[Exposition – Paris – 13 avril – 11 juillet 2010 – Bibliothèque nationale de France BnF] – "Qumrân : le secret des manuscrits de la mer Morte" – BnF, 2010 (ISBN 978-2-7177-2452-3)
– textes de
Laurent Héricher (commissaire de l'exposition), Michael Langllois, Estelle Villeneuve,
Emile Puech, André Paul,
Katell Berthelot etc – format 23x27cm, 176p.- Ouvrage abondamment illustré, nombreuses photographies en couleur, plans etc
Six chapitres principaux : "le mythe antique de la mer Morte" (pp. 16-22), "la découverte"(pp.24-40), "la biobliothèque de Qumrân"(pp.43-82), "déchiffrer les manuscrits"(pp.84-115), "au temps de la Judée antique"(pp.117-128), "les habitants de Qumrân"(pp.130-156)
En annexes : liste des pièces exposées, liste par cotes, index général, glossaire, bibliographie sélective, présentation des auteurs, crédits photographiques, remerciements.
C'est un grand mystère bibliophilique personnel : comment ce catalogue d'une exposition, acheté lors de ma visite (donc en juin 2010), a-t-il pu ainsi "remonter" à la surface du capharnaüm "meublant" mon bureau, pour se retrouver dans le bas d'une pile d'ouvrages plus ou moins récents, inventoriés et recensés ces derniers temps, ce qui donc ramena au jour ledit catalogue ???
Ce mystère est certes moins profond que la découverte des manuscrits de la Mer Morte, mais témoigne tout de même, à mon humble échelle, du fait que les écrits mènent leur vie comme bon leur semble, en échappant souvent à la volonté – ô combien illusoire – de rangement et de classement de leur (provisoire et mortel) propriétaire...
J'ai relu ce somptueux catalogue avec plaisir, me replongeant ainsi dans mes années d'études bibliques...
Inutile d'épiloguer sur l'importance fondamentale que représenta la découverte puis le déchiffrage et la publication de ces rouleaux de la mer Morte : pour les populations issues (qu'elles le veuillent ou non) de l'héritage culturel biblique (juifs, chrétiens, musulmans), ce fut sans conteste la plus grande découverte archéologique et civilisationnelle du vingtième siècle, au même rang que la découverte du tombeau de Toutânkhamon en 1927.
La visite de l'exposition réalisée par la BnF fut pour moi une grande déception : je pensais naïvement voir là l'un ou l'autre au moins de ces rouleaux mythiques, je dus déchanter, la BnF ne conserve que quelques minuscules fragments, l'exposition se limitait à des documents certes complémentaires mais dont la plupart, issus des collections de l'établissement et/ou du musée du Louvre, relèvent d'une datation largement ultérieures.
Heureusement, je pris soin d'acquérir ce catalogue publié pour l'occasion. Magnifiquement illustré, il contient de surcroît des articles d'une qualité scientifique faisant une fois de plus honneur au personnel de la BnF. Les annexes permettent des recherches fines dans les textes.
Il convient évidemment aujourd'hui – dix années se sont écoulées – de s'informer sur les dernières découvertes de la "qumranologie" : ce catalogue y incite, car – loin de poser des affirmations – il met au contraire en relief les nombreuses questions que ne cessent de soulever cette extra-ordinaire découverte.
Pour ne citer qu'une seule d'entre elles, je mentionnerai la mise en doute de l'existence d'une colonie essénienne, voire des esséniens eux-mêmes, c'était pourtant une belle histoire (l'amateur d'ésotérisme se consolera avec les manuscrits de Nag Hammadi).
Un catalogue qui garde toute sa fraîcheur, que l'on relit et re-consulte toujours avec plaisir.
Bon, je vais le "ranger" en attendant qu'il réapparaisse un jour inopinément au hasard d'autres "rangements" : serait-il finalement/heureusement impossible de "ranger" les livres ? n'est-il pas préférable qu'ils restent insaisissables ?