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Critique de Tricape


Si vous connaissez "La grammaire des civilisations" de Fernand Braudel (livre écrit par le célèbre historien à l'attention des élèves de terminale et retraçant à grands traits les principales civilisations), sachez que "L'étonnement philosophique" est à l'histoire de la philosophie ce que le livre de Braudel est aux civilisations : un regard synthétique porté avec une distance appropriée sur un ensemble très riche et complexe ; le genre de livre que l'on ne peut écrire qu'après des années d'études et de fréquentation du sujet et que l'on ne peut également lire avec avantage me semble-t-il que lorsque l'on a soi-même suffisamment vécu et mûri.

Rendez-vous compte : en quelques centaines de pages seulement, vous approchez Thalès, Héraclite, Zénon, Socrate, Platon, Aristote, Saint Augustin, Thomas d'Aquin, Descartes, Spinoza, Leibniz, Kant, Hegel, Auguste Comte, Marx, Freud, Bergson, Kierkegaard, Nietzsche, Husserl, Heidegger et Karl Jaspers plus quelques autres dont je vous fais grâce ! Ce voyage dans la réflexion philosophique est évidemment extraordinaire dans la mesure où la plupart de ces auteurs contredisent au moins en partie ce que leurs prédécesseurs ont soutenu tout en essayant (réessayant) de dire ce qu'est le monde, la vie, le temps, l'existence, l'être...

Bien sûr, il y a quelques passages ardus (Husserl et Heidegger notamment), mais l'auteure (1910-2000) s'attache en permanence à nous accompagner, à nous expliquer comment, selon elle, il faut lire ces "maîtres à penser" qui, tous, ont modifié non seulement notre regard sur le monde, mais aussi de manière concrète la marche de l'humanité. le lecteur doit entrer dans le mode de pensée du philosophe, accepter sa vision du monde avant de pouvoir la critiquer.

L'ouvrage montre ce que chacun de ces philosophes doit à ceux qui l'ont précédé, mais là où dans les sciences chaque nouvelle théorie englobe en quelque sorte les précédentes, la pensée philosophique donne l'impression de se disperser parce qu'elle vient se cogner et éclater en morceaux sur le mur de ce qui est inconnaissable, impensable et donc indicible : l'origine, l'élan vital, la conscience, l'éternité et, bien sûr, Dieu.
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