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Un roman coup de poing! On suit le parcours de Peter, assistant social dans le Montana, qui tente de venir en aide à ceux qui en ont le plus besoin, alors que sa vie personnelle et sa famille se délitent peu à peu. Mais aider les autres, c'est se heurter à toutes les contradictions de la nature humaine qui refuse parfois violemment la main tendue.... une vraie découverte, et une lecture marquante!
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YAAK valley, Montana de Smith Henderson
Pete est assistant social à Tenmile dans la YAAK valley. 2500 habitants quelques bûcherons, des mineurs et beaucoup de chômeurs, il fait ce qu'il peut depuis son bureau au sous-sol du tribunal. Un jour le directeur de l'école l'appelle, il a trouvé un gamin inconnu, en guenilles qui traînait. Il s'appelle Benjamin, 11 ans mais peu développé pour son âge atteint du scorbut. Pete le ramène chez lui, loin de tout en forêt, le père, Pearl, leur tire dessus pour les accueillir, néanmoins il laisse des médocs et des vêtements que le père ne prend pas. Il doit aussi placer Cecil dans une famille d'accueil, il se bat avec sa mère qui lui a tiré dessus au fusil. Pete vit dans une cabane sur un terrain de trois hectares qu'il a achetés au nord de Tenmile. Quand il a fini de régler les problèmes des autres, il essaye de régler les siens, sa femme Beth, alcoolique, qui le trompe régulièrement et qui vit loin avec Rachel leur fille qui le déteste, son frère Luke sous contrôle judiciaire qui ne le respecte pas et doit se cacher, enfin son père, un sale type qu'il déteste et réciproquement. Pete noie régulièrement ses problèmes dans la bière et le whisky, il n'a pas de solutions pratiques pour les cas auxquels il est confronté notamment Cecil qu'il doit de nouveau changer de famille, son comportement avec le chien des lieux avait fait vomir son propriétaire! Et en revenant voir les affaires qu'il avait laissé pour Benjamin, il va rencontrer Charly, un cultivateur de cannabis, qui connaît bien la famille Pearl, Jeremiah le père, un fondamentaliste chrétien qui ne reconnaît aucune institution gouvernementale, voit arriver l'apocalypse, complote et perce des trous dans des pièces de monnaie qu'il dépose ou envoie comme des menaces, il ne croit qu'à l'or…
On suit les dérives de Jeremiah, de son fils Benjamin qu'il entraîne à sa suite dans les forêts profondes de la YAAK, persuadé de l'arrivée de l' Armageddon, de Cecil et Katie sa petite soeur, abandonnés par leur mère, errant de foyer en foyer, et celle de Pete, un brave garçon, assistant social plein de bonne volonté, qui veut bien faire, mais qui doit faire face à autant de problèmes que ceux qu'il doit aider. Un très grand livre, puissant, qui nous plonge dans la vie des oubliés du monde, de tous ceux qui ne sont pas équipés pour survivre, qui n'ont reçu aucune éducation, maltraités, baignés dès leur plus jeune dans la drogue et l'alcool. Un livre dur, très bien écrit, inoubliable.
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Je croyais lire un nature writing ne serait-ce que par son titre évocateur -- le titre original est: Fourth of July Creek -- et je me suis trouvé emporté dans autre chose, même si le cadre du Montana et les parties de l'action qui se déroulent en pleine nature, peuvent permettre de qualifier au moins partiellement cette oeuvre de nature writing. Pas de déception cependant car le livre est porté par une écriture très changeante, passant de la poésie à la violence et la dureté, de l'espoir à la désespérance et surtout par un personnage personnage principal, Pete, dont les tumultes de sa vie et de sa volonté d'améliorer les choses pour tous sont absolument saisissants de vérité et de grandeur d'âme. Plusieurs histoires s'entrechoquent autour de Pete, de la vie désastreuse d'une famille illuminée, à la prostitution, la prison, les enfants témoins silencieux ou acteurs violents de drames qui les marqueront pour la vie. Pete, assistant social dans le Montana, veut arranger ce qui peut l'être, sa propre vie étant en lambeaux qui se déchirent un peu plus avec la fugue de sa fille de 14 ans, la mort de son père, la fuite obligée de son frère. Et lui, pourtant complètement cabossé, tente de réparer ces malheurs qui l'entourent en y parvenant rarement. Pourtant, ce livre dur et souvent amer m'a laissé un goût d'optimisme, je n'ai pas ressenti de longueurs dans ce texte de 577 pages mais une volonté de l'auteur de toucher et de faire toucher à ses lecteurs le fond de cette Amérique déboussolée au milieu d'une nature austère et magnifique qu'elle entrevoit à peine. Pour moi, un excellent roman.
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Nous sommes dans les années 80, au coeur du Montana, dans un coin isolé entouré de vallées verdoyantes, d'épaisses forêts et de grands lacs au milieu des montagnes. Un village perdu et reculé, tout comme ses habitants, parfois livrés à eux-mêmes, leurs problèmes, leurs violences…Un endroit nature et sauvage…

C'est ici que travaille Pete. Il est assistant social et est donc au coeur de cet isolement et de ces tensions sociales. A sa manière, il tente de régler les problèmes, de faire au mieux auprès des enfants, des jeunes. Il gère les placements en familles d'accueils, de faire en sorte que certaines familles aient toujours de quoi manger, d'essayer de toutes les façons possibles d'éviter les centres de détentions pour mineurs. Un travail fastidieux, fatiguant et parfois déroutant face au manque de moyens. Et par-dessus tout, Pete a lui-même des problèmes à régler : son ménage explose, sa fille fugue, son frère est en cavale et la police lui demande des comptes. Sa vie va changer quand il rencontre Ben un jeune garçon solitaire et son père qui scande les textes de l'Apocalypse et qui vit en pleine nature dans le froid de l'hiver.

C'est un premier roman très réussi. L'auteur parle très bien des démarches sociales. Il sait parler des gens qui ont déviés, cassés par les évènements de la vie… Il met en valeur une nature préservée et reculée qui prend vie dans ce roman autant que les personnages. On se rend compte que Pete se bat contre un système épuisant et que des solutions il n'y en a pas toujours sauf celles qu'il va parvenir à inventer… Comme il tente d'aider les autres, les défavorisés, ce sont ces derniers qui vont peut-être parvenir à l'aider lui, un juste retour des choses pour rester debout et affronter lui aussi son lot de problèmes. Et l'auteur sait décrire la misère et la sauvagerie avec justesse et réalisme.
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Yaak Valley Montana est un roman des grands espaces américains qui m'a profondément émue.
On suit le parcours de Pete, assistant social dans le Montana. L'auteur dépeint avec justesse la misère affective des gamins dont Pete s'occupe. Il y a d'abord la petit Katie, aux mains d'une mère junkie qui n'a pas hésité à abuser de son fils aîné. Il y a aussi Benjamin dont le père croit dur comme fer que la fin du monde approche et qui vit reclus au fond des montagnes avec toute sa famille.
Pete tente de sauver ces gamins abîmés, cabossés par la vie même s'il ne sait déjà pas vraiment s'occuper de sa propre fille qui part complètement à la dérive.

L'auteur prend un malin plaisir à nous balader tantôt dans les quartiers mal famés des petites villes du Montana dans lesquelles on dépense son fric en alcool et en jeux en tous genres; tantôt il nous entraîne au coeur de na nature sauvage, sans pitié mais sublime!

La plume de Smith Henderson est flamboyante, magnifique mais aussi cruelle. Une vraie réussite et une belle découverte littéraire dans la lignée d'un Cormac McCarthy.
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Qu'est-ce qu'il y a de chouette à découvrir dans le Montana des années 1980 ? Non, laisse tomber ton ami Google, en ce temps là, il n'était pas encore dans le cerveau de ses concepteurs…

Tu veux un conseil d'ami ? Visite le territoire avec Peter Snow (non apparenté à Jon Snow ou Ramsey Snow, je précise), un assistant social dévoué pour le bien des enfants, qui fait ce qu'il peut, comme il peut, qui s'inquiète pour les enfants qui sont sous sa charge, même si, de son côté, il a tout foiré avec sa fille.

Peter a tout d'un looser, il a des tendances alcoolo, une grande gueule qu'il ne sait pas fermer, l'envie d'aider tout le monde, sauf lui, qui réussi dans son job là où il a échoué avec sa femme et sa gamine.

C'est un personnage tout en contradiction que tu aimeras, même si parfois quelques envies de le baffer viendront te chatouiller les mains. Pourtant, il est touchant dans sa volonté de réparer ses erreurs et de sauver des enfants, même si l'Enfer est souvent pavé de bonnes intentions…

Dans ce roman, tout prend des dimensions gigantesques, que ce soit l'abîme dans lequel certains végètent (alcool, drogues, famille d'accueil ou famille de fous), ou dans les proportions du territoire du Montana, surtout avec son immense forêt dans la Yaak Valley où on pourrait y planquer des dinosaures tant elle est immense.

Et notre assistant social a fort à faire pour couvrir cette immensité de territoire et face à l'ampleur de certains de ses dossiers qui comportent en leur sein quelques cas sociaux comme on en croise peu dans sa vie. Enfin, qu'on n'aimerait pas croiser dans la réalité !

Crois-moi, l'ami, tu ne pourras que t'incliner devant cette belle brochette de marginaux de tous poils, ces laissés pour compte, ces drogués qui ne pensent qu'à leur shoot et jamais à leurs gosses, face à des espèces de néos-nazis, ou face à des illuminés qui pensent que l'Armageddon ou l'apocalypse est proche, que le complot judéo maçonnique est bien réel, qu'on nous ment sur tout, même si l'origine de la terre et qu'en fait, les dinosaures n'ont jamais existé.

Si, si, demande à Jeremiah Pearl de te parler de tout ces complots et ces réécritures de l'Histoire…

Jeremiah, c'est un sacré illuminé, un coureur des bois totalement parano qui a entrainé son gamin Benjamin dans sa folie religieuse, et face auquel notre pauvre Peter est démuni, lui qui voudrait aider son gamin et qui a bien du mal, déjà qu'il a des difficultés avec sa gamine…

Sa rédemption serait-elle d'arriver à sortir Benjamin du bois et à le réinsérer dans la société, lui qui pense que la télé c'est le Mal car sa mère le lui a matraqué dans sa tête de gosse ?

Ici, la seule chose qui ne soit pas une merde ou un échec total, c'est le récit ! Pour être emporté, tu le seras, l'ami, et je te jure que tu vas voir du paysages, mais tu ne pourras jamais le relater dans un bon vieux Guide du Routard, sauf si tu veux faire un spin-off « le Guide du coureur des bois paranoïaque à mort ».

Dans ce roman, il y a de la richesse dans les personnages principaux, dans l'histoire que va vivre Peter et tout les autres qui gravitent autour, dans leurs blessures, dans leurs passés, dans leurs fêlures, leurs dialogues, même si certains auraient mérité plus de travail, relégué au rang de faire-valoir qu'ils furent.

L'écriture est sèche, sans trop de fioritures, brut de décoffrage, on ne tourne pas autour du pot, on va droit au but.

Mon seul bémol sera pour les chapitres consacrés aux confessions de Rachel, la fille de Peter Snow, celle qui a fugué, à un moment donné, ce récit greffé dans le récit devient envahissant, redondant. Ils auraient pu être zappé et à leur place, donner plus d'étoffe à certains, comme le juge, Luke le frère de Pete ou Mary, une de ses copine.

Une lecture qui ne vous laissera pas de marbre, ni indemne, un récit énorme, des personnages hauts en couleurs. Un roman déprimant car on sombre vraiment dans ce que le Montana a de moins reluisant en terme d'habitants.

Peut-être pas un chef-d'oeuvre au niveau des émotions intenses (d'autres romans m'en ont donné plus), mais qui méritait d'être lu car la peinture au vitriol de cette société était des plus instructives et des plus violentes.

Ne manquait pas grand-chose pour exploser mon petit coeur.

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Ne dit-on pas que que les cordonniers sont les plus mal chaussés ? Eh bien il semble que cette règle puisse s'appliquer aussi à d'autres professions. Aussi, les médecins seraient les plus mal soignés, les cuisiniers les plus mal nourris, les coiffeurs les plus mal coiffés et les instituteurs les plus mal éduqués (gnark gnark gnark) … euh bon ok je m'égare.
Par contre, ce livre démontre que pour les travailleurs sociaux la règle s'applique, elle s'applique même parfaitement bien à Pete Snow. En effet, on peut dire que cet assistant social est bien servi (et au plus près) concernant les sujets d'étude, entre son frère repris de justice en cavale, son ex-femme complètement barje, défoncée, limite nymphomane et enfin, cerise sur le gâteau, sa malheureuse fille qui s'enfuit et se prostitue aux quatre coins du pays. Sans parler de son propre cas, car il en tient lui même une bonne - de couche. En trois mots, irresponsable, alcoolique, paumé. D'ailleurs, comme dans l'histoire de la poule et de l'oeuf, on ne sait pas trop quelle est l'origine du problème : est-ce parce qu'il est comme ça que tout ce qui lui arrive lui arrive ? Ou au contraire, est-ce à force de côtoyer ces marginaux, ces désespérés et autres illuminés qu'il a fini par leur ressembler ? Ce point restera non élucidé mais la question est sociologiquement intéressante.
Bref, quoi qu'il en soit il a du pain sur la planche le pauvre homme et comment voulez-vous avec tout ça qu'il fasse la différence entre vie professionnelle et vie personnelle ? Ben oui, voilà, c'est aussi ce que je pense : il ne peut pas, c'est impossible. Résultat des courses, il est complètement dépassé et il a beau se démener comme un diable, son action se révèle la plupart du temps peu utile, voire contre productive. Sans compter que dans ce coin perdu du Montana la misère sociale est grande et les épaves humaines - comme les feuilles mortes - se ramassent à la pelle. Aide-toi toi-même et le ciel t'aidera, je crois qu'il n'y rien de plus à espérer par là bas (et surtout n'en attendez pas trop des services sociaux)...
Donc voilà, si vous avez envie de faire des rencontres borderline dans les montagnes et forêts grandioses du Montana, vous pouvez entreprendre cette excursion dans la Vallée du Yaak. Pour ma part, j'ai commencé par partir relativement enthousiaste sur ces petits sentiers rocailleux mais j'ai rapidement trouvé que Smith Henderson, à l'instar de son héros, semble dépassé par son histoire et s'égare parfois dans des détours inutiles.
Lien : http://tracesdelire.blogspot..
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Merci aux éditions Belfond et à Netgalley pour ce partenariat.

Yaak Valley, Montana est définitivement un roman qui va faire parler de lui , une révélation de la rentrée littéraire .

Dans ce roman à l'écriture réaliste très puissante, Smith Henderson dresse un chronique acerbe de la société américaine, et de sa façon de traiter ses exclus...

Le récit mène le lecteur à la rencontre de Pete Snow , assistant social du Montana, chargé de la sécurité des enfants de la région. Cet homme broyé par la vie, à la recherche de sa fille fugueuse, va se prendre d'affection pour deux enfants très particuliers. Cecil, jeune homme violent et perturbe, et Benjamin, fils d'un survivaliste.

En essayant d'aider ses deux ados, Pete va se trouver confronté aux pires aspects de l'humanité.

Violent , dur, mais d'un réalisme saisissant , Yaak Valley Montana, permettra sans nul doute à son auteur de rentrer dans la liste des auteurs à lire.
Lien : http://livresforfun.overblog..
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Ce livre là, je le scrutais depuis quelques temps, tel un prédateur qui cherche le meilleur moment pour atteindre sa proie. Il était beau, épais et surpassait la pléthore de bouquins qui s'étalaient devant moi.
Dessus, était entre autres écrit Montana, en grosses lettres. Montana, un endroit qui résonnait en moi, trois syllabes qui me faisaient facilement hérisser le poil. Ce territoire avait enfanté des écrivains bien singuliers qui nous causaient de cette Grande Nature. Harrison, Bass, Fromm, des gens qui ont de l'humus dans les mains quand ils écrivent.
"Yaak Valley Montana" m'était, donc, destiné. J'étais parti pour partager la vie de Pete, cet assistant social, qui croyait pouvoir améliorer la vie des autres, comme un bon film américain où tout se termine bien. Pete semblait l'homme providentiel pour ces gamins englués dans des familles éclatées, se laissant lentement sombrer dans une neige de fin d'hiver salie par les affres du temps.
Pourtant, même chez Pete, tout prenait l'eau dans son entourage et pas seulement sa baraque et sa bagnole. Que ce soit son père, son ex-femme, sa fille, son frère, c'était la décadence totale. On avait l'impression que le Montana tout entier partait à la dérive, lâché par une Amérique filant vers de cieux florissants.
Est-ce qu'une force tellurique aurait volontairement mis dans ce même Etat, les illuminés, les paumés, les alcoolos, les drogués ou les tueurs? C'était à se demander.
Toujours est-il que j'étais subjugué par la féroce volonté de Pete de sauver le monde.
Ce type là, jamais il n'abandonnait sa mission que ce soit pour les gosses des autres que pour sa fille. Il avait une force en lui (quasi suicidaire) que rien n'arrêtait. Si on le foutait à la porte, il rentrait par la fenêtre. On le tabassait, il revenait à la charge.
Et pourtant, rien en lui ne respirait le héros. Il avait l'impression de tout rater.
Quelle histoire impitoyable qui s'offrait à moi. J'étais épaté par la narration de Henderson.
Pour moi, c'est un petit monument littéraire c'te bouquin.
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Nous sommes dans le Montana des années 80. Pete est un assistant social dévoué ne ménageant pas son temps de travail. Il s'occupe des laissés-pour-compte et côtoie donc la misère humaine, la maltraitance et le désespoir. Parmi eux, il y a Cecil et Katie, deux ados livrés à une mère complètement défaillante. le fils est placé, la fille est laissée chez elle en l'attente d'un meilleur traitement. Mais il y a aussi la famille Pearl qui a fui la société et vit dans les montagnes, hostile à tout contact humain. D'elle, se montrent seulement Jeremiah, le père, un illuminé mystique, et Benjamin, l'un des fils. Ils vivent tout deux soudés et presque paranoïaques de la société qui semble leur vouloir du mal.
C'est surtout Pete qu'on suit dans ses tentatives lentes et mesurées de nouer le contact avec ces êtres en marge. Qu'ont-ils vécu pour être si peu enclins au dialogue ?

Dans le même temps, se dessine une autre vie qui, elle, s'échappe : Beth et Rachel, respectivement femme et fille de Pete, quittent le domicile familial et vont s'installer au Texas. Alors qu'il est, lui, occupé à recoller les morceaux des autres, on le découvre sous un nouveau jour, celui de l'homme fuyant et peu à l'aise avec les siens. Plus la narration avance, plus le personnage révèle toutes ses fragilités et ambigüités. C'est d'autant plus vrai que le jour où Rachel (14 ans) fugue, il se met en devoir de rattraper le temps perdu et ses immanquables erreurs en partant à se recherche. Mais n'est-il pas déjà trop tard ?
Et comme un boulet qu'on trimballe, il y a aussi le frère, Luke, un homme sorti de prison qui est de nouveau en fuite car poursuivi par la justice. Quand les tensions commencent, autant que le chaos s'instaure partout, n'est-ce pas ?

C'est un roman d'apprentissage particulièrement haletant car Smith Henderson parvient à nouer et croiser intrigues et personnages, avec une facilité déconcertante. C'est dans un bel équilibre qu'il nous entraine à la suite de Pete, un personnage plein de bonne volonté (assistant social irréprochable) mais multipliant les failles personnelles. Entre les personnes aidées et leur « tuteur », il y a une sorte de co-dépendance affective. Plus les relations s'approfondissent, plus le lecteur est en empathie pour chacun des protagonistes. D'autant que les rebondissements ne manquent pas et que Pete parcourt le pays, dans un effort désespéré de rédemption.

J'ai failli oublier de dire que ce gros livre est un premier roman tant il me parait abouti de bout en bout. Quelle maitrise ! Nul n'est besoin de préciser que je garde Smith Henderson dans mes petits papiers en cas de publications futures. Un immanquable de cette rentrée et mon premier coup de coeur côté étranger !

Grand grand merci aux éditions Belfond et à Babelio pour l'envoi de ce livre dans le cadre de l'opération "Masse critique" !
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