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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Stella est la fille de Louise, une amie de la narratrice de cette histoire dont on ne connaîtra pas le prénom. Louise va demander à cette «fausse» amie d'accueillir, temporairement, sa fille qui la gêne pour mener sa vie comme elle l'entend.
En fait on va vite s'apercevoir que Stella dérange tout le monde. La narratrice a organisé sa vie pour que rien ne puisse en changer l'ordonnancement. Elle sait que son mari la trompe régulièrement, elle est lucide sur son caractère mais s'en accommode, accepte. Stella va venir faire craquer tout ce bel édifice quand Richard va la séduire pour la délaisser ensuite. Mais est-ce Stella qui est responsable ? Qui a mis en valeur la féminité de Stella si ce n'est l'épouse, qui ensuite épie les indices qui révèlent la liaison de Stella et Richard et en suit la progression ?
S'ils ne sont en apparence pas coupables de l'accident qui va la tuer, tous sont soulagés et souhaitent que leur vie reprenne en apparence, le cours tranquille qu'elle avait avant la venue de Stella.
«Nous lui devons une grande reconnaissance. Que d'ennuis si elle avait pris des somnifères ou s'était jetée par la fenêtre. Son élégance, une élégance du coeur, s'est révélée à travers la mort qu'elle a choisie, nous offrant à tous la possibilité de croire à un accident absurde.»

Ce court texte est dense, noir et plein de cynisme et de cruauté et a une intensité à laquelle on ne s'attend pas en si peu de pages.
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Un roman très court mais percutant.

Anna est une bourgeoise mariée depuis longtemps avec un avocat très riche. Ils ont deux enfants : Wolfgang et Annette et mènent une vie en apparence aisée et harmonieuse. En fait, Anna sait pertinemment que son mari la trompe mais elle l'accepte. Elle semble assez éteinte, comme si plus rien ne la touchait vraiment. La seule chose qui l'anime encore c'est l'amour qu'elle porte à son fils.
C'est elle la narratrice de cette histoire tragique.
Anna accepte d'héberger Stella, la fille d'une de ses amies, pendant une année scolaire.
Stella a 19 ans, est assez naïve et pas très éveillée. Petit à petit, au contact de cette famille, elle va apprendre à mieux s'habiller, acquérir un peu d'assurance et se sociabiliser. Anna l'observe changer et s'aperçoit petit à petit que Stella s'est éprise de Richard. Elle pourrait la mettre en garde mais ne le fait pas, elle pourrait ensuite la consoler mais ne fait rien non plus. Elle l'observe, à distance, sans prendre part au drame qui se joue. La fin, inéluctable, est terrible.

Un texte fort, des sentiments qu'on ne dit pas habituellement. C'est le récit glaçant d'un meurtre impuni.

Je ne m'attendais pas à un tel texte de la part de l'auteur du "Mur invisible" mais j'ai appréciée d'être secouée !


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Quel livre ! Quel cynisme ! J'avais lu "Le mur invisible" de cette auteure que j'avais beaucoup aimé et me suis donc lancée dans celui-ci sans trop savoir à quoi m'attendre. Et quelle différence radicale entre les deux ! Mais c'est cela aussi le génie d'un auteur, de réussir à avoir des styles complètement différents.
Cette confession est glaçante. Nous découvrons une femme désabusée par la vie et par l'amour, qui reste dans un état statique. Elle ne quitte pas son mari qui la trompe et on ne sait si c'est par peur, par paresse, par lassitude, pour ne pas briser les habitudes ou si c'est un peu tout cela à la fois. La narratrice et son mari semblent pourtant former un couple modèle, avec leur deux enfants, mais voilà le problème, ce petit mot "sembler" qui s'insinue dans l'histoire. Et oui tout est dans les apparences qu'il faut absolument préserver.
Cet immobilisme flagrant de la narratrice, qui est tant physique (elle reste dans la pièce près de la fenêtre tout au long du récit), que psychologique, va mener au drame.
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La solitude d'une femme bourgeoise qui regarde par la fenêtre son jardin à l'abandon, tandis que son mari est à son cabinet, ses enfants aux études. Elle raconte comment sa petite vie tranquille a basculé lorsque une amie lui a laissé sa fille de 20 ans pour quelques mois. Elle décrit son rapport avec le fils dont le mari avocat en fait une sorte de chantage. Elle se doute qu'il va la croquer. Une maîtresse de plus dont il se lassera vite. Mais Stella est fragile et la maîtresse de maison estime que ce n'est pas son problème à elle. Ensuite... Tout est dans le titre.
Petit livre d'une intense écriture. Complètement différent du mur invisible du même auteur. Livre que je porte aux nues.
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"J'aime les fleurs plus encore que les animaux, car elles sont muettes, ne sautent pas partout et ne troublent pas le cours obsessionnel et stérile de mes pensées." (50)

Ici aussi le thème du mur invisible – le terme lui-même est cité – mais dans ce texte antérieur, le contexte est beaucoup plus étouffant, renfermé, claustrophobique. Ici point de fraternels compagnons à poils ou à plumes, seulement un pathétique bébé oiseau dont les cris lancinants accompagnent la dramaturgie. Point de nature grandiose mais un jardin laissé en friche que regarde inlassablement la narratrice à travers la fenêtre. Ne plus penser, ne pas résister, fuir toujours dans l'effacement. Et finir par perdre ce à quoi on tient à force de vouloir le préserver. Sans compter les dommages collatéraux. Triste et glaçant. Mais réaliste. Impuissance, lâcheté ou hypocrisie ? Les deux mêlés dans une danse mise en pas avec justesse.


Lien : http://versautrechose.fr/blo..
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Après mon gros coup de coeur pour le mur invisible de Marlen Haushofer, j'avais très envie de découvrir un autre de ses romans. Malheureusement peu de ses romans sont parus en français.

Ce roman possède certains points communs avec le mur invisible. Une femme décide rédiger ses pensées, de confier ses tourments à un hypothétique lecteur, sans faux-semblants elle confie la vérité sans fards de ses pensées et de ses actions. Même si en l'occurrence ce n'est pas tant ce qu'elle a fait que ce qu'elle n'a pas fait qui importe. Elle n'a pas agi, n'a rien dit et son inaction a conduit à la mort d'une jeune fille.

« Nous avons tué Stella » dit le titre du livre, voilà ce que ressent la narratrice. Son mari a séduit puis rejeté la jeune fille qui leur avait été confiée et elle a fermé les yeux et détourné la tête, et Stella a choisi de mourir.

Comme dans le mur invisible j'ai été séduite par le talent de narration de Marlen Haushofer, même si l'omniprésence de la nature qui contribuait pleinement au charme de son précédent roman, est ici quasi-absente. La narratrice observe la nature par sa fenêtre avec indifférence comme elle fut indifférente à Stella. L'oisillon tombé du nid, dont les cris affolés résonnent dans sa solitude fait écho au destin de Stella. Dans sa solitude, la narratrice, pourtant mariée et mère de famille, est elle aussi prisonnière derrière un mur invisible. Un mur composé de tristesse, et de remords. En clin d'oeil, elle utilise d'ailleurs cette expression à plusieurs reprises.

Un très joli petit (tout petit même) livre.
Lien : http://tantquilyauradeslivre..
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