«
le Chant du Rossignol », c'est l'histoire de deux soeurs, à l'aube de la Seconde guerre mondiale. 1939. Vianne Mauriac (l'aînée) et
Isabelle Rossignol (la cadette), issues d'une famille déchirée depuis la mort de leur mère, habitent une France occupée par l'ennemi. de prime abord, toutes deux ont des personnalités que tout oppose. Pourtant, elles désirent la même chose et chacune tente à sa manière de survivre comme elle le peut. Tandis que son mari est mobilisé, Vianne se voit dans l'obligation de partager son toit avec un officier allemand et n'ose dire quoi que ce soit de travers. Pour protéger sa fille Sophie, elle est prête à faire tous les sacrifices possibles, à se plier à toutes les exigences, malgré son aversion envers l'envahisseur.
De son côté, Isabelle, célibataire sans enfants, fille au tempérament de feu, langue acérée, peu encline à suivre les ordres, rebelle de nature, qui depuis toujours défie toute autorité, même dans des circonstances normales, refuse de coopérer. Pour ne pas mettre sa soeur et sa nièce en danger, elle sera donc contrainte de quitter leur village, Carriveau. Elle a de toute façon bien d'autres projets pour la France...
Le chemin des deux soeurs se séparera dès le début du conflit et chacune devra trouver le courage de continuer à avancer dans ce monde qui ne ressemble plus à celui qu'elles ont connu; à travers les peines, la douleur, la misère et la colère devant tout ce dont elles sont témoins…Tout cela, on le voit et on le ressent avec elles.
Le roman est écrit à la troisième personne, puis construit en alternance; chaque chapitre relatant à tour de rôle, en s'échelonnant sur plusieurs années, le quotidien de chaque soeur, pendant la guerre. Vianne (plus effacée) et Isabelle (la flamboyante), bien que très différentes, sont des personnages fort attachants et on aime leur bravoure, leur détermination, chacune à leur façon. On admire comment elles tentent d'apporter un peu de lumière dans tout ce gris.
C'est le deuxième roman que je lis de
Kristin Hannah et comme la première fois, j'ai été émue. Cette auteure a de la magie au bout de sa plume, ses mots s'envolent, nous atteignent, nous font tout oublier. Elle a le don de rendre ses personnages vivants, humains, imparfaits, et surtout, elle a ce talent de nous garder accrochés du début à la fin, à travers sa si belle écriture. C'est le genre de roman qui frôle pour moi la perfection et qui contient tout ce que j'attends d'un bon livre; de la fluidité, un texte qui coule tout seul, des descriptions mais pas de façon abusive, des personnages bien décortiqués, crédibles, une bonne dose d'émotions contradictoires – lorsqu'on est déchirés entre des choix impossibles et que peu importe la direction que l'on prend, il n'y a pas de solution idéale.
Kristin Hannah sait comment nous plonger dans son univers, comment nous imprégner, aussi. La facilité n'est jamais au rendez-vous et malgré le sérieux des sujets choisis, il reste une part de beauté et de bonté à travers ce que les personnages incarnent. Franchement, j'ai grandement apprécié chaque élément de cette lecture !
Mon seul regret est de ne pas avoir lu «
le chant du rossignol » plus tôt !
Très hâte de voir le film, réalisé par
Mélanie Laurent.
CHALLENGE PLUMES FÉMININES 2023
LC THÉMATIQUE DU MOIS D'AVRIL 2023: UN ROMAN HISTORIQUE