J'ai l'impression que nous avons toujours été et que nous serons toujours, comme si notre amour et nos vies jaillissaient de la même source, où ils finissent par retourner, entrelacés et impossibles à distinguer l'un de l'autre. Nous sommes antiques. Préhistoriques et prédestinés.
Ce soir-la, j’avais compris que j’étais en danger, que je risquais de perdre mon cœur
Je ne peux imaginer que tous les hommes aiment leur femme comme j'aime Anne. S'ils le faisaient, les rues seraient désertent et les champs seraient laissés en friche. Les usines cesserait de tourner car les hommes seraient prosterner aux pieds de leur épouse, ils ne verraient et ne voudraient qu'elle. Si tous les hommes aimaient leur femme comme j'aime Anne, nous serions tous des bons à rien. Ou bien le monde connaîtrait enfin la paix. Les guerres prendraient peut-être fin, et la lutte cesseraitcar notre existence tournerait autour du seul besoin d'aimer et d'être aimé
- Puis les mots sur la page et le visage des photos sont devenus un homme. Réel. Tangible. Parfait. (J'ai dégluti, en essayant de ne pas pleurer.) Je suis tombée amoureuse si vite, si fort et si entièrement. Pas parce que l'amour est aveugle, mais parce que... il ne l'est pas. L'amour n'est pas aveugle, il est aveuglant. Éblouissant. Je vous ai regardé et, dès le premier jour, je vous ai connu. Votre foi et votre amitié, votre bonté et votre dévouement. J'ai tout vu, et je suis tombée éperdument amoureuse. Et ce sentiment ne cesse de grandir. Mon amour est si vaste, si débordant qu'il m'étouffe. C'est terrible d'aimer autant, sachant combien notre existence est fragile. Vous allez devoir vous cramponner à moi, sinon j'éclaterai... ou bien je partirai simplement à la dérive. Dans le ciel, sur le lough.
Quelqu'un de très intelligent a dit que nous gardons dans nos coeurs les gens que nous aimons. Nous ne les perdons jamais, tant que nous nous souvenons de l'amour qu'ils avaient pour nous.
Il y a des chemins qui vous brisent inévitablement le coeur, des actes qui vous dérogent votre âme ; vous errez alors à sa recherche, pour tâcher de retrouver ce que vous avez perdu.
Enfant, déjà, j’étais fascinée par le passé, j’aurais voulu connaître l’histoire des gens qui avaient vécu avant moi. C’était peut-être parce que j’avais très tôt été confrontée au deuil et à la perte, mais je savais qu’un jour, moi aussi je partirais, et que personne ne se rappellerait que j’avais existé. Le monde oublierait forcément. Il continuerait, se libérant de ceux qui avaient vécu, renonçant à l’ancien pour accueillir le neuf. C’était tragique et je ne pouvais le supporter, c’était la tragédie des vies qui commencent et prennent fin sans que personne s’en souvienne.
Novembre 2016 - Grand-père, parle-moi de ta mère.
« Ne laisses pas les faits historiques te détourner de ceux qui les ont vécus »
Mais le choix était vite fait. Ici, j'aimais. Et en fin de compte, je désirais aimer plus que je ne désirais rentrer chez moi.