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sur 1481 notes
Ernest Hemingway - L'Adieu aux armes - 1929 : Il faut entendre "l'adieu aux armes" comme le renoncement à tout ce qui pourrait faire le bonheur de l'humanité. D'abords la guerre hideuse et invraisemblable qui envoie des générations d'êtres humains à l'abattoir, ensuite les convenances qui empoisonnent la liberté de vivre et puis la maladie et la mort qui étouffent tant de destins. Ernest Hemingway fut un témoin lucide du 20eme siècle, on retrouvait dans ce roman les thèmes qu'il développera tout au long de sa carrière d'écrivain. Tiré de sa propre expérience d'ambulancier sur le front italien en 1917, il semblait traverser l'absurdité des combats avec un détachement proche du nihilisme. On peut d'ailleurs se demander quelles sont les motivations qui ont poussé cet américain à s'engager, rien ne laissant percevoir dans son comportement le moindre sentiment patriotique ni la plus petite aptitude au monde militaire. Blessé lors d'un bombardement, il va entamer de façon désinvolte une relation amoureuse avec une infirmière anglaise et malgré ses réticences, il y aura au bout du compte des sentiments et la fuite vers un pays neutre. Mais le bonheur est fragile, la tragédie rattrapera ces deux existences et détruira le peu d'humanité encore en lui... tout simplement un grand livre écrit par un grand homme.
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Je découvre Hemingway avec ce livre. Il ne s'agit pas d'un coup de coeur mais je garde un excellent souvenir de cette lecture. Même si l'histoire se déroule pendant la première guerre mondiale, l'auteur privilégie de mettre en avant les relations humaines entre un groupe de soldats ainsi qu'une histoire d'amour entre le protagoniste et une infirmière anglaise.

Le personnage principal, Fréderic Henry est un jeune officier d'origine américaine engagé dans le corps médical de l'armée italienne lors de la première guerre mondiale. Sans attache familiale, il va faire la rencontre d'une jeune infirmière anglaise, Catherine Barkley. Cette dernière semble un peu spéciale mais cela n'empêche pas Frédéric de la fréquenter. Au début de leur rencontre, il est sûre de ne jamais l'aimer mais après un long séjour à l'hôpital suite à de graves blessures, leur liaison se fait plus régulière et entre ces deux êtres va naitre l'amour.

Les circonstances vont amenés notre couple à tenter d'aller vivre en Suisse alors que la guerre n'est pas encore terminée. Il va s'en suivre un ensemble d'évènements qui marqueront à jamais le jeune officier.

Même si l'histoire prend du temps à se mettre en place, la seconde partie du roman est très captivante. On sent dans ce récit une part de vérité, comme si l'histoire était inspirée de la vie de l'auteur.

Ce livre mérite d'être lu notamment pour ceux qui ne connaissent pas encore Hemingway.
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C'est une histoire forte, belle et triste à la fois. C'est un roman de guerre ; un roman d'hommes qui s'interrogent, qui boivent, qui vont au bordel du front, qui se battent, qui meurent ou sont gravement blessés, qui essaient de comprendre où cela les mène. C'est une histoire d'amour qui dure une heure, une nuit, une vie ; qui comble le vide de la solitude de l'Homme face à l'horreur de la guerre ; qui grandit face à l'absurdité des grands mots tels « devoir et honneur ».
Un vocabulaire riche et un rythme très particulier fait de petites phrases et de nombreuses répétitions donne le ton italien à ce roman pourtant bien américain. L'auteur se sert des mots avec brio pour les descriptions, des combats notamment, et modifie son style en fonction de la nationalité et du caractère des personnages. C'est un roman bien documenté, un roman puissant, un roman vrai où l'Homme se retrouve nu face à ses peurs, face à ses joies, un roman moderne dans le ton, un grand roman !
Les premières pages m'ont un peu perturbées, je comprenais le sens sans pour autant comprendre le style et du coup, j'avais un peu l'impression d'avoir fait un mauvais choix quant au Challenge Nobel (Hemingway 1954). J'ai bien fait de persévérer, c'est très très bien écrit et l'histoire m'a beaucoup émue!
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Splendide. C'est la manière dont c'est écrit qui m'interpelle. le personnage principal raconte et pourtant le rendu est froid, comme s'il assistait sans participer. Une étrange impression. Pendant la première guerre mondiale, cet américain, ambulancier dans l'armée italienne, rencontre une infirmière, écossaise. Cette impression étrange d'irréalité était d'autant plus renforcée que je trouvais cette soignante tellement lisse, comme détachée de la réalité, avec un vocabulaire mielleux, rond, tout en surface. J'ai beaucoup apprécié ce roman car Hemingway ne m'emmenait pas où il aurait été facile de m'embarquer. La surprise était d'autant plus intense, et je m'enfonçais dans leur bulle à eux, un couple hors du temps, deux âmes égarées.
"J'avais fait une paix séparée" moi aussi, parce que "le monde brise les individus" "mais ceux qui ne veulent pas se laisser briser, alors, ceux-là, le monde les tue."
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Nous voilà avec ce magnifique roman d'Ernest Hemingway, prix Nobel de littérature s'il est nécessaire de le rappeler. C'est un roman partiellement autobiographique qui se déroule pendant la première guerre mondiale et dans laquelle Hemingway s'est réellement engagé sous la bannière de l'armée Italienne, alors que les Américains ne sont pas encore entrés en guerre.

Comme à son habitude le rythme est calme et doux même si le sujet est la guerre, et on parle également comme souvent avec Hemingway des femmes et de l'amour... on suit ici notre soldat qui tombe amoureux d'une infirmière qui deviendra suite à sa blessure au combat son infirmière particulière ainsi que sa passion amoureuse. Les affres de la guerre sont sans aucune influence sur cet homme jeune et amoureux, on y ressent cette immortalité apparente propre à la jeunesse et que l'on retrouve aussi chez Romain Gary dans la promesse de l'aube.

C'est un très beau roman dans un style littéraire extrêmement classique où le lyrisme prime sur l'action.

(A noter l'ahurissante quantité de nourriture et surtout d'alcool ingérés par les protagonistes!)
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Célèbre pour son livre  « Pour qui sonne le glas » -adapté au cinéma en 1943 aux US avec Gary Cooper et Ingrid Bergman- , récit autobiographique durant la guerre d'Espagne où il est journaliste, période où il rencontrera André Malraux, Hemingway recevra le prix Pulitzer pour l'excellent roman « Le vieil homme et la mer » en 1952 puis le prix Nobel de littérature ! Il se suicidera 10 ans plus tard…
Il s'était engagé au sein de la Croix Rouge à la fin de la guerre 14-18 quand l'Amérique entra dans le conflit: il en tirera le roman autobiographique  « L'adieu aux armes »…
Je viens de lire ce livre et je reste très déçu. Certes quelques propos pacifistes très timides, mais je me suis vraiment profondément ennuyé. L'intrigue est ténue et plate, le style désuet ou bien la traduction est particulièrement mauvaise. Selon moi ce livre ne franchit pas les presque 100 ans qui séparent sa publication-3 ans à peine avant la déflagration du « Voyage au bout de la nuit »- de ma lecture d'aujourd'hui.
Bien sûr je préfère mille fois Céline ou bien « Le grand troupeau » de Jean Giono, les chansons de Georges Brassens ou de Boris Vian, la lecture d'Albert Camus et d'Aldous Huxley, sans oublier le célèbrissime « Johnny sen va-t-en guerre » de Dalton Turbo - se précipiter pour voir le fameux film « Johnny got his gun» (1971) - et le terrible « Les Saigneurs de la guerre » de Jean Bacon et pour finir-last but not least-
« La scie patriotique » de Nicole Caligaris.
Bonnes lectures et vive la Paix!
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Bienvenue en territoire absurde. Au cours de la Première guerre mondiale, l'américain Frederic Henry s'engage comme ambulancier volontaire pour la Croix-Rouge italienne. Il y rencontre l'infirmière anglaise Catherine Barkley.


Frederic Henry ignore beaucoup de choses. Par exemple, il ne sait pas vraiment pourquoi il s'est engagé pour la Croix-Rouge italienne alors qu'il est américain. L'un ou l'autre des deux pays lui semble identique. Autre exemple, il ne sait pas pourquoi il jette son intérêt sur Catherine Berkley (« Je savais que je n'aimais pas Catherine Barkley et que je n'avais nulle intention de l'aimer. C'était un peu, comme le bridge, dans lequel on disait des mots au lieu de jouer des cartes »). Mais elle est une femme, il est un homme, ils sont seuls et ces conditions semblent suffisantes pour donner forme à une relation. Plus généralement, Frederic Henry ne sait pas pourquoi cette guerre est nécessaire et il ne cherche pas à le savoir. Il vit en essayant de se poser le moins de questions possible.


L'Adieu aux armes est un roman d'inspiration autobiographique. Rien d'étonnant : Ernest Hemingway et Frederic Henry se fondent en un seul personnage laconique, entièrement corporel et aucunement intellectuel. le récit est à l'image du dénuement spirituel du personnage et les dialogues ne valent pas mieux. le monde dans lequel vivent le personnage et l'auteur, ce monde au sein duquel la guerre et l'amour ne valent pas mieux l'un que l'autre, éclate surtout par son insignifiance. On imagine le personnage du Solitaire d'Ionesco lorsque, par exemple, Frederic Henry s'enthousiasme à l'idée de se laisser pousser la barbe (« Je vais commencer tout de suite. C'est une bonne idée. Ça nous donnera quelque chose à faire »), ou encore le Rhinocéros du même dramaturge lorsque le socialisme se dessine comme l'étendard d'une nouvelle foi choisie de façon totalement arbitraire :


« - Comment se fait-il que vous soyez socialistes ?
- Nous sommes tous socialistes. Tout le monde est socialiste. Nous avons toujours été socialistes.
- Il faudra venir, Tenente. On fera d'vous un socialiste aussi. »


L'Adieu aux armes semble aussi être un adieu à la conscience. Tout cet étrange roman, rempli d'évènements mais dénué de toute empathie pour soi-même et pour les autres, nous fait traverser des paysages plats et dénudés, tristement ennuyeux et dénués de toute cohésion, à l'image de cette description qui n'est qu'un exemple représentatif parmi tant d'autres :


« Ils m'avaient pris mon revolver sur la route et j'en plaçai l'étui sous ma vareuse. Je n'avais pas de capote et la pluie était froide. Je remontai le long du canal. Il faisait jour. La campagne était mouillée, plate et lugubre. Les champs étaient nus et mouillés. »


Se souvenant que le roman est d'inspiration biographique, on comprendra cette platitude lorsque l'on lira ces paroles de Frederic Henry :


« Mon moral est bas en ce moment, dis-je. C'est pourquoi je ne réfléchis jamais à tout cela. Je ne réfléchis jamais, et cependant quand je commence à parler, je dis ce que j'avais conçu dans ma tête sans réfléchir. »


Car, en creusant bien, il est possible de deviner l'étendue de la tristesse et du désespoir que ressentent le personnage et l'auteur. En ce sens, L'Adieu aux armes est un roman précurseur de l'absurde, mais sans aucun sens de la dérision et sans la moindre trace d'humour –ou si peu. On s'y ennuie à crever. Ernest Hemingway a réussi son travail de sape. Avec lui, on reconnaît que la vie est bien maussade et qu'elle n'a pas la moindre valeur. Pire, et contrairement aux livres d'auteurs aussi désespérés que lui –Cioran, Papini, Pavese…-, on n'en tire aucune satisfaction ni aucun plaisir. A aucun moment il n'est question de donner du sens ou de transcender cette immense vacuité et lorsqu'on repose ce livre, on a l'impression d'avoir tenu un monstre insignifiant entre ses mains.

Lien : http://colimasson.over-blog...
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Une relecture pour le plaisir de retrouver "Papa".
Frederic Henry, le narrateur, est un jeune et riche Américain qui s'est enrôlé dans la Croix Rouge pour devenir ambulancier sur le front italien pendant la première guerre mondiale. Blessé aux jambes, il rencontre Catherine Barkley, une infirmière anglaise, lors de sa convalescence dans un hôpital milanais. Ils tombent amoureux, mais la guerre va les séparer ; se retrouveront-ils ?

Après la der des Ders vue par Remarque (en 1929) et avant celle vue par Céline (en 1932), la vision d'Hemingway (1929 également) diffère des deux autres. Comme Henry l'avoue : "[Cette guerre] ne m'intéressait pas personnellement et elle ne me semblait pas plus dangereuse qu'une guerre de cinéma.". Elle semble surtout pour lui l'occasion d'assouvir sa soif d'aventures, d'alcools et de femmes. Mais déjà, Hemingway en fait un récit quasi-journalistique précis et riche d'informations (pour qui s'intéresse au premier conflit mondial), en évoquant notamment l'exode des civils et l'exécution d'officiers pour "trahison" -les mêmes tribunaux militaires crétins et assassins partout.
Ce journal de guerre est traversé par l'histoire d'amour entre Henry et son infirmière, et elle est racontée de façon plutôt virile -c'était une époque où les hommes, les vrais, exprimaient peu leurs sentiments et émotions, et les dialogues sonnent étrangement creux, d'autant qu'Henry reconnaît mentir : "- Vous avez bien dit que vous m'aimiez, n'est-ce-pas ? - Oui. (Je mentais). Je vous aime. Je ne l'avais encore jamais dit." Mais surtout, Henry fait preuve d'un détachement perturbant tout au long de son périple guerrier et amoureux, comme si la vie n'était qu'une façon d'attendre la mort.
Et je n'ai pas pu m'empêcher de le trouver émouvant, notamment lorsqu'il admet ses faiblesses et ses échecs, sans chercher à passer pour un héros, sans rien prendre au sérieux. le récit étant basé sur la propre expérience d'Hemingway (à l'époque où il était beau comme un dieu avec son sourire à décrocher les étoiles), je n'ai pu qu'être touchée par le désespoir qui émane de sa personnalité, nourri par cette incapacité à être heureux et cet attrait pour le danger.

Il s'agit donc bien d'un livre de guerre et d'amour, même si à mon sens, son thème principal est la dépression. En outre, près d'un siècle après sa publication, il reste d'actualité : "- A la tête des pays, il y a une classe qui est stupide et qui n'comprend rien et qui n'pourra jamais rien comprendre. C'est à cause de ça que nous avons cette guerre. - Ca leur rapporte de l'argent, aussi."
"Papa" reste un géant.
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J'avais craint avec L'adieu aux armes retrouver ce désenchantement de lecture qui m'avait tenue sur le soleil se lève aussi, dont la tonalité clinique m'avait complètement laissée de côté.
L'adieu aux armes, au contraire, m'a embarquée dès les premières pages. le ton détaché, rationnel, froid est pourtant bien là mais ici, au lieu de m'éloigner du personnage, il m'a rapproché de ce Frederick Henry, engagé volontaire aux côtés des Italiens comme ambulancier. Un homme jeune mais au vécu déjà lourd, désabusé, distancié par nécessité plus que par machisme par rapport aux vicissitudes de la vie sous les obus. Et Dieu sait qu'il en pleuvait dru pendant la première guerre mondiale, même dans ce coin d'Italie où Henry se retrouve blessé et, choc plus fort encore, amoureux. Un amour qui contribuera à le détourner d'une guerre qui n'est plus la sienne dans une aventure humaine où fatalement, la mort tient le premier rôle.
Voir la guerre à travers les yeux de l'amour et par la plume d'Hemingway est une expérience renversante pour le lecteur, qui le remue autant que l'existentialisme de l'auteur dont on perçoit le vécu à travers la fiction.
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Mon impression après cette lecture est assez contrastée. Difficile de cerner le personnage de Frédéric. Cet américain s'engage dans le corps médical de l'armée Italienne pendant la première guerre mondiale pour des raisons assez insaisissables. On ne sait quasiment rien du passé de ce personnage, ses motivations, mise à part celle de boire des coups sont assez obscures...

Alors qu'il est en train de boire un coup (tiens donc) avec des camarades sur le front, il essuie un tir d'artillerie. Lorsqu'il reprend connaissance, il s'aperçoit qu'il est blessé et est envoyé à l'arrière en convalescence. Il y rencontre une jeune infirmière, Catherine. Là encore le personnage de Catherine est assez déroutant. Personnage Naïf qui va consacrer son temps à être une gentille fille pour plaire à son homme (je vous assure).

Malheureusement après sa guérison notre Frédéric doit retourner rejoindre l'armée. Je ne l'ai pas vraiment senti désespéré bien que pas trop motivé. On ne sait pas trop quoi. Sur le front, c'est rapidement la débâcle et il se retrouve séparé des troupes, il est considéré comme déserteur et va devoir fuir avec Catherine.

Frédéric donne l'impression d'un personnage résigné à subir les évènements, sa pensée semble légère.Le texte à la particularité d'être rythmé lui aussi par des phrases simples et courtes qui renforcent cette idée de renoncement à la complexité.

A côté de ça on subit une alternance d'ambiance de chambrée et de scènes de guerre dans lesquelles on oscille entre le rire et les larmes, entre la tendresse de la naïveté et l'horreur de la réalité.
Je ne suis donc pas sorti indemne de cette lecture qui soulève plus de questions que je ne l'aurai pensé au premier abord. Hemingway suscite l'interrogation.
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