AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,55

sur 49 notes
5
3 avis
4
4 avis
3
4 avis
2
1 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Le personnage du chevalier d'Eon exerce une fascination certaine pour qui s'intéresse même de loin à l'histoire. Sans doute un des premiers agents secrets de l'histoire, sans doute également un des premiers êtres humains qui aient fait s'interroger à ce point ses contemporains sur son genre réel (si on excepte peut-être Mona Lisa, mais le questionnement est plus de notre époque que de celle du modèle). J'attaquais ma lecture en connaissance de cause de cette interrogation, mais sans bien être sûr moi-même de la réponse.

Le fait que le personnage lui-même s'interroge sur son genre fait d'abord penser que l'auteur a pris peut-être un peu trop les "lunettes" de son époque pour aborder le sujet, tant les questionnements du héros.ïne iellien semblent correspondre aux débats actuels. C'est d'ailleurs sans doute pour éviter de telles critiques que l'auteure historienne reproduit in-extenso certains extraits de la correspondance du chevalier pour confirmer l'hypothèse qu'Eon fut bien un précurseur dans le domaine. Il se sent femme très jeune, et ne peut en même temps se départir de son éducation de garçon, destiné à rentrer dans l'armée et formé au combat, à l'équitation, toutes caractéristiques qui l'empêchent, aux yeux de ses contemporains, d'être réellement et en tout cas de façon crédible une femme.

Avec ce point de départ, on comprend mieux alors le trouble qu'ont pu apporter dans son existence les demandes royales à son égard: se servir dans un premier temps de son art du travestissement pour soutirer des informations en Russie, puis mettre à sa disposition son talent de combattant au sein des Dragons dans les guerres face à la Prusse. Rien de pire pour quelqu'un qui se sentait si indécis que de lui offrir finalement le succès dans deux caricatures de genre de son époque: la séduction et les confessions féminines, les victoires militaires dévolues aux hommes.

Suite à cela on assiste ensuite aux errances et hésitations du personnage, n'assumant notamment pas son côté féminin quand il revient dans la maison familiale, même après le décès de son père. le passage en Angleterre avec les paris sur le genre d'Eon et la rencontre-confrontation très intéressante avec Beaumarchais contribuent à maintenir l'intérêt tout au long de la lecture.

Malgré tout, j'ai trouvé le style un peu brouillon, l'auteure ayant du mal à nous permettre de nous y retrouver dans les certes très nombreux personnages historiques ayant croisé le chemin d'Eon. J'ai eu une certaine impression de ressassement des mêmes sujets, qui confinaient parfois à un certain ennui inévitable.

Il en reste malgré tout une bien meilleure connaissance de ce personnage fascinant, qui n'a jamais su au fond si ces choix personnels avaient été respectés ou s'il avait été le résultat des intérêts divers des puissants qui ont su tirer profit de sa particularité sans beaucoup de considération de sa propre personne. le chemin vers l'acceptation de la différence était encore long, mais Eon y aura contribué à sa manière et il est presque dommage que son image ne serve pas d'étendard aux luttes actuelles, tant son histoire est riche d'enseignement pour faire mieux comprendre toute la complexité de la construction d'une identité en dehors des standards acceptés par l'époque.
Commenter  J’apprécie          509
Une biographie romancée, passionnante, d'une lecture très fluide, avec une grande rigueur historique, je vous recommande vivement ce roman .
Commenter  J’apprécie          140
Homme ? Femme ? Un peu plus de deux siècles après son décès, l'énigme demeure. Car si l'autopsie a bien révélé des attributs masculins, personne, à part d'Eon, ne peut dire à sa place à quel genre iel s'identifiait.

Dans son roman « Moi, chevalier d'Eon, espionne du roi », Catherine Hermary-Vieille a tranché : son d'Eon se décrit d'abord comme une femme trans, puis une personne non-binaire et finalement agenre au fur et à mesure que le récit, et sa vie, progressent.
Pourtant, en tant que personne enby moi-même, si je me suis beaucoup identifié au personnage, ça a davantage été sur sa relation avec sa bibliothèque que sur ses tourments intérieurs... Peut-être parce que lesdits tourments reviennent sur le tapis de façon incongrue à des moments qui s'y prêtent mal. Ou qu'ils sont trop souvent associés à l'asexualité du personnage (on rappelle qu'identité de genre et sexualité n'ont strictement rien à voir). Bref, de ce côté-là, ça n'est pas parfait, mais sans être catastrophique. Et il y a même des petites choses sympa, comme le fait de mentionner la différence entre expression de genre et genre tout court. Enfin, il ne paraît finalement pas incohérent de voir d'Eon en questionnement tout au long de sa vie, à une époque où il n'y avait pas de réseaux sociaux ni de personnalités connues pour monter l'exemple. D'un bout à l'autre du roman, d'Eon est seul•e, sans connaître d'étiquette à se coller dessus. Bref, côté transidentité, ça n'est pas mal du tout pour un bouquin écrit par une femme cis.

Et pour le reste ? le côté espionnage, très prenant, ne dure hélas pas très longtemps, au profit de jeux de pouvoir entre politiciens, de coups bas et autres mesquineries de cour. Autant le dire tout net, la seconde moitié du roman s'enlise un peu dedans... Certes, il fallait bien les mentionner, ceux-ci étant directement à l'origine de la disgrâce d'Eon... reste que si l'on comprend à peu près comment les choses en arrivent là, ça reste compliqué et assez longuet. En revanche, il est très intéressant de vivre la période de la révolution depuis Londres, où la principale préoccupation reste l'état mental du roi Georges. En outre, il est énormément question de féminisme, par petites doses, aussi bien à travers de grandes figures historiques que via les anonymes que côtoie d'Eon.

En tout cas, d'un bout à l'autre, la plume de l'autrice rend d'Eon très crédible, très vivant•e ; même quand le récit n'est pas très palpitant, la lecture reste fluide et ce, jusqu'à la toute dernière page du livre. Plus qu'une bonne fiction historique, un bon roman, qui se lit tout seul.
Commenter  J’apprécie          40
Catherine Hermary-Vieille nous conte ici l histoire rocambolesque et passionnante du chevalier d'Eon, qui joua un rôle important de diplomate sous Louis XV. L'auteur nous fait revivre le destin équivoque et contesté de cette figure haute en couleurs du siècle des Lumières. Cet habile bretteur,ce fin diplomate, cet être sensible et généreux attaché à la fois à sa tenue de dragon autant qu'à ses dentelles Un personnage atypique et attachant à découvrir sans tarder.
Commenter  J’apprécie          00


Lecteurs (127) Voir plus



Quiz Voir plus

Quelle guerre ?

Autant en emporte le vent, de Margaret Mitchell

la guerre hispano américaine
la guerre d'indépendance américaine
la guerre de sécession
la guerre des pâtissiers

12 questions
3192 lecteurs ont répondu
Thèmes : guerre , histoire militaire , histoireCréer un quiz sur ce livre

{* *}