Tout ou presque a déjà été dit sur ce best seller que j'hésitais à lire et ne voulait pas acheter, tant de mauvaises expériences passées avec ce type de livres survendus me revenaient en mémoire.
Et puis il est arrivé à la maison sans l'avoir cherché.
Et, ma lecture achevée, une seule réflexion me vient : tout ça pour ça ? C'est bien fait, sans plus. Loin d'être "ensorcelant" (maudites 4e de couverture !). Quant au style...
Mais cela m'aura au moins confirmé que je dois encore plus me méfier à l'avenir des livres arrivant trop vite en haut des "Top" !
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Tout au long de la lecture de ce thriller psychologique, je pensais lui accorder deux étoiles et demie, tant ses longueurs me lassaient et surtout du fait que, dès la moitié du livre, le dénouement se précisait avec de gros sabots, même si les détails de la toute fin faisaient défaut.
Et puis, à mesure j'ai fini par lui reconnaître des qualités qui me font dire "j'ai aimé". La construction ne manque pas d'originalité avec la narration par les trois femmes, surtout Rachel, bien sûr, la personnalité la plus forte, même si son comportement et ses analyses sont souvent altérés par l'alcool. C'est la femme qui émerge dans cette trop longue histoire, si longue qu'elle ne peut s'oublier. Elle parvient à devenir attachante pour le lecteur et ce sont sans soute ses faiblesses contre lesquelles elle est en lutte, ses doutes, ses peurs, mais aussi sa confiance en elle paradoxale qui en font une véritable héroïne.
Le héros masculin, c'est le train, et en aucun cas les trois hommes qui sont satellisés par les trois filles. Le train, lui, porte l'histoire, il est sans cesse présent, jusqu'à la dernière ligne du dernier paragraphe qui m'a fortement influencé pour une troisième étoile.
Si les dialogues sont plutôt réussis pour la plupart, car certains sont d'une platitude totale, il manque le style qui fait la richesse des vrais bons polars qui surclassent sans difficulté ce petit mélo banlieusard.
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Pourquoi cette fascination pour Rachel, la fille du train,
Rachel qui dès ses premières confidences nous livre ses visions morbides, aux souvenirs douloureux de ses fausses couches, ses doutes comme ses angoisses, " j'ai tout vu" mais elle ne se rappelle pas, ou si peu ce quelle a vu.
La disparition de Megan le 13 juillet 2013, marié à Scott, est l'événement qui ouvre le Roman de Paula Hawkins plongeant cette proche banlieue de Londres dans un grand désarroi. Leur maison est au bord de la voie ferrée que tout le monde emprunte, surtout Rachel la fille du train, qui « a tout vu » de la vie de Megan et de Scott, les observant depuis si longtemps.
Il lui reste bien un hématome et des mains ensanglantées, elle appelle à l'aide, elle nous ficelle insidieusement à sa détresse, on lui pardonnerai ses Gins Tonics, ses SMS et ses « je suis désolée » dits sur un ton désespéré.
Non Rachel ne peut pas faire de mal, mais elle aurait fait des choses terribles.
Non elle n'a pas pu faire le mal ce Samedi 13 Juillet 2013.
La fille du train, glissera dans l'intrigue des noms, des non-dits, des sûrement, tout un wagon de rumeurs ou de découvertes, faisant de la Fille du Train cet excellent Thriller. Sans en avoir l'air, comme dans un Reality Show, on jubile à vivre l'intimité des couples.
La Fille du Train ce sont les trois carnets intimes de Rachel, d'Anna, et de Megan, qui se complètent, s'entrecroisent, les dates permettant de tricoter les faux aveux, ou les vrais mensonges, transformant les lecteurs en voyeurs distraits, puis en lecteurs attentifs, aux états d'âme de ces 3 femmes complices parfois ou corbeaux zélés.
Une certaine perversité affleure, insidieuse, les trois femmes qui se connaissent, s'accusent disent ou avouent bien des traitrises. Elles ont épousé Tom ou l'ont fréquenté de près, Rachel et Megan ont gardé Evie le Bébé du couple d'Anna et de TOM. Pourquoi ces carnets intimes, qui forment seuls la trame de l'enquête, nous livreraient-ils la vérité, les récits sont subjectifs, on circule sur des rails imprécis mais à un train d'enfer.
Le Train, c'est celui qui permet de s'évader, de rêver à de meilleurs rivages, de se fixer de nouvelles résolutions, d'oublier le quotidien, et s'imaginer vivre des destins ensoleillés.
Cette femme, Megan, si heureuse a eu un enfant ou en attend un, moi Rachel je ne pourrai jamais et le bonheur d'Anna m 'écrase.
Le train c'est aussi les aiguillages, et les fausses pistes.
Ce train, la romancière a su le manipuler à sa guise, nous menant en voiture au gré des confidences de nos trois jeunes dames, c'est un lieu où il ne se passe rien mais où l'on imagine et où l'on observe cette petite communauté qui vit avec ses mensonges.
Voilà un beau roman policier, très original, sans policiers, ici le train sifflera trois fois, pour 3 intrigantes qui avaient beaucoup de choses à se dire et à nous dire.
La version Audio lue par Valérie Marchant , Joséphine de Renesse , Julie Basecqz et écoutée en parallèle est excellente, elle ajoute un plus certain, nous faisant oublier les nombreuses répétitions.
Le côté voyeurisme voulu par Hawkins est encore plus palpable, tout cela confère à Audible une palette d'émotions nouvelles.
Un excellent ouvrage à lire et plus encore à écouter dans le train, car on voit pas le temps passer et ces carnets intimes sont délicieux à découvrir.
Merci à Babelio pour cette expérience de lecture.
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