Toutes ces précautions étaient indispensables, sachant que les groupuscules terroristes connaissaient bien le pays et pouvaient acheter n’importe qui. Une chose était certaine, on ne pouvait pas faire confiance à toutes ces démonstrations de sécurité autour des lieux sensibles comme les ambassades, les ministères ou les commissariats, car si une des têtes pensantes prenait la décision d’attaquer une ambassade occidentale dans le cadre d’une action djihadiste, aucune barrière ne pourrait l’en empêcher. Les illuminés étaient nombreux et il suffisait d’une préparation psychologique et d’une promesse de s’occuper de la famille du défunt kamikaze pour que des jeunes se fassent exploser sans savoir pourquoi ni pour qui ils le faisaient.
On assistait de plus en plus dans le pays à des situations où les femmes étaient prises à partie par de jeunes hommes incapables de maîtriser leur instinct. Quand Rania traversait un endroit public, elle sentait les regards fiévreux des hommes suivre chacun de ses mouvements, la déshabiller du regard ou essayer de deviner les formes de son corps sous ses vêtements.
Les soldats la scrutaient et la dévisageaient comme des hyènes devant un festin de viande.
C’est notre quotidien ici, nous les femmes en Égypte, annonça Rania. Être habillée comme je le suis et avoir les cheveux découverts suscite bien des regards. De plus, le fait d’être accompagné par un étranger laisse ces imbéciles imaginer que j’ai une relation avec vous ou que je suis une femme aux mœurs légères.
Les touristes aiment connaitre les traditions d’un pays... l’Histoire. Comme chez vous, les touristes aiment voir les pyramides et les dromadaires… pourtant vous avez des voitures et des immeubles de dizaines d’étages. En tout cas, j’aurais jamais parcourir ce labyrinthe par moi-même.
Des rumeurs lancées pour réduire l’importance de notre héritage historique. Autre idée tout aussi fantasque : les pharaons auraient utilisé les juifs comme esclaves afin de construire les monuments, tout pour salir notre réputation…