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4,05

sur 185 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Où bat le coeur du monde est un bain de musique et d'amour qui m'a séduite dès les premières pages.
Darius, c'est un vieillard qui fait ses adieux à la scène, mais aussi un musicien paumé et drogué de New York et à l'origine, un enfant d'une communauté juive persécutée à Tunis. Pour l'amour de la musique, il va quitter son pays la Tunisie, briser le coeur de sa mère qui ne le laisse pas vivre sa passion, et s'engager dans l'armée américaine, pour peut-être, un jour, réussir une carrière de musicien dans le pays du jazz et du be-bop.
Et s'il est tous ces personnages à la fois, il est avant tout un musicien de génie qui a émerveillé les passionnés de jazz pendant des décennies.
Il y a une sensibilité extraordinaire dans les mots de Philippe HAYAT, et son personnage de Darius le clarinettiste et saxophoniste, dont il retrace tous les âges de la vie, est d'une telle grandeur qu'il traverse avec dignité toutes les déceptions et les échecs, parce qu'il est un musicien blanc jouant une musique de noirs.
J'ai vécu intensément les moments éprouvants, la guerre, la ségrégation raciale, l'amour perdu d'une mère. Mais je me suis laissé porter par des instruments et des notes que je ne connaissais pas, en découvrant un monde lumineux qui a enflammé cette époque difficile.
C'est émouvant, vibrant d'amour et cela m'a apporté un sentiment de plénitude que peu de romans m'ont fait ressentir.
Et puis il a fallu éteindre la musique, mettre en sourdine ces airs de jazz enivrants, pour refermer, dans le silence, ce très beau roman.
Merci à lecteurs.com pour ce livre.
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2015, un musicien s'apprête à tirer sa révérence à 90 ans lors d'un ultime concert à Paris. Ce court premier chapitre est un régal d'émotions. J'ai été conquis dès ces premières pages que j'ai trouvées sublimes.

La machine à remonter le temps nous emmène à Tunis en 1935, à la rencontre de Darius, garçon de confession juive, confronté à la folie des hommes qui le laisse, à dix ans, orphelin de père et muet.

Sa mère, Stella, personnage lumineux du roman, se fait un devoir de pousser son fils dans des études compliquées pour un enfant mal dans sa peau et sans illusions. Alors, lorsqu'il entend la voix d'une clarinette et découvre cette possibilité de s'exprimer sans paroles ni gestes, l'évidence s'impose à Darius qui sait qu'il ne reparlera jamais : la musique sera son avenir et son langage.

La musique est omniprésente dans ce roman, avec le jazz que le jeune garçon écoute sur des disques d'artistes qu'il rêve un jour d'égaler. Il se reconnaît dans ces musiciens qui tentent de rendre le monde fréquentable et de le faire danser. Il veut marcher dans leurs traces, même si cela implique des choix difficiles, prix à payer pour son émancipation. Grâce à Lou, une jeune française qui se prend d'affection pour lui, son rêve devient peu à peu réalité et ses prédispositions pour la clarinette se révèlent immenses.

J'ai adoré les passages décrivant la passion de Darius et ses copains, soldats noirs américains en poste à Tunis en 1943 et instrumentistes accomplis, leurs efforts dans ce qui ressemble à une compétition entre eux, pour se transcender, sublimer leur jeu, s'approcher au plus près de la perfection. Certes, les descriptions sont très pointues, le langage musical utilisé pas toujours compréhensible – sauf pour un musicien très averti que je ne suis pas -, mais il y a un tel lyrisme dans ces lignes que j'ai partagé avec eux ces moments de joie communicative.

L'apparition au cours du récit de figures emblématiques du jazz - Billie Holiday, Dizzy Gillespie, Charlie Parker, Miles Davis - permet à l'histoire de prendre une dimension supplémentaire en dépassant le cadre de la fiction.

Il est aussi beaucoup question d'amour. Entre Darius et sa mère, même dans les moments d'incompréhension inévitables entre deux personnes envisageant l'avenir différemment. Avec Dinah, sa fidèle compagne. Avec Lou qui le considère comme son petit frère. Sans oublier l'amour indéfectible de Max pour Stella, sa princesse inaccessible.

La violence, la haine, sont présentes également, avec la guerre et le racisme. L'auteur ne ménage pas ses lecteurs, se laissant aller à une surenchère dans l'intensité émotionnelle. Difficile de lui en tenir rigueur, tant l'écriture est belle.

Darius, lui, trouve toujours refuge dans le jazz, son instrument ne le quittant jamais, comme un prolongement de lui-même.

J'ai refermé ce livre les yeux un peu embués, des notes de musique plein la tête, et plus riche d'une belle et émouvante expérience littéraire.

Je remercie lecteurs.com et Calmann-Lévy de m'avoir permis de découvrir ce superbe roman.
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Après un premier chapitre un peu rébarbatif pour moi qui ne suis absolument pas musicienne j'ai laissé le roman quelques jours pour me retrouver dans un bordel de New York en 1946 avec un énigmatique musicien de jazz. Intriguée j'ai repris la lecture pour ne plus lâcher le récit d'une incroyable destinée. J'ai été emportée par les aventures de Darius Zaken, un jeune juif de Tunis traumatisé par la mort de son père assassiné sous ses yeux, ce qui l'a rendu muet. Sa passion dévorante pour la clarinette le conduit de Tunis aux USA en passant par la Sicile en guerre. Il devient un musicien fabuleux qui côtoie tous les grands jazzmen de l'après-guerre. le personnage crée par Philippe Hayat est si vrai, dans ce milieu du jazz américain gangrené par la drogue et l'alcool, que j'ai eu du mal à réaliser qu'il n'avait pas existé.
Un des fils directeurs de ce roman est la relation mère-fils. Dans la communauté juive de Tunis les mères n'ont qu'un rêve : que leurs fils intègrent le meilleur lycée et fassent des études. L'amour de la mère de Darius est inconditionnel mais aussi étouffant. Ce récit est celui de l'émancipation du jeune garçon parti au loin pour se réaliser pleinement, le métier de musicien n'étant pas ce qu'elle avait envisagé pour lui. Même à l'autre bout du monde il continue à lui porter un amour presque exclusif. Un autre très beau personnage est l'épouse et je regrette que Philippe Hayat n'est pas plus développé ce caractère car il semble bien que c'est elle qui l'a poussé et porté tout au long de sa carrière de musicien.
Ce roman de Philippe Hayat est aussi un hommage au jazz et à tous les grands jazzmen bien que pour moi il y ait beaucoup trop de détails musicaux. A conseiller à tous les amateurs de jazz.
#OùbatLeCoeurDuMonde #NetGalleyFrance
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Gros coup de coeur pour ce deuxième roman de Philippe Hayat ! A la fois roman d'émancipation et fresque historique, il nous entraine sur les traces de Darius, un jeune juif muet. de Tunis à New-York, nous suivons le destin de ce jeune musicien prodige, au rythme du jazz et du swing. Au fil des pages, il se révèle, devenant un des pionniers du "Cool Jazz" et substituant sa voix aux mélodies envoutantes et inspirantes de sa clarinette. Un magnifique roman, une des pépites de cette rentrée !
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J'ai eu la chance de découvrir ce roman avant sa sortie très proche (le 14 août), je viens de le terminer et c'est pour moi un coup de coeur.
Dès le premier chapitre j'ai été emportée par l'histoire de Darius et Dinah.
C'est l'histoire d'une résilience qui prend la voix d'une clarinette submergée par le jazz.
C'est l'histoire extraordinaire d'un orphelin juif boiteux mutique né durant l'entre deux guerres.
C'est l'histoire d'un amour maternel incroyable.
C'est enfin l'histoire, la vraie, celle de la guerre, de la xénophobie, du be-bop ...
J'ai refermé ce livre avec une certaine tristesse car il m'avait totalement emporté ...
Un conseil, l'accompagner de jazz !
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Coup de coeur !!!
Ce roman est un condensé d'émotions. Les mots se font musique et la musique se fait mots.

Darius, devenu muet, prend la parole à travers les notes de sa clarinette. On suit son parcours depuis son enfance à Tunis jusqu'au succès dévoilé au premier chapitre.
Un parcours difficile pour lui, jeune musicien blanc, muet et handicapé, qui joue de la musique de noirs.
Le jazz est présent à chaque page, donnant une belle énergie au récit.

Les mots se font poésie, se font musique et s'envolent en tourbillon. Tour à tour sensibilité ou effervescence, tendresse ou ivresse, chaque morceau éclate en notes de lumière et d'espoir.

J'ai dévoré cette histoire en quelques heures. C'est un livre impossible à lâcher tellement ses mots nous enveloppent et nous portent. En plus du plaisir de la lecture, vous pouvez ajouter le plaisir de la (re)découverte du jazz en écoutant les titres cités au fil de l'histoire.

Une vraie révélation pour moi qui cherche avant tout de l'émotion dans les romans.
À lire absolument !
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Il y a des romans où dès la lecture des premières pages tu te dis « Je me sens bien là ! Cale-toi profondément dans ton fauteuil, laisse venir le son et les émotions en toi, ça va swinguer mon p'tit gars ! ».
L'auteur aurait presque pu s'arrêter à la fin du prologue déjà tellement riche et enthousiasmant mais c'eût été dommage de n'en faire qu'une nouvelle tellement la suite est du même cru.
Le pitch est simple. Dans le Tunis des années 30, un évènement tragique va bouleverser la vie d'un gamin en le rendant boiteux mais surtout muet. Son salut viendra dans la découverte du jazz et de l'apprentissage de la clarinette qui lui permettra de trouver sa « voix ». le départ d'une autre vie, chaotique, foisonnante et passionnante…
Ce roman profondément musical, comme écrit sur du papier à musique, insuffle en vous une bien jolie mélodie avec une incroyable palette de mots pour exprimer toutes les nuances de la musique et les profondeurs des sentiments.
Un roman qui a le swing du « Sing, sing, sing » de Benny Goodman, la plume veloutée d'un solo de saxo de Lester Young et est beau et émouvant comme le « Lover man » de Billie Holiday.
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Coup de coeur pour moi avec ce livre de la rentrée littéraire : où bat le coeur du monde de Philippe Hayat, son second roman.
L'auteur a réussi tout de suite à m'emporter avec l'histoire de Darius, de 1935 à 2015, de Tunis à New York, en passant par l'Italie. Après la disparition brutale suite à l'agression de son père, Darius en sort muet et boiteux. Seul l'amour de sa mère Stella lui reste, et elle va tout faire pour qu'il réussisse ses études.
Mais la vie de Darius va être bouleversée par la découverte de la musique et du jazz, et c'est avec sa clarinette qu'il va pouvoir s'exprimer enfin.
C'est une lecture passionnante sur la musique et le jazz, l'obstination face à une passion, les sacrifices d'une mère, la vie des juifs de Tunisie très bien documentée.
L'auteur a très bien maîtrisé les émotions et a fait de Darius un personnage fascinant, sa vie passionnante, les difficultés qu'il a rencontrées, ses moments de doute.
On suit également la vie de cette mère qui ne comprend plus son fils mais qui lors de son départ, après le désespoir, va chercher à comprendre, et la merveilleuse relation épistolaire qui va suivre.
Je n'ai aucune connaissance musicale sur le jazz mais ce livre m'a incité à en écouter.
Philippe Hayat est un auteur à connaître et je vais lire son 1er roman sans hésiter.
Merci à Calmann Lévy pour leur confiance.

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Paris, 2015. Darius Zaken, l'un des plus grands jazzmen du 20e siècle, s'apprête à monter sur scène pour son concert d'adieu. Mais comment cet enfant du quartier juif de Tunis, laissé boiteux et muet par l'agression dans laquelle a été tué son père, en est-il arrivé là ? Hayat nous raconte dans ce roman l'histoire tragique et pourtant lumineuse du Kid Zak. Les sacrifices de sa mère, à laquelle il est tout ce qui reste après la mort de son père, et qui fera tout pour qu'il réussisse. Cette passion dévorante pour la clarinette, qui l'obligera à des choix parfois douloureux, mais dans laquelle il trouvera sa voie et sa voix, exprimant à travers son instrument ce que ses cordes vocales ne peuvent plus dire. Les personnages sont extrêmement touchants, de Darius, petit garçon brisé qui revient à la vie grâce à la musique, à sa mère, dont l'obstination aveugle est poignante, en passant par Lou, la grande soeur de coeur, qui pousse Darius à vivre ses rêves parce qu'elle-même a abandonné les siens.
Hayat nous offre ici un roman bouleversant, un récit tout en nuances, teinté de mélancolie mais aussi d'espoir. Un roman sur le jazz, bien sûr, omniprésent, sublimé, presque un personnage à part entière. Un roman sur l'obstination, aussi, sur l'espoir, la volonté et les choix qu'il faut faire parfois pour donner vie à ses rêves.
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J'ai adoré ce roman et les thèmes qu'il aborde.
Darius et sa maman sont deux personnages très attachants et l'amour qui les unit est simplement magnifique.
L'auteur a une plume juste et envoûtante.
Certains passages sont bouleversants et marquants..
J'ai littéralement été séduite par cette histoire d'émancipation qui nous fait voyager de Tunis à New York.
Philippe Hayat nous offre ici un roman pleins de poésie et de musique qui donne envie de croire en ses rêves.
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