La joueuse d'échecs

Chouette lecture que ce court roman où on suit Eleni, femme de chambre qui vit sur l'île de Naxos. Au détour d'un ménage, elle va découvrir dans la chambre de clients parisiens un beau jeu d'échecs. Fascinée, elle en offre un à son mari pour son anniversaire. Cette passion soudaine chez cette femme sans histoires va surprendre et déranger tout le monde dans ce petit cercle fermé des îliens. Je me suis laissée happer par cette histoire très très bien écrite et originale qui change des thématiques habituelles. Une jolie découverte qui patientait, délaissée dans ma table de chevet, depuis plusieurs années. Je vous le conseille pour une évasion grecque et une immersion dans ce jeu passionnant des échecs !

Je me suis lancé dans ce petit roman en ne m'attendant à rien de précis, mais seulement car je suis passionné d'échec et que j'avais beaucoup aimé le joueur d'échecs. Et il faut bien avouer que sans être désagréable, je n'ai pas été fasciné par ce roman, n'arrivant pas vraiment à me raccrocher à l'histoire ni à Eleni, le personnage principale. le style est pourtant assez agréable, mais ça n'a visiblement pas suffit. Ce que je reproche avant tout dans le récit, c'est parfois les conséquences démesurées et irrationnelles qu'entraîne ce jeu fabuleux dans l'atmosphère générale de l'île se laquelle sur déroule l'action. J'avais l'impression que le prétexte-échec était parfois forcé, et que Bertina Henrichs, en voulant donné une grande importance à ce jeu dans le récit, en a peut-être trop fait (mais cela reste une impression personnelle).
Une lecture ni désagréable ni fabuleuse en somme, que je ne conseillerait ni ne déconseillerait.

Ce court roman qui se passe sur l'île de Naxos.
Eleni, la quarantaine passée, y est née, elle y vit avec son mari et ses deux enfants et y travaille comme femme de chambre. La vie s'écoule rythmée par les saisons, les papotages avec les copines et les rencontres furtives avec les touristes de passage dans le petit hôtel où elle travaille. En réalité, des touristes, elle n'en voit surtout que les affaires qu'ils laissent traîner dans leurs chambres.

Le séjour d'un couple parisien dans la chambre 17, va chambouler la vie d'Eleni.

L'auteur décrit à merveille la vie en vase clos que connaissent les îliens. Les commérages et les rumeurs que l'on colporte et amplifie; les fâcheries et les points d'honneur que mettent certains à s'ignorer alors qu'ils se croisent chaque jour; les stratagèmes que l'on déploie pour préserver un peu de son intimité; le regard et l'opprobre de la communauté qu'il faut affronter s'il vous vient l'envie de vous écarter des chemins tout tracés ou l'idée de transgresser les règles de vie, etc, etc...

Bref, un livre simple, vrai et intelligent, pour nous conter le tout petit combat d'une femme, qui peut nous paraître à nous, femmes émancipées, bien dérisoire. le tout servi sur un plateau fleurant bon l'ouzo et le café frappé, les dolmades et les baklava dégoulinants de miel !

Eleni est une femme sans âge et assez insignifiante, dévouée à son mari, à sa famille et au jugement des voisins, dans cette île des Cyclades où les commérages vont bon train. Son mari Panis est garagiste mais, pour mettre un peu de "beurre dans les épinards", elle effectue des heures de ménage dans un hôtel apprécié des touristes. Elle va y faire la connaissance d'un jeu d'échecs, abandonné dans leur chambre en pleine partie par un couple de touristes français. le rêve d'une autre vie va alors l'emporter dans une course folle : Paris ! La Tour Eiffel ! Mais que vient faire dans ce rêve ce mélange étrange de cases blanches et noires, où circulent chevaux et reines d'un monde oublié ? Par association d'idées, le jeu d'échecs va devenir pour elle la promesse d'un voyage qu'elle sait impossible. Et de rencontre en rencontre, associant hasard et stratégie, la voilà partie pour une autre existence, au grand dam d'un Panis en pleine déconfiture, craignant par-dessus tout de se ridiculiser aux yeux des villageois. le court roman de Bertina Henrichs, à mi-chemin entre fable et thriller psychologique, brosse un beau portrait de femme. Une femme qui a trouvé un jour le courage d'aller au bout de ses envies, montrant enfin de quoi elle était capable, elle que l'on voyait raser les murs par crainte des regards soupçonneux…

Voyage à l'île de Naxos, Éleni, femme de quarante-deux ans, de milieu modeste, mère de deux enfants est une femme de chambre dans un hôtel touristique de l'île de Naxos.
Un jour en faisant le ménage de la chambre 17, elle tombe en admiration devant un jeu d'échecs appartenant à des français. Elle décide d'en offrir un à son mari pour son anniversaire pour pouvoir apprendre à jouer avec lui. Mais il n'est pas trop d'accord. Alors tant pis elle va apprendre toute seule à l'aide d'un professeur et elle va être mordu par ce jeux plus rien n'aura d'importance pour elle. Elle délaissera sa vie de femme ses amis sa famille pour jouer aux échecs. Elle sera mordu par ce jeu qui est en général réservé à une élite. L'envie, se désir de jouer aux échecs est pour Éleni une occasion pour elle de s'affirmer, synonyme de liberté. Aussi c'est pour elle un secret une façon de se démarquer de sa condition de femme. Son jardin secret s'est Paris, le jardin du Luxembourg, l'élégance des femmes parisiennes le raffinement, le parfum l'Eau Sauvage de Dior.
Bon plaisir de lecture, lecture agréable, drôle sympathique, original, pour un premier roman qui a très bien marché en librairie et qui a reçu une pluie de prix. Livre aussi si on veut sur les préjugés que l'on a sur certaine personne comme dans le fameux livre de Muriel Barbery , "l' élégance du hérisson" sauf que là c'est crédible tout passe tellement bien que l'on ne le remarque pas.

Ce livre m'a globalement plu. J'ai apprécié que cette femme gentille, sans ambition, très effacée, ne pensant pas qu'elle puisse discuter les désirs de son mari, opère une sorte de métamorphose. Sa nouvelle passion pour le jeu d'échecs commence par lui révéler qu'elle peut réfléchir à autre chose que le ménage et la cuisine. Elle peut élaborer des stratégies, entraîner sa mémoire, etc. Son amour pour ce que peut lui apporter ce jeu fait qu'elle tient tête à son mari qui n'aime pas qu'elle bouleverse ses petites habitudes.
On s'attache à ce personnage d'apparence terne qui, en fait, a les pieds sur terre, et s'offre une petite évasion grâce aux échecs, évasion dont elle ne se serait pas crue capable.
[...]
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Eleni vit travaille et élève ses enfants avec son mari depuis presque toujours sur cette petite île grecque.Sa vie est réglée , transparente , une routine qui semble pouvoir durer toujours aussi.Eleni est femme de chambre dans un grand hôtel , heureusement! C'est comme çà qu'elle voyage , qu'elle s'évade , c'est comme çà qu'elle rêve sa vie en France, elle aime les représentations françaises. C'est d'ailleurs en nettoyant la chambre d'un couple français qu'elle fait tomber le pion d'une partie d'échec en cours. Elle est d'abord bien ennuyée de ne pouvoir remettre le pion sur la bonne case, mais finalement les échecs çà s'apprend , et elle va se surprendre à apprendre bien plus encore...

[Ma critique en tant que juré du Prix des Lecteurs du Livre de Poche 2008] "La joueuse d'échecs", ou l'histoire d'une îlienne grecque qui s'émancipe au travers du noble jeu. Alors qu'à Naxos et dans la vie d'Eleni tout est figé, l'irruption des échecs dans son quotidien de mère de famille chamboule tout : avec l'aide d'un vieux professeur, sa capacité à penser par elle-même se développe et les valeurs traditionnelles qui étaient les siennes sont reléguées au second plan. Au final, le vieux fou et la nouvelle reine finiront même par mettre mat cette micro-société patriarcale et intolérante.

Dans cette belle histoire, le mari pense être le roi, mais sa femme est la reine.
Ce livre n a aucun rapport avec Zweig, mais il est loin d'être un échec !

Je me suis laissée porter par cette histoire qui a le goût d'oser la liberté