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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
La Guerre de Sécession à peine terminée le Congrès américain ratifie un amendement (le 31 janvier 1865) qui abolit formellement l'esclavage. Une émancipation immédiate et sans indemnité dans les états du sud où vivent 80% des 4 millions d'esclaves noirs, qui sera progressive, négociée et indemnisée dans les États intermédiaires, esclavagistes et néanmoins fidèles à l'Union nordiste. Quelques mois après, un 14e amendement garantit aux Noirs le droit de vote et l'égalité avec les Blancs devant la loi (des principes qui resteront longtemps lettre morte, le Sud des États-Unis voyant même s'installer la ségrégation raciale),

L'état de Géorgie, dont l'économie repose sur d'immenses plantations de coton, a fait sécession en 1861 et rejoint la Confédération sudiste. Mais 1864, il est envahi et dévasté par l'armée de l'Union, commandée par le général William T. Sherman. La population d'Old Ox vit alors, comme partout en Géorgie, une période difficile, buttant contre les soldats de l'Union vainqueurs, les Sudistes défaits, et les affranchis qui errent à la recherche d'un travail rémunéré, d'un toit et de nourriture. Dans ce contexte, seuls les riches propriétaires gardent plus que jamais leur morgue. D'abord contre leurs anciens esclaves, ensuite contre ceux qui les soutiennent... Une ambiance délétère, de défiance et de violence, remarquablement restituée dans ce premier roman pétri d'humanité narrant l'histoire tragique de deux frères affranchis, aidés par une famille blanche.
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Avec finesse, Nathan Harris écrit la Reconstruction, cette période qui suit la proclamation d'émancipation des esclaves, à l'issue de la Guerre de Sécession. Il donne corps à des hommes et à des femmes touchants, humbles et souvent pleutres – très vrais finalement – que les événements conduisent à se dépasser et à davantage écouter leur coeur que leurs craintes. L'espoir prévaut dans ce premier roman pourtant sombre et beau (plus de détails : https://pamolico.wordpress.com/2022/09/07/la-douceur-de-leau-nathan-harris/)
Lien : https://pamolico.wordpress.c..
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Printemps 1865 en Géorgie, la guerre est terminée. Enfin presque. Lee s'est rendu et ses soldats sudistes vaincus rentrent au pays. Mais pas tous, à l'image de Caleb, dont le meilleur ami vient annoncer la mort à ses parents, Georges et Isabelle, qui l'attendent dans la petite ville de Old Ox.

Pendant ce temps, les Yankees victorieux libèrent les esclaves nègres, exploitation après exploitation, qui deviennent instantanément des hommes de couleur enfin libres. Prentiss et Landry, deux frères, quittent ainsi le domaine de Ted Morton, le voisin de Georges.

Alors qu'Isabelle s'enfonce dans la douleur muette et la dépression, Georges décide de se remettre à exploiter sa propriété en souvenir de son fils, et pour l'aider à replanter de l'arachide, embauche Prentiss et Landry, ce qui ne plaît pas à tout le monde en ville. Jusqu'au jour où Caleb reparaît…

La douceur de l'eau de Nathan Harris – traduit par Isabelle Chapman – nous transporte dans le vieux Sud où les canons se sont tus, sans que les haines et rancoeurs ne soient éteintes, ni même apaisées. le monde a basculé certes, mais dans la belle société géorgienne, rien n'a encore changé : les propriétaires restent les maîtres et les affranchis sont bien loin de l'égalité.

Difficile d'en dire davantage sans divulgacher, mais Harris nous livre ici une grande saga, sans temps mort, où l'injustice et la violence jouent les premiers rôles. Avec un soin particulier apporté à ses personnages, travaillés, profonds, attachants.

Le style alterne parfaitement les séquences rythmées dont certaines très cinématographiques et dignes des grands classiques du genre (L'incendie de la plantation, le lynchage ou la chasse à l'homme), avec de longs et beaux passages plus lents, réfléchis et flirtant parfois avec le nature writing.

Pour un premier roman, Harris maîtrise parfaitement son sujet et réussit à rafraîchir un genre pourtant déjà beaucoup traité, le prix de la liberté : « Je ne vois pas l'intérêt de courir après la liberté si on ne la saisit pas quand elle se présente juste sous votre nez. »
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Nathan Harris signe avec La douceur de l'eau un tout premier roman très abouti. Voici indéniablement un jeune auteur à suivre...

On connaît bien la Guerre de Sécession, la victoire des Yankees sur un monde sudiste englué dans un système archaïque et profondément raciste.
Mais connaît-on la suite ? Que s'est-il passé pour ces 4 millions d'esclaves devenus soudainement libres ?
Ce sont les questions que s'est posé Nathan Harris et auxquelles il a tenté de répondre par ce roman fictif profond et douloureux.

Lorsque Prentiss et son frère Landry se retrouvent libérés du joug du propriétaire de la plantation où ils travaillaient, leur destinée semble s'ouvrir sur de nouveaux horizons. Mais, rien n'est simple dans la petite ville de Old Ox en Géorgie où trouver du travail pour d'anciens esclaves s'avère compliqué. Et sans argent, comment espérer gagner le Nord ?
Les deux frères trouveront sur leur pas, George Walker. Il est le propriétaire d'un grand domaine voisin de leur ancienne plantation. Affecté par la mort de son fils, et soudain désireux de faire prospérer son domaine, George engage les deux frères pour l'aider à cultiver des cacahuètes.
Une chance pour les deux frères !
Jusqu'au jour où Caleb, le fils présumé mort, réapparaîtra et avec lui...les ennuis.

La douceur de l'eau est un de ces romans puissants qui ne laissent pas indifférents. On s'attend, dès le début, à un enchaînement d'évènements tragiques et on ne s'y trompe pas. le mépris de la communauté des nantis de Old Ox y est évidemment pour quelque chose.

Mais, si la question du rejet de la communauté noire et de ceux qui adhèrent à leur nouvelle liberté se révèle essentielle dans ce roman, elle est loin d'être unique. Ce roman aborde également, et d'une très belle manière, la lâcheté et le sentiment de culpabilité qui en découle. On y découvre également de belles pages sur l'amitié, qu'elle soit fraternelle ou non.

C'est un roman, à la fois nostalgique et plein d'espoir, un roman dramatique et plein de douceur.
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Que s'est-il passé à la fin de la guerre de Sécession, lorsque les soldats de l'Union ont annoncé aux esclaves qu'ils étaient désormais libres ?

En partant de ce point charnière de l'histoire des Etats-Unis, Nathan Harris écrit,à pas encore 30 ans, un roman profondément touchant et résolument moderne, un peu à la manière d'un Colson Whitehead il ya quelques années.
Un très grand coup de coeur pour le premier roman de Nathan Harris qui nous emporte au lendemain de la guerre de Sécession à la rencontre de Landry et Prentiss, deux frères tout récemment affranchis de l'esclavage

Que faire de cette liberté retrouvée ? Leur avenir, plein d'incertitudes va être bouleversé par leur rencontre avec Georges, un fermier blanc endeuillé par la perte de son fils à la guerre. Nathan Harris, jeune romancier américain livre un texte puissant sur le courage d'hommes marqués au fer rouge par la violence, l'exploitation et la solitude.On les aime, ces Landry et Prentiss, peints toujours avec réalisme et humanité par Harris qui maitrise pleinement son sujet et son écriture.

La douceur de l'eau est avant tout l'histoire d'une rencontre salvatrice, d'entraide, de solidarité et de résilience et tout ce que coûte le prix de la liberté, malgré les lâchetés et l'injustice.
On aime notamment beaucoup le fait que personnages soient très fouillés , au niveau de la psychologie, même les moins bienveillants d'entre eux.

Car le roman s'interroge avant tout sur ce que deviennent les esclaves une fois affranchis, et il le fait à la façon d'un page turner aux multiples rebondissements, et même en allant fureter parfois du côté du véritables roman d'aventures ...

Un très grand livre !

Nathan Harris, La Douceur de l'eau,
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Nathan Harris a déclaré à propos de son premier roman : « Je me suis plongé dans les histoires d'esclaves affranchis telles qu'elles ont été retranscrites par les historiens. Je n'avais alors jamais vraiment songé à ce qui attendait ces hommes, ces femmes, ces enfants une fois libérés de toute servitude. Que faire quand prend soudainement fin une vie passée sur une seule plantation, une vie passée sous complète domination d'un propriétaire ? Comment se reconstruire quand son identité même est à redéfinir ? Où aller ? Qu'accomplir ? ».
Cette perspective, peu traitée dans la littérature américaine, permet à l'auteur de dresser le portrait de deux frères, récemment affranchis, qui veulent fuir leur passé mais qui sont livrés à eux-mêmes, sans argent et toujours confrontés au racisme de cette petite ville du Sud.
Après la capitulation des Sudistes, certains esclaves libérés ont choisi de continuer à travailler sur la même plantation, faute de pouvoir se projeter ailleurs. Prentiss et son frère Landry ne peuvent aller bien loin, et ils vivent misérablement dans la forêt voisine.
L'auteur nous tient d'abord à distance des personnages et du contexte pour mieux le révéler au fur et à mesure. On apprendra ainsi par bribes la cruauté du maître, les tortures subies par Landry et la vente de leur mère. Par opposition, la bienveillance de Georges et de sa famille sont exemplaires, surtout dans ce contexte où le racisme est exacerbé.
Dans les rues poussiéreuses et misérables d'Old Ox, des fermiers aigris côtoient des soldats estropiés qui regardent haineusement des hordes d'affranchis vagabonds qui cherchent furtivement du travail pour gagner les états du Nord. La poésie viendra de la nature, celle de l'eau et des arbres, car c'est là le refuge des gens honnêtes, là que s'apaisent les chagrins.
Georges, malgré sa hanche qui le fait souffrir, se console de la mort présumée de son fils en marchant. Landry apaise ses souffrances dans l'eau des étangs et toute forme de résilience prendra sa source dans la beauté des paysages.
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1865, la Guerre de Sécession s'achève et les soldats sudistes rentrent défaits à la maison. En Géorgie, comme dans tout le Sud, certains ont évidemment du mal à digérer les changements radicaux que cela suppose, alors que les Yankees apportent la bonne nouvelle à tous les esclaves, à savoir qu'il sont libres désormais.
Dans la petite ville d'Old Ox, la rencontre entre deux frères noirs affranchis et le couple Walker, prêt à faire confiance à ces deux hommes, va faire trembler les fondations d'un monde qui résiste au changement.
Voilà comment commence ce premier roman rythmé et maîtrisé qui n'a cessé de me surprendre. La narration de Nathan Harris ne va jamais où on l'attend, et le destin de ses personnages, complexes et attachants, s'en trouve constamment chamboulé.
J'ai adoré George Walker, son indéfectible optimisme et sa grande générosité. J'ai aimé Isabelle, son caractère indépendant et son silence armé. J'ai succombé à la relation tendre et lumineuse qui unit les frères, Prentiss et Landry le colosse innocent (Lenny et George ne sont jamais loin #DesSourisetDesHommes) et la formidable capacité de Harris à raconter les sensations nouvelles de ces hommes émancipés, le plaisir de la nature, la douceur de l'eau. Que la violence du monde viendra troubler inévitablement.
Original et vibrant d'émotions, ce roman porte un regard très (trop?) moderne sur cette période passionnante, la lâcheté des uns et le courage dès autres, le prix de la liberté.
Malgré quelques maladresses vite oubliées, le roman de Harris entre avec panache dans mon panthéon des grands romans sur la reconstruction après la guerre de Sécession. du labyrinthique Faulkner d'"Absalon, Absalon", au formidable "Jubilee" de Margaret Walker, en passant par le troublant "Des jours sans fin" de Sebastian Barry.
Vous aussi vous adorez cette période? Des conseils de lecture? J'ai repéré "L'oiseau du bon dieu" de James Mc Bride, déjà dans ma wishlist!
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Le premier ( !) roman de Nathan Harris n'est rien d'autre qu'un début vraiment impressionnant !
Nous sommes en 1865 et l'esclavage américain a enfin pris fin. À Old Ox, une petite ville du Sud (fictive), un couple, George et Isabelle Walker pleure son fils Caleb, présumé mort pendant la guerre de Sécession. Un jour, George rencontre dans les bois, deux esclaves récemment affranchis, les frères Prentiss et Landry. Il leur demande de se joindre à lui pour cultiver et utiliser une partie de la terre qu'il possède.
De leurs échanges, il en résulte une histoire vraiment remarquable, aussi grandiose qu'intime. Les personnages sont poignants et si brillamment dessinés, c'est nuancé, c'est horrible, c'est beau.
"La douceur de l'eau" parle également de hiérarchies, de racisme, de liens familiaux, d'amour interdit et de travail acharné. C'est aussi une histoire sur le courage de défier l'autorité et sur les femmes qui prennent enfin leur place dans la société.
Cependant, vers la moitié du roman, il y a un tournant violent et un changement de style. J'ai eu l'impression qu'il y avait quelques clichés surprenants pour ce genre de roman- un shérif corrompu, un adjoint paresseux, un méchant violent et mais lâche, même un groupe des cavaliers enragés - j'ai commencé à me demander si je lisais un western plutôt qu'un roman du Sud. L'histoire s'est un peu perdue pendant un moment, mais heureusement, l'attention s'est recentrée sur les personnages plus complexes et sur une fin moins conventionnelle.
Dans l'ensemble, j'ai trouvé qu'il s'agissait d'une histoire captivante sur les familles, l'amitié et l'amour, sur la lutte contre les traumatismes et les pertes dans la période précaire qui a suivi la guerre civile, ainsi qu'une image de l'humanité qui réchauffe l'âme, le coeur et le cerveau. J'ai hâte de voir ce que ce jeune écrivain peut faire d'autre.
Nathan Harris, est un écrivain généreusement doué. Il a créé un roman époustouflant et l'a enveloppé dans une prose intemporelle qui semble à la fois classique et farouchement moderne !
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Nous sommes en Géorgie, à la fin de la guerre de Sécession. Dans le village sudiste de Old Ox, on voit apparaître avec désagrément des soldats de l'Union, et même si les esclaves ont été émancipés, ils sont peu à profiter réellement de leur liberté.

Deux frères, Prentiss et Landry, ont quitté leur ancienne plantation de coton et ont été accueillis par le voisin, Georges Walker. Celui-ci a toujours vécu en rentier, profitant de la fortune qu'avait construite son père avant lui. Mais un événement va bousculer sa vie, et il prend la décision de cultiver enfin ses terres, ceci avec l'aide des deux hommes qu'il va héberger et rémunérer.

Cette action est très mal vue dans le village.

Dans ce roman, on trouve la bêtise crasse d'hommes qui se sentent supérieurs parce qu'ils ont le pouvoir, l'argent ou la bonne couleur de peau. Mais on trouve aussi la douceur de l'amour familial, le soutien amical et la liberté au bout du chemin.

La solitude y prend aussi une grande part. Solitude face à l'intolérance ou face à la haine.

Les personnages sont très bien vus, qu'ils soient haïssables ou attachants.

Roman historique, d'aventure et/ou saga familiale, j'ai passé un très bon moment de lecture (il y a juste la fin que j'ai trouvé un peu longue, mais ça ne m'a pas non plus gâché ma lecture).
Lien : http://lesfanasdelivres.cana..
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Le commentaire de Lynda :
On se retrouve, dans cette histoire, aux États-Unis, la guerre de Sécession, vient tout juste de se terminer. C'est également la fin de l'esclavagisme dans ce pays.
Mais il faut savoir que même si l'esclavage n'est plus permis, la mentalité de bien des gens elle, n'a pas changé, et ça deux frères, Prentiss et Landry, le constatent, puisque personne ne veut les engager.
Malgré tout, les 2 frères se cachent et c'est souvent dans la forêt, ils sont encore une fois décidés à y passer la nuit, quand ils sont découverts par George Walker le propriétaire du domaine.
Il est perdu, et les 2 frères acceptent de le ramener chez lui, en remerciement, lui, qui vit sévèrement le deuil de son fils, leur propose de travailler pour lui, en recevant un salaire.
Tout va bien, de beaux liens se créent entre les frères et Georges Walker, du moins jusqu'au retour du fils prodigue, ce qui va changer la donne.
Un roman historique très riche sur l'histoire de la ségrégation américaine et sur l'esclavagiste. Un thème que j'ai eu l'occasion de lire avec d'autres lectures, je peux confirmer que ce roman est d'une très bonne qualité.
Tout y est décrit, l'auteur met également beaucoup d'emphase sur la nature, sur l'entourage, le climat, et tout ce qui entoure cette période historique. On ne peut que constater que beaucoup de recherches ont été faites pour arriver à produire un tel roman.
On espère de tout coeur, que les deux frères vont pouvoir retrouver une vie acceptable, même si ce n'est pas une vie paradisiaque, juste le fait de vivre en toute liberté dans une Amérique assez déchirée et divisée.
Je vous recommande cette lecture si cette période de l'histoire vous intéresse.
Lien : https://lesmilleetunlivreslm..
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