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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
On retrouve dans ce livre tous les thèmes chers à l'auteur : l'écologie, la défense des minorités, l'amour de la nature , de la pêche et des animaux.

Le début , repris à la fin, est assez effarant de violence contenue et de cruauté : la mort symbolique et /ou réelle du père.

Ce père honni, qui viole, vole, détruit toute unité familiale.Un père dont, pourtant, le narrateur , David Burkett ,n'arrive pas à se libérer pleinement. Même s'il a décidé d'écrire un livre dénonçant les méfaits de sa famille, prédatrice et mercantile, qui n'a pas hésité à provoquer un désastre écologique en faisant abattre à outrance des arbres et en volant aux indiens leurs territoires. Sa lâcheté, son apitoiement sur lui-même sont assez agaçants mais son désir de vérité et de justice le rendent attachant.

En fait, ce sont les personnages féminins qui sont plus intéressants dans cette histoire.Que ce soit la soeur de David , rebelle, et qui parvient, elle, à se libérer de l'emprise paternelle ou les jeunes femmes qui vont croiser le chemin du narrateur, comme Vernice, poétesse libérée, elles ont toutes une force, un éclat singuliers.

C'est essentiellement un roman d'apprentissage, on découvre David adolescent dans les années soixante et son évolution vers l'âge adulte. Un David qui se cherche et tente,retiré dans un chalet, entre tourments et espoir ,de se réapproprier son identité, d'enfin vivre loin des névroses maternelles et des souffrances provoquées par par son père. En cela, c'est un livre fort, touchant.

Et il y a cette beauté simple et consolatrice des magnifiques paysages du Michigan. Le lien tendre et fusionnel que David a noué avec sa chienne Carla m'a beaucoup plu aussi.

De Marquette à Veracruz, un parcours initiatique flamboyant et mortifère. ...

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Nombre de critiques élogieuses parues sur Babelio au sujet de cet ouvrage m' ont amené à renouer avec cet auteur que je lisais beaucoup il y a une quinzaine d' années. Paru en 2004, sous le titre original- et plus sobre - de True North, ce roman relate une tragique saga familiale dont le héros est un jeune homme épris de nature sauvage et se définissant lui- même comme un" péquenaud ".Naïf , tourmenté, il est en quête de redemption pour les méfaits commis par sa famille.On retrouve dans ce récit les principaux thèmes récurrents de cet auteur: l' amour des grands espaces et de la nature- dont la beauté et l' équilibre sont menacés par la cupidité des hommes-, la vénération du sexe dit faible, l' humour, la haine , la trahison, la vengeance...La tonalité d' ensemble demeure sombre et on ne sort pas indemne de cette épopée, en particulier à cause de sa conclusion d' une violence impitoyable et dévoilée en partie dès les premières pages.
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De Marquette à Veracruz serait peut-être bien le pendant masculin à dalva. Mais en moins fin. Non ? En plus grossier, plus laborieux, un soucis d'efficacité qui poindrait. Je ne sais pas. Dalva figure LA femme, mais David Burkett n'est en aucun cas l'homme. Il est cet être compliqué, coincé dans une hérédité glaçée qui reproduit depuis quatre génération la même identité au premier mâle de la famille. le roman tente de déméler l'héritage, la transmission, les maux familiaux mais qui irait pleurer sur le sort d'un homme qui n'aurait passé sa vie qu'à se torcher le cul dans de la soie ? David Burkett est une énigme.
Autant Dalva, dont la situation financière ressemblait à s'y méprendre à celle de Burkett dégageait à chaque mot une empathie propre à mouiller à tout moment nos yeux de lecteur, autant nous restons spectateur de la déconfigure de David Burkett. de Marquette à Veracruz agit comme un miroir inversé à Dalva. On l'aime elle autant qu'on pourrait le détester lui. Curieux. ou alors ai-je un regard masculin sur cette histoire et des yeux de femme m'auraient garanti une plus grande acuité.
N'en demeure que le roman dérange dans sa réussite, car on le lit sans mal, y retrouvant même des moments d'une grace infinie souvent par ses magnifiques portraits de femmes déployés : Vernice, Vera, Riva, Cynthia, moins Polly et Laurie, mais tout de même, quel talent chez Harrison à mettre en avant toute la beauté de ces femmes. Ses femmes.
De Marquette à Veracruz emporte loin dans l'étude de l'hérédité, de la transmission et l'acceptation des fautes passées, de leur pregnance au présent, parasitant l'existence comme une tique qui continuerait éternellement à vous pomper le sang, vous la voyez grossir mais jamais vous n'oseriez l'arracher à votre peau de peur de mettre à nue sa cicatrice purulente.
Jim Harrison ou le grand écrivain du stigmate. Et comme il y a forcément une cicatrice dans l'acte d'enfanter, il est surtout cet écrivain qui parle des femmes.
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David Burkett est un jeune garçon qui enquête sur l'origine de la richesse familiale basée sur la déforestation massive du Michigan, privant les locaux de leurs revenus. Avec sa soeur Cynthia, ils s'opposent au Père, un pervers sexuel que tout le monde craint alors que la mère se noie dans l'alcool et les médicaments. Lui-même cherche de l'aide dans la religion d'abord puis auprès de son oncle, un personnage haut en couleurs. Son destin sera marqué par la rencontre avec plusieurs femmes : Véra, une jeune mexicaine que le père a violée et mise enceinte alors qu'elle est la fille de son intendant ami et confident ; Riva, la compagne de son oncle, femme équilibrée et attachante qui se consacre à l'éducation des enfants pauvres ; Vernice, une poétesse au franc parler qui le ramène à la réalité des faits.
J'ai parfois perdu le fil et mon intérêt au cours de cette épopée familiale malgré la richesse de l'écriture.
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Une fois refermé Retour en terre, j'ai immédiatement voulu relire de Marquette à Veracruz.
J'ai un petit peu moins accroché à cette lecture, qui a plus trainé en longueur.
Je n'arrive pas trop à définir pourquoi, peut-être le personnage central de Retour en terre, Donald est-il plus solaire que celui de son beau-frère....
Ou peut-être que Retour en terre, par son sujet et sa nature ce conclusion à l'histoire de cette famille, me rend davantage aux tripes.
Toujours est-il que l'écriture de Jim Harrison est toujours aussi puissante et que certains passages, phrases ou paragraphes sont extrêmement forts....
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L'âme américaine avec tous ses fondements obscurs qui remontent dans des états de conscience troublée !!! forcément après l'extermination des Indiens... l'exploitation outrancière de l'ère industrielle avec ses méfaits pour notre planète, notamment à la nature (forêts), la terre (extraction, mines du fer...) et certaines catégories sociales (nombre d'immigrés exploités)...
Héritage d'un lourd fardeau !
C'est un livre fort attachant par ses personnages avec leurs souffrances familiales, leurs dépassements et leur blocages.
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L'un des plus longs romans de l'ami Jim (1937-2016), sorti en 2004 et retraçant le parcours d'une famille états-unienne du Michigan du début des années 60 jusqu'au milieu des années 80, soit près de trois décennies découpées en trois parties. En personnage principal David Burkett, dont le roman est en quelque sorte le parcours. Fils et petit fils d'exploitants forestiers, il grandit dans l'aisance mais pas dans la tendresse, dans le développement économique mais pas dans l'affection. de plus, sa famille se trimballe de vilaines casseroles au fessier depuis pas mal de temps, notamment le père Burkett, alcoolique et pédophile notoire, alors que la chère maman gobe des cachets comme des bonbons pour la gorge pour tenter de voir la vie en rose.

La vie de David va se définir entre son amour pour la nature, les bateaux, la pêche, Dieu et les filles. Quelques abus d'alcool de temps à autre, mais avec prudence, il ne veut pas se farcir le curriculum vitae encombrant du paternel ni posséder le regard vide de la maman. Au début, David est un chrétien convaincu. Il se mettra à douter de plus en plus au fil des années. Sa famille, propriétaire d'une exploitation forestière, a vu passer des générations d'ouvriers qui tour à tour ont aidé à la déforestation, au saccage de la forêt pour le profit (le mot « cupidité » revient souvent). David voulait échapper à ce quotidien, avait récupéré un chalet, son espace de sécurité, mais le père Burkett l'a vendu. Malaise dans la famille, le père honni, violeur d'une petite fille dont David était jadis amoureux, la mère respectée mais complètement à l'ouest, la frangine Cynthia lucide mais sombre et hostile, un peu locomotive aussi. Quant à David, il reluque les nanas, il finit par se demander si la pédophilie ou le mauvais comportement envers les femmes n'est pas héréditaire. Son parcours est jalonné de pas mal d'aventures amoureuses dont Laurie (qui mourra d'un cancer du sein). Dans tout ce défilé, une seule va lui rester fidèle. Jusqu'à la mort. Elle s'appelle Carla. Mais c'est sa chienne, en quelque sorte la femme de sa vie. « Debout sur ses pattes arrières, Carla grattait le sac de couchage pour tenter de s'y glisser à côté de Vernice. J'ai ressenti une jalousie enfantine, mais je l'ai aidée à s'y nicher ».

Jim n'oublie pas de se révolter, jamais. « J'avais déjà compris que la proportion de connards irrécupérables était la même dans toutes les classes sociales ». Une phrase résume assez bien ce roman en forme de road book décoiffant : « L'histoire de ma propre famille n'était pas, elle aussi, sans ressembler à celle des États-Unis. Nous faisions partie des premiers conquérants d'une région et, une fois accomplie notre éradication massive des principales richesses de cette région, nous avons ensuite métamorphosé cette destruction en mythe ». David Burkett est un homme qui, plus il s'éloigne de son engouement pour la chrétienté, plus il culpabilise pour les maux infligés à la nature.

Comme à son habitude, HARRISON, sur certains passages, ne fait pas dans la demi-mesure, nous rendant témoins du dépucelage de David, nous invitant au premier rang des beuveries salaces de Fred, nous faisant sentir un vrai chapelet de culottes de jeunes femmes, pour ne pas dire de jeunes filles. Suite à un accident, la cheville défectueuse de David va revenir souvent sur la scène, le taraudant régulièrement. C'est le côté agaçant d'HARRISON : des petits détails qui reviennent trop souvent dans le déroulement du scénario, et surtout cet aspect très limite sur son positionnement quant aux femmes, chaque fois que son personnage en rencontre une, il parle de son corps (souvent imaginé nu) avant son cerveau, ça peut s'avérer très pénible car, même si dans le cas du présent roman le jugement physique peut avoir sa place (David a peur d'avoir hérité des obsessions et déviances de son père pour les jeunes filles), HARRISON est en général adepte des jeunes femmes qui se dévêtent devant des inconnus, et sont positionnées dans le texte comme des femmes faciles. C'est précisément cet abord qui longtemps m'a fait buter sur les romans d'HARRISON et, encore aujourd'hui, si j'aime rendre hommage à l'homme et à son oeuvre, je ne vois pas quel est son intérêt à répéter tout au long de sa longue carrière des descriptions de corps de femmes désirées, vus par des héros de romans prêts à besogner s'il le faut (insistances balourdes de l'érection dans le présent ouvrage).

Le rythme du récit est assez étonnant : commencé très lentement, de manière assez contemplative, il prend sa vitesse de croisière dans la deuxième partie du livre à partir des années 70, pour même se précipiter et jouer avec les ellipses pour les années 80, puisque chaque décennie comporte sa partie propre. le tout, précipité, finira dans un bain de sang.

La réflexion peut-être la plus intéressante et la plus originale du récit est celle de la destruction de la nature et plus particulièrement l'anéantissement des forêts mis en concordance avec l'extinction des bisons aux États-Unis au XIXe siècle à cause de la folie de l'homme blanc uniquement bon à amasser de l'argent sans réfléchir. C'est un livre écologiste et lucide, ainsi qu'un très bon millésime d'un auteur superbe bien que relativement irrégulier, avec ses grandes qualités et ses défauts.

https://deslivresrances.blogspot.fr/
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Un prologue déconcertant, glacial, atroce... et une fin qui revient sur ce prologue

Entre les deux, un roman. Une histoire divisée en trois chapitres. La saga d'une famille qui a fait fortune, une famille du Middle West, de la région des grands lacs.
3 chapitres, 3 époques différentes : les années 60, les années 70 et les années 80.
L'auteur fait parler la dernière génération, celle née dans les années 50. Un frère et une soeur, David et Cynthia. Tous deux sont des "rebelles", produits de la génération contestataire et baba-cool. Ils ont des comptes à régler avec leurs "ancêtres" et plus particulièrement avec leur père, alcoolique, pervers, autoritaire, cynique, bref abject. Un homme qui a toujours eu une bite à la place du cerveau, attiré par les jeunes adolescentes.
Un livre sur la haine et le pardon, sur les limites du pardon. Quel pardon peut-on accorder à un homme dont le comportement a toujours été méprisable? Comment cet homme peut-il croire qu'il sera pardonné par ceux qu'il a abusé?
Un livre sur la vanité des puissants, sur ceux qui s'estiment au-dessus des lois parce qu'ils peuvent acheter et corrompre n'importe qui, parce qu'ils nagent dans le pognon et dans le luxe, totalement déconnectés des réalités et des souffrances des "petits".
L'écriture est belle, poétique, philosophique, parfois très crue.
Le procédé littéraire est intéressant. A chaque période qu'il nous décrit, l'auteur part d'un instant T puis il effectue des allers-retours dans cettte même période et, petit à petit, les pièces du puzzle s'assemblent et se complètent pour donner une forme intelligible.
Le dernier chapitre a une teneur plus philosophique : beaucoup de questions, beaucoup de digressions qui prennent souvent le dessus sur l'histoire elle-même.
Jim Harrison, 80 ans au compteur, visage buriné par le temps et les excès, vit dans les grands espaces du Montana, source d'inspiration de ses romans. le personnage est entier, chaleureux, bon vivant, aimant tous les plaisirs de la vie. un homme proche de la nature, des grands espaces, des forêtes et des lacs.
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Très grand roman d'apprentissage, ambitieux, qui retrace le destin du jeune David Burkett, en souffrance, sous le poids d'un "héritage familial" empoisonné.
Depuis trois générations la famille Burkett joue un rôle primordial dans l'exploitation forestière du Michigan (la déforestation...). David, dans une tentation de se déculpabiliser, se lance dans des recherches pour aboutir à l'écriture d'un livre sur ce fléau (et notamment sur les responsabilité de sa famille dans celui ci).
Une histoire de viol se rajoute à cette haine féroce de David pour son père.
Entre haine, souffrance, mal être profond et relations tumultueuses avec les femmes, David vit tant bien que mal et va finir par affronter son père et le passé familial.
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Marquette, Michigan. David Burkett, le fils d'une riche famille descendant d'exploitants forestiers se rebelle contre son héritage en s'opposant à son père, un alcoolique vicieux. A partir de 16 ans et jusque dans sa quarantaine, il entreprend de rédiger l'histoire de sa famille et son influence sur la déforestation de la péninsule Nord, sans toutefois être capable de vivre avec une femme en dépit de toutes celles qui traversent sa vie et dont il pense tomber amoureux.

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