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sur 1498 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Durant la première guerre mondiale, un jeune américain, Frédérick Henry, s'engage dans l'armée italienne pour servir comme ambulancier. A Gorizia, le camp de base de son unité, il s'éprend d'une jeune infirmière anglaise, Catherine Barkley. Les missions sont risquées pour le lieutenant Henry qui sillonne des zones de combat particulièrement dangereuses. Grièvement blessé dans une explosion, il sera rapatrié à l'hôpital de Milan où il retrouvera sa bien-aimée et très vite leur relation amoureuse se transformera en une véritable passion. Emportés dans la tourmente de la guerre, ils seront à nouveau séparés jusqu'au jour où, bravant tous les dangers, ils décideront de s'enfuir pour rejoindre la Suisse. L'avenir semble enfin leur sourire, d'autant plus que Catherine s'apprête à donner naissance à leur premier enfant…

En partie autobiographique, ce roman est un chef d'oeuvre, bouleversant et authentique. Sur fond de guerre, Ernest Hemingway ne laisse rien au hasard dans la description des combats violents et meurtriers, détaillant le sifflement des obus et leur frémissement dans l'air, les couleurs de feu et de sang résultant de l'éclatement des bombes, les odeurs âcres de la poudre et celles plus nauséabondes des cadavres des soldats et des chevaux, abandonnés sur les champs de bataille.
L'horreur de la guerre est toutefois largement tempérée par des scènes d'amour et de tendresse, des moments intenses de bonheur et d'espérance dans lesquels le romancier s'attarde longuement, cédant la parole aux deux amoureux. Leurs doux « roucoulements » bercent le roman et en magnifient le récit dans un long enchaînement de dialogues sensibles et sensuels, ne laissant rien présager du drame qui se profile. le talent littéraire d'Ernest Hemingway n'a cessé de croître au fil du temps ; de nos jours il n'est plus à prouver mais il atteint, dans ce roman, une dimension encore supérieure !
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Étant encore inondé par les traces de ce début de XXème siècle (toutes ces lettres, ces fibres de papier, cet encre se collent à mes cellules épithéliales kératinisées), je consolide ma tranchée littéraire au moyen de ce roman en partie autobiographique. Ici, on se tient au concret, à ce qui se passe sur le moment, rien d'autres. On lit à peine les journaux, on attend, on obéit. Se battre, aimer, espérer, douter : vivre l'instant présent, c'est tout ce qui compte en fait. Quitte à jouer avec le destin comme des clandestins

Hélas, la mort rode toujours, entraînant avec nous nos espoirs les plus fous ! Ah, elle gronde, elle a faim, elle fauche des millions de vie superfétatoire et déclare, car elle seule peut gagner à la fin : quel festin !
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D'inspiration autobiographique, ce roman se passe en Italie où le héros américain s'engage pour la Croix Rouge Italienne lors de la 1ère Guerre Mondiale.
Il tombe amoureux d'une infirmière anglaise.
Mais l'absurde, c'est qu'il ne sait pas vraiment ce qu'il fait là ni pourquoi il aime cette infirmière. C'est un homme, elle est une femme, ils sont là ... Tout comme la guerre dont il ne cherche pas à savoir sa nécessité, il vit en tentantd de se poser le moins de questions possibles.
Un Adieu également à la conscience pour ce roman où les évènements s'enchaînent mais sans empathie aucune et que dire des paysages , sans végétation et plats.
On ressent au pus profond de soi le désespoir du personnage donc d'Hemingway.
Aucune trace d'humour ni de dérision, seul l'absurde subsiste, avec un détachement proche peut-être du nihilisme de la part de l'auteur.
Un grand livre.
Pour les cinéphiles, préférer le film de Frank Borzage de 1932 avec Gary Cooper à celui de Charles Vidor avec Rock Hudson de 1957, même si le premier n'est pas un chef d'oeuvre à la hauteur du livre.

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L' ADIEU AUX ARMES d' ERNEST HEMINGWAY
C'est la rencontre entre Frédéric et Catherine en 1918 en Italie, près de la frontière de ce qui deviendra la Slovénie. Il est américain, ambulancier, elle est anglaise et infirmière. Ils vont tomber amoureux, c'est une belle romance au milieu de la première guerre mondiale. Mais c'est surtout la dénonciation de la guerre en général, de sa stupidité, de ses faux semblants. L'hypocrisie ambiante, le cynisme des combattants et les malheureux habitants ballottés de droite et de gauche au gré des attaques ou des replis. Mais Hemingway n'est pas un pacifiste, il intègre la guerre au coeur d'un monde totalement absurde. Il est d'une absolue lucidité, on peut penser que Frédéric emprunte largement à sa propre expérience vécue en Italie.
Un des très grands livres d' Hemingway, inutile de vous le conseiller, vous l'avez déjà lu ...ou vous vous préparez à le faire. Si vous doutez encore, la traduction est de Maurice Edgar Coindreau en personne😊
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J'avais craint avec L'adieu aux armes retrouver ce désenchantement de lecture qui m'avait tenue sur le soleil se lève aussi, dont la tonalité clinique m'avait complètement laissée de côté.
L'adieu aux armes, au contraire, m'a embarquée dès les premières pages. le ton détaché, rationnel, froid est pourtant bien là mais ici, au lieu de m'éloigner du personnage, il m'a rapproché de ce Frederick Henry, engagé volontaire aux côtés des Italiens comme ambulancier. Un homme jeune mais au vécu déjà lourd, désabusé, distancié par nécessité plus que par machisme par rapport aux vicissitudes de la vie sous les obus. Et Dieu sait qu'il en pleuvait dru pendant la première guerre mondiale, même dans ce coin d'Italie où Henry se retrouve blessé et, choc plus fort encore, amoureux. Un amour qui contribuera à le détourner d'une guerre qui n'est plus la sienne dans une aventure humaine où fatalement, la mort tient le premier rôle.
Voir la guerre à travers les yeux de l'amour et par la plume d'Hemingway est une expérience renversante pour le lecteur, qui le remue autant que l'existentialisme de l'auteur dont on perçoit le vécu à travers la fiction.
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Pendant la première guerre mondiale, Henry, un jeune Américain, est blessé sur le front italien et conduit à l'hôpital où il rencontre Catherine Barkley, une infirmière anglaise dont il tombe amoureux. Après un bref retour au front, Henry décide de revenir vers Catherine et de déserter. Ils partent tous deux pour la Suisse suivre leur destin.
Hemingway s'est toujours emparé des mythes éternels : la guerre, l'amour, la mort. C'est ce qui a fait son succès. Cependant, tout y est traité de façon symbolique. C'est à cause de la guerre justement que les plus nobles sentiments humains ne peuvent survivre. le courage est une douleur, l'amitié se transforme en cynisme et l'amour en tragédie.
Maintenant que tout a été dit, reste à le dire autrement. Rappelons que le roman est sorti en 1929. L'auteur a déjà peaufiné son style dans le précédent roman, "le soleil se lève aussi", grâce à son travail de correspondant du Toronto Evening Star qui lui imposait un nombre de mots limité Il est ainsi devenu le maître de ce que les anglo-saxons appellent « understatement », où l'on en dit le moins possible pour suggérer beaucoup, où les sentiments personnels de l'auteur se cachent sous la partie immergée de l'iceberg, où le lecteur lui-même doit reconstituer cette partie avec son propre vécu, sa propre sensibilité, sa propre intelligence. Hemingway a d'ailleurs gardé cette habitude de compter ses mots à chaque passage qu'il écrivait. D'où ce style qui semble très sec et insipide : oui, le héros a peur de divulguer ses sentiments car il ne sait pas s'il sera vivant le lendemain, les grandes effusions sont donc annihilées, il faut aller à l'essentiel, les sentiments tout comme les descriptions ne sont qu'esquissés, un trait pour le portrait, quelques coups de crayon bien sentis pour l'ensemble et surtout garder la surface visible sans jamais oublier la partie immergée. Voilà pour ce qui est de ce style d'Hemingway, qui n'est pas sans rappeler les premiers dessins de Picasso et la peinture surréaliste (il admirait beaucoup Miró.) Restent des armes comme l'humour, le détachement devant trop d'intensité amoureuse ou amicale qui font que ses dialogues sonnent « vrais » et que les mots grossiers voire orduriers ont fait l'objet de censure à la sortie du roman, remplacés par des points de suspension…
Loin d'être un « roman de jeunesse », l'adieu aux armes (A Farewell to Arms ; arms en anglais: double sens de « armes guerrières » et des « bras aimants ») confirme Hemingway dans son statut d'écrivain majeur et moderne en ce sens qu'il possède son propre style et que son apparent minimalisme est le fruit d'un long travail de recherche et d'élimination. Ce pragmatisme tout américain reste néanmoins au service de l'analyse des sentiments humains confrontés à un destin qu'ils n'ont pas voulu.
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Magnifique roman sur la guerre de 14/18, le style est clair, limpide et sans superficialité. le récit est saisissant par son réalisme, mais l'issue est épouventablement tragique. Je pense que c'est un chef-d'oeuvre et je le recommande à tous le monde.
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Classique incontournable L'adieu aux armes est pourtant un livre qui a mal vieilli
Il est vrai qu'il a été écrit il y a tout juste 90 ans et que les codes de la littérature ont beaucoup changé depuis
Il n'en reste pas moins qu'il est un livre à lire ne serait-ce que pour l'histoire de l'affrontement entre l'Italie et l'Autriche au cours de la Première Guerre Mondiale que les français ne connaissent pas ou peu tant dans notre mémoire collective cette guerre porte des noms tels que Verdun, la Somme, le Chemin des Dames et autres terribles lieux de sinistre mémoire.
Hemingway ayant réellement combattu nous livre en fait un témoignage journalistique de cet événement.
Ce livre n'est pas antimilitariste, la guerre est là il faut faire avec.
Hemingway loue l'amitié entre les hommes malgré l'horreur du front, le courage des soldats envoyés à la mort, et dans tout cette sinistre horreur qu'est la guerre fait triompher l'amour sur la haine.
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Ernest Hemingway - L'Adieu aux armes - 1929 : Il faut entendre "l'adieu aux armes" comme le renoncement à tout ce qui pourrait faire le bonheur de l'humanité. D'abords la guerre hideuse et invraisemblable qui envoie des générations d'êtres humains à l'abattoir, ensuite les convenances qui empoisonnent la liberté de vivre et puis la maladie et la mort qui étouffent tant de destins. Ernest Hemingway fut un témoin lucide du 20eme siècle, on retrouvait dans ce roman les thèmes qu'il développera tout au long de sa carrière d'écrivain. Tiré de sa propre expérience d'ambulancier sur le front italien en 1917, il semblait traverser l'absurdité des combats avec un détachement proche du nihilisme. On peut d'ailleurs se demander quelles sont les motivations qui ont poussé cet américain à s'engager, rien ne laissant percevoir dans son comportement le moindre sentiment patriotique ni la plus petite aptitude au monde militaire. Blessé lors d'un bombardement, il va entamer de façon désinvolte une relation amoureuse avec une infirmière anglaise et malgré ses réticences, il y aura au bout du compte des sentiments et la fuite vers un pays neutre. Mais le bonheur est fragile, la tragédie rattrapera ces deux existences et détruira le peu d'humanité encore en lui... tout simplement un grand livre écrit par un grand homme.
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Splendide. C'est la manière dont c'est écrit qui m'interpelle. le personnage principal raconte et pourtant le rendu est froid, comme s'il assistait sans participer. Une étrange impression. Pendant la première guerre mondiale, cet américain, ambulancier dans l'armée italienne, rencontre une infirmière, écossaise. Cette impression étrange d'irréalité était d'autant plus renforcée que je trouvais cette soignante tellement lisse, comme détachée de la réalité, avec un vocabulaire mielleux, rond, tout en surface. J'ai beaucoup apprécié ce roman car Hemingway ne m'emmenait pas où il aurait été facile de m'embarquer. La surprise était d'autant plus intense, et je m'enfonçais dans leur bulle à eux, un couple hors du temps, deux âmes égarées.
"J'avais fait une paix séparée" moi aussi, parce que "le monde brise les individus" "mais ceux qui ne veulent pas se laisser briser, alors, ceux-là, le monde les tue."
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