sa mère a louper ceux de violons des années auparavant, alors que Capucine les réussit.
Que vont-elles décider? Comment gérer cela? Sont-ce des choses à imposer à de jeunes filles prépubères? N'y a-t-il pas d'autres choses dont il faut profiter? Et les garçons? Ils sont bien là aussi.
Autant de questions que ce premier tome va effleurer en tissant des fils pour les prochains tomes.
Scénario conventionnel, très attendu, mais finalement efficace. Ce n'est pas une adhésion franche et massive de ma part, mais cela passe. On se prend à haïr la mère d'imposer ses propres ambitions à ses filles... On souffre avec Emma et Capucine dans leurs pointes et entrechats. Enormément de cases muettes, où l'image se suffit à elle-même. Pour montrer la danse, c'est idéal.
Là où le bât blesse, c'est dans cette gestion par ordinateur du "dessin". le côté flou, éthéré, façon "
David Hamilton" de l'image, cela m'a assez vite gavé. Je suis comme cela. J'aime les "petits miquets" chers à Walthéry. le trait hésitant, les imperfections dues à l'artisanat... cela me convient. C'est mon ADN finalement. J'entends bien qu'il faut "vivre avec son temps", qu'on ne peut nier le progrès et les avancées technologiques. Il y a de belles cases, très émouvantes, très touchantes. Mais, de nouveau, certains choix me laissent de marbre, comme ces yeux, très larges, écarquillés, façons manga. Mais ce n'est qu'un exemple.