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sur 1480 notes

Critiques filtrées sur 2 étoiles  
Bienvenue en territoire absurde. Au cours de la Première guerre mondiale, l'américain Frederic Henry s'engage comme ambulancier volontaire pour la Croix-Rouge italienne. Il y rencontre l'infirmière anglaise Catherine Barkley.


Frederic Henry ignore beaucoup de choses. Par exemple, il ne sait pas vraiment pourquoi il s'est engagé pour la Croix-Rouge italienne alors qu'il est américain. L'un ou l'autre des deux pays lui semble identique. Autre exemple, il ne sait pas pourquoi il jette son intérêt sur Catherine Berkley (« Je savais que je n'aimais pas Catherine Barkley et que je n'avais nulle intention de l'aimer. C'était un peu, comme le bridge, dans lequel on disait des mots au lieu de jouer des cartes »). Mais elle est une femme, il est un homme, ils sont seuls et ces conditions semblent suffisantes pour donner forme à une relation. Plus généralement, Frederic Henry ne sait pas pourquoi cette guerre est nécessaire et il ne cherche pas à le savoir. Il vit en essayant de se poser le moins de questions possible.


L'Adieu aux armes est un roman d'inspiration autobiographique. Rien d'étonnant : Ernest Hemingway et Frederic Henry se fondent en un seul personnage laconique, entièrement corporel et aucunement intellectuel. le récit est à l'image du dénuement spirituel du personnage et les dialogues ne valent pas mieux. le monde dans lequel vivent le personnage et l'auteur, ce monde au sein duquel la guerre et l'amour ne valent pas mieux l'un que l'autre, éclate surtout par son insignifiance. On imagine le personnage du Solitaire d'Ionesco lorsque, par exemple, Frederic Henry s'enthousiasme à l'idée de se laisser pousser la barbe (« Je vais commencer tout de suite. C'est une bonne idée. Ça nous donnera quelque chose à faire »), ou encore le Rhinocéros du même dramaturge lorsque le socialisme se dessine comme l'étendard d'une nouvelle foi choisie de façon totalement arbitraire :


« - Comment se fait-il que vous soyez socialistes ?
- Nous sommes tous socialistes. Tout le monde est socialiste. Nous avons toujours été socialistes.
- Il faudra venir, Tenente. On fera d'vous un socialiste aussi. »


L'Adieu aux armes semble aussi être un adieu à la conscience. Tout cet étrange roman, rempli d'évènements mais dénué de toute empathie pour soi-même et pour les autres, nous fait traverser des paysages plats et dénudés, tristement ennuyeux et dénués de toute cohésion, à l'image de cette description qui n'est qu'un exemple représentatif parmi tant d'autres :


« Ils m'avaient pris mon revolver sur la route et j'en plaçai l'étui sous ma vareuse. Je n'avais pas de capote et la pluie était froide. Je remontai le long du canal. Il faisait jour. La campagne était mouillée, plate et lugubre. Les champs étaient nus et mouillés. »


Se souvenant que le roman est d'inspiration biographique, on comprendra cette platitude lorsque l'on lira ces paroles de Frederic Henry :


« Mon moral est bas en ce moment, dis-je. C'est pourquoi je ne réfléchis jamais à tout cela. Je ne réfléchis jamais, et cependant quand je commence à parler, je dis ce que j'avais conçu dans ma tête sans réfléchir. »


Car, en creusant bien, il est possible de deviner l'étendue de la tristesse et du désespoir que ressentent le personnage et l'auteur. En ce sens, L'Adieu aux armes est un roman précurseur de l'absurde, mais sans aucun sens de la dérision et sans la moindre trace d'humour –ou si peu. On s'y ennuie à crever. Ernest Hemingway a réussi son travail de sape. Avec lui, on reconnaît que la vie est bien maussade et qu'elle n'a pas la moindre valeur. Pire, et contrairement aux livres d'auteurs aussi désespérés que lui –Cioran, Papini, Pavese…-, on n'en tire aucune satisfaction ni aucun plaisir. A aucun moment il n'est question de donner du sens ou de transcender cette immense vacuité et lorsqu'on repose ce livre, on a l'impression d'avoir tenu un monstre insignifiant entre ses mains.

Lien : http://colimasson.over-blog...
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L'Adieu aux armes est ma très grosse déception de cette fin d'année 2019. J'avais été bouleversée par la force, le souffle, l'élan de Pour qui sonne le glas et je n'en ai rien retrouvé dans ce roman antérieur.
Je vais avoir des mots durs, même injustes puisqu'on parle d'Ernest Hemingway, qui a tant su m'émouvoir par ailleurs. La plus grande partie du roman (avant le passage en Suisse) m'a paru complètement niaise, la guerre n'y est qu'un décor, tout juste un peu plus présent lors de la retraite de l'armée italienne. L'épisode de la fuite apparaît d'ailleurs improbable après toute l'indolence qui a précédé. Ce décor de guerre, mollement dénoncée, sert à une romance entre un brancardier et une infirmière, l'un américains, l'autre anglaise, manifestement égarées en Italie qui s'enlise dans des dialogues d'une platitude navrante.
Une fois en Suisse, c'est un autre récit qui commence, le bonheur d'un couple oubliant la guerre, attendant l'avenir sous la forme d'un enfant. La fin dramatique du roman est d'une tout autre épaisseur, entre l'angoisse et le désespoir, mais se rattache si peu à tout le reste, et même au ton du début, qu'on se demande si c'est la même histoire. Que faut-il en tirer ? Que le bonheur peut se trouver à deux pas des charniers de la guerre mais que la mort n'est jamais loin pour le briser. Ennuyeux et déprimant.
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Une histoire d'amour sur fond de Première Guerre Mondiale (encore qu'on puisse se demander s'il ne s'agit pas de l'inverse durant les trois premiers quarts du livre, tant la romance est lente à s'installer).
L'ensemble n'est pas désagréable, mais sonne étrangement creux. le plus marquant étant les dialogues, étonnamment désuets. D'aucuns diraient d'eux qu'ils possèdent un charme suranné. Pour ma part, je me bornerai à dire que le tout est franchement neuneu.
Certes, c'est un parti pris, l'accent étant mis sur la simplicité et l'authenticité. Mais sans le souffle de la passion, l'amour et la guerre semblent sans reliefs.
Pas convaincu par la forme. Pas ému par le fond. Pas séduit par ce récit.
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Ayant envie de me refaire une culture littéraire, je me suis plongée dans Hemingway. Comment vous parler de ma déception ? Je m'attendais à monts et merveilles, quelque chose de fabuleux proportionnel à sa réputation.
J'ai choisi ce titre parce que le sujet m'intéressais, cette histoire de guerre, de soldat en fuite qui tente le tout pour le tout pour sauver sa bien-aimée. L'histoire est lente, je me suis ennuyée, quelques passages l'ont relevé, juste assez pour ne pas que je referme le bouquin.

Je ne sais pas même pas où me positionner (selon mon ressenti, mon interprétation) : est-ce que l'effet mélodrame qu'il emploi est volontaire, tellement Hemingway est blasé par ce qui l'entoure ou est-ce une manière de s'enferme dans son monde pour échapper à la réalité ?

Les dialogues sont creux, sont grand intérêt. le personnage principal est superficiel, l'héroïne pas très réfléchie. Bref. Je n'ai pas apprécié cette lecture mais je ne me décourage pas pour autant, je testerai d'autres ouvrages avant de me faire une idée définitive.
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Un peu déçue par ce roman dit par gallimard comme l'"un des meilleurs romans de guerre. Un des plus grands romans d'amour. " Guerre il y a en effet, le personnage principal, américain, s'est engagé dans l'armée italienne pendant la première guerre comme médecin (ou quelque chose du genre). Amour il y a également puisque Catherine, une infirmière anglaise devient son amante, puis "sa femme" au nom des lois de l'amour. En fait ma principale déception vient du choix de narration qui bien que nous plaçant du point de vue de Henry ne nous fait pas partager ses pensées. Ce qui en fait un personnage assez lisse, il n'y a pas d'épanchements, c'est un personnage hermétique ce qui le rend presque antipathique. J'ai eu du mal avec le manque de passion (en général) alors qu'il parle de sujets forts. Par exemple quand un de ses collègues meurt pendant leur retraite on a juste droit à un truc du genre "je l'aimais bien". En revanche (attention au spoil) à la mort de sa femme son silence prend une autre dimension, plus sincère. Bref, le style d'Hemingway qui m'avait séduite avec le Vieil homme et la mer ne m'a pas transporté dans ce roman...
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Livre très décevant, pas particulièrement cohérent ni très profond, dans un style assez loufoque, peu importe si cela sort de la plume de Saint Hemingway. L'histoire, largement inspirée par l'engagement volontaire de l'auteur sur le front italien durant la 1ère Guerre mondiale, se décline globalement en trois grands ensembles : la blessure du narrateur et sa convalescence à Milan en charmante compagnie, le retour au front et la débâcle, et la fuite en Suisse où a lieu l'accouchement de sa douce.

De ces trois parties, c'est vraiment celle du milieu qui m'a le plus plu (ou le moins déplu), notamment une scène particulièrement marquante de cour martiale expéditive pour les officiers fuyards. J'ai plutôt apprécié la représentation de la guerre à l'échelle d'une toute petite unité, prise entre deux feux, pour qui les « amis » sont autant voire plus dangereux que les « ennemis ». Très intéressant de voir le côté désabusé de ces soldats sevrés de tout chauvinisme par l'étendue des pertes, qui n'ont plus d'autre ambition que de rentrer chez eux, même si on leur prête régulièrement des intellectualisations pas très crédibles et surtout pas très profondes (« Je hais la guerre ! » T'as trouvé ça tout seul, mon grand ?). Pour les deux autres parties, on passe son temps à essayer de cerner ce narrateur tantôt débrouillard, compétent, dévoué en amitié, tantôt insupportable, mufle et égoïste. En même temps, sur le papier, c'est une bonne chose qu'il soit aussi complexe et pas un archétype de vertu ou de vice, mais dans les faits, il y a une vraie dissonance entre l'officier dynamique, fiable, assez sensible qui prend en charge le récit et le sombre c*nnard qui prend en charge les dialogues.

Je dois faire un sort à la romance présentée dans ce livre. Catherine, l'autre personnage central, est une « Marie-couche-toi-là » complètement excentrique et ambivalente, gaga de son Américain, qui se perd en « tu es tellement gentil avec moi » les quelques rares fois où il se comporte normalement, et qui s'inquiète à chaque page de savoir si elle est « une bonne petite femme » pour lui. D'où sort l'histoire d'amour qui vient se superposer à l'histoire de guerre ? En l'espace de quelques lignes, Catherine passe d'une conquête de plus (à qui le narrateur dit « je t'aime » sans le penser, grand classique) à LA femme de sa vie ; et entre temps, zéro explication ! Zéro description d'une évolution de l'état d'esprit du narrateur qui permettrait de concevoir l'origine de cette affection subite. Rien, donc, de toutes les circonvolutions qui font l'essence du roman sentimental : hier c'était comme ça, maintenant c'est comme ça, et puis voilà ! Et cela se termine par le mélodrame attendu de la grossesse qui se passe mal, histoire de faire pleurer dans les chaumières avant de fermer le livre, ça ne sert à rien mais ça fait toujours son petit effet. Complètement caricatural, complètement gratuit. Franchement, donner plus largement la préférence au récit de guerre et faire de Catherine un personnage totalement secondaire aurait, je pense, rendu quelque chose de beaucoup plus intéressant.

Il faut que je dise un mot sur cette écriture vraiment particulière, qui fait la part belle aux dialogues, et qui se caractérise principalement par le procédé de la répétition. Un personnage peut répéter jusqu'à cinq fois mot pour mot la même phrase, la même information, la même proposition, à deux-trois répliques d'intervalle, au point qu'on se demande pourquoi le narrateur ne sort jamais la seule réplique crédible en l'occurrence : « non mais merci, vous l'avez déjà dit, j'ai compris maintenant ! ». On se croit parfois dans une pièce d'Ionesco. Tous parlent exactement pareil, dans une indistinction totale des caractères que seul un trait récurrent par personnage vient nuancer. Exemple le plus frappant, le sourire tantôt reconnaissant, tantôt résigné de l'aumônier, c'est à se demander pourquoi le narrateur ressent le besoin de préciser systématiquement qu'il sourit puisque c'est apparemment toujours le cas. Quelques scènes assez savoureuses, cela dit, notamment le rapport au style indirect libre des conversations de potes bourrés, mais globalement, on cogite pour trouver les passages qui ne sont pas pénibles. Disons les descriptions, allez, les descriptions de paysages sont bien, effectivement …

Un livre dont je ne comprends pas le succès, dans la mesure où je n'ai clairement pas vu de fil directeur, où les rares prises de position s'étouffent dans les bons sentiments, et où le récit ne s'embarrasse absolument pas de rendre crédibles ses personnages et ses dialogues.
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Hemingway est un idole américain qui perd jamais son attrait. Il présente un image irrestible aux jeunes lecteurs male; courageux, cosmopolite, virile, buveur prodigueux, cultivé, cosmopolite et séducteur. Frederic Henry le protagoniste de l'Adieu aux Armes est l'héros Hemingwayien dans sa forme la plus pure.

Frederic Henry est un aventurier Américain qui s'engage dans l'armée italienne lors le de la première grande guerre mondiale ou il travail comme ambulancier. Il est stoic devant la possibilité de la mort, travaille avec efficace dans les batailles et fait des conversations brillantes au sujet des femmes avec ses compagnons de guerre. Finallement, il est rusé. Les membres de son brigade sont soupconnés à tort de lacheté devant l'ennemi. Henry s'échappe belle du peloton d'execution. Il s'enfuit en Italie avec son amoureuse, une infirmière anglaise. La ils vivent un court idylle mais la jeune femme meurt tragiquement en couches.

Notre heros reste seul avec son grief et sa belle gueule. Quel beau melodrame.
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ce roman d'Ernest hemingway, est un livre que j'ai detesté, le sujet de la guerre n'est pas abordé avec précision (point négatig), le personnage de Frédéric n'a pas l'air de savoir grand chose et surtout ou est la romance !
Celle ci met beaucoup de temps a s'installer et ne reste que très peu longtemps alors qu'elle est l'essence même de ce bouquin.
Je ne l'ai pas aimé du tout.
la lecture est longue et ennuyeuse et je trouve les personnages peu précis...
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