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Années 80, Montana. Pete est assistant social dans une zone rurale du Montana. Il aide des enfants en situation familiale complexe. Il sera amené avec son travail à rencontrer Ben, un enfant dont le père vit reclus dans la forêt et est totalement paranoïaque...Il est obsédé par l'histoire de cette famille et va tout faire pour mieux les apprivoiser. Pete cependant n'est pas parfait, il est alcoolique, son ex-femme aussi. Elle est partie au Texas, emmenant avec eux leur fille, pour laquelle Pete est loin d'être un père parfait. L'adolescente est en fugue, Pete va la chercher sans relâche.
Aucun personnage n'est parfait dans ce livre, chacun fait ce qu'il peut, équilibre les choses comme il le peut...C'est noir, c'est triste, c'est bien écrit. On ressent les choses, c'est fort...
Lu dans le cadre du poche du mois du #PicaboRiverBookClub...
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YAAK VALLEY, MONTANA de Smith Henderson
Traduit par Nathalie Peronny

Éditions Belfond(GF) / Éditions 10/18 (poche)

Avec ce livre, on est loin, très loin, du rêve américain. Et du côté de Missoula, dans le Wyoming, ce n'est pas l'eldorado de la réussite et de la prospérité comme on se l'imagine depuis notre vieille Europe. Là-bas, les assistants sociaux traînent presque autant de casseroles que ceux qu'ils sont censés aider...

Pour tout dire, je n'ai pas réussi à rentrer complètement à l'intérieur de cette lecture et je suis incapable de dire si j'ai aimé, ou pas, ce roman. En fait j'ai été gênée par un manque d'unité entre deux histoires différentes qui (à mon avis) ne s'intègrent pas complètement l'une dans l'autre : le roman social d'un côté et le roman noir du genre "survivaliste" de l'autre.

Mais je me réserve le droit de relire ce livre et (pourquoi pas ?) de changer d'avis.

"YAAK VALLEY, MONTANA"... un livre mis à l'honneur dans le #PicaboRiverBookClub dans le cadre du "poche du mois de février/mars".
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S'il est un endroit qui ne fait pas franchement rêver, c'est bien la Yaak Valley, dans le Montana.
Enfin, la Yaak Valley vue par Smith Henderson...

Oubliez les superbes Rocheuses, l'air pur des grands parcs nationaux, les vertes prairies et les gazouillis des oiseaux.
La Yaak Valley d'Henderson, celle du début des années 80, c'est plutôt la nature hostile, les bois obscurs et mal famés, les petites villes miséreuses éparpillées sur la frontière canadienne et hantées par la faune la plus interlope qui soit (clochards, drogués, prostituées et autres vagabonds peu recommandables...), le genre de région définitivement boudée par les guides touristiques, notée "moins 12 étoiles" sur TripAdvisor.
Pas de bol pour Pete Snow : c'est justement là, dans cette vallée de cauchemar, sur ce territoire rural où l'auteur condense apparemment toute la lie de l'humanité, qu'il exerce cahin-caha sa profession d'assistant social. Un vrai sacerdoce, nuit et jour au contact des marginaux.
Maris alcooliques et violents, mères au bout du rouleau, enfants demi-sauvages élevés dans des bicoques pourries ou des caravanes perdues en forêt : autant dire que Pete ne chôme pas. Même pas le temps de s'occuper de sa fille de 14 ans, ni de régler ses comptes avec son ex-femme ou avec son frère en cavale, traqué par un contrôleur judiciaire tenace.

L'ambiance est donc lourde, limite sordide, et le désespoir patent.
On croirait lire par moment du Ron Rash (pour la description des paysages, des bois et des torrents) et plus souvent encore du Donald Ray Pollock ("Le diable tout le temps", "Knockemstiff") : la même misère sociale, la même population d'exclus et de dégénérés, les mêmes spirales infinie de l'échec.
A l'exception des plus jeunes enfants auxquels Henderson accorde encore la grâce de l'innocence, tous les personnages semblent irrémédiablement perdus, marqués du sceau indélébile de l'indignité ou de la perversion. Même ce brave Pete, qui fait pourtant son possible pour venir en aide aux enfants en situation de grande précarité, a comme les autres sa part d'ombre et doit affronter ses propres démons.
Il y a à coup sûr quelque chose de touchant dans le spectacle de cet homme qui perd pied, impuissant, en lutte perpétuelle contre des moulins à vents. Sa rencontre avec Jeremiah Pearl, l'autre figure forte du roman (un illuminé fondamentaliste, poinçonneur de pièces de monnaie, fuyant la civilisation pour mieux préparer sa famille à l'apocalypse imminente) et avec son fils Benjamin nous réserve quelques passages très marquants.

Malgré quelques longueurs, et une profusion d'histoires conduites en parallèle sans que l'on n'ait toujours le fin mot de chacune, ce décoiffant séjour au coeur de la Yaak Valley me restera probablement longtemps en mémoire !
C'est un premier roman singulier, d'une noirceur évidente ("jamais rien ne pourra s'arranger dans ce merdier, le monde est une lame et l'angoisse c'est l'espoir éventré, vidé de ses entrailles"), mais aussi un hommage puissant et désenchanté à tous les éducateurs spécialisés (profession qu'exerça jadis l'auteur) et au travail qu'ils accomplissent dans l'ombre auprès des plus vulnérables.
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Yaak Valley Montana est un livre sombre où se croisent tous les paumés du Montana.

L'écriture brute de Smith Henderson sert un récit extrêmement bien construit autour du personnage de Pete, un assistant social tout aussi paumé que les personnes dont il a la charge.

L'Amérique idyllique des années 80, vantée par un Ronald Reagan tout juste élu à la MaIson Blanche, se fait taillader son costume de cow-boy à toutes les pages.

En parallèle du récit de Pete, nous suivons la fugue de sa fille, son errance.

Les situations face auxquelles se trouve Pete dans le cadre de son métier sont parfois extrêmement dures.

Le réalisme du roman peut parfois paraître choquant, mais il convient parfaitement à l ‘écriture de Smith Henderson qui ne s'embarrasse guère de fioritures.

Un livre que je conseille sincèrement mais que je ne mettrais pas forcément entre toutes les mains.
Lien : https://bonnesfeuillesetmauv..
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À Yaak Valley, Montana, au fin fond des montagnes de l'Amérique, il fait froid et moche, et les gens y vivent comme ailleurs, plus ou moins bien, avec plus ou moins de bonheur. Et comme partout dans le monde, c'est les gosses qui trinquent dans les situations précaires.
Pete Snow, la trentaine bien sonnée, natif du coin, est assistant social pour le comté. Ça veut dire se balader un peu partout dans les environs, plutôt vastes, et repérer les gosses en danger dans leur environnement familial.
C'est le cas de Cecil qui se bat avec sa mère, laquelle ne le traite pas mieux. C'est une droguée notoire qui vit d'aides sociales. Au milieu, il y a aussi la petite Katie, 9 ans. Comment gérer cet ado en pleine rébellion, surtout quand il se fait encore rejeter parce qu'il a tenté de faire des choses au chien de la famille qui l'accueille ?
Pete, dans une autre vie, a aussi eu une femme et une fille, Rachel. Elles sont parties vivre un peu plus loin, et puis encore plus loin… Incompatibilité, surtout de sa part à elle. Rachel, elle, veut se faire appeler Rose maintenant qu'elle a 13 ans, en a marre de cette mère qui se prend pour sa copine, à lui parler de ses mecs. Alors une nuit, Rose/Rachel fini par fuguer pour de bon. Ça la fout mal quand même pour un travailleur social, de ne pas assurer en tant que père…
Pete les collectionne, les emmerdes, en ce moment : son frère est en cavale pour avoir casser la gueule à son contrôleur judiciaire, son père, homme froid et distant, vient de mourir, et son métier d'aide social prend toute la place, entrecoupé de bitures et d'errances solitaires, d'histoire d'amour (ou de baise ?) foireuse. Alors il n'a pas vu venir ce qu'il tente d'éviter aux autres, l'éloignement, tant moral que physique, avec sa famille, la rupture, totale ; il voulait fuir sa femme, c'est sa fille qui disparait.
Et puis l'esprit de Pete est préoccupé tout récemment par ce gamin, Benjamin, ce gosse surgit de la forêt, famélique, presque désincarné, que Pete a essayé de suivre dans la montagne, quand il s'est enfui. Ce gamin a un père, un illuminé, Jeremiah Pearl, avec qui il parcourt la montagne et les forêts. Pourquoi, dans quel but, que fuient ainsi les Pearl ? Et où est passé le reste de la famille ? Ces deux-là ont vécu des choses terribles, mais lesquelles ?
Pete n'aura de cesse de retrouver sa fille, et dans le même temps, comme une catharsis, de trouver comment aider les Pearl, père et fils, embourbés dans leur tragique histoire.
Voilà, c'est tout ça à la fois et bien plus encore, Yaak Valley, Montana de Smith Henderson. C'est vivant, intense, dramatique, drôle, émouvant, prenant. Ça sent le vécu, le vrai, ça bouge, ça trépigne, ça s'agite, ça lutte, ça espère, ça se ramasse, ça se relève, ça meurt, ça aime, ça pleure, ça vit. C'est fort.
Le style d'Henderson rappelle un peu le style fluide de Brady Udall (Le destin miraculeux d'Edgar Mint) nous décrivant une Amérique peu glamour et cinématographique, celle des pauvres gens, des laissés pour compte, des parias et des paumés. Henderson est en passe de devenir un grand écrivain, de ceux avec qui il faut dorénavant compter.
Et je remercie chaleureusement l'opération Masse Critique de Babelio ainsi que les éditions Belfond pour ce très bon roman traduit de l'américain par Nathalie Peronny.

Challenge Pavés 2016-17
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J'avoue, je me suis lancé dans la découverte de ce roman un peu sur un coup de tête. le récit contemporain n'est pas obligatoirement le genre de lecture que je cherche en premier lieu, mais il m'arrive parfois d'avoir envie de sortir, on va dire, de ma zone de confort et ainsi découvrir d'autres types de romans. Pour éviter tout malentendu, par ce que je viens de dire je ne critique pas les autres genres, juste qu'il y a tellement à lire dans l'Imaginaire que, si je ne me sens pas des envies de découvertes, il est rare que je me lance dans d'autres lectures. Par conséquent quand on m'a proposé de découvrir ce livre au résumé que je trouvais accrocheur dans son aspect rêve brisé, je me suis rapidement laissé tenter. Je remercie donc Babelio et les éditions Belfond pour cette découverte.


Ce roman nous propose ainsi de suivre une tranche de la vie de Pete, un assistant de service social qui nous fait suivre son quotidien, nous faisant découvrir des personnages brisés par la vie. Sauf que Pete n'est pas non plus un héros stable, étant en plein divorce avec une fille en pleine fugue. le récit suit ainsi trois fils rouges celui de Cecil jeune adolescent troublé, violent qui déteste sa mère, la famille Pearl qui a plongée dans la religion au point de limite devenir des ermites et la fugue de la fille du héros. Ce récit nous offre alors une histoire de désenchantement, il est un peu l'anti rêve américain qui nous propose une image plus nuancée, plus sombre de la grandeur des Etats-Unis. Déjà il faut remettre en place le contexte, on se situe en pleine fin des années 70, Carter va perdre sa présidence au profit de Reagan, les USA sont en pleine crise de récession, les interventions du gouvernement dans la vie des gens sont de plus en plus rejetés, l'influence de la monnaie, mais aussi de nombreuses autres problématiques. Au milieu de tout cela on suit Pete, qui essaie de faire le maximum possible le bien autour de lui, mais qui parait seul, devant couvrir un territoire immense, à tenter avec des astuces et des bouts de ficelles d'offrir un minimum de décence a des familles brisées. Alcool, drogue, folie, voilà le quotidien que rencontre notre héros.


Une fois la dernière page tournée je dois bien avouer que j'ai passé un très bon moment de lecture avec ce livre. Certes il faut savoir dès le départ que ce n'est pas le livre le plus joyeux qui soit, même si une petite dose d'espoir transparait toujours, mais il s'est révélé saisissant et poignant. J'ai ainsi été rapidement captivé, attiré que ce soit par notre héros, comme par les différents personnages qu'il croise et rencontre. On est plongé dans le côté rural des USA, avec quelques passages dans des grandes villes, à la découverte de ces grands espaces, de ces petites municipalités où tout le monde se connait. Une véritable grandeur, un sentiment de liberté et de fragilité se dégage des lieux qu'on découvre. Mais c'est principalement dans le portrait des personnages que le roman gagne en intensité et en intérêt. Chaque personnage que l'on découvre est une sorte de plaie ouverte, d'image d'une société en pleine souffrance, qui crée des inégalités, des tensions, des souffrances. Celui qui ressort est bien entendu Pete, qui cherche plus à faire le bien autour de lui qu'à lui-même, lui aussi d'une certaine façon marqué par la vie et qui pourtant continue à se battre. Un héros rempli de défauts et de qualités, dont on s'attache assez rapidement et facilement.


Attention ce roman n'est nullement une critique profonde et acerbe de notre société, ce n'est pas ce que chercher l'auteur, il montre juste à travers nos héros les limites des institutions et ce qui en découle, même quand elles sont bien gérées. Chaque protagoniste est ainsi un être « unique », qu'on découvre au fil des pages dans leurs secrets, leurs tourments, leurs rêves et leurs envies. Ils sont soignés, humains et surtout intéressants à découvrir dans leurs mal-êtres comme dans leurs quelques moments de joies et de bonheurs. L'auteur nous offre aussi, comme pendant, des personnages secondaires, plus « heureux », plus terre-à-terre, comme si la stabilité d'une personne, d'une famille, dépendait de peu de choses. le récit évite aussi tout manichéisme et tout effet guimauve ce qui est, je trouve, une bonne chose évitant de vous loir nous présenter un Pete trop parfait, ce qui est loin d'être le cas tant il traîne aussi des « casseroles ». Les différents portraits sont ainsi saisissant et nous font clairement réfléchir sur cette misère, cette souffrance et sur la cause. Ce qui m'a le plus marqué et touché c'est la famille Pearl cette lente plongée dans une folie, qui trouve ses origines dans cette époque, et dont je ne dirai rien sur eux pour éviter de trop en dévoiler.


Autre point intéressant ce sont les questions que soulève l'auteur au fil des pages que ce soit sur la notion de liberté, le pouvoir, l'argent, l'anarchie, la famille, l'enfance, la folie ou bien encore sur la collectivité, son utilité, son apport. Certaines de ses réflexions sont tout de même très typées américaines, mais pour la majorité elles restent d'actualité et ne laisse pas indifférent. Comme par exemple concernant notre vision des autres. La principal question soulevé vient, je trouve, de notre place dans la société. Que ce soit à l'époque du livre, comme maintenant il y a toujours cette idée, ce besoin de se sentir utile sous peine de se perdre. Autre point intéressant du roman c'est qu'il ne prend jamais parti, ne cherche jamais à nous influencer. Au final chacun y verra dedans ce qu'il a envie de voir, autant synonyme de fin que d'espoir, surtout que vu qu'il s'agit d'un roman que j'appelle « tranche de vie » il n'a pas de véritable conclusion. On s'arrête bien à un moment où beaucoup de choses se résolvent, mais la vie continue.


Après certains points m'ont tout de même légèrement dérangé dans ce récit. le premier vient que certaines longueurs se font ressentir, principalement je trouve, dans le dernier tiers du livre. Rien de bien méchant, mais je dirai qu'une cinquantaine de pages en moins le roman aurait été encore plus percutant. Ensuite, j'ai trouvé que l'auteur cherchait peut-être un peu trop une sorte de happy end sur la fin. Certes l'ensemble est teinté d'amertume, mais voilà il cherche à trop bien faire, même si ça colle parfaitement à l'idée de seconde chance. Autre point qui pourrait déranger certains, l'aspect religieux est très présent tout le long. Pas dans le sens lourd ou ennuyeux, mais dans la vie des certains et dans l'idée de rédemption. Concernant la construction du récit j'ai bien aimé l'alternance entre le combat de Pete et des passages d'interview sur la fugue de la fille du héros. Ce jeu de questions/réponses laisse ainsi planer le doute comme s'il s'agissait du narrateur qui répondait, apportant ainsi un autre éclairage. Alors sur la fin ça m'a paru légèrement répétitif et un peu longuet, mais dans l'ensemble j'ai trouvé l'idée intéressante et efficace. La plume de l'auteur s'avère fluide, saisissante dans son travail de description et captivante. Pour un premier roman (si j'ai bien compris), il m'a offert un très bon moment de lecture.
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Smith Henderson est une des plus belles découvertes étrangères de cette rentrée littéraire : un premier roman sidérant de réalisme et d'intensité dramatique ! J'ai été bluffée de lire avec autant de passion et d'intérêt ces 570 et quelques pages.

Lorsque la presse dithyrambique compare ce livre aux romans de Peter Heller, Donald Ray Pollock ou Cormac McCarthy, je peux vous assurer qu'elle dit vrai. Smith Henderson est l'auteur-témoin de cette Amérique profonde, de cette Amérique perdue et désemparée, celle des trous perdus, des familles instables... On sent que le romancier sait de quoi il parle car on ressent sincèrement tout ce qu'il écrit, on ressent cette histoire.

Bienvenue dans le Montana des années 80 où Pete, assistant social, sera votre passeur dans cet univers violent où les marginaux sont rois. le récit raconte l'histoire de cet homme qui va tenter d'aider certains êtres à la dérive : une famille monoparentale où le fils ne rêve que de tuer la mère alors que sa douce et jeune soeur subit cette ambiance, un homme qui croit en la fin du monde et se cache dans la montagne avec son fils... Mais Pete n'est pas que spectateur mais aussi acteur : lui-même a besoin d'aide, a besoin de se sauver et de sauver les êtres qu'il aime. C'est ainsi que s'alterne le récit avec celui d'un interrogatoire : on comprend qu'une jeune fille a disparu et que quelqu'un la cherche...

Pour moi ce livre est d'une incroyable puissance narrative, on suit des êtres différents mais tous malheureux, des êtres déchus. Nous sommes loin du portrait utopique des États-Unis, nous sommes dans le dur et le vrai, dans le froid et la faim, dans la folie et la haine. Cependant au milieu de tout cela se cache la lueur d'espoir : celle de pouvoir aider son prochain, d'avoir une seconde chance. Malgré les obstacles et les embûches, Pete croit en cela et c'est son combat qui nous est conté. J'ai adoré tous les personnages même les plus sombres car ils sont tous fascinants, attachants et complexes. J'ai aimé cette écriture fluide, solide, sincère merveilleusement bien traduite par Nathalie Peronny.

En définitive, ce livre fait partie de mon top 3 de cette rentrée : vous ne pouvez pas le manquer car il est universel, car il a tout, car il est véritablement parfait.
Lien : http://leatouchbook.blogspot..
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Voilà fini, terminé, fini ce premier roman dont parle un paquet de monde.

L'auteur a 42 ans, génération X, on sait qu'il a grandi dans le Montana (pas celui de Christian Clavier et de ses skis qui ont fini deuxièmes à Crans-Montana) et qu'il a vu de beaux paysages.

Comme Curt Cobain sans doute sensible aux livres sociaux il a pris le soin de mettre des petites touches de nature dedans (des noms d'arbres, de rivières, de 2/3 oiseaux) quand Curt lui balançait du son saturé pour cacher un peu la popitude de ses morceaux et leurs côtés mélancoliques.

Moi je vais vous dire tout cru, je n'ai pas trouvé dans ce livre, l'attrait de la nature, la coolitude du Montana, je n'y ai pas trouvé la trace toute facile du Grand Cormac Mc Carthy qu'on nous sert à chaque fois, comme si ce roman était un proche parent de la Route, moi j'y ai plutôt retrouvé des accents de son sublime roman Suttree.

Là où l'on voit l'ombre de l'école du Montana, moi j'y vois celle de Russel Banks à travers ces romans sociaux et notamment Affliction tiens sorti en 1989 à la fin du mandat de Reagan voire Ken Kesey et Tristan Egolf.

Smith Henderson nous sert un beau prétexte, Yaak Valley, Montana, ça sonne beau, vendeur bien mieux que 72 heures dans la peau d'un assistant social dans e trou du cul des USA, cette nature, cette attraction du grand grand Ouest, nous aveugle, outre la jolie faune et flore on y trouve des paumés, des tarés, des espèces en total décalage avec leur époque, trop en retard pour jouer les colons et trop en avance pour jouer les écolos.

C'est un premier roman, riche, dense, foutraque, inégal, mais très fort avec de superbes envolées, son personnage principal : Pete est grandiose, pour moi c'est l'incarnation des USA, il essaye d'aider le monde entier, vraiment, mais sa vie est un désert, il est alcoolique, il foire son mariage, il est exaspérant et attachant à la fois, il est maladroit, mais se relève toujours.

Je ne vous raconte pas de quoi ça parle, vous êtes assez grands pour lire tout seul merci encore à Babelio et aux éditions Belfond.
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Le Montana, encore et toujours... mais pas le Montana de carte postale, celui de la nature et des grands espaces. Dans ce roman, c'est l'envers du décor, les laissés pour compte, la détresse humaine et sociale. le personnage central, Pete, est en effet assistant social, et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il a du boulot. Il fait ce qu'il peut pour aider des gamins dans des situations terribles, sachant qu'il a lui-même aussi fort à faire avec sa propre fille, et sa famille. Il va ainsi être amené à rencontrer un père et son fils, qui vivent à la dure, en marge de la société, en pleine nature. Il va, petit à petit, développer une relation particulière avec eux, soucieux de venir également en aide au reste de leur famille, qu'il ne voit jamais...

"Yaak valley, Montana" est un roman très fort, émouvant, plein d'humanité et d'empathie. Un roman marquant, dans lequel plusieurs histoires s'entremêlent, mais toutes avec Pete comme dénominateur commun. Un homme investi dans sa tâche, dans sa volonté d'aider les autres, comme pour racheter ses fautes, et notamment son incapacité à avoir su élever sa propre fille. Un roman qui, je le pense, est susceptible de vous hanter longtemps après l'avoir achevé...
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Premier roman réussi de Smith Henderson sur l'Amérique profonde. Ce n'est pas un nature writing de chez Gallmeister, comme pourrait laisser penser son titre. La nature, ici, sert plutôt à cacher les marginaux qui n'ont souvent, pour seul contact, que Peter Snow, assistant social. Son travail est de tenter de protéger les enfants et leur famille face à la violence, l'inceste, la drogue et la folie de certains parents. Et sa fille de 13 ans, arrivera-t-il à la protéger également ? Peter doit jongler avec les problèmes de ceux dont il a charge, mais également sa fille, son ex femme alcoolique, son père, son frère et lui-même avec ses faiblesses. C'est tellement bien écrit que les personnages semblent vraiment exister, normal puisqu'il a, je pense, puisé dans son ancien métier d'éducateur spécialisé. 576 pages déstabilisantes où l'humain y tient une grande place. La vie de Peter est, comme celle de toute personne, peuplée d'obstacles sur le chemin de la vie. C'est rassurant, pour le lecteur, de voir qu'une nouvelle génération d'écrivains peut nous offrir de telle oeuvre.
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