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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Comme toujours chez Robert Harris, le récit repose sur un narration de grande ampleur calquée sur un travail de recherche titanesque.
Bien que souffrant de quelques longueurs, Conspirata est porté par une belle force centrifuge, marque de fabrique de l'auteur anglais, avec les incroyables variations de langue qu'on lui connaît.

Cette fois il s'attaque à Cicéron, qui a été un homme d'Etat passionnant .
Avocat, philosophe et orateur hors pair,  l'homme politique romain s'est hissé hors de la plèbe vers le sommet du pouvoir à la seule force de son intelligence hors pair, à une époque où les privilèges liés à la naissance dominaient dans tous les strates de la société.

La reconstitution soignée de la Rome de la fin de la République est étonnante.
Véritable arène où tout n'est que rivalités, complots, trahisons, jeux de pouvoir, stratagèmes et manipulations de toute sorte, le romancier nous sert un festin d'intrigues et de rebondissements.

Malgré la force de caractère de Cicéron et son désir exemplaire de défendre Rome, on doit reconnaître qu'il n'avait aucune chance de s'en sortir face à ses adversaires, véritables brigands en toge blanche qui n'ont cessé de le nuire et d'attenter à sa vie.
Leur intelligence n'avait d'égale que leur fourberie, faisant l'armure vertueuse de Cicéron ressembler plutôt à une maille de côté cousue en dentelle.

La puissance, la force et l'habileté de ses adversaires prestigieux, Pompée, Crassus et - bien entendu - Jules César étaient inébranlables.
L'intellectuel vertueux a certainement péché par excès de confiance en soi, l'ivresse du pouvoir et de gloire est un cocktail explosif qui fait tourner les têtes les mieux faites.

Robert Harris a eu la bonne idée d'épingler le personnage de Tiron, l'esclave et fidèle secrétaire de Cicéron en lui donnant la mission de retranscrire les discours de son maître.
Ce personnage véridique a été l'inventeur d'un système d'écriture abrégée qui existe toujours aujourd'hui.

Cette virée dans la sphère politique romaine d'antan où l'histoire est le fond de toile, séduit de bout en bout!


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Après Imperium, Robert Harris continue sa présentation des jeux de pouvoirs au sein de la société romaine du temps de la République en 60 avant J.C.

Son roman décrit les antagonismes naissants entre un général victorieux qui semble s'être ouvert la voie du pouvoir, soutenu par les patriciens, Pompei, un richissime usurier, amateur de sang, Crassus, et un jeune noble soutenu par la plèbe, dissimulateur et attendant son heure, César.

Autour de ce trio, où chacun épie l'autre et anticipe ses mouvements, on retrouve Cicéron, le héros d'Imperium, qui a réussi son entrée en politique, est devenu consul, mais se retrouve face des animaux politiques qui le dépassent de beaucoup. Son éloquence ne peut plus être sa seule arme. Tiron, le secrétaire particulier de Cicéron, continue de noter en sténo le fil des événements et voit son maître se muer en politicien rusé.

Un superbe roman, dont la matière est facilement transposable à notre époque, et qui par moments annonce l'Histoire. Comme l'écrit Robert Harris : « La plus grande grâce que nous accorde la Providence est sans conteste notre ignorance de l'avenir. Si nous connaissions à l'avance l'issue de nos espoirs et de nos projets, ou si nous savions comment nous sommes condamnés à mourir, imaginez combien cela gâcherait notre vie ! Au lieu de quoi, nous continuons à vivre au jour le jour, aussi inconscients que des animaux. Or toute chose finit par mourir ; aucun être humain, aucun système, aucune époque n'échappe à cette loi. Tout ce qui est sous les étoiles doit périr ; la roche la plus dure finit par s'émousser. Rien ne perdure, sauf les mots ».
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Deuxième opus de la trilogie sur le parcours de Cicéron qui s'étend de son entré au consulat jusqu'à son exil quatre ans plus tard. Déjà on remarque un changement dans le style d'écriture alors qu'on délaisse beaucoup plus le côté biographie pour s'en tenir au roman historique. Mais il ne faut pas croire que les faits sont délaissés pour s'en tenir à la facilité, seulement que l'interaction entre les personnages est plus dynamique et les dialogues plus présents, au détriment du côté magistral.

Cicéron a atteint son but en devenant consul mais ses ennemis sont également plus déterminés à l'éliminer, à commencer par Catilina et ses alliés. Les événements et le procès qui suivront auront un impact sur le futur politique de Cicéron alors que ses détracteurs, menés par Clodius, les utiliseront à leur avantage et mèneront Cicéron hors de Rome.

Encore une fois, on est plongé dans les dédales de la politique où la corruption est maître et où tout le monde agit pour ses propres intérêts. Cicéron lui-même n'y échappe pas et sa vanité et son orgueil finiront par le rattraper et lui causer des ennuis. Outre sa montée au pouvoir et la déchéance qui suivra, on a en parallèle Jules César, plus effacé dans le premier tome mais qui prend plus de place ici. Personnage sans doute le plus important de la chute de la République, on le voit tranquillement placer ses pions et façonner ses premières alliances, dont son fameux triumvirat. L'auteur le dépeint comme un être très manipulateur mais intelligent et Cicéron sera l'un des premiers à le voir comme une menace réelle à la politique qui changera le visage de Rome à jamais. Bien entendu, l'animosité entre les deux sera palpable.

Une suite à l'image de Imperium, très immersive et l'ajout d'un glossaire à la fin pour mieux s'y retrouver avec les personnages et certains termes oubliés aident mieux à la compréhension. Seul bémol, on a la difficulté à suivre la ligne du temps après le consulat de Cicéron et on remarque que le récit s'est étendu sur quatre années sans qu'on s'en rendre trop compte.
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On revit Rome, ses complots et ses ambitions. le portrait de Cicéron et de ses contemporains est criant de vérité, nous apprend des tonnes de choses sur cette période et sur la politique. Les liens du narrateur avec son maître, les affres du grand orateur, tout est formidable.
L'auteur réussit encore une fois à décrire avec brio la vie politique de Rome dans les dernières années de la République !
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La suite de la progression de cicéron après "IMPERIUM" devient très pesante dans ce volume ou il se retrouve au milieu d'un nid de crabes très voraces (César, Pompée et autres) de pouvoir, narré par son son secrétaire personnel Tiron, qui est à mon avis le plus attachant des protagonistes. Lutte de pouvoirs, tentatives d'élimination....finalement la vie politique n'a pas beaucoup changé ! Robert Harris continu de me ravir. Bonne lecture
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