Quand le printemps venait, même le faux printemps, il ne se posait qu'un problème, celui d'être aussi heureux que possible. Rien ne pouvait gâter une journée, sauf les gens, et si vous pouviez vous arranger pour ne pas avoir de rendez-vous, la journée n'avait pas de frontières. C'était toujours les gens qui mettaient des bornes au bonheur, sauf ceux, très rares, qui étaient aussi bienfaisants que le printemps lui-même.
Paris valait toujours le déplacement, et on recevait toujours quelque chose en retour de ce qu'on lui donnait.
Et à ce moment, alors que j'essayais seulement de lui mentir pour le réconforter, je compris que je disais la vérité.
- J'ai appris une chose.
- Quoi ?
- A ne jamais voyager avec quelqu'un dont je ne sois pas amoureux.
«Il nous faut plus de mystères authentiques dans nos vies, Hem’, me dit-il un jour. Ce qui manque le plus à notre époque, c’est un écrivain sans ambition et un poème inédit vraiment important. Mais, bien sûr, il faut vivre ».
(Parole d'Evan Shipman)
Si vous donnez aux histoires que vous écrivez à la première personne une vraisemblance telle que les gens finissent par y croire, le lecteur pensera presque forcément qu'elles vous sont effectivement arrivées. Ce qui est tout à fait naturel puisque, au moment où vous les inventez, il faut bien que vous donniez l'impression qu'elles sont arrivées à celui qui les raconte. Si votre entreprise est réussie, vous amenez celui qui les lit à croire que ces choses-là lui sont également arrivées à lui.
Quand le printemps venait, même le faux printemps, il ne se posait qu'un seul problème, celui d'être aussi heureux que possible. Rien ne pouvait gâter une journée, sauf les gens, et si vous pouviez vous arranger pour ne pas avoir de rendez-vous, la journée n'avait pas de frontière. C'étaient toujours les gens qui mettaient des bornes au bonheur, sauf ceux, très rares, qui étaient aussi bienfaisants que le printemps lui-même.
J'appris, à la même époque, que tout ce qu'on abandonne, bon ou mauvais, laisse un sentiment de vide.
J'avais appris à ne jamais assécher le puits de mon inspiration, mais à m'arrêter alors qu'il y avait encore quelque chose au fond, pour laisser la source remplir le réservoir pendant la nuit.
Je pensai que toutes les générations sont perdues par quelque chose...