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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Dans ce roman, on retrouve Emilienne Balthus, le personnage central de « La plage d'Ostende ». Nous voici bien des années plus tard, et la vieille dame vient de mourir, à son plus grand soulagement, elle qui attendait le néant depuis le décès de son cher amant, le célèbre peintre Léopold Wiesbeck. A la fin de sa vie, Emilienne n'avait plus qu'un seul ami et confident, Henri Chaumont, fidèle parmi les fidèles depuis des décennies, à qui elle a légué ses cahiers intimes. Leur lecture sera pour Henri l'occasion de replonger dans le passé, celui d'Emilienne, mais surtout le sien. En même temps que les souvenirs, émergent l'amertume et la mélancolie : Henri réalise qu'il n'a jamais réellement vécu, toujours dans l'ombre, au service des autres, dévoué au point de s'oublier lui-même. Les autres n'ont jamais connu de lui que ce qu'il voulait bien montrer, sans rien laisser deviner de ses penchants homosexuels, lui l'éternel et séduisant chevalier servant de ces dames. Un effacement et un silence qui seront la cause involontaire d'un tragique malentendu et d'un gâchis dont il portera seul le secret.

L'écriture de Jacqueline Harpman est classique et intemporelle, au point qu'on oublie souvent que le roman se déroule dans la seconde moitié du 20ème siècle. Mais ce n'est pas un problème puisque l'histoire qu'elle raconte est elle-même intemporelle : amour, passion, et les souffrances qu'ils engendrent quand ils ne sont pas (ou mal) partagés.

Une très belle écriture au service d'une grande finesse psychologique, pour un roman, certes un peu déprimant, sur l'identité, la vie, les rêves de jeunesse et la façon dont on les réalise, ou pas : « J'étais un jeune homme plein d'avenir, je suis un homme sans passé ; on se gaspille ».
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Henri Chaumont, grand bourgeois homosexuel l'ayant toujours caché, repense à sa vie auprès de ses amies, notamment Émilienne Balthus, qui vient de mourir.

À travers ces deux vies, celle de l'amante du peintre solaire Léopold Wiesbeck et celle de leur ami de toujours, discret et présent à jamais, se révèle par petites touches impressionnistes et surannées une société bourgeoise à l'ancienne, ses mensonges et ses perversions, mais aussi la vacuité de leurs choix de vie, qui par convenance, qui par égoïsme.

Après Moi qui n'ai pas connu les hommes, je retrouve l'écriture élégante et classique de Jacqueline Harpman, dans un récit bien différent. Il faudra qu'un événement dramatique se produise pour qu'Henri ouvre les yeux sur sa lâcheté et son aveuglement, et qu'il se rende compte qu'il est passé à côté de sa propre vie.

Un roman doux-amer et très fin, qu'il aurait peut-être fallu faire précéder de Sur La Plage d'Ostende
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La plume de Jacqueline Harpman est d'un classicisme intemporel. Peu importe ce qu'elle nous raconte, car à chaque fois la magie opère et cette écriture si souple et délicate nous apaise.
La mélancolie de ce roman, celle d'une fin de vie et d'un retour sur le passé, nous laisse voir une personnalité bien fade, et pourtant empli de la vie des autres. Henri est un homme d'apparence, ou du moins c'est ce qu'il laisse à voir. Il est l'ami fidèle qui semble ne pas avoir de vie propre. Mais à côté des passions des femmes qui l'entourent, il a en lui bien des drames.
Ceux d'un homosexuel caché que personne n'a jamais soupçonné, tant il ne laissait rien deviner de son intimité.
Ceux d'un homme, amoureux de l'homme qui seduisit toutes ses amies et qu'il était chargé de consoler.
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Au décès de son amie Emilienne , le narrateur , Henri Chaumont , hérite des carnets de celle-ci.

Dans ses carnets , Emilienne a raconté sa vie et surtout sa passion pour un peintre, Léopold. de cette vie , Henri en a été le témoin mais il ne se reconnait pas forcément dans le récit fait par Emilienne. Il entreprend donc d'écrire lui aussi sur sa vie et son propre rôle. de mot en mot , il relate la place qu'il s'est donné auprès des uns et des autres , cherchant à éviter toute vague, masquant consciencieusement son homosexualité.

Et puis, à travers le récit des menus évènements de cette petite société bourgeoise , un fantôme surgit, le souvenir d'un adolescent , d'un amour qui aurait pu ou n'aurait pas pu exister ...

Un texte, pudique, fin, raffiné comme le personnage principal, qui parle d'amour, de la vie et des choix que l'on fait en fonction de ce que l'on est et de l'époque
Lien : http://theetlivres.eklablog...
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