Voila déjà quelques années que je vis avec moi et j'avoue que je m'étonne toujours. C'est beau de se surprendre encore après tout ce temps. C'est beau mais parfois ça peut être déprimant. Déprimant de se prendre sa connerie de plein fouet et de ramasser sa naïveté à la petite cuillère.
Mais c'est quoi le truc qui a buggé chez moi, c'est quoi cette petite voix tentatrice me susurrant des mots doux à l'oreille (Raphael, sa poésie, euh… what else ?). Et moi, médaillé aux olympiades de la connerie, qui fond juste à l'évocation du mot poésie, ben qu'est ce que je fais hein? Je cours acheter le premier bouquin du sieur Haroche. C'est d'autant plus con que je n'ai jamais été fan du chanteur, qu'aucun de ses titres que j'ai pu entendre ne m'a jamais donné envie d'aller voir plus loin, mais là… poésie… quand même, faut aller voir. Je suis venu, j'ai vu… j'ai été vaincu !!!
Vaincu par l'ennui.
Retourner à la mer qu'il disait Raphael, tout un programme pour ce recueil de nouvelles.
La mer hic, l'amer hic, je veux l'avoir et je l'ai eu…♪♫
Treize nouvelles plus affligeantes les unes que les autres. Des dialogues à couper le souffle dont je vous livre un court extrait (qui peut sembler interminable tant la profondeur nous perd…) parce que je suis partageur et qu'il n'y a aucune raison que je sois le seul à en profiter :
— C'est son anniversaire lundi.
— Elle a quel âge ?
— Treize ans.
— C'est bien mais il faut que tu le rachètes. (il parle d'un veau)
— Ouais c'est clair, ils vont se prendre une marge les salauds.
— Vadek est déjà parti en week end, faudra voir avec lui lundi.
— OK, on verra lundi alors.
— Tu vas à l'église dimanche?
— Non, mais s'il fait beau j'irai au lac.
— OK, on se voit peut être au lac alors.
Ne me remerciez pas pour ce grand moment de pur plaisir de lecture et de ressenti, ça m'a fait du bien de me sentir moins seul devant le néant absolu, durant ces quelques secondes.
Toutes les nouvelles sont du même tonneau, on ne change pas une équipe qui gagne, et là nous avons un recueil qui a une bonne tête de vainqueur. C'est insipide, creux, fade, inconsistant. Aucune émotion dégagée, ni par les thèmes ni par l'écriture. J'ai failli abandonner rapidement ce bouquin mais j'ai tenu jusqu'au bout en me disant à chaque fois que la prochaine ne pourrait pas être pire. Là encore je me suis fait des illusions.
— Putain, Raphael, Caravane quoi, fais un effort, c'est du lourd.
— Oui oui, il prend le car à Vannes avec un quart Havane pour nous enfumer. de là à dire qu'il a le cigare…
Je me demande (avec naïveté) ce que les gens de chez Gallimard ont bien pu trouver pour justifier la publication de ce livre parce qu'à part faire du fric, je vois pas. Il y a tant de gens qui mériteraient certainement qu'une maison d'édition prenne juste le temps de lire un manuscrit, mais non. Avec le premier abruti de télé réalité venu, les éditions machin savent qu'une bio de l'idiot du village âgé de 21 ans va faire un véritable carton. Il suffit d'être médiatisé pour pouvoir publier, peu importe que ce soit une bouse ou pas. Ce n'est malheureusement pas possible mais qu'est ce que j'aimerai savoir ce qu'aurait répondu Gallimard (s'ils avaient répondu…) à un lambda ayant envoyé le manuscrit de « Retourner à la mer ».
Et puis cette quatrième de couverture, le meilleur passage du bouquin. Une arnaque à grande échelle : « Il suffit d'un contact, peau contre peau, d'un regard, d'une caresse, pour racheter l'humanité », je ne sais pas résister à ça même en sachant que c'est bidon.
M'sieur Gallimard je te suggère de publier un recueil de publicités mensongères parce que les m'sieurs dames qui les font, écrivent souvent de bien jolies choses contrairement à certains « écrits vains ».
Sérieusement, ce bouquin n'a aucun autre intérêt que faire perdre son temps et par rapport à ça, mission accomplie, j'ai perdu mon temps.
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Je comprends que le livre de Raphael plaise à ses fans. Mais pour un adepte de la littérature consistante, l'ennui est le fil rouge du recueil. Il me fut Impossible de poursuivre au-delà de la cinquième nouvelle. Vraiment Impossible! Le ton est donné dès la première page avec un dialogue qui ne peut sonner plus faux:
-Tu l''as vu le film d'hier à la télé?
-Je crois pas, c'était quoi?
(Rare de rencontrer une personne qui ne se rappelle plus du film regardé la veille...)
...
-C'était avec cette actrice américaine, tu sais celle qui est jolie.
(Une seule actrice américaine jolie? Et pourquoi pas " c'était avec cet acteur africain, tu sais celui qui est noir")
Dès le début on a donc la sensation désagréable de lire un brouillon, un texte publié sans aucune relecture. Seule la notoriété de l'auteur-chanteur a permis la publication du texte.
Dépenser pour Raphael, oui, mais sur votre budget musical. Il existe de meilleurs livres à acheter. Beaucoup.
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Je ne perdrai pas mon temps à démontrer la nullité de ce livre : il en est la preuve à lui seul.
C'est une honte que de voir des prix prestigieux décernés à des gens sans talent simplement parce qu'ils sont célèbres.
Honte aux éditeurs.
Honte au jury du prix Goncourt.
Honte à notre époque qui confond talent et célébrité.
L'art est mort. Définitivement. Tué par ceux-là mêmes qui sont chargés de le servir.
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D'un ennui abyssal, plat, sans intérêt.
Les personnages sont sans saveur ni profondeur.
Je n'en recommanderais même pas la lecture à un.e adolescent.e.... !
Je suis pourtant fan de nouvelles, mais ce livre sera vite oublié, je n'ai même pas réussi à le terminer !
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Pourtant admirateur de Raphael dont je possède les disques et un billet de concert encore tout frais, j'ai trouvé ce recueil tout à fait dispensable.
Pas une nouvelle ne sort du lot. Que ce soit sur le fond ou la forme, je ne trouve aucune qualité à ces nouvelles. Elles rejoignent malheureusement les derniers albums de Raphael qui sont moins "indignés" sur notre monde. La révolte qu'on pouvait retrouvé de Hôtel de l'univers jusqu'à Pacific 231 a laissé place à une contemplation complaisante sur un monde qui ne le dérange plus tant que ça.
Les moments noirs mais intenses des débuts se sont transformés en moments noirs dépourvus de sens. Ce qui fait, il faut le reconaitre, quelques nouvelles qui sauront être appréciées par de nombreux lecteurs qui se satisferont d'une noirceur dépourvue de profondeurs. Audiard lui a dit il y a 8 ans, dans le concert qu'il a filmé, qu'il fallait se détacher de la société pour s'attaquer à la poésie pure. Il a été entendu. Il y a des conseils que l'on voudrait voir Retourner A La Mer.
Comme si sa quête avait pris fin, Raphael n'a plus grand chose à dire.
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J'ai lu ce livre il y a à peine deux mois et je me souviens seulement que je finissais chaque nouvelle en espérant que la prochaine soit moins mauvaise.
Aucun intérêt.
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