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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Frances Hardinge a toujours le pouvoir de m'embarquer dans ses histoires. J'ai garder un excellent souvenir du Chant du Coucou. Elle a un don exceptionnel pour inventer des univers basé sur le folklore où les mythes, et elle utilise les ressources à sa portée pour élaborer des ambiances uniques. Je crois que je n'ai jamais lu quelque chose de semblable (mais je ne suis pas non plus une immense lectrice de fantasy ou de young adult). Ici l'univers est totalement different. On est au bord de la mer, au milieu des îles, dans un récit qui évoque des dieux marins qui fascinent les hommes depuis toujours, des trésors cachés, des épaves....

Si le roman démarre lentement, c'est parce que l'intrigue prend le temps de s'étoffer. Rien ne se précipite, on sent l'auteur qui installe progressivement les choses. On fait connaissance avec Hark et tous les personnages secondaires et l'entrée en matière est plutôt réussie. Ça nous permet de nous attacher, de prendre le temps d'explorer les lieux, de comprendre les heros. J'aime beaucoup la manière dont l'auteur traite du handicap à travers les habitants des îles frappés de surdité. Et j'aime encore plus que cette fabuleuse aventure permette d'aborder toutes sortes de thématiques intéressantes comme l'emprise de Jerk sur Hark et la manipulation dont ce dernier fait l'objet sous couvert d'amitié.

L'histoire est baignée d'éléments steampunk et de références à Jules Verne tout du long et on ne s'ennuie pas, tout est parfaitement maîtrisé même si la seconde partie est plus riche en péripéties. Ne cherchez pas, vous ne trouverez pas de romance dans ce livre et ça fait du bien ! Enfin, un roman qui assume sa part de fantasy et d'aventure sans chercher à proposer autre chose.

Le moins qu'on puisse dire, c'est que l'auteur a longuement bâti son univers en puisant dans ses propres références, en inventant des dialectes, des pays, des castes et des enjeux passionnants à suivre. Ce qui émerge principalement, c'est l'idée générale d'un récit merveilleux et dur fait de magie, de science, d'explorations et de légendes qui prouve que l'originalité existe encore en littérature et que certains maîtrisent toujours l'art de conter de fabuleuses histoires.

Un dernier mot pour le fun : allez jeter un oeil sur les couvertures de son éditeur anglais, vous n'en reviendrez pas...
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Un très bon roman signé Frances Hardinge, j'ai davantage accroché avec celui-ci par rapport à la Voix des ombres, et il arrive presque ex æquo avec L'Île aux mensonges – qui restera mon petit chouchou. J'ai dès le départ accroché avec l'univers et avec les personnages, l'intrigue est devenue palpitante au fil des chapitres et l'ambiance était incroyable – je comprends parfaitement la mention « Entre Lovecraft et Jules Verne » faite sur la quatrième de couverture, ça lui correspond vraiment. Je suis impatiente de découvrir la prochaine expérience de lecture que l'autrice va nous concocter !

L'histoire était très chouette, elle avance petit à petit, ce qui donne l'impression d'avancer lentement ou de mettre beaucoup de temps à s'installer. Toutefois, chaque détail, chaque élément donne des clés de compréhension, des mystères à percer, des vérités à entendre. J'ai beaucoup aimé la manière dont les événements s'enchaînent, comment Frances Hardinge mélange les divers fils rouges pour exploiter des thèmes passionnants : le monde sous-marin, les créatures marines, la plongée, la religion, la peur, l'amitié toxique. C'était une intrigue bien rythmée, prenante avec un final explosif et haletant, je suis petit à petit tombée dedans et j'ai quasiment enchaîné la fin tant j'étais à fond dedans.

L'univers est splendide, j'ai apprécié arpenter ce monde de fantasy fait d'îles et d'archipels avec un petit soupçon de steampunk qui se voit totalement sur toutes ces machines employées pour aller sous l'eau. J'ai aimé parcourir ces strates aquatiques en profondeur, les abysses possèdent une histoire passionnante à reconstituer avec des trouvailles archéologiques, des pillages, des reliques perdues, des vestiges à retrouver. Il y a la science, la piraterie, une forme de magie basée sur la peur, des croyances et tout se noue parfaitement, toutes les informations données permettent de comprendre le monde d'Hark et de Jerk, de rêver de chasse aux trésors et de frémir d'angoisse devant ces divinités terrifiantes. L'autrice a su travailler son univers et je reste admirative par son travail.

Par ailleurs, l'ambiance est parfaite. Il y a toute une palette d'émotions qui s'offre au lecteur et toute une variation d'atmosphères qui donne du relief au récit. de la joie et de l'émerveillement, de la colère et de la tristesse, de la peur et des tensions, de la violence et des interrogations, de l'exploration et des révélations – tout est savamment orchestré pour que mon attention reste éveillée. J'aime beaucoup cette ambiance sombre et pesante des fonds marins qui contraste avec le côté enquête et exploration du monde terrestre, j'ai beaucoup aimé le travail sur les questions de religions, sur le rapport à l'eau. Au final, c'est un roman qui se construit sur le doute, la peur et la colère, le dépassement de soi et le courage d'affronter l'inconnu, l'envie de changer. Comme toujours avec Frances Hardinge, ses romans sont sombres, matures, lumineux et ils ne laissent pas indifférents.

La plume est comme toujours magnifique à lire, j'ai adoré les descriptions des lieux et des objets, j'ai bien aimé les dialogues qui font avancer les réflexions et le récit, les scènes d'actions sont bien écrites, le travail des émotions – notamment les pensées d'Hark – est captivant. C'est un style recherché et fluide, addictif et soigné, moins passif en comparaison avec La voix des ombres et plus visuel par rapport l'Île aux mensonges.

Enfin, les personnages du récit sont très intéressants à suivre, qu'ils soient principaux ou secondaires, qu'ils soient bons ou mauvais – voire très souvent les deux. Hark est un protagoniste principal que j'ai beaucoup aimé suivre, j'ai apprécié son évolution, j'ai bien aimé son sens de la loyauté et son amour pour les histoires, j'ai aimé le voir douter, avoir peur à ne plus savoir quoi faire. Il a vraiment une jolie personnalité que les événements vont chahuter et il va connaître une évolution passionnante à lire. Jerk est lui aussi intéressant, mais pas pour les mêmes raisons, c'est sa destinée qui le rend atypique – en revanche, le personnage est détestable de part en part. J'ai eu beaucoup d'affection pour Selphine et pour Quest, le vieux religieux, les deux ont une histoire et une personnalité incroyables ! Je ne dirais rien de plus, parce que les personnages évoluent, s'allient et se défient au fil des découvertes et de leur survie, toutefois, j'ai apprécié les rencontrer et voir leurs aventures.
Lien : https://la-citadelle-d-ewyly..
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Hark et Jerk sont unis par leurs parcours de vie. Ils ont grandi ensemble dans un orphelinat peu soucieux des enfants, et vivent de petits larcins en grandissant ensemble. Unis pour la vie ? La chose n'est pas si sûre ! Jerk domine passablement Hark et le contraint à des missions auquel Hark n'a aucune envie d'être mêlé. Mais par loyauté (ou par peur de se retrouver seul ?), il assiste Jerk dans toutes ses expéditions illicites. Voilà qu'une nuit, le plan tourne mal et Hark est fait prisonnier. Il est acheté par une femme scientifique et doit vivre dans le Sanctuaire abritant les derniers moines ayant côtoyé les dieux de la mer. Sa mission ? Découvrir les secrets et connaissances de chacun sur les dieux marins… et contribuer, malgré lui, aux expérimentations de la scientifique. Si son quotidien est pénible, il le devient encore plus quand Jerk réapparait dans la vie !

Dans cet Archipel des Myriades, les Dieux imposaient leurs volontés jusqu'à se qu'ils disparaissent à force de s'entredéchirer. Depuis, les habitants des îles inventent et construisent de drôles de submersibles pour explorer les fonds marins à la recherche de restes des dieux. Leur motivation ? Faire fortune évidemment pour les brigands et marchands d'épaves… mais pour les scientifiques, ces reliques pourraient bien changer la face de l'humanité.

En débutant la lecture, votre junior va avoir la sensation de se lancer dans une aventure extraordinaire à la Jules Verne. Un monde fantastique l'attend sous la mer, avec ses mystères, ses secrets et ses dieux qu'il ne faut pas réveiller. Puis, le récit prend une tournure plus philosophique. Quel monde voulons-nous ? Quelle place accorder à la transmission et à la mémoire ?
Je conseille ce roman d'aventure dès 13 ans.
Lien : https://www.unlivredansmaval..
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De Frances Hardringe, il y a un moment déjà, j'ai lu La Voix des ombres que j'ai beaucoup aimé. Elle a un style particulier, et une façon de raconter son histoire originale, qui m'a plu. Aussi, alors que je voulais bientôt me le procurer, j'étais vraiment très heureuse de recevoir son nouveau titre à la dernière Masse critique organisée par Babelio. Et j'ai eu un très gros coup de coeur !

Le livre est un one-shot qui met brillamment en scène trois personnages totalement opposés : un jeune orphelin malchanceux, un vieux prêtre reculé du monde et une pirate sourde. Principalement centrée sur le jeune Hark, l'histoire se passe au milieu de la mer, sur des îles autrefois sous le joug de dieux marins maintenant morts. Ils se sont tous entretués, laissant les îles et leurs habitants loin de leurs secrets. Autrefois terrifiés et fascinés par ces dieux, le moindre morceau de leur cadavre se revend au plus cher et alimente la technologie des gens. Jelt et Hark sont deux orphelins qui ont grandi ensemble et Hark a toujours été sous la coupe de son ami. Jusqu'au jour où Jelt le force à faire quelque chose de trop qui le fait arrêter et le conduit sur une île inhospitalière, dans une maison de retraite réservée aux anciens prêtres des dieux. C'est là qu'Hark trouve un objet qu'il n'aurait pas dû trouver, ce qui remet l'avenir des îles en jeu.

Dès les premières pages on plonge immédiatement une histoire très immersive pour s'attacher à l'étrange Hark, un personnage plein de malice qui vit de petits larcins. La tension est immédiatement élevée avec la pression que ressent en permanence Hark, qui ne peut compter que sur sa ruse pour l'aider. Ce que j'ai trouvé particulièrement bien fait, c'est l'emprise qu'a son ami Jelt sur lui. Jelt est un manipulateur qui utilise sciemment Hark en lui faisant du chantage affectif chaque fois que le pauvre Hark a le malheur d'être réticent. La culpabilité est au coeur de leur relation et laisse une frustration à la lecture tellement l'envie d'en coller une à Jelt est forte ! En tout cas, le livre montre brillamment les mécanismes de l'emprise à travers une relation amicale toxique et toute la difficulté de s'en défaire.
Un autre détail que j'ai apprécié : il n'y a aucune romance dans le livre. Dans le Young adult, c'est un peu un prérequis aux récits, ce qui peut s'avérer assez lassant. Ici, au contraire, l'absence de romance laisse place à l'exploration de l'amitié (toxique ou non) entre les personnages. Ça change et c'est plaisant.

Le livre place le handicap au coeur du roman à travers la surdité d'un des personnages principaux, et la moitié des habitants des îles. Depuis la mort des dieux, les gens explorent de toutes les façons possibles les fonds marins à la recherche d'épaves, de trésors et surtout de morceaux de dieux. Ces reliques se revendent à prix d'or, ce qui en fait un business très lucratif. Et si certains ont des sous-marins pour ce faire, la plupart plongent. Et à force, ils en deviennent sourds. Respectés, ils sont alors appelés les « bénis de la mer ». Aussi, les gens parlent couramment la langue des signes, en italique dans le livre, il y a même plusieurs dialectes en fonction des îles. Il y a également beaucoup d'action à travers le roman, et la mer, bien-sûr, est omniprésente. Toute une science a été développée à travers la « magie » que confèrent les restes divins aux humains. Et la technologie a été développée pour permettre une meilleure exploration des fonds marins. Très inspiré des oeuvres de Jules Verne.

Le récit est vraiment original et j'ai adoré ! Que ce soit les thématiques, les personnages, l'ambiance, la mythologie, tout m'a plu. L'écriture est fluide et l'autrice maîtrise son histoire jusqu'à la fin. Je ne pouvais qu'avoir un gros coup de coeur pour ce livre atypique, entre science, légende et croyance. Il me tarde de voir ce que l'autrice imaginera dans son prochain roman !
Lien : https://lesaffamesdelecture...
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Dans ce livre, on suit Hark un jeune arnaqueur des Myriades, des îles mythiques avec  une mythologie très présente. Malheureusement, celui-ci se fait prendre et doit pour compenser sa peine s'occuper des prêtres, les gardiens des secrets des anciens dieux.

L'histoire de ce livre est tout simplement éblouissante, on est tout simplement happée par cet univers magnifique. le travail de l'auteur est assez incroyable, c'est un vrai voyage vers les îles qu'il nous offre grâce aux légendes et aux paysages, il a réellement créé un univers impressionnant. Un des points que j'ai trouvés assez sympathique également c'est la présence de la langue des signes dans un livre, je n'avais jamais vu ça. Bien qu'on considère les malentendants comme « bénis de la mer » la frustration ainsi que les difficultés sont bien présentes et décrites.

Pour les personnages, j'avoue avoir eu un peu de mal au début avec celui de Hark, il laissait tout passer à Jelt et je ne comprenais pas pourquoi. Cette amitié toxique qu'ils entretiennent est assez bien décrite, pour faire simple, Hark souhaite partir mais Jelt le retient grâce à la culpabilité pour autant, les deux s'aiment de manière sincère. Pour ma part, je n'ai jamais lu de livre aussi poignant et touchant sur ce type de sujet. Une deuxième relation que j'ai aimé voir est celle de Selphine et de sa mère, bien que beaucoup moins travaillée, l'auteur nous montre qu'il est parfois difficile de faire écouter ses peurs dans sa propre famille.

Concernant la fin de ce livre, j'avoue avoir été touchée par l'amitié des deux personnages et leurs perspectives différentes sur ce qu'ils ont ressenti.

Pour conclure, c'est un livre magnifique, plein de mythologie et de paysage. Les relations entre les personnages sont bien travaillées et montrent que ses amis ou sa famille peuvent également nous faire souffrir.
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Le roman est vendu comme un mélange de Jules Verne et Lovecraft : c'est un pari réussi ! Je suis personnellement fan de l'univers de Lovecraft et ce livre a su répondre à mes attentes. On s'attarde longuement sur la mythologie de l'univers avec l'existence de ces anciens dieux vivant au fond des Abysses et se nourrissant de la peur des humains qui leur vouent un culte, entre crainte et fascination. On retrouve aussi la thématique de la folie, ingrédient essentiel à tout bon récit Lovecraftien, qui se distille doucement chez les personnages. Ils sont d'ailleurs un gros plus de ce roman. Hark, le personnage principal, est un baratineur né qui sera pourtant en proie constant au doute, pris dans une relation toxique avec son « ami » Jelt qui n'aura de cesse d'user du lien qui les unis … jusqu'au point de non-retour. J'ai particulièrement aimé suivre l'évolution de Hark au sein même de cette relation qui m'a semblé centrale dans le roman. On voit bien l'ascendant psychologique qu'à Jelt sur lui et, même si j'ai parfois eu envie de secouer notre héros, la manière dont cela est amené nous fait bien comprendre qu'Hark est sous emprise, il a donc provoqué chez moi bien plus d'affection que d'agacement. Hark sera entouré de personnages tous plus intéressants les uns que les autres : Selphine, fille de contrebandière aussi têtu que sa mère et pourtant la plus lucide, Vyne, une scientifique fascinée par les reliques des anciens Dieux ou encore Quest, un ancien prêtre au service des Dieux dont les mémoires cachent de bien lourds secrets … le récit basculera petit à petit dans l'horreur et donnera lieu à des scènes parfois sanglantes. C'est donc une excellente introduction aux thématiques lovecraftienne, mais où se trouve donc Jules Verne ? Et bien dans les machines utilisées pour explorer les fonds marins et la technologie en général, mêlant des matériaux bien humains aux artefacts des dieux, un univers assez steampunk. Je dois avouer avoir ressenti plus de Lovecraft que de Verne, mais ce n'était pas pour me déplaire ! En bref, j'ai passé un super moment de lecture.
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