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4,07

sur 1229 notes
Je ne sais pas pourquoi je m'évertue à lire des livres de Hermann Hesse. Je n'accroche pas... Tout est trop tiré par les cheveux à mon goût. Cette amitié entre le jeune Sinclair et le mystique Demian n'arrive pas à attiré mon attention.
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Lorsque j'ai lu Demian pour la première fois j'avais 22 ans et il a retenti en moi avec une force incroyable. Roman d'initiation par excellence, il ne peut que résonner profondément à une période où l'on se cherche encore soi-même. de nombreux passages du livre sont restés gravés dans ma mémoire. A l'époque je l'avais lu en allemand, je vivais d'ailleurs en Allemagne cette année-là. Bien plus tard je l'ai lu en français, avec une maturité différente sans doute, avec une expérience de la vie toute autre... Et pourtant, j'ai aussitôt retrouvé la même intensité. Ce questionnement sur la dualité du monde, que l'on retrouve aussi dans le loup des steppes, sur la connaissance de soi, sur la difficulté de mettre à jour ce que nous avons au plus profond de nous, sur notre capacité à être ce que nous sommes vraiment au lieu de suivre le prêt-à-penser qui nous entoure. Sur la foi qu'il faut avoir en nous-même, sur le doute qui nous empêche de rejoindre une étoile comme nous le rappelle la conclusion de l'histoire du jeune homme amoureux d'une étoile : « Si, au moment de sauter, il avait eu la force de croire fermement à l'accomplissement de son désir, il eût voler jusqu'à l'étoile et se fût uni avec elle. »
La découverte de Demian m'a conduite à lire ensuite le loup des steppes, Sidharta, Narcisse et Goldmund... et quarante après ma découverte de Demian, j'ai lu « L'art de l'oisiveté » et « Éloge de la vieillesse »
Ainsi la boucle est bouclée : l'esprit critique, la réflexion le questionnement sur la liberté sont toujours là. Il n'y a jamais de réponse unique venue de l'extérieur. Il n'y a que quête intérieure. C'est déjà l'enseignement de Demian.
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Emile Sinclair, au sortir de l'enfance saisit déjà très bien la dualité du monde, même s'il ne comprend pas bien comment faire cohabiter son moi intérieur à ce double aspect de l'univers.

La rencontre d'un camarade un peu plus âgé que lui, Max Demian, va l'amener sur le chemin de l'accomplissement de sa destinée, en l'invitant à se trouver lui-même. En se révoltant contre l'ordre établi, ex s'exposant à la fois au divin et au démonique, Emile va apprendre à traverser le chaos du monde pour "vivre en dehors" de la société et ne pas suivre l'instinct grégaire de ses semblables.

Roman initiatique, Demian est une oeuvre hors normes. L'écriture est dense et nécessite un effort de concentration, mais ça vaut la peine de s'accrocher, on ne ressort pas tout à fait pareil de la lecture de ce livre. Texte relativement court, il a changé mon point de vue sur bien des aspects du monde qui nous entoure.

Certes, ce n'est pas d'un optimisme béat, mais il me semble que la morale du livre encourage la lucidité, que ce soit sur le chaos du monde, ou sur sa beauté.
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Ce livre est un miroir sur nos propres peurs, nos manquements, nos doutes, le vide et la solitude qui nous entoure. Mais c'est aussi un livre de rêve, sur la foi, le divin et d'espérance, ce n'est pas un livre sombre, au contraire.

Chacun pourra y trouver quelque chose, s'identifier à Sinclair, le narrateur, dans l'un des épisodes de sa vie. On peut facilement trouver des similitudes de caractère entre les personnages que le narrateur rencontre et les rencontres dans notre propre vie.

Il y a quelque chose d'universelle dans ce livre, sur la vacuitée de l'existence, mais aussi sa beauté.
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C'Est un livre essentiel comme tous ceux de M. Hesse oserai-je dire. J'ai découvert cet auteur avec ce livre là il m'a alors semblé qu'il avait tout compris de la vie, de l'homme, du monde et de l'écriture. Magnifique .
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Ce n'est pas bon du tout. Heureusement, c'est très court permettant une ou deux sessions uniques pour en venir à bout.
Poussé par les recommandations de Namjoon des BTS, je me suis emparée de ce prix Nobel fort obscur. Inutile de mentionner le fait que l'auteur a vécu dans un cocon suisse isolé et qu'il était en pleine crise de la quarantaine: je l'aurai deviné assez facilement à la lecture de ce récit mal fagoté. L'écriture a parfois des flash de poésie mais rien qui ne puisse rattraper la pauvreté de l'ensemble; la construction des personnages est juste mauvaise, aucun d'entre eux ne m'a touché et je les ai trouvés surfait voir télégraphiés dans leurs intentions. Bref, ça se regarde beaucoup le nombril, ça divague pas mal en se pensant unique et ça se construit une âme soit disant spéciale parce que ça peut aligner plusieurs mots et concepts qui ne sont pas toujours totalement dénués de sens. Mazeltov !

A éviter franchement. Ni pour les plus jeunes et encore moins pour ceux qui ont passés les 15 ans.
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Mon avis est peut-être un peu biaisé, car j'adore tous les livres que j'ai lu d'Hermann Hesse (c'est à dire à peu près tous).
Un livre étrange et qu'on a du mal à comprendre. Un livre qui fait beaucoup penser à soi, à sa vie, au monde dans lequel on vit.
Un livre très convaincant, divertissant sur la condition humaine avec une tournure surprenante.
Hautement recommandé.
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Nous sommes ici en présence d'un roman d'apprentissage mélangeant les pensées philosophiques et poétiques d'un narrateur aux couleurs du romantisme. Se posant des questions existentielles, notamment sur la binarité bien et mal, il fait la connaissance d'un autre enfant de son âge, Demian, qui va lui permettre de grandir non pas selon les conformités de la société mais de ses attentes intérieures. Une belle ode appelant ses lecteurs à l'écoute de soi.

Le récit se compose d'une très belle plume qu'il est toutefois parfois difficile à suivre, en particulier lors des monologues intérieurs assez conséquents. Surtout quand il s'y mêle un grand nombre d'informations religieuses ou symboliques. On pourra alors regretter que l'oeuvre ne soit pas plus accessible à tout type de public et qu'il puisse de temps à autre traîner en longueur.

Une agréable lecture mais qui m'a cependant mis du temps à terminer. Les propos sont justes mais en soi, il ne se passe pas vraiment grand chose durant l'intrigue. Et c'est fort dommage.
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Superbe.

Seule la tentation de noter les phrases qui résonaient en moi m'a parfois distrait de la lecture. À chaque page, je trouvais une pépite, une de ces phrases simples qui parviennent à traduire la complexité et l'ambivalence et j'ai dû lutter pour ne pas succomber à la tentation de prendre mon téléphone pour les rendre publiques sur ce cher site sur lequel j'écris en ce moment. À y réfléchir, cela aurait été trop impudique, trop personnel pour que cela ait un quelconque sens.

Demian, c'est la fabrication du loup des steppes, sa naissance psychologique et sociale, son envol. Demian, c'est un de ces bijoux qui vous plonge au plus profond de votre propre histoire et de votre inconscient. Demian, c'est un livre que l'on se passe entre amis, un de ces livres rares que l'on choisit de ne dévoiler qu'aux êtres chers.

Il serait réducteur de dire que Demian est un bon roman. Demian est bien au delà de tout cela.
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La plupart des romans de Hermann Hesse sont des romans d'apprentissage. Celui-ci développe la vie de son personnage en postulant que la construction de soi est déterminée par une sorte d'évolutionnisme de type darwinien qui s'appliquerait à l'évolution spirituelle. Au milieu des nombreuses références théologiques (qu'elles soient chrétiennes, gnostiques, védiques ou bouddhiques) on repère l'application à l'âme de la fameuse loi (désormais caduque) édictée par Haekel selon laquelle l'ontogenèse récapitule la phylogenèse: "Mais chacun de nous contient l'univers tout entier et, de même que notre corps porte en lui tous les degrés de l'évolution, à partir du poisson et beaucoup plus loin encore, ainsi notre âme, revit tout ce qui a vécu dans toutes les âmes humaines" (p. 124). On retrouve page 167, dans le chapitre intitulé "Eve" une référence explicite à la théorie de l'évolution qui fait de l'humanité le produit (parmi tant d'autre) d'une sélection "des individus les plus forts qui accomplirent l'extraordinaire et, par de nouvelles adaptations, sauvèrent leur race."
On serait tenté par là de prêter à Hermann Hess (ou tout au moins au narrateur) une sorte de sélection naturelle de l'esprit aboutissant à la création d'une élite spirituelle qui aurait vocation à sauver l'humanité. Or il n'en est rien. Il semble que Hermann Hess ait été incapable de dépasser son nihilisme (sinon par la recherche de l'amour). Certes, le lecteur ne pourra se départir du sentiment que le récit d'Emil Sinclair (le narrateur) magnifie une forme de vie mentale et de rapport au monde (celle du narrateur, de son maître et ami Demian, de la mère de celui-ci, de l'organiste théologien Pistorius): (p. 164) "Nous étions des hommes éveillés ou en train de s'éveiller et nous aspirions à le devenir toujours plus complètement, tandis que les efforts des autres, leur recherche du bonheur, consistaient uniquement à adapter leurs opinions, leurs idéaux, leurs devoirs, leur vie et leur bonheur à ceux du troupeau". Néanmoins, ce mépris pour les masses du troupeau se tempère en condescendance.

Hermann Hess semble avoir redécouvert l'amour compassionnel par l'exercice de la raison. L'amour dans ce roman reste un amour indécrottablement romantique (chapitre Eve); il semble que l'esprit de compassion (ou d'empathie) lui échappe un peu; sans en faire un concept, il le met en action sous la forme d'une sorte de super pouvoir. La biologie évolutionniste de son temps n'était pas encore capable de concevoir l'avantage évolutif de l'entraide et de l'empathie. le héros de Hermann Hess ne voit pas dans l'autre un autre lui-même bien que dans le même mouvement il affirme un impératif de respect: "Avec tous ces gens, nous n'avions rien de commun, au point du vue spirituel, que le respect que chacun doit éprouver pour le rêve secret d'autrui" (p. 165). Autrement dit, je dois respecter mon prochain car la vérité de son être m'est secrète et inaccessible. L'empathie dans ce roman est présentée comme une sorte de pouvoir surnaturel (particulièrement chez Demian).
Cette faculté semble avoir été éradiquée des âmes par la société industrielle. Celle-ci devant conduire l'humanité au désastre.
Ce roman publié en 1919 se conclut sur ce désastre même: la première guerre mondiale.
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