Citations sur Dans la forêt (851)
Quand nous avons fait l’amour, l’obscurité était si totale que je n’arrivais pas à distinguer son visage, bien qu’il ne soit qu’à un souffle du mien. Aussi ai-je regardé les étoiles, et je les ai vues se parer d’un nouvel éclat et descendre sur nous au point qu’elles semblaient juste au-dessus de nos têtes, au point que, si je le voulais, il me suffisait d’ôter mes mains des épaules d’Eli pour les disposer autrement d’un geste ample. Mais brusquement, ce qui se passait sur terre a nécessité toute mon attention. J’ai fermé les yeux, j’ai senti une nouvelle galaxie d’étoiles s’épanouir en moi.
Nous ne sommes pas chrétiens, nous sommes capitalistes. Tout le monde dans ce pays de branleurs est capitaliste, que les gens le veuillent ou non. Tout le monde dans ce pays fait partie des consommateurs les plus voraces qui soient, avec un taux d’utilisation des ressources vingt fois supérieur à celui de n’importe qui d’autre sur cette pauvre terre. Et Noël est notre occasion en or d’augmenter la cadence.
J’ai fait le tri dans le tas de livres par terre, et je les aimais tous. ... J’aimais tout ce qu’ils représentaient pour moi, tout ce qu’ils m’avaient appris, tout ce que j’avais été à leur contact, et j’ai mesuré à quel point choisir était tragique, car en prendre un signifiait laisser les autres.
Aujourd'hui (…), c'est une journée qui ne pourra jamais rien signifier d'autre que le regret et la perte et un chagrin comme l'acier – si dur, si vif, si froid que l'air même paraît brutal. Respirer fait mal. Mon cœur souffre à force de pomper le sang. Comme le mythe de Midas à l'envers, tout ce que je touche ou que je regarde, que je lis ou que je me rappelle se transforme en poussière. Parce qu'aujourd'hui, c'est l'anniversaire de mon père, et toutes les pensées qu'il m'inspire sont ternies par le souvenir de sa mort.
Nous ne somme pas chrétiens, nous sommes capitalistes. Tout le monde dans ce pays de branleur est capitaliste, que es gens le veuillent ou non. Tout le monde dans ce pays fait partie des consommateurs les plus voraces qui soient, avec un taux d'utilisation des ressources vingt fois supérieur à celui de n'importe qui d'autre sur cette pauvre terre. Et Noël est notre occasion en or d'augmenter notre cadence.
Mais j'ai appris quelque chose que l'encyclopédie ne sait pas — quand la lune est croissante, on peut l'atteindre et tenir délicatement sa courbe externe dans la paume de la main droite. Quand elle est décroissante, elle remplit la paume de la main gauche.
L'éducation, c'est une question de connexions, de relations qui existent entre tout ce qui se trouve dans l'univers, c'est se dire que chaque gosse de l'école primaire de Redwood possède quelques atomes de Shakespeare dans son corps
- Et quelques-uns d'Hitler, ajoutait ma mère avec ironie.
- Le livre sur le jardinage dit que les cerfs ne mangent pas les tulipes.
- J’espère que les cerfs ont lu le même livre, a-t-il répondu. (p. 63)
J'ai imaginé le visage de mon père boursouflé, s'affaissant sous son poids de terre. J'ai imaginé les asticots qui grouillaient, les liquides épais, la putréfaction. Et pourtant, mes visions ne contenaient aucune horreur. Et après ? ai-je pensé. Nous chions quand nous somme en vie, et nous pourrissons quand nous sommes morts. C'est la nature. C'est notre nature.
Alors même qu'elle disait cela, et que mon moi conscient acquiesçait, je crois que nous savions toutes les deux que les rêves viennent d'un lieu, quelque part, qui existe vraiment, qu'un rêve n'est que l'écho de ce qui a déjà été vécu.