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3,88

sur 1480 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Célèbre pour son livre  « Pour qui sonne le glas » -adapté au cinéma en 1943 aux US avec Gary Cooper et Ingrid Bergman- , récit autobiographique durant la guerre d'Espagne où il est journaliste, période où il rencontrera André Malraux, Hemingway recevra le prix Pulitzer pour l'excellent roman « Le vieil homme et la mer » en 1952 puis le prix Nobel de littérature ! Il se suicidera 10 ans plus tard…
Il s'était engagé au sein de la Croix Rouge à la fin de la guerre 14-18 quand l'Amérique entra dans le conflit: il en tirera le roman autobiographique  « L'adieu aux armes »…
Je viens de lire ce livre et je reste très déçu. Certes quelques propos pacifistes très timides, mais je me suis vraiment profondément ennuyé. L'intrigue est ténue et plate, le style désuet ou bien la traduction est particulièrement mauvaise. Selon moi ce livre ne franchit pas les presque 100 ans qui séparent sa publication-3 ans à peine avant la déflagration du « Voyage au bout de la nuit »- de ma lecture d'aujourd'hui.
Bien sûr je préfère mille fois Céline ou bien « Le grand troupeau » de Jean Giono, les chansons de Georges Brassens ou de Boris Vian, la lecture d'Albert Camus et d'Aldous Huxley, sans oublier le célèbrissime « Johnny sen va-t-en guerre » de Dalton Turbo - se précipiter pour voir le fameux film « Johnny got his gun» (1971) - et le terrible « Les Saigneurs de la guerre » de Jean Bacon et pour finir-last but not least-
« La scie patriotique » de Nicole Caligaris.
Bonnes lectures et vive la Paix!
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Une relecture pour le plaisir de retrouver "Papa".
Frederic Henry, le narrateur, est un jeune et riche Américain qui s'est enrôlé dans la Croix Rouge pour devenir ambulancier sur le front italien pendant la première guerre mondiale. Blessé aux jambes, il rencontre Catherine Barkley, une infirmière anglaise, lors de sa convalescence dans un hôpital milanais. Ils tombent amoureux, mais la guerre va les séparer ; se retrouveront-ils ?

Après la der des Ders vue par Remarque (en 1929) et avant celle vue par Céline (en 1932), la vision d'Hemingway (1929 également) diffère des deux autres. Comme Henry l'avoue : "[Cette guerre] ne m'intéressait pas personnellement et elle ne me semblait pas plus dangereuse qu'une guerre de cinéma.". Elle semble surtout pour lui l'occasion d'assouvir sa soif d'aventures, d'alcools et de femmes. Mais déjà, Hemingway en fait un récit quasi-journalistique précis et riche d'informations (pour qui s'intéresse au premier conflit mondial), en évoquant notamment l'exode des civils et l'exécution d'officiers pour "trahison" -les mêmes tribunaux militaires crétins et assassins partout.
Ce journal de guerre est traversé par l'histoire d'amour entre Henry et son infirmière, et elle est racontée de façon plutôt virile -c'était une époque où les hommes, les vrais, exprimaient peu leurs sentiments et émotions, et les dialogues sonnent étrangement creux, d'autant qu'Henry reconnaît mentir : "- Vous avez bien dit que vous m'aimiez, n'est-ce-pas ? - Oui. (Je mentais). Je vous aime. Je ne l'avais encore jamais dit." Mais surtout, Henry fait preuve d'un détachement perturbant tout au long de son périple guerrier et amoureux, comme si la vie n'était qu'une façon d'attendre la mort.
Et je n'ai pas pu m'empêcher de le trouver émouvant, notamment lorsqu'il admet ses faiblesses et ses échecs, sans chercher à passer pour un héros, sans rien prendre au sérieux. le récit étant basé sur la propre expérience d'Hemingway (à l'époque où il était beau comme un dieu avec son sourire à décrocher les étoiles), je n'ai pu qu'être touchée par le désespoir qui émane de sa personnalité, nourri par cette incapacité à être heureux et cet attrait pour le danger.

Il s'agit donc bien d'un livre de guerre et d'amour, même si à mon sens, son thème principal est la dépression. En outre, près d'un siècle après sa publication, il reste d'actualité : "- A la tête des pays, il y a une classe qui est stupide et qui n'comprend rien et qui n'pourra jamais rien comprendre. C'est à cause de ça que nous avons cette guerre. - Ca leur rapporte de l'argent, aussi."
"Papa" reste un géant.
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Je referme l'adieu aux armes un peu dérouté. Par la légéreté. Cette légéreté dont je ne sais finalement pas si elle sert ou dessert le propos du livre. Les nombreux dialogues s'évertuent par exemple à ne jamais parler de la guerre (ou presque) : s'agit-il d'un refus de principe (comme une mise à distance de l'événement tragique) ou de badinages gratuits? Les situations de combat sont ainsi traitées. Seul le bombardement qui blesse Henry est un peu tragique, mais le second épisode de geurre n'est qu'une fuite à la recherche d'abris et de nourriture. de même, l'alcool est omniprésent, comme inspirateur d'oubli peut-être. Quant à la passion amoureuse au coeur du roman, je l'ai trouvée légère aussi, sans la tension qui devrait donner à l'amour son intensité. Au final, je suis donc partagé. Je crois avoir aimé la distance qu'Hemingway souhaite prendre avec la guerre - qui finalement ne serait presque qu'un prétexte à la rencontre amoureuse. Mais je n'ai pas été convaincu par le traitement trop léger de l'histoire en elle-même. A ce titre, la dernière page me semble un exemple criant, qui commence ainsi : "Il paraît que les hémorragies s'étaient répétées. Rien n'avait pu les arrêter. J'entrai dans la chambre et restai avec Catherine jusqu'à sa mort. Elle ne reprit pas connaissance et il ne lui fallut pas longtemps pour mourir".
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Voilà fini ce roman, après l'Adieu aux armes, c'est bonjour les larmes. L'auteur, narrateur a rallié un corps d'ambulance en Italie, c'est la guerre, on se bat sur les montagnes, l'ennemi balance des bombes qui produisent des schrapnels, bim l'auteur est touché à la jambe, il tombe amoureux de son infirmière et ensemble ils fuient la guerre direction la Suisse. On annonce le plus grand roman sur la guerre et un grand roman d'amour. Personnellement je n'y ai trouvé ni l'un ni l'autre.
Hemingway sait certes raconter des histoires, mais elles ne m'ont rien appris sur la guerre, il était au mauvais endroit au mauvais moment ormis sa blessure, je n'ai pas trouvé un engagement ou une dévotion pour le sort de ses compagnons. Il boit du vin, plus souvent qu'à son tour, mange du fromage pendant que la guerre amène son lot de misères, d'injustices et d'horreur. Tout au long de la lecture, j'ai l'impression qu'il est à côté des événements et des turpitudes de ces soldats galèrant.
J'ose espérer que c'est par pudeur qu'il passe sous silence toutes les horreurs qu'il a du voir.
Au final une chouette lecture, mais gâchée par trop d'attentes dûes au quatrième de couverture.
Je laisse Céline loin, très loin au- dessus, mais je concède aisément à Ernest de belles phrases concises et empreintes d'humanité.
Et oui Gurevitch ce roman est d'une tristesse ...

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Si j'avais commencé ce texte sans en connaître le titre ni l'auteur, je n'aurais pas mis longtemps à le rejeter. L'histoire n'a rien d'extraordinaire mais surtout le style est terne avec beaucoup de répétitions, quant aux dialogues, ils ne tiennent pas la route. Pourtant il est traduit par Coindreau, ce n'est donc pas une faiblesse de la traduction. Qui suis-je pour critiquer le grand Hemingway ? Quelqu'un de très sensible au style.
.
J'en suis au milieu du livre II et je persévère en espérant une amélioration.

Pourtant je me souviens avoir pensé le plus grand bien de le vieil homme et la mer, lu à vingt ans.
J'ai aussi commencé les première pages de Pour qui sonne le glas ?, qui me paraissait bien plus prometteur, avant de me dire qu'en cette veille du centenaire de l'Armistice de 1918, un grand roman sur la Première Guerre Mondiale serait plus adapté (soupir).

Je suis arrivée au bout, ça s'est un peu amélioré, mais je suis toujours loin d'être subjuguée. Mais ça ne m'empêchera pas de lire d'autres écrits d'Hemingway.

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L'adieu aux armes

Tout d'abord, je dois avouer que, lorsque je suis tombée par hasard sur ce livre, sur les étagères chez mes grands-parents, j'ai reconnu le titre pour l'avoir entendu dans une chanson (Hemingway, de Garou). Voici la strophe dans laquelle ce titre est cité :
« C' n'est pas "L'adieu aux armes"
C'est un monde qui disparaît
Les missiles n'ont pas le charme
Du vieux fusil d'Hemingway
+
Et "Pour qui sonne le glas"
Dans ce monde "anyway"
Chacun de nous finira
Comme le vieil Hemingway »
J'ai donc eu envie, par curiosité et pour comprendre peut-être mieux le sens de cette chanson, de lire ce livre. Et me voici donc pour en faire une (longue) critique ^^
Tout d'abord, je dois dire que la seule lecture de ce roman ne m'a pas aidée à comprendre vraiment le sens des paroles de la chanson, j'ai dû faire de petites recherches complémentaires.
J'ai trouvé deux pages qui m'ont paru intéressantes, si ce n'est fiables, du moins ont-elles répondu à quelques questions que je me posais, je me permets donc de les partager ici, pour ceux qui désirent également en savoir plus sur le roman :
- https://fr.wikipedia.org/wiki/L%27Adieu_aux_armes
- http://rosannadelpiano.perso.sfr.fr/ONPA_Hemingway_html.htm#com

Pour commencer, je reprendrais bien l'expression trouvée sur wikipédia pour définir le texte : « écrit dans un style froid et laconique ». J'aurais même dit « plat » pendant la grande majorité du texte. J'ai trouvé que l'auteur décrivait son quotidien de la guerre de manière totalement détachée, uniforme, sans passion ni sentiments. Une simple description froide et malgré l'écriture à la première personne, pas du tout personnelle. Il semblerait que cela ait été voulu, pour appuyer plus sur la différence entre l'horreur de la guerre et la passion amoureuse, qui constitue l'autre « moitié » de l'histoire.
En parallèle, je me suis demandé s'il s'était vraiment beaucoup renseigné ou s'il avait vécu la guerre pour décrire de manière si « professionnelle » les événements. J'ai découvert au cours de mes recherches que pratiquement toute l'histoire est tirée de son expérience personnelle, mais romancée, et quelques parties ajoutées ou tirées d'autres événements distincts de son engagement lors de la première guerre mondiale. Intéressant.

Je me suis également demandé très longtemps s'il allait se passer quelque chose, dans ce roman.

Sinon, un élément que j'ai trouvé intéressant dans ce livre, c'est de pouvoir voir une sorte de reflet de la relation entre hommes et femmes dans les années 20-30. Je ne vais pas entrer dans un discours féministe, car on sait très bien quelle était la place des femmes à cette époque, mais dans ce livre, j'ai presque eu l'impression de lire un documentaire sur le sujet, écrit par quelqu'un de l'époque concernée qui plus est. C'est l'intérêt finalement, que j'ai pu porter à un roman réaliste d'un autre siècle, on a un peu l'impression de remonter le temps pour observer.
J'ai pu régaler ma curiosité notamment avec tous les éléments liés à la grossesse et surtout à l'accouchement. Et ici, on voit par exemple la place de l'homme dans ce processus, c'est-à-dire loin ! Personne ne voulait de lui et lui-même ne voulait pas vraiment savoir comment ça se passait. Même de la grossesse, nul mot n'a été écrit, ou si peu, que ça semblait n'avoir aucune importance. Pour l'auteur.
Du point de vue des méthodes médicales, également, l'auteur ayant été ambulancier durant la guerre, explique très bien les rôles et décisions des infirmières et des médecins, tant pour l'accouchement de sa femme que pour sa propre hospitalisation après sa blessure au genou. Là encore, c'est intéressant de voir à quel point la médecine a fait des progrès, concrètement.

En somme, c'est un livre-choc pour moi, qui ne m'a pas laissée indifférente bien que j'ai passé presque 200 pages (sur 280) à me demander pourquoi je l'avais commencé, je ne regrette pas de l'avoir terminé, pour la culture, la curiosité personnelle, et la façon « étrange » à mes yeux de gérer l'émotion, mais il y a fort peu de chances que je le relise un jour. Et je n'ai pas non plus l'intention de lire « Pour qui sonne le glas », malgré l'allusion qui y est faite dans la même chanson citée en haut de cette critique !
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Deuxième roman d'un écrivain âgé de trente ans, qui a connu la guerre de 14 et qui en a été meurtri dans sa chair et dans son âme. Ecrivain tourmenté et désabusé. Ce qui fait la force de ce livre, c'est son écriture: un style dépouillé, journalistique, à la première personne, instaurant une distance avec les événements de la guerre comme avec ceux de sa vie privée, comme pour se prémunir de leur douleur qui pourrait ressurgir dix ans après les faits. Même l'amour est décrit avec détachement car pour l'auteur, il est lié aussi à la mort, cette épreuve ultime. Mais à force de prise de distance, cette douleur, ce mal-de-vivre imprégne chaque mot, même les plus désuets, même répétés. Il n'y a rien de léger dans l'écriture d'Hemingway, il n'y a rien de léger dans son point de vue sur la vie. Voilà qui bouleverse le lecteur !
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Cette guerre, ce n'est pas tout à fait la sienne : il est Américain et se tient aux côtés des Italiens en tant qu'ambulancier ; il y risque pourtant sa vie.
De même, il se laisse porter par une idylle et se donne tout entier à son infirmière.

Hemingway nous offre des descriptions soignées entrecoupées de dialogues épurés. Étrange parcours celui de cet homme désabusé. Entre roman de guerre et romance.
On se trouve au coeur de la vie d'un homme.
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Un magnifique roman d'amour et un magnifique roman de guerre, Ernest Hemingway s'inspire de son vécu pour nous raconter la triste histoire de Frédéric Henry jeune américain engagé dans la 1ere guerre mondiale dans le corps des ambulanciers Italiens, qui suite à une blessure à la jambe tombe amoureux de l'infirmière anglaise qui le soigne...
Ce jeune homme n'est pas italien ni même d'origine italienne , c'est un américain, un anglo-saxon on suppose donc que son engagement résulte d'un idéal mais au moment ou débute le roman la guerre est déjà entammée et on sent la lassitude, le désespoir , l'absurdité du conflit qui ronge peu à peu les idéaux de ses jeunes gens. On m'a dit "L'adieu aux armes" est un roman du vide, la guerre, l'amour tout est sans intérêt pour ses personnages vides de sentiment.... Je ne suis pas d'accord, c'est un roman sur des gens non pas vides mais vidés! Vidés de leurs espoirs, de leurs rêves par un conflit qu'ils pensaient être de quelques semaines et qui durera quatre longues années. Des jeunes désespérés par l'absurdité des décisions de leurs supérieurs et qui ne rêvent que d'une chose: rentrer à la maison si tant est qu'ils soient encore chez eux quelque part.
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Qui a vu dernièrement Happiness therapy aura un aperçu finalement assez juste de ce roman. Aussi fou qu'il soit, le personnage que campe Bradley Cooper le résume en une tirade certes incontrôlable mais pas si bête.

Reprenons. Henry conduit des ambulances pour l'Italie de la grande Guerre. Lui et ses gars supportent de moins en moins ce conflit aussi meurtrier que vain. Alors quand un obus vient pulvériser son abri, il profite de sa convalescence pour prendre du temps au frais. Et il rencontre l'amour.
Tout le livre il va tenter d'échapper à ses obligations pour se construire une vie de joie et de plaisir. Rien de bien terrible ; il n'aspire après tout qu'à son droit le plus strict d'être simplement heureux. On pourra bien railler la relation qu'il noue avec sa promise, sa légèreté, sa mièvrerie d'adolescent sur le retour. N'empêche qu'il est, qu'ils sont radieux.

Malheureusement, et là j'attire ton attention ô lecteur que je vais méchamment spoiler, Hewingway a choisi de ramener brusquement son récit à la réalité. Ou du moins celle de sa vision, probablement guidée par la dureté de son époque, de sa vie et de ses lectures. En un ou deux chapitres, tout s'écroule. Les événements s'enchainent si vite qu'on se demande s'il existe beaucoup de vies dont le destin s'est autant joué. On en arrive même à deviner ce qui va suivre : facile, il suffit d'imaginer le pire. Certains aimeront ; pour moi il rate le coche. Toute cette finesse joyeuse qui s'évapore dans le malheur le plus pathos, c'est une invitation au Lagon bleu et Love story. Et c'est un peu gênant.

3,5/5
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