La politique habile des empereurs acheva l'assimilation, qui s'étendit jusqu'à la foi religieuse. S'il est vrai, comme on l'a écrit, que « la religion change chez les hommes plus rarement que le reste», n'est-il pas curieux qu'en un nombre d'années relativement assez court, les Gaulois aient renoncé à ce culte mystique du Druidisme, s'isolant « dans je ne sais quelle taciturnité sublime, qui l'empêchait de descendre à l'étude des formes extérieures, » pour donner à leurs dieux une apparence tangible, et qu'ils aient abandonné ces forêts que remplissait la terreur vague et mystérieuse des puissances cachées, qu'il fallait apaiser, flatter, satisfaire souvent par des sacrifices horribles, pour loger confortablement ces divinités, devenues traitables, dans des temples élégants.
On a dit, avec infiniment de raison, qu'une époque « se peint dans le choix de ses mots, dans le tour de ses phrases ». On pourrait ajouter, non moins judicieusement, qu'elle livre, dans ses manifestations artistiques, un portrait également fidèle de son degré de culture et de civilisation.
De toutes les études qui ont l'Art pour objet, aucune n'est plus attachante,
plus captivante, que celle à laquelle ce Livre est consacré. Aucune, par contre, n'est plus délicate, plus difficile, ne réclame des recherches plus nombreuses, un esprit plus libre, un jugement plus impartial, une application plus soutenue, parce qu'il n'en est pas qui expose à de plus graves et de plus séduisantes erreurs.