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« Tu connais la définition du marathon, l'art de maitriser puis de sublimer sa souffrance à courir. Eh bien, lui, il ne maitrisait rien ni ne sublimait rien, il ne souffrait pas. Il courait comme il l'avait fait gamin, il accomplissait un geste naturel, sauf qu'il le perpétuait à un niveau...plus spirituel. »

Lui, c'est le grand champion éthiopien Ayanleh Makeda, double médaillé d'or olympique du marathon.

Se balader en Ethiopie, être séduit par l'ambiance de la terrasse d'un café à Harar ou à Jijiga.
Se laisser éblouir par les hauts plateaux de l'Ogaden.
Ecouter les chameaux blatérer dans la chaleur brulante à la lisière du désert.
Tomber sous le charme de la délicieuse et prévenante Tirunesh, la compagne d'Ayanleh.
Ecouter au loin les tirs incessants de la guerre sans fin entre l'Ethiopie et la Somalie.
Partir à Karlovy-Vary, splendide station thermale de Bohème rencontrer Hannah la belle ostéopathe de velours pour essayer de comprendre pourquoi Ayanleh s'est retrouvé fragile soldat dans des tranchées où les obus martèlent le désastre de sa fin de carrière de marathonien et sifflent l'abandon de son coach et de toutes les instances de l'olympisme.

Accompagner Fréderic, le journaliste reporter de guerre dans cette quête est ce que propose Jean Hatzfeld dans ce roman dépaysant et émouvant qui m'a aussi enseigné les arcanes du marathon, ses souffrances et ses bonheurs, son mysticisme et sa beauté :
« le marathon aime l'austérité, une sobriété de métronome et, à la fois, beaucoup d'élasticité pour préserver le corps des à-coups du macadam. Les pieds d'un marathonien, c'est son lien avec la terre, la source de sa sensualité, d'une sorte de spiritualité de la course, c'est plus que de simples muscles. »

Quel pied !

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Un roman très intéressant qui nous plonge dans les coulisses du monde sportif, notamment de l'athlétisme! le monde de la célébrité qui parfois demande un prix trop fort pour rester dans la course! Un monde où une chute vertigineuse peut survenir sans crier gare...
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Moi j'ai adoré. Parce que l'auteur a énormément de talent, une écriture simple, fluide, limpide. Parce que c'est un livre sur l'amour du sport et l'amour de la course, sur ce dépassement entre tous qu'est le marathon, sur l'effort et ses limites ou plutôt ses non-limites. Parce qu'on retrouve au fil des pages ces immenses champions, Gebreselassié, Derartu Tulu, Bikila, d'autres encore. Parce que l'auteur, avec un peu de facilité certes, mais qui va s'en plaindre ? nous entraîne dans un périple marqué par L Histoire, les guerres, les révolutions. Et parce que son héros est terriblement attachant alors même qu'il ne fait que subir, la gloire, la déchéance, l'éloignement. La guerre, les blessures, avec une sorte de résignation, mais n'est-ce que cela ou plutôt une capacité de détachement qui nous dépasse. A chaque page on attend le coup de tonnerre, le rebondissement qui ne viendra pas, et d'ailleurs on comprend très vite que l'auteur n'a aucune intention de le mettre en scène, ce rebondissement, car il ne correspond pas à son héros, et plus qu'un coup de tonnerre c'est une belle leçon que le lecteur subit.
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Un journaliste, Frédéric, retrouve à la frontière de la Somalie et de l'Éthiopie en guerre un marathonien, Ayanleh Makeda, déchu de son titre olympique pour dopage. Ancienne gloire de son pays qui l'a puni pour cette faute, il porte maintenant le fusil et creuse des tranchée sous les bombes. Double champion olympique il a gagné avec facilité le marathon de Sydney, de Boston ou d'Athènes… Pourquoi, en pleine gloire, toujours invaincu a-t'il succombé à la tentation du dopage?
Alors que tout lui souriait il est devenu paria. Déchu de son titre olympique, il a du affronter les regards mauvais, il a perdu ses autorisations de séjour, ses titres honorifiques, il a du quitter Paris sans rien emporter, son passeport lui a été retiré…

En journaliste, Frédéric va essayer de comprendre en recherchant et en interrogeant le prêtre qui l'a détecté, qui l'a poussé à courir, Tirunesh l'épouse du champion, Hanna son ostéopathe tchèque, le champions lui-même….
Tous parlent de son intégrité morale, de sa propreté, de son honneur : « Il n'a pas pu se doper ». Alors pourquoi?
A l'occasion de ces rencontres, Frédéric nous fait partager ses impressions de journaliste, sur les pays traversés, les déserts et ses hommes et femmes, les situations rencontrées, la Somalie, l'émancipation des pays satellites de l'Urss, la chute du mur de Berlin, etc., mais aussi la préparation, la course des champions, leur vie, le système sportif, les « écuries de champions » appartenant à de richissimes hommes d'affaires
J'ai découvert Jean Hatzfeld avec ce livre, ancien journaliste puis auteur, qui sans doute s'est inspiré de son passé pour écrire ce livre que j'ai lu presque d'une traite.
Depuis, j'ai découvert ses autres ouvrages notamment ceux sur le Ruanda et j'ai toujours apprécié
Lien : https://mesbelleslectures.co..
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En tant que marathonien, je n'ai pu qu'apprécier ce livre. Les coureurs des plateaux de l'est de l'Afrique sont les maitres de sport, eux qui souvent petits vont à l'école en courant pied nu. École située bien souvent à plus de 10 kilomètres du domicile.
On croise le fabuleux Bikila, le maitre de Rome , l'homme pied nu (record du monde ce jour là en 2h15 !) , le grand Gebre, 40 km quotidien pour aller à l'école quand certains ont du mal à faire 100 mètres pour y aller.
On apprend aussi à aimer le narrateur et à s'attacher au héros, marathonien et champion olympique dont la chute va permettre de brosser une image du quotidien dans l'est africain.
Un livre autant bouleversant que touchant.
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"Où en est la nuit" est un beau titre de roman.

Oui il s'agit bien d'un roman, même si Jean Hatzfeld, écrivain, est aussi un journaliste sportif et grand reporter.

Son récit est un grand voyage. Il débute en Ethiopie, en zone de guerre près de la frontière Somalienne, où l'on découvre Ayanleh Makeda, un ancien champion olympique déchu et qui croupi au front pour faire pénitence. A Paris, d'où vient Frédéric, reporter et double de l'auteur, et où vivent un moment Ayanleh et sa femme Tirunesh lorsqu'ils connurent la gloire. A Karlovy Vary, en Bohème, où Frédéric lèvera une partie du voile qui masque l'histoire de la chute du champion.

Il ne s'agit pas ici d'un livre sur le marathon, même si l'auteur nous décrit avec passion quelques courses épiques. le sujet est ailleurs. L'Afrique et la douceur des gens face à leur destin fascine davantage l'auteur.

Octobre 2014
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Jean Hatzfeld nous conte la vie et le destin d'Ayanleh Makeda, pauvre et jeune berger des hauts plateaux d'Ethiopie, doué pour la course à pied qui sera double champion olympique de marathon, avant d'être dopé à son insu et d'être déchu.
C'est Frédéric, un correspondant de guerre français, qui retrouve la trace d'Ayanleh, soldat des guerres de la Corne d'Afrique, blessé dans les tranchées et un temps disparu dans la région de Jijiga dans les déserts du sud.
Frédéric se passionne pour cette histoire. Il recherche et retrouve Tirunesh, la brillante épouse de Ayanleh, Hanna, son ancienne ostéopathe, Nathan Ossipovnitch, un homme d'affaires Kazakh, qui l'avait recruté dans son équipe.
Jean Hatzfeld a une plume brillante qui nous transporte dans des oasis du désert de l'Ogaden, dans le quartier huppé et les hôtels haut de gamme d'Addis-Abeba et aussi en Tchéquie, à Karlovy Vary. Il allie un réel fondé sur une remarquable documentation à un romanesque souvent voluptueux, à des descriptions subtiles de paysages, de personnalités, d'ambiances.
Sa connaissance du sport et des milieux sportifs est profonde, impressionnante.
Jean Hatzfeld nous montre la pauvreté, la dignité de ces peuples d'Ethiopie. Ayanleh et sa femme connaissent la gloire, la richesse mais font face à l'injustice, non pas avec résignation mais avec un fatalisme, un relativisme, une élégance qui étonnent et fascinent.
Tirunesh qui parle français par sa grand-mère proche de Djibouti, jouit de son long séjour à Paris, avec ses enfants : « Elle lisait des romans les uns après les autres. Elle dévora à la file tous ceux de Patrick Modiano, à qui elle ne pouvait s'empêcher de sourire, de plaisir, lorsqu'elle le reconnaissait en descendant la rue Bonaparte, ou à la poste du quartier ».
Un livre magnifique qui m'incite à lire tous ceux qu'a écrits Jean Hatzfeld.

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Jean Hatzfeld est l'auteur d'une trilogie remarquable et terrifiante sur le génocide au Rwanda. Grand reporter et correspondant de guerre, il a également couvert le conflit yougoslave. Riche de son expérience et avec beaucoup de talent, il nous livre aujourd'hui un deuxième roman dont les personnages principaux sont Frédéric, correspondant de guerre, et Ayanleh Makeda, un coureur de marathon embarqué dans une guerre à la frontière de la Somalie et de l'Éthiopie. Sous forme d'enquête et à l'aide de retours en arrière le roman nous fait découvrir la vie de ce champion déchu. Des déserts africains jusqu'aux cafés parisiens, l'auteur nous entraîne sur la trace du double champion olympique, accusé injustement de dopage. Mêlant fiction et réalité, Jean Hatzfeld nous propose également une lecture passionnante et documentée sur les relations entre le Nord et le Sud.
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Bienvenue au Marathon "Où en est la nuit" organisé par Jean Hatzfeld.

Dans les starting-blocks, nous retrouvons Frédéric, un journaliste français.
En mission entre l'Ethiopie et la Somalie, il va rencontrer celui qui est à côté de lui couloir numéro 2 : l'ancien double médaillé olympique du marathon, Ayanleh Makeda, devenu militaire.
Pour quelles raisons ce champion hors norme a-t-il été déchu ?

Au couloir numéro 3, celle que Frédéric a rencontré pour tenter d'en savoir plus. Ce n'est autre que la femme du champion, Tirunesh en personne !

Au couloir numéro 4, la tchèque Hanna, l'ancienne ostéopathe d'Ayanleh, qui va faire bien plus à Frédéric que lui faire toucher du doigt la vérité...

La course effrénée vers la vérité peut commencer !
A vos marques...
Prêts ?
Feu !
Partez !

Nous sommes plongés à la fois dans le quotidien d'un journaliste de guerre, mais aussi dans le monde du sport de haut niveau et ses travers.
Contre toute attente, j'ai pris plaisir à découvrir la vérité en même temps que Frédéric, tout en voyageant avec lui sur ces zones à risque mais qui offrent pourtant de belles rencontres et beaux panoramas.
Je n'étais pourtant pas emballée par la 4ème de couverture. Heureusement que le challenge Solidaire m'a poussée dans mes retranchements.


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Où en es la nuit est l'histoire romancée d'Ayanleh Makeda, éthiopien et coureur de fond des hauts plateaux d'Afrique de l'est. Encouragé par le prêtre du village, il rafle les compétitions nationales et s'envole vers les plus grands marathons internationaux. Mais il ne court pas pour la rage de vaincre, il court pour courir, pour traverser les espaces, il a la culture de la course, tel ses ancêtres. Au sommet de son art, il va être reconnu positif lors d'un contrôle anti-dopage. C'est l'histoire de la chute de ce mythe que va tenter de dénouer un reporter du nom de Frédéric, l'autre personnage central de ce roman. Il va se passionner pour ce coureur, qu'il rencontre à la frontière de la Somalie et de l'Ethiopie en guerre.

A l'image des qualités d'endurance plus que de vitesse que requiert la course de fond, Jean Hatzfeld prend le temps de dérouler son récit, et c'est là la grande qualité de ce roman. Il donne la parole aux différentes personnes et fait voyager le reporter aux quatre coins du monde pour reconstituer la trajectoire dramatique du héros.
Il parvient à donner à ses descriptions, notamment des courses à pieds et du coureur, une certaine puissance dramaturgique qui est à l'image de la perception qu'a le personnage de son sport : une quête d'absolu, une recherche de spiritualité, quelque chose de l'ordre du mystique. Les références données sont d'ailleurs davantage religieuses que sportives, à l'image du titre, tiré d'un passage de l'ancien testament. Rien d'étonnant que le personnage finit par accepter son destin d'athlète déchu. C'est d'ailleurs lui qui parle le moins de ses exploits.
Ce roman est également une découverte de l'Afrique par autre chose que la guerre et les camps de réfugiés : des ruelles où les gens adorent flâner en mâchant du khat, les déserts, les dunes, les montagnes rouges ou noires, les gens très nobles, amoureux de la vie, solidaires…
Mais à travers cette découverte de l'Afrique, Jean H. confronte le sud et le nord, la découverte du nord par Ayanleh et la fascination des gens du nord pour le sud. Seulement, cette confrontation débouche sur une impossible compréhension, à l'image de la raison du contrôle antidopage positif et du retour inexorable d'Ayanleh vers son pays d'origine (et malheureusement vers la guerre), sa condition, et enfin vers l'oubli.
Un roman très fort et très humain.
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