Les aventures de Tintin, tome 16 : Objectif lune

Une belle prospective

Je n'avais pas relu cette BD depuis des années (des décennies même).
Je l'avais lue à l'époque où la conquête de l'espace (on ne parle pas encore de la Lune !) n'était qu'un fruit de l'imagination, même si les recherches étaient déjà bien avancées)
Je l'ai relue dans l'album qui fut celui de mon enfance, donc une édition de 1953.

J'ai retrouvé avec un plaisir immense ce style de dessin qui a rendu Hergé mondialement connu et qui me séduit tant par sa précision, l'absence de superflu, l'aisance de lecture. Chaque trait a son importance. le paradoxe réside en ce que ce dessin qui simplifie la réalité et donc n'est pas conforme à la réalité le rend terriblement réaliste. Il nous concentre sur l'important, évitant d'être dérouté par des éléments accessoires, ce qui par conséquent nécessite une lecture approfondie de l'image pour y saisir tout ce qui est porteur d'information.

J'ai repris ce livre après avoir suivi le décollage vers la navette spatiale du spationaute français et après lu "La bombe".
J'ai été très impressionné par le parallèle technique que l'on peut établir entre cet ouvrage et la réalité 70 ans plus tard. Certes tout n'est pas identique à la réalité des choses mais dans l'esprit nombre d'éléments sont très bien anticipés. le plus décalé, selon ma perception, tient en ce que Tournesol travaille seul et est capable de résoudre l'ensemble des problèmes que présente une telle aventure.

Très intéressant également est de constater que juste après avoir terminé la lecture de cette BD, il était annoncé que des projets de fusées à propulsion nucléaire devraient être terminés dans les quelques années à venir. L'imaginaire rejoint la réalité !

Comme à l'habitude, le scénario est bien mené, avec ses passages de tension croissante, les moments d'humour et les inévitables interactions des "méchants".

Cette BD a probablement vieilli mais je ne l'ai pas perçu et le déroulé continue de captiver le lecteur.

Hergé se serait inspiré de nombreux ouvrages pour démarrer ce premier tome d'un double album, ce que l'on peut aisément comprendre vu les nombreuses références scientifiques d'avant-garde pour l'époque, puisque l'album a été publié en 1953 (et imaginé dès 1945!) soit bien quinze ans avant les vrais premiers pas sur la Lune!
Les explications de Wolff quand il fait visiter la base à Tintin et au Capitaine Haddock sont d'ailleurs très ardues et heureusement que le Capitaine est là, par ses petites remarques humoristiques, pour qu'on se sente moins ignorants...!
Bien sûr, la scène où le professeur Tournesol, traité de zouave par le capitaine, devient furieux, est un morceau d'anthologie que j'ai une fois encore anticipé avec grand plaisir. J'ai un peu moins apprécié certaines insultes déplacées du Capitaine ... moins acceptables aujourd'hui.
Mais je vais m'arrêter là: les aventuriers vont bientôt reprendre connaissance, dans leur fusée qui s'élance à plus de 8000 km de la Terre et faire une sacrée découverte. A très bientôt pour la suite de cette aventure!

Un classique à redécouvrir !

Cet album et sa suite "on a marché sur la lune", ont accompagné mon rêve d'enfant à devenir astronaute...un jour j'irai !!

Un voyage sur la lune et beaucoup de problèmes à résoudre. 4 personnes plus un chien se dirigent vers la lune. Ils ont une belle vue d'en haut à travers le périscope.

Les problèmes se produisent à l'intérieur de la fusée. Professeur Tournesol devient amnésique seulement pour un moment.

Mais alors ils ne sont pas 4, mais 6 personnes. Comme Dupont et Dupond sont entrés aussi, ce qui implique un problème puisque les réserves d'oxygène étaient destinés à 4.

Tout en volant, le capitaine décide de quitter la fusée, et dans son espace-marche, il pense qu'un astéroïde est un château. Des problèmes pour Tintin, qui le sauve.

Là-haut, sur la lune, c'est le paysage de désolation. Et pourtant, nous avons Milou le premier chien marchant sur la lune! le capitaine Haddock peut chanter sur la surface de la lune: 'Au clair de la terre mon ami Pierrot'.

Les choses empirent car un autre passager a été trouvé dans la fusée, un colonel gangster, qui avait un accord avec un scientifique à bord (qui a été victime de chantage).

Malgré tous les problèmes, ils sont de retour à la «bonne vieille terre», même si l'oxygène est manquant. le scientifique traître s'est repenti et a quitté la fusée, fournissant ainsi un peu plus d'oxygène.

Une des meilleures histoires que j'ai rencontrée.

Objectivement, il parait inimaginable de concevoir une bibliothèque idéale de la BD sans quelques Tintin...

Hergé a quasiment inventé à lui tout seul la BD moderne : le principe de personnages récurrents formant une "bande" que le lecteur retrouve d'un album à l'autre, le découpage scénarisé inspiré par le cinéma d'action, l'intégration permanente de l'humour au sein d'une intrigue dense et prenante.

Sans parler, bien entendu, de la "ligne claire", ces graphismes "à plat" aux contours d'une précision maniaque.

Mais il a aussi inventé le principe des albums double : une intrigue suffisamment fournie pour alimenter 120 planches, habilement dispatchées en deux volets dont chacun à sa propre ambiance.

Trois diptyques, le sommet de son oeuvre. le diptyque de Rackam le rouge, puis celui du Temple du soleil et, enfin, celui de la lune...

Objectif lune, c'est la première partie terrestre du diptyque, suivi par On a marché sur la lune, située dans l'espace.

Avec ce diptyque (préparation/expédition), Hergé - en sortant de la seconde guerre mondiale et en même temps d'une dépression carabinée - marche clairement sur les traces de maître Verne.

Objectif lune est une sacrée performance : 60 planches d'exposition, où il ne se passe pas grand-chose, en fait, si ce n'est la construction d'une fusée.

Et pourtant, on ne s'ennuie pas une seconde !

La méthode d'Hergé, imparable : parsemer ses longs (parfois très longs) développements sérieux, scientifiques, d'une avalanche de gags destinée à alléger le propos et distraire les jeunes -et moins jeunes - lecteurs.

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Lien : https://www.letournepage.com..

Excellent ce Tintin, à tous les niveaux, par son titre tellement séduisant pour les enfants, par les différents personnages toujours bien campés par Hergé, par un capitaine Haddock au sommet de sa forme et un Tournesol perdant la mémoire au moment où il faut disposer de tous ses sens.

D'ailleurs, dans ce thème, Tournesol est particulièrement génial puisqu'il est le concepteur de l'engin qui propulsera nos héros vers le satellite de la terre tant convoité par l'homme.

Tintin n'est pas en reste et enquête discrètement sur des soupçons bien fondés de sabotage de l'opération.

Les planches sont très réalistes et certaines, grand format, rendent bien la dimension titanesque du projet de Tournesol et de ses équipes.

Lu et relu avec toujours le même intérêt.

En se resituant en 1953, le début de la future conquête spatiale avec l'ingénieur Wernher von Braun qui apparaît dans un documentaire Disney avec le modèle de la fusé d'Hergé; ici c'est Tournesol l'inventeur que l'on voit cotoyer les Dupont(d). Les planches montrant la fusée, les installations sont minutieusement dessinées avec des couleurs contrastées.

Avec le duo des Sept boules de crystal, de loin mon favori et pour une fois, c'est le premier volume que je préfère, le second restant délectable - comme d'habitude, le héro reste parfaitement aseptisé et ennuyeux mais l'honneur est sauvé par une magnifique compagnie de maladroits, clowns et sourds dont il s'entoure volontiers et qui rendent les récits magistraux.

C'est l'un des récits les plus emblématiques des aventures de Tintin avec ce voyage sur la Lune qui commence avec l'album « Objectif Lune ». le choix du titre est un peu dommageable car il spoile le début intriguant du départ précipité de Tournesol, Tintin et le Capitaine Haddock.
L'aspect scientifique de l'album est indéniablement réussie malgré des connaissances sur le voyage spatial très limitées à l'époque. Hergé se fait aussi plaisir avec des vignettes qui présentent des dessins détaillés de machines remplis de boutons (il faut croire à l'époque que la technologie étaient synonymes de boutons et de cadrans divers).
L'humour est toujours incarné par les Dupont et Dupond (et aussi par le Capitaine Haddock) mais les policiers sont un peu parachutés dans l'histoire sans vraiment de raisons. C'est un peu le défaut de cohérence de cet album ; pour justifier l'humour dans un album très sérieux, Hergé fait des incartades sur un récit bien mené : Tournesol qui n'utilise pas d'appareils auditifs, le choix du Capitaine Haddock comme passager de la fusée, les Dupondt qui arrivent comme un (des) cheveu sur la soupe…
Malgré cela, on ne se lasse pas des aventures toujours aussi passionnantes de Tintin et ses amis.