Ce tome fait suite à Artifacts 2 qu'il faut avoir lu avant. Il conclut la première histoire qui restructure l'univers partagé de l'éditeur Top Cow (fondé par
Marc Silvestri, et abritant Witchblade, The Darkness et Cyberforce). Il contient les épisodes 9 à 13 de la série. le scénario est de
Ron Marz, les épisodes 9 à 12 sont illustrés par
Jeremy Haun, et l'épisode 13 par
Dale Keown.
Le Curator se souvient de qui il est vraiment et de la raison pour laquelle il souhaite réunir au même endroit les 13 artefacts de pouvoir qui existent dans la réalité partagé de l'univers Top Cow. Danielle Baptiste dispose de l'Angelus. Tom Judge est le porteur du Rapture. Jackie Estacado est habité par The Darkness. Ian Nottingham a récupéré la Blood Sword et la Glacier Stone. Glorianna Silver est la porteuse de l'Ember Stone, Sabine de la Wheel of Shadows, Mina Enstrom de la Pandora's Box, Patience de la Lance de la Destinée, Sara Pezzini du Witchblade et elle a récupéré la Pièce de Salomon, le Curator récupère l'Heartstone et enfin Ji Xi est le porteur du treizième et dernier artefact.
La situation est assez simple. Jackie Estacado et Sara Pezzini sont à la recherche d'Hope, leur fille, dans des ruines mayas ou aztèques. Mais avant de se remettre en chemin, ils échangent leurs points de vue sur leur relation (et plus si affinité). Tom Judge, Danielle Baptiste et Tilly Grimes essayent de convaincre Ji Xi de se joindre à la bataille (du coté des bons de préférence). Hope Pezzini est toujours prisonnière du Survivor. L'affrontement final peut commencer.
Dans le deuxième tome,
Ron Marz déplaçait laborieusement ses pions sur l'échiquier de ce crossover à l'échelle de l'univers partagé Top Cow. Il avait perdu toutes ses capacités de donner un semblant de personnalité à la multitude de superhéros plus ou moins obscurs, voire inconnus pour certains. Et il avait transformé Aphrodite IX en une armée d'ennemis génériques dépourvus de tout intérêt. Autant dire qu'il partait avec un sérieux handicap pour pouvoir terminer son histoire de manière satisfaisante. Dans le premier épisode, Survivor explique qui il est et quel est son objectif. L'idée n'est pas neuve et elle est déjà éventée puisque ces pages figuraient en fin du tome précédent. Il s'en suit une scène qui sort de nulle part entre Sara Pezzini et Jackie Estacado. Rien ne vient la justifier et elle arrive de manière artificielle par rapport aux personnalités de Sara et Jackie. À nouveau, le lecteur a l'impression que
Ron Marz intègre de force des événements déplacés parce qu'ils sont nécessaires à l'intrigue. Dans la jungle Ji Xi et les autres se tapent dessus sans raison valable et c'est déjà la fin de ce premier épisode.
Il s'en suit 3 épisodes pendant lesquels tout le monde se tape dessus dans des configurations très similaires d'une fois sur l'autre.
Jeremy Haun effectue un honnête travail de dessinateur de comics de base. Ses personnages se distinguent assez facilement les uns des autres. Les planches se déchiffrent facilement. Mais il n'arrive pas à créer de visuels marquants. Il s'agit d'illustrations purement fonctionnelles, sans grande personnalité. C'est encore Sunny Gho (le metteur en couleurs) qui effectue le travail le professionnel et le plus convaincant. Il évite les couleurs criardes propres aux superhéros pour créer une ambiance raccord avec les lieux dans lesquels sont censés se passer les événements.
Arrive enfin le dénouement de l'histoire.
Ron Marz tranche le noeud gordien qu'il avait noué au cours des épisodes précédents et il a le bon goût de bousculer un peu le statu quo, ce qui aura des répercussions dans les 2 séries principales de Top Cow respectivement après Darkness Accursed 7 pour The Darkness et à partir de Rebirth 1 - Unbalanced pieces pour Witchblade.
Dale Keown effectue un travail plus inspiré que Haun avec une belle double planche de Jackie en train de se venger.
Ce crossover semble avoir été créé pour servir d'illustration au proverbe "qui trop embrasse, mal étreint", ou à l'expression "avoir les yeux plus gros que le ventre", j'hésite encore.
Ron Marz a empilé tant et plus de personnages qu'à la fin tous étaient aussi insipide les uns que les autres. Après un premier tome intrigant,
Marz s'est reposé sur une formule toute faite, structurée autour d'avancées et de retraites des bons face aux méchants. le lecteur a échappé de peu au cliché du méchant qui expose tout son plan jusqu'à temps que les bons aient eu le temps de le contrer, mais vraiment de peu. Les illustrations ont commencé par un bon niveau, pour péricliter avec
Whilce Portacio en mode bâclage, sans réussir à regagner une personnalité suffisante dans le troisième tome. Ce constat est d'autant plus frustrant que
Ron Marz a vidé la série "Witchblade" de ces éléments, la rendant beaucoup moins intéressante du point de vue l'intrigue, alors qu'elle bénéficiait d'un illustrateur de haut niveau, à savoir
Stjepan Sejic. C'est d'ailleurs avec lui qu'il continue d'écrire la série "Artifacts", transformée en série continue. Espérons qu'ils feront mieux que ce début calamiteux.