AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,05

sur 185 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
De Tunis à New-York, Philippe Hayat imagine le parcours d'un musicien, né dans les années où se profilait une période obscure pour la communauté juive. Darius en est victime, très tôt, puisque son père meurt sous ses yeux au cours d'une émeute visant sa librairie. il en gardera à jamais des séquelles, une boiterie et surtout un mutisme définitif.

Alors qu'il vit seul avec sa mère, ouvreuse dans un théâtre, il suffit d'une soirée passée à aider au vestiaire, pour que la révélation se fasse : la clarinette ne quittera plus ses pensées.

L'apprentissage serait aisé s'il ne devait se faire en catimini, la mère ayant d'autres ambitions pour son fils.

L'on sait d'emblée que ses voeux seront exaucés puisque le roman ouvre sur les coulisses d'un spectacle dont Darius, 90 ans, est la vedette.

C'est donc toute l'histoire de ce musicien de génie (il n'est pas nécessaire de googleliser pour le rechercher : il n'existe pas), et par la même occasion de tous les géants du jazz qu'il croise sur sa route : Charlie Parker, Dizzie Gillepsie, Sarah Vaughan

Le récit est bien entendu émaillé de descriptions détaillées des performances de Darius, mais de même qu'une recette de cuisine a beau être décrite dans ses ingrédients et même dans ses saveurs, il manque le goût en bouche, les prestations de Darius restent des phrases, parfois sibyllines pour le béotien.

« Ré bémol, quatre notes pentatoniques sur cinq, le gars connaissait ses classiques et le provoquait en duel.
Sur l'anatole, il dériva en si bémol. Au troisième groupe de huit mesures, Darry saisit la balle au bond. le type voulait souffler un brin, il était son homme.
Les autres firent cercle autour d'eux. Darry l'emmena sur une lydienne dominante. L'autre riposta en multipliant les substitutions tritoniques. »

Même avec quelques notions de solfège, ça laisse béat.



C'est bien écrit et bien documenté, l'auteur est sans aucun doute un spécialiste de la question, mais c'est quand même une peu ardu dans l'ensemble, sur le plan de la musique.


#OùbatLeCoeurDuMonde #NetGalleyFrance

Lien : https://kittylamouette.blogs..
Commenter  J’apprécie          710
C'est une scène parisienne que Darius a choisi pour son ultime concert après une vie consacrée à la musique.
A ses côtés, Dinah, sa compagne de toujours, celle qui a tout partagé, tout supporté :

« Nos soirs ensemble entre les concerts, je les comptais.
Notre lit, je l'ai partagé avec la musique.
Nos enfants, ce sont tes disques.
Tu as raison, comment j'ai fait pour te supporter pendant soixante-dix ans ? »

Par flash-back, nous nous retrouvons à Tunis où Darius enfant voit son père battu à mort lors d'une émeute.
Le choc et le chagrin sont tels pour le petit garçon, qu'il en perdra la voix à jamais.

C'est en se découvrant une passion pour la clarinette que Darius va pouvoir communiquer à nouveau.
Alors que sa mère se sacrifie pour qu'il fasse de grandes études, Darius va poursuivre ses rêves de musiciens et ce malgré les embûches semées sur son parcours.

Il rencontrera les plus grands sur les scènes internationales, Charly Parker dira de lui :
« Il est boiteux, blanc et muet, il a tous les handicaps, mais je vous jure que vous n'oublierez pas ce gosse. »

Darius est un personnage de fiction qui est entouré par les plus grands noms du jazz, on y croise Billie Holiday, Miles Davis et tant d'autres.

Ce roman ne se contente pas de parler de musique, il est par la magie d'un écrivain de talent, un concert éblouissant où le lecteur se laisse bercer.

Philippe Hayat nous offre de beaux portraits de personnages et de sa plume délicate nous embarque dans une mélodieuse histoire teintée de jazz et d'amour.

Un grand merci à NetGalley et aux Editions Calmann-Levy.

#OùbatLeCoeurDuMonde #NetGalleyFrance
Commenter  J’apprécie          420
Où bat le coeur du monde nous propose de suivre le destin de Darius Zaken, jeune Tunisien juif, qui suite au traumatisme de la mort brutale de son père à laquelle il a assisté devient totalement muet. Darius trouvera une nouvelle sorte d'expression : la musique et il ne vivra que pour elle quitte à abandonner tout ce qu'il aime, son pays mais surtout sa mère.

Peu encline à suivre habituellement la rentrée littéraire, je me suis dit que cette année, je ferais l'effort d'en lire quelques-uns des titres proposés, histoire de pouvoir en conseiller dans le cadre de mon travail. Et quelle bonne idée d'avoir commencé par celui-ci ! Où bat le coeur du monde est un roman véritablement sensible et touchant. Philippe Hayat nous propose un récit ici plein de finesse. On découvre le personnage de Darius de son enfance jusqu'à son tout dernier concert. de la Tunisie en passant par New York ou encore Paris, on y découvre un personnage passionné et qui a envie de s'en sortir malgré les nombreux obstacles qu'il trouvera sur sa route et les choses qu'il se doit d'abandonner pour enfin devenir un grand musicien de jazz à la renommée mondiale. Bien que Darius Zaken soit un personnage fictif, Philippe Hayat nous propose un récit tellement crédible qu'on a du mal à croire que cela reste juste de la fiction.

Bien que j'en lise très peu, Où bat le coeur du monde est clairement un roman à ne pas rater pour cette nouvelle rentrée littéraire. Allez-y les yeux fermés et laissez vous porter par les notes de musique du grand Darius Zaken !
Commenter  J’apprécie          331
Un deuxième roman de Philippe Hayat qui me donne furieusement envie de découvrir son premier (Momo des Halles, 2014). Je ne connais pas le chef d'entreprise, manager dit à la pointe, qu'est Philippe Hayat. Mais, sans conteste, je découvre une plume qui, pleine de logique parle de musique, de jazz, d'émancipation, de guerre et d'amour filial avec une finesse qui m'a fait swinguer de plaisir durant toute la lecture.
Dur pourtant est le sujet. Darius Zaken, gamin de Tunis dans les années trente, est frappé de mutisme après la disparition brutale de son père. Claudiquant, incapable de rester debout, muet émotionnel, il est élevé par une mère, Stella, qui se veut phare pour son fils, responsable du cap à prendre. Elle donnera tout pour qu'il s'épanouisse. Elle fera tout pour pousser son fils à grandir, à accepter l'école, à poursuivre des études. Elle est consciente que c'est là une des chances que pourrait saisir le gamin pour s'émanciper, se tirer vers le haut, vivre et exister dignement. Mère, elle oubliera bien souvent qui elle est pour n'être qu'au service de son enfant. Entre elle et lui, une relation d'amour. de celles, dit-on, qui font grandir !
Mais lui, aimant sa mère, il va se laisser attirer, envahir, transformer par cette nouvelle musique que peu comprennent, le jazz ! Entre lui, Darius Zaken et la clarinette, une autre histoire d'amour. Inconditionnel, cette fois. Brutal, excessif, imposant des choix, des sacrifices pour quelques moments de plénitude.
Ce déchirement entre la voie souhaitée par la mère et celle choisie par le fils est au coeur de ce roman. Comme au coeur de tellement de vies ! Mais à ce choc des cultures, il faut la barbarie et la bestialité des combats qui font trembler le monde à cette époque.
Avec brio, Philippe Hayat nous fait voyager de cette Tunisie française à une Amérique étonnante qui s'émancipe dans le jazz, les frivolités d'apparat et, tout en même temps, mène des combats sanglants sans trop d'état d'âmes pour ses soldats. Une traversée du temps des conflits, de la guerre, de ses atrocités, des corps qui tombent au champ d'honneur… Quel chant d'horreur !
Et, en même temps, le choix de la musique comme fil conducteur du récit. Une quête de nouveaux sons, dans le respect des règles musicales et ses contournements, ses transgressions. On progresse avec Darius, on galère avec lui, on s'essouffle, on s'époumone à la recherche du son, du tempo, du solo qui s'imposera et amènera, enfin, la consécration de ce blanc au coeur d'une musique de noirs.
Mais on se déchire aussi, avec lui, entre la passion pour la musique, sa voie et la fidélité qu'on doit à une mère, une voix qui ne le quittera jamais.
Tout le livre est truffé, sans (à mes yeux) être miné, de constructions d'accords, de tierces, de majeurs diminuées ou augmentées… Dès le premier tiers du récit, j'ai eu envie d'avancer dans l'histoire accompagné des musiciens, bien réels, qui croisent le héros fictif de ce roman. Billie Holiday, Charlie Parker, Duke Ellington, Miles Davis, Count Basie, Armstrong… et bien d'autres. Je me suis créé un playlist Jazz et j'ai poursuivi ma lecture. Chaque fois avec eux dans les oreilles…
Double bonheur que je ne peux que souhaiter à tous ceux qui ouvriront ce livre et entendront la musique qui s'y crée ! Bonne découverte !

Lien : https://frconstant.com
Commenter  J’apprécie          280
Philippe Hayat nous fait vivre le drame de la famille Zaken à Tunis, le ghetto juif aux abords du quartier français. La crise, l'incompréhension, ce besoin d'un bouc-émissaire, une émeute survient entre les Arabes et les Juifs. Il faut que quelqu'un paie ce trop de pauvreté. Ce libraire, Sauveur, qui ne baisse pas les yeux, qui commerce avec les Français, possède la seule librairie du Hara, rue des Perles. Cela suffira à déclencher la haine, Darius 12 ans, y perd son père, la voix et une de ses jambes en restera estropiée.

Stella désormais veuve avec un adolescent a élevé, trouve un emploi pour que Darius aille au collège du quartier français dans lequel ils sont relogés. Il faut qu'il travaille dur pour obtenir le droit d'étudier en France.

Darius fait de son mieux, mais il n'est pas comme les autres élèves. Puis, un jour, il croise Lou, 21 ans, la femme gangster, qu'il tentait d'entrevoir au travers des vitres du casino. Elle se rêve comédienne à Paris.

Venu pour aider sa mère au vestiaire un soir de concert, il va entendre la voix d'une clarinette jouant au coeur de l'orchestre de Madrid : le concerto d'Aranjuez. Lou lui permettra d'apprendre la clarinette grâce à ses amis musiciens, restera à tout jamais celle qui lui a redonné une voix.

Darius est doué, il se distingue des musiciens noirs, il ne swingue pas comme eux, il a pourtant la même faculté de dire la douleur, la joie, fait naitre le cool jazz.

Pour devenir un artiste, il partagera la peur au coeur des champs de bataille d'Europe, attérrira dans un bordel aux États-Unis enfin grâce à Dinah, il se produira sur les plus grandes scènes avec les meilleurs de son époque : Chet Baker, Billie Holiday, Miles Davies : il joue et devient Dary Kid Zak !

Philippe Hayat nous offre un roman initiatique, musical, dont les personnages sont attachants, leurs failles les rendent touchants.

Un roman qui marquera cette rentrée littéraire, joli moment de lecture.
Commenter  J’apprécie          260
Où bat le coeur du monde Philippe Hayat Calmann-Lévy ,août 2019
#OùbatLeCoeurDuMonde #NetGalleyFrance.

Ce soir Darius Zaken fait ses adieux. Paris, 2015. Dinah son épouse veille sur lui comme elle le fait depuis près de 70 ans. Il est temps pour lui de poser sa clarinette ...
Darius Zaken , c'est ce gamin né à Tunis dans une famille juive. Il habite dans la Hara, accompagne son père Sauveur à la synagogue et passe beaucoup de temps dans la librairie paternelle. Stella, sa mère, est belle, amoureuse de ses deux hommes. Un soir de sirocco la violence se déchaine et son petit monde s'effondre. Stella restée veuve se bat pour que Darius fasse son chemin , puisse aller étudier en France et devenir quelqu'un. Mais Darius est sorti handicapé de cette épreuve, il a non seulement perdu son père , avance en boitant mais surtout il a perdu sa voix...
Les jours s'enchainent, le chagrin est toujours là jusqu'au jour où il découvre la musique et le jazz.
Philippe Hayat retrace amoureusement le parcours de ce gamin , d'abord les années passées à Tunis jusqu'à son engagement dans les forces américaines en 1943, puis la guerre, la Sicile et enfin New-York , sans oublier la Musique , le jazz .
Un roman à plusieurs facettes. Un roman sur le jazz bien sur, sur ces musiciens de génie qui ont bercé ma jeunesse et m'accompagnent encore. Un roman sur le parcours d'un enfant émigré, balloté par les évènements politiques des années d'entre les deux-guerres qui cherche sa place et sa voie à défaut de retrouver sa voix.
Un grand merci aux éditions Calmann- Lévy pour ce partage en avant-première. Un roman à découvrir .
Commenter  J’apprécie          260
Où bat le coeur du monde est une bien jolie surprise. Comme pour Ceux que je suis, j'y suis allée à reculons et j'en suis ressortie enthousiasmée et émue.

Le récit est dense, les personnages forts et le style de l'auteur est très agréable. À mes yeux, le seul point faible vient des descriptions du jeu de Darius. Je ne m'y connais pas en musique, et encore moins en jazz, aussi de savoir qu'il joue en la mineur ou pas m'est passée au-dessus de la tête. Ce n'est vraiment pas grand-chose et il ne faut pas s'y arrêter car ce roman vaut la peine d'être découvert.

Je n'avais pas lu le précédent roman de Philippe Hayat mais une chose est certaine : je lirai le suivant !
Commenter  J’apprécie          170
Autant j'ai eu un peu de mal à entrer dans l'histoire, autant, ensuite, il a su m'emporter!
On commence notre voyage à Paris, en 2015, par le dernier concert de Darry Kid Zack pour revenir dans le passé quasi de suite, par étapes, d'abord, la rencontre de Darius et Dinah en 1945, à New-York et ensuite le grand saut en arrière, Tunis, les origines, là où tout a commencé, la source.
Darius vit un épisode traumatisant, qui le rend muet et boiteux à vie. Mais à la suite de ce traumatisme, il va découvrir ce qui sera sa vie, ce qui lui rendra la parole, autrement mais en virtuose...La musique, pas n'importe laquelle, le jazz, par le biais d'un son, la clarinette. Cette découverte sera un long combat entre sa mère Stella et lui car elle voudrait le voir réussir sa vie en devenant ce qu'elle ou son père ne sont pas devenus et lui ne vit qu'à travers sa musique.
C'est ce parcours pour se découvrir, pour s'accepter, pour s'accomplir que nous allons suivre, en parallèle de tous les changements historiques qui parsèment ce chemin: l'histoire des Juifs de Tunisie, la colonisation, le débarquement des Alliés en Méditerranée, la ségrégation aux États-Unis, toute cette folle histoire à la fois terrible et structurelle, si rapide et violente qu'a été le début du XXème siècle.
C'est brillant, passionnant, l'univers du jazz est particulier mais on en ressent la passion qu'il déchaîne, et l'histoire d'amour mère-fils est splendide.
Un roman que je n'aurai sûrement jamais eu l'idée d'ouvrir sans le conseil avisé de ma meilleure amie donc je valide et je diffuse!!
Commenter  J’apprécie          100
2015, Darius, quatre-vingt-dix ans, donne son dernier concert à Paris et, juste avant d'entrer en scène,
« C'est la dernière fois
et après plus de public
plus de musicien
plus de trac
plus rien
seulement la nuit qui vient. »
il se souvient.
Nous sommes dans les années trente, Darius Zaken vit avec sa famille à Tunis. de confession juive, ils habitent la Hara, dans la Médina, un quartier de petites gens où son père tient une librairie. C'est là qu'il est lynché à mort sous ses yeux par des fanatiques arabes. Lui-même, gravement blessé, claudiquera toute sa vie et a perdu, sous le choc, l'usage de la parole. Dorénavant, ils communiquent grâce au langage des signes ou par l'intermédiaire de l'écrit. C'était une famille heureuse, sans histoire. le bonheur est parti, sa mère l'élève seule et se prive de tout pour que l'unique objet de sa vie fasse de très bonnes études, comme elle en avait fait la promesse à son mari disparu.. « Maman était une plaie ouverte, je venais de le comprendre ».
Sa rencontre fortuite avec Lou, une jeune fille de très bonne famille, amoureuse de la vie, de la musique lors d'un concert où il est sensé aider sa mère, va changer sa vie en écoutant la clarinette « Ce musicien m'avait parlé à moi aussi. Sans mots, sans signes, mais je l'avais entendu. Ses états d'âme, ses confidences, j'avais tout reçu. Il racontait une histoire dans un langage de sons et de silences. ». Elle s'est entichée de ce marmot qu'elle nomme « mon petit muet » et cette foucade se transforme en une véritable amitié. Elle lui ouvre les portes de sa maison, lui présente des musiciens qui font son apprentissage.
Jouer du jazz avec sa clarinette va lui permettre d'exprimer toute sa douleur et de vivre sa passion.
Oui, mais voilà, il doit régler son dilemme : obéir à sa mère et son rêve de grandes études ou tout plaquer pour les Etat-Unis comme l'incitent à le faire ses camarades de musique ?
Son choix est fait, il s'engage dans l'armée américaine, part se battre en Italie où son mentor se fait tuer. Lui rentre dans son nouveau pays.
Les débuts sont durs, mais soutenu par sa femme Dinah, rencontrée dans un bordel où il est musicien, qui lui consacre tout son temps, mais ne le lui sacrifie pas.
Darius :
« Pour moi
tu as renoncé o tout
Je ne t'ai pas aimée
Comme tu le méritais »
Dinah :
« Nos soirs ensemble entre les concerts, je les comptais. Notre lit, je l'ai partagé avec la musique. Nos seuls enfants, ce sont tes disques. Tu as raison, comment j'ai fait pour te supporter pendant soixante-dix ans ? »
L'amour de la musique et de Dinah lui a permis d'aller plus haut, plus loin, de connaître la reconnaissance des grands des Charlie Parker, Dizzie Gillepsie, la grande Billie Holiday.
Darius me fait traverser l'Amérique où règne le racisme et où il lui est difficile, en tant que blanc, d'être reconnu comme musicien de jazz.
Les bas-fonds où se joue cette « musique de nègre » sont ses lieux de délices même si la vie y est très dure et l'envie de renoncer toujours présente. Dans un de ses courriers, sa mère, avec ses antennes, lui écrit ses mots : Ne cherche pas à leur plaire. Ne te renie pas. Ils finiront par te remarquer. Je m'inquiète pour toi, bien sûr, et jusqu'à mon dernier souffle, mais j'ai confiance. Tu deviendras un grand artiste. Je ressens ce que tu ne peux pas voir. »
Darius semble si vrai, si bien ancré entre les musiciens de jazz connus et reconnus, que je suis allée vérifier si il était une réalité ou une fiction et c'est une très belle fiction, un bel hommage à la musique de jazz qui permet de transcender la douleur, la misère, la foutue vie.

Un roman mélancolique et plein de vie, une ode au jazz et à la musique. Un voyage de la médina tunisienne, où l'on tue au nom de la religion, aux USA où l'on tue pour la couleur de la peau. Histoire d'une relation mère-fils fusionnelle et d'un déchirement qui jamais ne guérit. Histoire de trois femmes qui furent les fées de Darius
Des disques à réécouter et, à chaque fois que j'entendrai la clarinette, je verrai un petit garçon muet et boiteux transcendé par la musique.


Lien : http://zazymut.over-blog.com..
Commenter  J’apprécie          100
Ce roman est un « multicarte » de cette rentrée littéraire.

C'est d'abord un roman initiatique. Tout au long des 429 pages, Philippe HAYAT égrène la vie de Darius Zaken depuis sa plus tendre enfance et la scène tragique de la mort de son père jusqu'à son dernier concert. J'ai beaucoup aimé, personnellement, le personnage de Lou dans son ouverture sur le monde. Elle voudrait être actrice, elle ne réussit pas et pourtant, c'est elle qui va lui offrir sa première clarinette, s'évertuer à le faire dompter son génie… elle agit comme un mentor.

C'est aussi un roman d'aventure. Philippe HAYAT, au bras de Darius, va nous promener à travers les âges (70 ans vont à peu près s'écouler), à travers les continents aussi (parti de Tunisie, il va accéder à l'Europe via la Sicile puis accoster aux Etats-Unis). le personnage du garçon est éminemment romanesque, l'auteur lui fait vivre une véritable épopée devant laquelle j'ai succombé. J'ai adoré aussi les passages sur ce qu'il est devenu à New-York, sa rencontre avec Dinah, une prostituée noire.

C'est encore un roman historique. J'ai découvert le passé du peuple juif en Tunisie, la libération de la Sicile… plus joyeux même s'il a puisé ses sources dans les souffrances du peuple noir, le jazz. Là, c'est une véritable fresque historique, une revue du mouvement musical et de ses grandes figures. L'auteur offre l'opportunité à Darius de rencontrer Miles DAVIS, Charlie PARKER… mais ne vous y trompez pas, Darius n'est que le fruit de l'imagination de Philippe HAYAT, c'est peut-être d'ailleurs là le talent de l'écrivain que de nous faire croire en l'existence réelle du personnage alors même qu'il n'est que fiction !

Enfin, la cerise sur le gâteau, Philippe HAYAT nous berce avec délice des notes de musique de la clarinette de Darius, il sublime cette discipline artistique avec ses mots. Je ne suis pas musicienne mais avec ce roman, j'ai eu l'impression de ressentir la puissance de la musique, de vibrer, quoi !

Avec « Où bat le coeur du monde », j'ai découvert la plume de Philippe HAYAT, sensible, fabuleuse, chaloupée, énergique. La narration y est parfaitement orchestrée dans un rythme haletant, je ne me suis pas ennuyée une seule minute ! Il a réalisé d'importantes recherches historiques qui viennent étayer un roman empreint d'une multitude de faits, réels, eux. Quant aux personnages, ils sont très attachants. J'ai un petit faible, je l'avoue, pour les portraits des femmes qui ont compté dans la vie de Darius, des personnes lunaires qui vont de l'avant, repoussent les limites, et lui offrent, chacune à leur manière, la force de l'amour.
Lien : http://tlivrestarts.over-blo..
Commenter  J’apprécie          82




Lecteurs (375) Voir plus



Quiz Voir plus

Arts et littérature ...

Quelle romancière publie "Les Hauts de Hurle-vent" en 1847 ?

Charlotte Brontë
Anne Brontë
Emily Brontë

16 questions
1084 lecteurs ont répondu
Thèmes : culture générale , littérature , art , musique , peinture , cinemaCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..