Retourner à la mer a reçu le prix Goncourt 2017 de la nouvelle. Je savais que le recueil avait été bien accueilli par la critique, mais je ne pensais pas qu'il irait si loin. Entre nous et sans être une experte, je pense tout de même que le nom de Raphaël (avec un tréma) Haroche en haut de la couverture a permis d'ouvrir bien des portes… car si j'ai globalement apprécié ce court livre, je ne lui ai pas non plus trouvé des qualités incroyables. Cela dit, je suis rarement en phase avec les lauréats du prix Goncourt.
Pour moi, Raphael c'est le chanteur à la gueule angélique qui nous avait embarqué dans sa Caravane voilà quelques années… Je ne fais pas partie des fans-fans mais j'apprécie assez sa sensibilité artistique, découvrir qu'il ajoutait une corde à son arc en publiant un recueil de nouvelles était une excellente surprise.
Je partais donc curieuse mais sans aucune attente particulière. Je suis donc assez satisfaite de ma lecture, largement séduite par quelques textes, moins convaincue par d'autres… La qualité est inégale mais c'est souvent le cas avec un recueil de nouvelles.
Impossible de revenir en détail sur chacun des 13 textes, je n'ai plus l'ouvrage en main pour le faire. Impossible donc de vous raconter en quelques mots les « intrigues » offertes ici par
Raphaël Haroche. Mais le sentiment qui se dégage de l'ensemble, c'est la mélancolie, à mon avis.
13 nouvelles se partagent moins de 200 pages. 13 textes courts donc, comme autant de portraits de vie. Des instantanés à un instant -T. Des héros du quotidien qui s'ignorent. Des figures lambdas, authentiques. Des thèmes que l'on connaît, que l'on côtoie. L'alcoolisme, les relations père-fils, la vieillesse, la mort, le suicide, le travail à l'usine, les animaux dans les abattoirs… Les personnages sont blessés, brisés, perdus. Ils nous interpellent toujours, nous émeuvent souvent, nous font sourire parfois. C'est cru, c'est pas franchement gai, c'est la vie.
L'exercice de la nouvelle est difficile mais on ne cherche pas ici à nous conter un récit avec ses règles habituelles. Non. Ici ce sont des portraits dépeints, sans réels début ou fin, juste à un moment précis de plusieurs vies. C'est épuré, sans fioritures. C'est plein de réalisme et parfois même de poésie.
Je ne suis pas totalement conquise. C'est inégal, parfois d'une grande sensibilité et émotion, parfois présentant beaucoup moins d'intérêt. Mais si
Raphaël Haroche décide un jour de publier un roman, une fiction longue, je m'y plongerai avec curiosité. D'ici là, je m'en vais réécouter ses chansons.
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