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Zosia Dzierzawska (Illustrateur)
EAN : 9782505083689
152 pages
Dargaud (13/03/2020)
3.52/5   51 notes
Résumé :
En 1965, une tragédie a lieu sur la plage de Roquebrune-Cap-Martin : un homme est retrouvé mort noyé en face de son domicile. Il s'agit du Corbusier, célèbre architecte et peintre français, propriétaire d'une somptueuse maison en bord de mer. Cette demeure, c'est la villa E-1027, et contrairement à ce que tout le monde pense, elle a été créée par une femme : Eileen Gray. Fille d'Irlandais, Eileen débarque à Londres pour apprendre les techniques de la laque. Bien déc... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Cette bande dessinée est une biographie romancée d'Eileen Gray, une architecte d'avant garde du XXe siècle. Les passages de sa vie sont racontés dans le désordre, de cette manière, le récit prend une certaine dynamique. le trait est brut, épuré comme l'architecture d'Eileen,trait au crayon, les couleurs dans les tons naturels, sont traités en aplats, la gamme est restreinte dans chaque planche, faisant presque penser à un travail de bichromie. le travail de Zosia Dzierzawska, l'illustratrice est remarquable, jouant entre les représentations de la nature et quelques figures abstraites, on le sent inspiré par l'oeuvre du personnage, dans l'esprit du temps du modernisme de l'époque, des mouvements d'arts de l'époque.
Il y a un ton féministe dans la façon d'aborder ce récit : l'homme a toujours le dernier mot, et sans que ça soit volontaire, rabaisse toujours le travail de la femme, au point qu'on accordera la signature d'une de ses principales réalisations à Louis le Corbusier, villa où il n'y aura uniquement réalisé une fresque, niant même et dénaturant le travail d'architecture d'Eileen Gray. En voulant centrer le récit sur cet aspect, on en oublie l'oeuvre, si dans le graphisme le lien avec l'esprit de son oeuvre est bien présent, il souffre totalement de son absence dans le scénario, pas de clés, très peu de descriptions, les réflexions sont déclamé affalés dans un fauteuil, détachées des réalisations, ça reste abstrait, quand elle dit “c'est une expérience corporelle”, j'aurai aimé le vivre dans cette lecture et ce n'est pas le cas. L'aspect “people” prend le dessus.
Je n'ai pas appris grand chose sur les créations d'Eileen Gray, c'est raconté comme un fait divers de l'Histoire de l'Art, et pas comme une approche de cet Art. J'en ressort assez déçu, si j'ai aimé le travail de Zosia Dzierzawska, je suis beaucoup moins convaincu par celui de Charlotte Malterre-Barthes, qui manque de poésie, de finesse et d'art.
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Eileen Gray, une maison sous le soleil est un roman graphique sur Eileen Gray (1878-1976), une architecte et décoratrice d'intérieur irlandaise. Reconnue aujourd'hui comme l'une des figures majeures du modernisme, le génie de son travail a longtemps été éclipsé, voire même injustement attribué à ses collègues masculins. Charlotte Malterre-Barthes et Zosia Dierzawska la mettent ici en lumière, elle et la villa E-1027 qu‘elle a créé à Roquebrune sur la Côte d'Azur pour son amant de l'époque, l'architecte roumain Jean Badovivi, créateur de la revue avant-gardiste L'Architecture vivante.

Née près d'Enniscorthy en Irlande en 1778, dans le manoir de Brownswood, elle se passionne très jeune pour l'art, qu'elle étudie entre Londres et Paris, et pour – entre autre – la laque chinoise, qu'elle apprend à travailler dès 1905 comme apprentie dans un atelier de restauration à Londres. Eileen est une femme libre et indépendante, originale et discrète. Elle crée des meubles, des laques, des paravents et des tapis, des oeuvres d'une beauté simple et élégante. En 1922 elle ouvre rue du Faubourg Saint-Honoré à Paris une galerie d'art, sous un pseudonyme masculin : « Jean Désert » (« Lancer une affaire est déjà suffisamment audacieux, il n'y a pas de mal à prendre un pseudonyme masculin pour se faciliter la vie. Ce qu'on ne ferait pas pour être prises au sérieux, Hmm ? »)

De 1926 à 1929 se construit son grand oeuvre, la villa qu'elle crée avec et pour Jean Badovici, et baptise E-1027. On n'a pas l'impression comme ça, mais c'est en fait un nom très romantique : « Cet endroit est un vrai mélange de nous deux, d'où son nom, E-1027. C'est un acronyme de nos initiales. ‘E' pour Eileen, ‘10' pour Jean, J étant la dixième lettre de l'alphabet, 2 pour ‘B' – Bado – et 7 pour ‘G' : Gray ! »

J'aime beaucoup la conception qu'Eileen a de l'architecture, aux antipodes des idées de l'époque et de celles de le Corbusier en particulier : « La pauvreté de l'architecture moderne découle d'un manque de sensualité. Voilà le vrai problème ! Tout est dominé par la raison ! Une maison n'est pas une machine à habiter ! C'est une extension de ses habitants, ce qu'ils dégagent, c'est leur émanation. »

Le Corbusier qui, en 1938 – Eileen et Jean sont séparés et ce dernier vit toujours à E-1027 – va peindre des fresques bariolées sur un mur intérieur de la villa, en dénaturant complètement l'esprit voulu par Eileen. Il va même jusqu'à ne pas démentir ceux qui lui attribuent la paternité de la villa… Ceci dit, ça ne lui a pas porté chance : en 1965, il se noie juste à ses pieds, durant sa baignade quotidienne.

Cet album m'a permis de découvrir l'existence d'une femme brillante et inspirée, mais il m'a laissée sur ma faim. Pas assez de texte, le scénario ne fait qu'effleurer quelques moments de la vie d'Eileen Gray, alors qu'il y aurait tellement à dire sur son parcours, son oeuvre et sa vision. de même, côté dessin, s'il est de qualité, il m'a semblé qu'il s'adaptait mal au personnage et à son oeuvre. Trop compassé, figé peut-être, pas assez net. Eileen aussi nous reste hélas à distance, un peu floue. A noter par contre une annexe biographique intéressante des personnages en fin d'ouvrage et l'objet livre en lui-même, qui est réussi avec sa couverture rigide et texturée, et étonnamment léger je trouve, pour son volume.
Lien : https://lettresdirlandeetdai..
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Ce roman graphique permet de partir à la rencontre d'Eileen Gray, une grande architecte designer, totalement ignorée à son époque et longtemps oubliée. Être une femme visionnaire et avant-gardiste dans le domaine du design et de l'architecture n'a pas suffi à lui donner une place parmi les pontes de l'époque.
La lecture est très rapide. Peu de texte, des double pages illustrées, des tranches de vie exposées le long de chapitres thématiques avec des allers-retours chronologiques.
Ce roman graphique donne une idée assez vague finalement de ce que fut la vie d'Eileen Gray et de la façon dont elle a vécu les choses. le lecteur assiste à divers événements, sans pour autant pouvoir en saisir la portée pour la designer. J'ai même eu la sensation de mieux comprendre qui elle était à travers les éléments biographiques esquissés en fin de livre, qu'à travers ce roman graphique, qui hélàs, reste trop superficiel.
Il y a certes des réflexions passionnantes sur les partis-pris artistiques et architecturaux et la contradiction apportée par les pairs masculins de l'époque. Pour autant, à mon sens, le roman graphique ne rentre pas suffisamment dans l'intimité et dans la psychologie de l'architecte, de sorte qu'on passe à côté de qui elle fut vraiment et de comment elle vécut tout cela.
Par ailleurs, le graphisme est attractif, mais il ne semble pas en totale adéquation avec l'époque du modernisme. Visuellement, je n'ai donc pas l'impression d'avoir saisi la particularité ou la singularité du style "Eileen Gray". C'est dommage.
Une bonne excuse en tout cas pour aller plus loin et découvrir ce personnage injustement oublié.
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Cette biographie dessinée, très courte bien qu'elle balaye la vie de cette femme d'origine irlandaise, née dans une famille bourgeoise, vite passionnée par la sensualité des matières et l'organisation de l'espace non genrée. Elle devint artiste laqueuse initiée par le maître Seizo Sugawara, décoratrice d'intérieur ouvrant une boutique à Paris pour vendre des meubles, laques, paravents et tapis, sous l'enseigne "Jean Désert". Plus tard, pour bâtir un cocon esthétique pour vivre avec son amoureux Badovici, elle va se lancer dans l'architecture et la villa E-1027 verra le jour à Roquebrune Cap Martin. Malheureusement, des décennies plus tard, elle reste habilement dépossédée de sa création par Le Corbusier...

Le dessin est simple, comme crayonné, les couleurs sont douces, mais le récit malgré l'humilité de la forme, laisse transparaître le portrait d'une femme déterminée, épanouie dans les années folles, engagée à tenter d'exercer dans un monde d'hommes, libre dans son intimité. Son parcours lui a fait croiser Le Corbusier malheureusement intéressé par son travail. Sans l'accord d'Eileen il a défiguré un pan de la villa par une fresque très personnelle, et n'a jamais démenti ceux qui lui attribuait la conception entière de la villa. D'articles de revues architecturales en récits locaux, l'histoire de l'architecture moderne a continuer de s'écrire au masculin.

Une bande dessinée qui expose cette dépossession et qui tient à rétablir la trajectoire de Gray en rendant à Eileen ce qui est à Eileen. Une femme artiste accomplie et avant-gardiste, qui se résigna et s' effaça en construisant une nouvelle villa pour elle, Tempe a Pailla, aussi la villa Lou Perou, et des appartements à Saint Tropez...
Lien : http://chezlorraine.blogspot..
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Je ne suis pas une très grande spécialiste de l'architecture. Mais comme tout le monde je connais Le Corbusier ! Et là je découvre l'histoire d'Eileen Gray et de la conception de sa villa E-1027!
Et l'on voit que l'histoire n'a jamais été facile pour les femmes !
Le Corbusier peint des fresques dans cette dernière et s'approprie le travail d'Eileen !
Heureusement que des hommes et des femmes retabliront la vérité !
C'est pourquoi cette bande dessinée a toute mon attention !
Au niveau des illustrations, elles retranscrivent bien l'ambiance et l'intérieur de cette villa ! Mais surtout, elles rendent hommage à Eileen Gray !
Celle-ci l'a bien mérité !!
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
La pauvreté de l’architecture moderne découle d’un manque de sensualité. Voilà le vrai problème ! Tout est dominé par la raison ! Une maison n’est pas une machine à habiter ! C’est une extension de ses habitants, ce qu’ils dégagent, c’est leur émanation.
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Lancer une affaire est déjà suffisamment audacieux, il n’y a pas de mal à prendre un pseudonyme masculin pour se faciliter la vie. Ce qu’on ne ferait pas pour être prises au sérieux, Hmm ?
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L'architecture, ce n'est pas juste de belles combinaisons de lignes, c'est des maisons pour des gens ! C'est une expérience corporelle !
On peut faire appel aux sens à travers l'architecture, le mobilier, les textiles, les lumières...
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Cet endroit est un vrai mélange de nous deux, d’où son nom, E-1027. C’est un acronyme de nos initiales. ‘E’ pour Eileen, ‘10’ pour Jean, J étant la dixième lettre de l’alphabet, 2 pour ‘B’ – Bado – et 7 pour ‘G’ : Gray !
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- Pourquoi tu ne dis rien ?! Silencieuse comme toujours.
- Tu sais, Jean. Je crois que Dali a raison. La vie peut être terriblement dure et solitaire... et tout à fait misérable. (p. 26-27)
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