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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Mila va en vacances avec ses parents à Lampedusa. La jeune fille se pose des questions sur la tournure que prend sa vie, sur le comportement de ses parents depuis la mort de son jeune frère, Manuele. Autour de son récit, d'autres personnages racontent leur histoire, des enfants d'Erythrée qui tentent de fuir le pays.
Refuges aborde un sujet difficile : la clandestinité. L'auteure se met à la place d'enfants, nous décrivant la souffrance qu'ils vivent chaque jour, nous exposant les raisons qui les poussent à fuir le pays : service militaire imposé, arrestation abusive, tortures, limitation des déplacements... Autant d'afflictions qui, à côté de celles de Mila, prennent une connotation différente.
Un récit fort, une leçon de courage et de conviction d'enfants prêts à tous pour une liberté, un avenir, un refuge.....
Lien : http://sariahlit.blogspot.fr..
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Refuges est autant un livre d'actualité que de morale sur l'homme. En effet, à la fois, parloir pour les migrants, ceux à qui on laisse peu la parole et dont certains ont peur et cri de révolte contre les injustices, ce roman creuse ce qu'on préfère murmurer tout bas ou ne plus jamais découvrir. On y trouve un véritable contraste entre la beauté des décors de l'île de Lampedusa, qui semble donner au roman une atmosphère paisible et ce que ressentent les personnages de l'intrigue principale et secondaire. Pour illustrer ça, à certains moments du livre j'avais l'impression que de gros nuages s'attardait au-dessus de l'île et je pouvais ressentir le mal-être voire l'aliénation des personnages comme Mila, la principale protagoniste du livre. Elle semblait extérieur à elle-même comme si elle observait ceux qui l'entourait et qu'elle jouait à être elle-même sans l'être réellement.
Seulement ce qui m'a plu le plus dans ce roman sont les témoignages des migrants aux histoires toutes plus différentes les unes des autres mais toutes reliées les unes aux autres par l'espoir. C'était d'ailleurs quelque fois très dur à lire parce que le naturel par lequel s'exprimaient ces hommes et ces femmes n'exposaient en rien des désirs futiles ou vains seulement ce que chaque homme espère, sans s'en rendre réellement compte, la volonté de vivre.
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2 histoires en parallèle, dont l'aboutissement est l'île italienne de Lampedusa. D'un côté Mila et sa famille, en proie à un deuil, de l'autre des Erythréens qui fuient la dictature de leur pays.
Alors j'avoue avoir eu un peu de mal à comprendre pourquoi l'auteur a pris ce parti d'histoires parallèles : à aucun moment les deux histoires de ne croisent. Enfin si, mais de manière assez anecdotique je trouve. Pour nous apprendre qu'il existe toujours un délit d'entraide si les pêcheurs sauvent des pauvres hères mais qu'il existe toujours de bonnes âmes qui bravent cette loi. Mais ça s'arrête là.
Le roman en lui-même se lit bien, explique bien aux adolescents les mécanismes qui poussent les Erythréens (mais aussi tous les autres) à fuir leur pays. Il n'y a ni manichéisme ni angélisme dans l'histoire (qui n'est cependant pas exempt de bons sentiments).
Une lecture "agréable" (eu égard au sujet), mais pas inoubliable.
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Deux intrigues indépendantes s'alternent dans ce roman : le deuil de Mila sur l'île de Lampedusa, et le périple d'adolescents erythréens qui s'enfuient illégalement de leur pays.
Le retour de Mila sur le lieu de villégiature de son enfance se déroule dans une atmosphère très mélancolique. Île paradisiaque, Lampedusa offre un cadre magnifique, entre mer, soleil et nature florissante. L'ambiance est à la langueur d'été, mais traîne en arrière-plan un goût de nostalgie des années heureuses : avec la mort de Manuele, plus rien ne sera jamais comme avant. Mila fuit d'ailleurs la compagnie de ses parents, pesante malgré leurs efforts pour chasser le chagrin (Manuele est mort sur cette île, un mois de juillet), préférant arpenter l'île sur son vélo. C'est au cours de ses vagabondages méditatifs qu'elle rencontre Paola, une jeune fille du pays "à la grâce quasi divine" qui lui apprendra à "faire avec l'existant, même avec le pourri, le moche, l'injuste. Même avec la mort, la maladie, la déception. L'absence." Un joli roman initiatique à l'atmosphère tangible, même si le rythme est un peu lent et le récit un peu creux.

Les témoignages des migrants clandestins me laissent un peu plus perplexes. Les deux premiers récits, ceux d'Amir et Saafiya, ont une écriture trop recherchée, presque poétique, qui colle mal avec la teneur des propos. Celui d'Amanuel par contre, offre un style percutant efficace, et les suivants sont plus ou moins dans la même veine. Mais ce qui m'a le plus posé problème en réalité, c'est le manque de précisions concernant le contexte historico-géographique. Les termes de Lampedusa et d'Erythrée n'évoquent pas grand chose, je pense, à un jeune qui aborde ce roman (même si les mobilités humaines font partie du programme d'histoire-géographie 4e). On ne sait pas forcément que l'île se situe entre la Sicile et la Tunisie et qu'un naufrage de clandestins africains a eu lieu au large de ses côtes en 2013. Le souci, c'est que sans ces références, l'élève lambda risque de ne pas comprendre grand chose. Toute la première moitié du roman évoque les atrocités vécues en Erythrée (rafles, contrôles de laissez-passer, service militaire forcé...) sans apporter aucune explication. C'est au lecteur de reconstituer les éléments disséminés sauf que, comme Mila, on ne se fait qu'une "idée très vague". Les éclaircissements viendront de Paola ("L'île est un pont entre l'Afrique et l'Europe") mais un peu tard à mon goût (page 132 !) : le lecteur peu motivé risque de décrocher bien avant.

Car au bout du compte, il s'agit de comprendre quel est le rapprochement entre les deux intrigues : tout comme Mila vient trouver refuge sur Lampedusa afin d'y puiser la sérénité qui l'aidera à surmonter le deuil, les adolescents erythréens concentrent sur cette terre de transit tous leurs rêves d'espoir et de liberté. Même si bien sûr la nature de la souffrance n'est pas du tout la même. Le but de l'auteur est clair : faire entrer "deux mondes en collision". Pour que l'on prenne conscience de certaines réalités toutes proches, pour donner corps aussi à tous ces anonymes traités globalement dans les médias comme "problème social".

Un roman à la thématique intéressante, mais dont la lecture par les adolescents devra être guidée pour être pertinente !
Lien : http://www.takalirsa.fr/refu..
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Quand elle revient sur l'île de son enfance, Mila est hantée par la mort de son petit frère, des années auparavant. Elle évite ses parents qui voient avec détresse arriver la date anniversaire de sa mort. Elle redécouvre le plaisir d'être seule, dans des paysages magnifiques, et tente de trouver la paix. Sauf que cette île n'est pas une île comme les autres … elle a pour nom Lampedusa.

Très vite d'autres voix se mêlent à celle de Mila : des adolescents et des adolescentes fuient leur pays, huit voix qui espèrent quitter la violence, vivre en paix aussi, étudier et aimer. Toutes ces voix vont se rencontrer sur l'île, qui n'a plus rien de paradisiaque …J'ai retrouvé avec plaisir la voix d'Annelise Heurtier que j'avais découvert avec Sweet Sixteen et Là où naissent les nuages. Après les États-Unis et la Mongolie, Annelise Heurtier nous emmène en Italie, au carrefour des vagues migratoires, sur une île tristement célèbre. Ce qui est d'autant plus marquant, c'est que Mila ne connaît pas l'histoire de cette île : elle ne la voit que comme un lieu magique de son enfance, sans savoir les destins qui s'y noue. Certes on a dû mal à penser qu'une jeune fille ne soit pas au courant de l'actualité si brûlante de son pays, mais après tout pourquoi pas … Cela rend son parcours d'autant plus intéressant : elle découvre qu'au-delà de sa blessure interne, les gens souffrent autour d'elle, et cette prise de conscience sera ce qui lui permet de faire son deuil.

Pour les autres voix, celles des migrants, leur forme est plus classique, leurs histoires malheureusement plus « communes », mais elles ont l'avantage de nous faire comprendre les tragédies qui se nouent autour de la Méditerranée. Avec des mots simples, Annelise Heurtier s'adresse directement aux adolescents qui, comme Mila, ne connaissent ou ne comprennent pas ce qui se joue. Par la même occasion, j'ai découvert avec horreur la terrible situation de l'Érythrée, immense camp de travail forcé, et qui fournit massivement des candidats à l'exil …

Au final c'est un beau roman choral, servi comme d'habitude par une langue belle et simple, qui va droit au coeur. Et qui aborde des sujets essentiels mais difficiles dans l'adolescence : les autres, le deuil, la sortie de l'enfance. Sans porter de jugement, avec réalisme et justesse.
Lien : http://missbouquinaix.com/20..
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Mila, jeune italienne d'une quinzaine d'année, revient sur l'île de Lampedusa avec ses parents, pour la première fois depuis des années. L'île a pourtant été le théâtre des étés heureux de son enfance, mais rien n'est plus pareil depuis que le malheur a frappé sa famille. En parallèle du cheminement intérieur de Mila, cette histoire nous propose quelques étapes du parcours du combattant de migrants Erythréens, pour rejoindre les portes de l'Europe.

Ce roman a le mérite de s'attaquer à un sujet on ne peut plus d'actualité, un sujet brûlant. Loin des polémiques, l'auteure se garde bien de faire de la politique et met l'accent sur l'humain, les trajectoires individuelles des migrants, même si elle évoque le militantisme de certains jeunes italiens. Pour ma part, j'ai appris des choses, j'ignorais la teneur de la dictature en Erythrée, qui n'offre pour toute perspective aux jeunes que vingt années de travail forcé pour l'Etat, qui les laisseront soumis et exsangues.

Et pourtant, en refermant ce roman, je ressens une certaine frustration, car l'histoire de Mila ne m'a pas franchement passionnée. Son drame familial n'a pas suscité en moi le même intérêt que les passages dédiés aux migrants, leurs efforts pour traverser le désert, rejoindre la Lybie ou le Soudan, puis se payer une place sur un raffiot en partance pour l'Europe. Malgré les efforts de l'auteur, l'histoire de Mila n'est pas aussi poignante mais surtout, les deux pans du romans ne sont pas assez connectés à mon goût.

Mila est une jeune fille marquée par la tristesse et la culpabilité. Sa famille a explosé, et elle se trouve incapable d'avancer. Elle voudrait juste effacer le passé, revenir sur les événements. Elle ne trouvera la paix que lorsqu'elle acceptera cet héritage. Quant aux jeunes migrants, leurs histoires sont diverses. Mais tous partagent la certitude que leur pays va leur voler leur vie, et que leur seul espoir est de fuir. Ils ne viennent pas pour prendre aux Européens ce qu'ils ont, mais pour avoir une infime chance de vivre leur vie.

En ce qui concerne la plume, elle est très agréable, j'apprécie beaucoup l'écriture d'Annelise Heurtier. Son style reste simple et abordable, littéraire mais pas trop exigeant.

Ainsi, ce roman a le mérite d'exister et d'aborder un thème difficile en toute simplicité, sans chercher la polémique, en racontant simplement quelques épisodes de la vie d'êtres humains. Je regrette simplement que l'histoire des migrants et celles de Mila n'aient pas été davantage liées, ce qui aurait donné davantage d'intérêt au roman, qui m'a paru un peu inégal. A lire néanmoins pour son thème, à partir de 14 ans.
Lien : http://romans-entre-deux-mon..
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