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The beauty tome 3 sur 5

Jeremy Haun (Illustrateur)Thomas Nachlik (Illustrateur)
EAN : 9781534302327
128 pages
Image Comics (29/08/2017)
5/5   1 notes
Résumé :
Featuring colors from Eisner nominated JOHN RAUCH, the disturbing and striking THE BEAUTY returns, merging characters and storylines from earlier arcs into a twisting tale of vanity, power, and the quest to obtain both at any cost. In a world where achieving pure beauty means dying for it, the question of what life is actually worth becomes more important than ever. With art from co-creator JEREMY HAUN and guest artist THOMAS NACHLIK.
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce tome fait suite à The Beauty Volume 2 (épisodes 7 à 11) qu'il n'est pas indispensable d'avoir lu avant. Il contient les épisodes 12 à 16, initialement parus en 2017, coécrits par Jeremy Haun & Jason A. Hurley, dessinés et encrés par Jeremy Haun (épisode 12) et Thomas Nachlik (épisodes 13 à 16), avec une mise en couleurs réalisées par John Rauch.

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- Épisode 12 - Joe se réveille tranquillement dans son lit, au son des paroles de la jeune femme avec qui il vient de passer la nuit. Elle est fort contrariée car elle n'a pas contracté d'infection sexuellement transmissible. Elle avait pensé que Joe avait été contaminé par le virus Beauty, mais en fait il est juste beau naturellement. Elle part très fâchée. Au boulot, Joe raconte cette mésaventure à sa collègue Jessie. Les jours suivants, il prend successivement, rendez-vous avec 4 jeunes femmes, mais elles sont aussi obsédées par la beauté apparente. Il finit par accepter de se rendre à une exposition avec Jessie où il fait la connaissance d'Adelaide, une jeune femme qui achète des tableaux pour décorer les intérieurs de riches propriétaires.

En commençant un nouveau tome, le lecteur ne sait pas trop sur quel genre d'histoire il va tomber. Les coscénaristes ont établi l'existence de cette maladie vénérienne, ce qui différencie le monde où se déroulent ces histoires, mais ils peuvent aussi bien mettre en scène des personnages récurrents que raconter une histoire indépendante de toute autre. C'est le cas ici avec cette histoire d'amour toute simple. Un jeune homme bien de sa personne va de déconvenue amoureuse en déconvenue amoureuse, jusqu'à rencontrer la bonne personne. Les dessins de Jeremy Haun sont descriptifs, propres sur eux avec des contours nets et fins, un soin réel apporté aux décors et aux tenues vestimentaires. Il choisit une mise en scène dénuée d'afféterie pour raconter son histoire de manière claire et simple. Les expressions des visages contiennent des nuances qui relèvent de bons jeux d'acteur.

Le lecteur se laisse donc porter par cette histoire d'une rencontre, avec plaisir, mais en se demandant quel est le rapport avec la choucroute. Il devient vite apparent que l'existence du virus Beauty n'est qu'un prétexte, un dispositif qui sert à souligner que Joe n'est pas obsédé par l'apparence, qu'il apprécie d'être beau, sans en faire un objectif dans sa vie. Finalement les auteurs ne cherchent qu'à mettre en scène la simplicité et l'évidence d'une rencontre, entre deux individus consentants et sains. C'est à la fois une histoire d'une banalité et d'une platitude remarquables, et à la fois une ode au plaisir de pouvoir partager sa vie avec une personne sans complication. Bien sûr, ils ne racontent que la rencontre et l'épisode s'arrête avant les chaussettes sales et les disputes sur la manière de reboucher le tube de dentifrice. Mais d'un autre côté, l'évidence de la rencontre entre Joe et Adelaide a quelque chose de réconfortant, d'optimiste, de chaleureux. 4 étoiles.

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- Épisodes 13 à 16 - Dans une boîte de nuit, une belle jeune femme repère un amant potentiel. le lendemain, Kara Vaughn se lève, prend son café, revêt son uniforme d'inspectrice de police et se rend sur la scène d'un crime. Dans le hall de l'immeuble, elle retrouve son partenaire, l'inspecteur Drew Foster qui lui tend un café. Après avoir avalé leur café, ils prennent l'ascenseur pour monter jusqu'à l'appartement où se trouve le cadavre. Ils découvrent une mise en scène glaçante : la victime est maintenue en station debout par des liens à une potence, et elle s'est lentement vidée de son sang qui forme une grande flaque sur le sol. le meurtrier l'a placée au milieu d'un cercle de miroir sur pied. Après avoir revêtu des surchaussures, les 2 inspecteurs pataugent dans le sang pour pouvoir examiner le cadavre de plus près. Une fois cette tâche accomplie, ils retournent au commissariat où les attend la journaliste Jocelyn Grace, animatrice d'une émission de télévision et changée par le virus Beauty. L'enquête piétine, et les meurtres d'individus infectés par Beauty continuent, y compris une immolation par le feu.

Cette deuxième partie repose plus sur l'existence du virus Beauty puisque le meurtrier en série choisit ses victimes parmi ceux qui en sont atteints. En outre, l'inspectrice Kara Vaughn elle-même l'a contracté, et a été transformée en une superbe modèle. Les scénaristes racontent donc une enquête en bonne et due forme, avec des inspecteurs qui traquent l'indice avec plus ou moins de succès. Ils sont confrontés à un criminel qui n'hésite pas à montrer son visage à une caméra de surveillance. Ils doivent surmonter l'horreur de la mise en scène des crimes et marcher dans le sang. Ils doivent aussi composer avec une journaliste chargée de rassurer la communauté des individus infectés, et qui n'a aucune intention de se laisser balader par des informations trop filtrées. Les coscénaristes utilisent avec intelligence les conventions du polar, montrant en quoi l'enquête touche les enquêteurs, en quoi le milieu dans lequel elle s'effectue influence aussi bien les victimes que le meurtrier. de ce point de vue, l'enquête sert également de révélateur de certains aspects de la société et de la personnalité de ceux qui y participent.

Jeremy Haun & Jason Hurley ont renversé le principe même d'une épidémie biologique puisque l'épidémie de Beauty a pour effet de transformer les corps des individus infectés en leur donnant une perfection physique, une forme de beauté universelle. L'enquête permet d'apprécier que ce qui semble être un bienfait pour tout à chacun ne fait pas le bonheur, loin s'en faut. La sublime Kara Vaughn déclare même qu'elle ne trouve pas de plaisir particulier à entretenir des relations avec d'autres personnes, à commencer par des amants. Les auteurs indiquent également l'épreuve qui lui pèse et l'empêche d'apprécier la vie. de la même manière, Jocelyne Grace (également transformée par le virus) n'a rien perdu de sa volonté de militer, de se battre. En creux, les coscénaristes montrent que la beauté physique n'a finalement pas amélioré la vie de ceux qui l'ont obtenue. Ils déroulent ainsi leur enquête, et le lecteur constate qu'ils laissent de côté le mythe de l'enquêteur tenace et perspicace, pour préférer une approche plus plausible, d'une enquête qui progresse du fait d'un concours de circonstances dont les enquêteurs ne sont responsables que de moins de la moitié.

Comme toujours, le lecteur grimace un peu quand il constate que ce n'est pas le dessinateur d'origine qui réalise les épisodes d'un chapitre. Il se détend un peu quand il constate que le ressenti de la lecture est identique à celui du premier épisode, grâce à la mise en couleurs de John Rauch qui établit une impressionnante unité visuelle. Il se détend encore un peu plus quand il se surprend à vérifier que ce n'est effectivement pas le même dessinateur entre l'épisode 12 et les suivants. En effet Thomas Nachlik utilise un découpage de planche très similaire à celui de Jeremy Haun, avec régulièrement des cases de la largeur de la page, et des cadrages en plan taille ou en plan poitrine. Il utilise un peu plus souvent une légère contreplongée pour accentuer une impression dramatique. Les traits des visages ne sont pas aussi fins que ceux de Haun, mais ils sont aussi expressifs et aussi naturalistes. Nachlik ne réussit pas aussi bien que Haun à conserver la cohérence des morphologies, en particulier Jocelyn Grace a tendance à empâter dans une case ou deux, et sa poitrine subit des variations de bonnet étranges.

Thomas Pachlik représente des décors aussi modernes que ceux de Jeremy Haun, détourés avec des traits aussi fins. le lecteur finit par se demander s'ils n'utilisent pas le même logiciel de modélisation 3D. Quoi qu'il en soit, ils en font un usage intelligent qui n'est pas systématique et donne la sensation de voir les personnages évoluer dans des endroits clairement définis et spécifiques. Il commence par observer l'ameublement de l'appartement de Kara Vaughn, puis l'agencement du loft dans lequel les inspecteurs examinent le premier cadavre, puis les locaux fonctionnels du commissariat, le restaurant italien où a eu lieu un règlement de compte, l'étonnant espace de relaxation des studios de télévision, ou encore le restaurant dans lequel vont manger le couple Foster (Jenna & Drew) et Kara Vaughn. de temps à autre, le lecteur constate que le degré d'investissement de l'artiste diminue un peu en ce qui concerne les décors, mais cela reste passager.

Jeremy Haun & Jason A. Hurley continuent de mener la barque de leur série comme bon leur semble. Dans ce tome, ils consacrent un épisode à une rencontre amoureuse dans une histoire simple où la Beauté n'a pas grande importance. Avec des dessins qui rendent l'histoire encore plus évidente, ils envisagent la formation du couple sur la base de 2 circonstances donnant l'impression d'aller de soi, et redonnant confiance dans la possibilité de développer une relation amoureuse saine. Puis ils passent à une enquête criminelle totalement liée à l'existence de la Beauté. Les dessins baissent d'un cran en termes de qualité, mais les auteurs maîtrisent les règles du polar et évoquent aussi bien la notion de bonheur qu'une facette de la vie en société.
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