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4,05

sur 185 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Je ne savais pas que Philippe Hayat était romancier...je suis tombée par hasard sur ce roman dans une librairie et j'ai voulu le lire par curiosité. Pourquoi? Parce que Philippe Hayat a été l'un de mes professeurs de finance...il y a longtemps. Et j'ai été surprise de voir que ce pur financier, puis entrepreneur, s'était lancé dans la littérature.
Et je n'ai pas été déçue, je me suis laissée emporter par l'histoire de Darius, qui choisit sa vie plutôt que celle que l'on a voulu choisir pour lui, et surtout par ses notes de clarinette et de saxophone qui traversent les pages.

Et je me dis, aussi, que c'est possible. de passer des chiffres aux belles lettres. D'être brillant avec les deux...
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Marqué par la violence dont il a été le témoin et la victime, Darius va perdre l'usage de la parole à la mort de son père, mais aussi toute joie de vivre. Et puis, un jour, le son d'une clarinette, comme une révélation va lui donner l'envie d'apprendre et de parler cette langue inconnue qui le transporte.

C'est le début d'une grande histoire d'amour entre Darius et la musique. Il découvre le jazz et Louis Armstrong. Pour Darius, la clarinette devient un échappatoire face à la vie de misère qu'il mène, aux moqueries, à l'école et à la pression de sa mère. Soutenu et encouragé par un professeur et des amis, il n'aura de cesse de rechercher le son parfait, animé par l'envie de faire ressentir des émotions à son auditoire.

Je trouve que Philippe Hayat a réussi le pari incroyable de faire ressentir la musique à travers ses écrits. Tout au long du roman, j'ai eu l'impression d'entendre la clarinette de Darius et le jazz.
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Premier chapitre, Paris 2015, Darry Kid Zak, 90 ans, se prépare pour son dernier concert de jazz. Ces quelques pages, sensibles amorcent l'envie d'aller au bout du récit.
Second chapitre, New York 1946, grâce au son de sa clarinette Darius séduit Dinah dans un bordel, celle qui deviendra son amour, son binôme, sa muse, son manager malgré toutes les difficultés à commencer une carrière. Confirmation de l'intérêt du roman.
Troisième chapitre, Tunis 1935, un enfant juif voit son père assassiné par ses voisins arabes, il restera handicapé, boiteux et muet, pour le restant de sa vie. Sa mère se bat pour qu'il fasse des études mais la musique l'emportera. Impossible de ne pas avoir envie de lire la totalité de ses aventures.
L'épisode du débarquement en Tunisie me semble être de trop dans l'histoire. le reste est passionnant, vivant, réaliste, cruel, percutant.
Mon deuxième roman de Philippe Hayat n'est pas le dernier.
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Années 30, Tunis. le jeune Darius Zaken grandit heureux entre son père libraire et sa mère Stella. Bien que vivant dans le quartier juif, le père, fin lettré, envisage de transférer sa librairie dans le quartier français pour son rayonnement culturel.

Or un matin, des émeutes éclatent, la communauté musulmane estimant que la communauté juive est favorisée par l'administration coloniale. Darius et son père qui revenaient de la synagogue vont se trouver au mauvais endroit au mauvais moment.

La librairie sera saccagée, le père de Darius tué sous les yeux du jeune garçon qui sera lui-même gravement blessé à une jambe. Mais le traumatisme psychologique sera tel que ce dernier va en perdre définitivement l'usage de la parole.

Sa mère fera d'énormes sacrifices pour qu'il puisse suivre une scolarité dans de bons établissements. Darius se bat de toutes ses forces, essaie d'étudier mais l'état de survie psychologique dans lequel il se trouve empêche toute réussite.

Sa rencontre avec une vieille clarinette va lui redonner goût à la vie et la musique qu'il joue avec beaucoup de talent va remplacer sa voix.

Quand l'armée américaine débarque à Tunis en 1943, Darius est âgé de 17 ans. Il fréquente des soldats noirs, musiciens de jazz, et joue avec eux dans des cafés.

Sa vie en sera chamboulée : il va s'engager afin de suivre ces soldats et partir aux Etats Unis pour jouer ce jazz qu'il aime tant.

De galères en tournées dangereuses dans une Amérique ségrégationniste, Darius persiste même s'il connaît le froid et la faim jusqu'à ce qu'une carrière triomphale s'offre à lui.

Au rythme des morceaux de jazz évoqués dans ce formidable roman, on suit avec une grande empathie le parcours de Darius.

Et pour vous mettre dans l'ambiance, écoutez Duke Ellington :

https://youtu.be/q¤££¤9De Darius14¤££¤
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Gros coup de coeur pour ce roman ! Je vous le dis tout de suite : Où bat le coeur du monde est vraiment un roman magique.

Dans cette histoire, on découvre Darius Zaken, un jeune juif exilé en Tunisie qui, suite à un traumatique accident, devient muet. Il pense alors que tout est fini pour lui, qu'il n'arrivera jamais à être un enfant comme les autres, et ne pourra jamais atteindre les espérances de ses parents qui le voyaient déjà dans les grandes universités parisiennes. Dès ces premiers chapitres, j'ai été frappée par l'écriture de Philippe Hayat qui retranscrit si bien la tristesse et la détresse que ressentent les personnages face à cette situation. J'ai vraiment vu l'histoire se dérouler sous mes yeux, comme si j'étais avec eux.

Mais un jour, alors que Darius est censé s'occuper des vestiaires lors d'un concert, il se faufile en salle et entend le doux son d'une clarinette qui va complètement changer sa vie. Cette voix qu'il avait perdu, il va la retrouver grâce à cette clarinette, grâce au jazz. Elle va lui redonner goût à la vie, mais surtout lui donner sens. Grâce à elle, il va devenir Darry Kid Zak.

Ce personnage, il m'a énormément touché. Darius est un prodige, un passionné, un virtuose, qui à travers sa musique va se trouver mais aussi redonner foi aux gens, les toucher, les faire danser et pleurer. Malgré toutes les épreuves qui vont se dresser devant lui, il n'abandonnera jamais. Ce n'est pourtant pas faute d'y avoir pensé. Mais quand la passion nous habite, peut-on vraiment l'arrêter ? Et puis après tout, ne dit-on pas qu'il faut se perdre pour se trouver ?

Ce roman, c'est aussi une belle traversée à travers L Histoire. On y découvre l'histoire des juifs dans la Tunisie occupée puis l'Amérique ségrégationniste, en passant par la Seconde Guerre Mondiale, toujours au rythme du jazz et du bebop. C'est d'ailleurs pour moi l'une des grande force de ce roman. Qu'importe l'époque ou le chapitre, j'entendais les instruments jouer rien qu'en lisant.

J'aimerais également noter la belle attention apportée aux personnages féminins : Stella, la mère protectrice qui ne souhaite que la réussite de son enfant pour combler les désirs du père disparu ; Lou, la jeune femme libérée qui va le mener sur la route du Jazz ; et enfin Dinah, à la fois sauveuse et sauvée, amoureuse aux premiers accords, qui va le suivre jusqu'à son dernier concert.

J'ai aimé ce roman jusqu'aux dernières phrases, qui sont d'ailleurs pour moi parmi les plus belles de l'ouvrage. Elles permettent de clore magnifiquement cette histoire que j'aurais pourtant aimé continuer encore pendant des centaines de pages. Malheureusement, toutes les bonnes choses ont une fin. Mais même une fois le livre refermé, on continue d'entendre Darius jouer pendant des jours. N'est-ce pas là la preuve d'un merveilleux roman ?
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Darius est un petit garçon vivant dans le quartier juif de Tunis lorsque son père libraire est tué durant une émeute ; l'événement tragique le laissera frappé de mutisme. Sa mère Stella va dès lors se battre et travailler d'arrache-pied pour que son fils ait le plus grand destin grâce à de belles études, mais sur sa route il va découvrir le pouvoir de la musique et pouvoir s'exprimer grâce à son prodigieux don pour la clarinette, cet instrument qui « sait tirer de la joie et des larmes »…
Voici une existence toute entière bercée par un air de jazz, de l'enfance tunisienne à l'Europe libérée jusqu'aux tournées sur les routes de l'Amérique ségrégationniste. Porté par son art, Darius finira par faire partie des plus grands et côtoyer Billie Holiday, Miles Davis ou Charlie Parker.
J'ai été très surprise et touchée par cette histoire lumineuse, beaucoup de scènes sont inoubliables (celles de la mort du père ou celle de la rencontre singulière entre le héros et Dinah à Brooklyn), même s'il y a parfois de larges ellipses (je pense aux passages sur la guerre). C'est un roman à la fois sur l'amour d'une mère prête à tout sacrifier pour le seul être au monde qui lui reste, quitte à refuser de refaire sa vie, et sur la musique qui sait apaiser les peurs et calmer les cauchemars. Une magnifique fresque musicale !
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Bienvenue pour un voyage à travers le temps, grâce à la musique. Nous commençons par la fin, nous savons quel grand musicien de jazz est Darry Kid Zak, nous découvrons comment, au cours d'un récit rétrospectif, il l'est devenu. Un jazzman qui a vécu très longtemps, qui donne certes son ultime concert, mais qui a surtout donné des concerts toute sa vie et qui a toujours auprès de lui la femme qu'il aime, Stella.
Nous assistons à un voyage musical, au récit de ce long apprentissage, pendant lequel Darry cherche sa voie, lui à qui la violence a ôté sa voix. Il lui faut aller contre les préjugés de la sociétés, quels qu'ils soient et quelle que soit cette société. Il lui faut écouter, affiner toujours son écoute, en se référant aux différents style de jazz qu'il identifie (ce dont je suis, pour ma part, bien incapable). Il lui faut aussi braver les interdits, aller au bout de ses rêves, poussé en partie par Lou, qui lui a offert son premier instrument, Lou, qui n'est pas allée au bout de son propre rêve de théâtre. Il lui faut aussi braver sa mère, ou plutôt aller contre ce qu'elle souhaite pour lui. Stella, sa mère, a été rejetée par sa communauté d'origine quand elle s'est mariée avec le père de Darius. Veuve, elle a dû s'en sortir, et même gravir les échelons un à un pour son fils, fils qui, en retour, doit faire honneur à sa famille, au souvenir de son père, et s'intégrer dans la communauté juive. Et devenir un jazzman blanc n'est pas vraiment ce qui semble le mieux pour cette communauté.
Il faut dire qu'elle est bien mal en point, dans ce pays qui n'existe plus tel qu'il était à l'époque, rejetée par les musulmans comme par les français, qui ne s'émeuvent pas vraiment du sort qui lui est fait. C'est un voyage à travers la violence, de la seconde guerre mondiale à l'indépendance de la Tunisie, en passant par les Etats-Unis et la ségrégation, montrant ainsi que la musique n'a pas de frontière, ni de couleur.
Livre magnifique, émouvant, qui nous fait vraiment entendre la musique de ces passionnés.
Lien : https://deslivresetsharon.wo..
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Paris, 2015 : le grand clarinettiste Darius Zaken va donner son dernier concert de jazz. Dans sa loge, Dinah, sa fidèle compagne est à son côté pour l'aider à se préparer comme à chaque fois.
Philippe Hayat va nous raconter la vie de Darius Zaken. De sa ville natale qui fut Tunis, en 1935 à New York dans une société gangrenée par la ségrégation raciale où il effectuera ses premiers pas sur scène.
Cette fresque débute donc par des événements tragiques survenus à Tunis dans les années 30. L'antisémitisme s'installe en Tunisie. Darius va perdre son père pendant une attaque contre la librairie qu'il tenait. Pendant cette attaque, Darius va perdre l'usage de la parole et sera très affecté par la perte de soin père.
Sa mère, Stella, va donc l'élever seule. Elle va s'appliquer à lui donner une bonne éducation et qu'il suive des études en l'honneur de son père.
Malheureusement pour Stella, l'amour pour le jazz et la clarinette vont avoir raison de ses études.
L'auteur nous conte une très belle fresque où la vie de Darius nous plongera à travers une Tunisie encore française. Une deuxième guerre mondiale aussi meurtrière qu'antisémitique ; des Etats-Unis où le jazz des musiciens de couleur noir éclot malgré une société américaine ségrégationniste.
Dans ce roman, on fera la rencontre, entre autres, de Charlie Parker, Miles Davis et dans un autre genre, Antoine de Saint Exupery.
Malgré ma méconnaissance pour le monde du jazz, j'ai été happé et ému par ce portrait
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Un livre qui m'a passionnée: initiation, aventure, passion pour le jazz, la clarinette et le trombone.Enfant, il est traumatisé par la violence des arabes contre les juifs: le père meurt et sa librairie est brûlée; il en sortira boiteux et mutique, muet à vie à cause du traumatisme. Sa mère se sacrifie pour qu'il puisse faire de belles études mais à la veille du bac, il fait le choix de la musique: il part, son parcours sera difficile mais il sent qu'il a du talent et la clarinette lui rend une voix. Aidé de Lou puis de Dinah, il parviendra à s'imposer mais éprouve toujours de la culpabilité par rapport à sa mère qui s'est sacrifiée pour lui.
Il y aura des hauts mais aussi des bas où il jouera en coulisse d'un bordel où une jeune noire Dinah qui se prostitue pour payer ses études tombera sous le charme et le sortira de la misère.
Le livre commence par la fin, c'est la dernière à Paris en 2015 , Darius est très âgé et reçoit tous les honneurs.
mais avant, il y a eu dans le désordre:
New-York 1946 et enfin Tunis 35,37,39, 41,43 et la guerre.New-York 1948: Darius ou Darry cherche à se faire embaucher, mal vu en tant que blanc. Enfin embauché par Dizzy Gillespie et il fera carrière auprès des plus grands. Passage à Tunis 1954.
J'ai appris des faits sur la Tunisie et les juifs tunisiens et l'effet de la musique qui est un autre mode de communication que la voix.
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C'est un roman très bien écrit, non seulement avec une histoire touchante et des personages attachants, mais aussi avec un message fort qui encourage à poursuivre ses rêves et passions. Ce livre parlera également beaucoup aux fans de jazz comme moi.

J'ai également lu son précédent roman "Momo des Halles", dont l'histoire est totalement différente mais tout aussi bien écrit. Je le recommande !
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