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Qu'on ne s'y trompe pas. Ceci n'est pas un roman policier. Bien sûr il y a des morts, des flics, des innocents, des coupables... mais à vrai dire, cela nous est bien égal.

Non, ce que Chester Himes a écrit en 1969, c'est un roman social, noir dans tous les sens du terme, où il s'interroge, où il NOUS interroge, sur la condition noire des États-Unis de cette époque-là (n'oubliez pas que Martin Luther King, le promoteur de l'action pour le respect des droits civiques, avait été assassiné un an auparavant et dont je vous conseille chaleureusement au passage Minuit, Quelqu'Un Frappe À La Porte), mais, bien au-delà des frontières de Harlem, sur le sort et le brûlot que constitue n'importe quelle minorité non respectée dans un pays, par ailleurs prospère.

Changez juste la couleur et vous aurez une vision et une analyse pénétrante du ressenti des communautés maghrébines en France, turques en Allemagne, etc. le message de Chester Himes tient sa force dans ce qu'il a d'universel (voir aussi à ce propos les articles sur le hooliganisme dans Sport Et Civilisation de Norbert Elias).

Ce message, cette parabole sur le mal-être des minorités ethniques, est à méditer dans n'importe quel pays où il y a une minorité raciale, sociale, religieuse ou ethnique qui se retrouve ou qui se sent méprisée, qu'on parque, qu'on entasse, qu'on mure, volontairement ou involontairement, dans des ghettos qui sentent trop fort la misère et la discrimination.

C'est donc un regard intègre, sans parti pris, bienveillant mais lucide que nous offre Chester Himes sur les noirs de Harlem, son Harlem qu'il connaît sur le bout des doigts. Il y dépeint des noirs bourrés de défauts mais attachants, il y dépeint une situation sanitaire et sociale invivable, il y dépeint les ferments de la révolte qui, telle une cocotte-minute sans soupape risque d'exploser au visage de tous à chaque instant.

Ses deux héros récurrents, presque des anti-héros, les deux flics noirs surnommés Cercueil & Fossoyeur, aux méthodes rugueuses, qui ne savent pas toujours de quel côté ils doivent se placer dans les conflits entre noirs et blancs, eux qui sont toujours là pour se prendre des coups (voir comment Cercueil s'est fait brûler le visage dans La Reine Des Pommes) et qui commencent à se demander si tout cela en vaut vraiment la chandelle. Pour quel ordre établi bossent-il finalement ?

L'histoire est intriquée comme les rues de Harlem et l'auteur entrelace plusieurs scènes qui concourent toutes à amener la parabole finale de l'aveugle au pistolet.

L'aveugle, c'est bien évidemment le peuple noir de Harlem, et le jour où il se servira de son pistolet, d'une part cela fera mal, mais d'autre part, personne ne sera à l'abri des coups lancés au hasard. Cela ne vous rappelle rien ?... enfin, ce n'est là que mon avis, c'est-à-dire celui d'une pas tout à fait aveugle sans pistolet, autant dire pas grand-chose.
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Années soixante : Harlem bouillonne : les arnaques habituelles des malfrats mais aussi les mouvements religieux plus ou moins fantaisistes et fanatiques, et les groupes de contestation politique . Sans compter les bonnes intentions qui dans cet Enfer finissent en pavés sur les cops. Himes ne raconte pas vraiment une histoire mais un pandémonium à la Jérome Bosch qui est aussi une sanglante dénonciation de ce qui a crée une situation incontrôlable.
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L'aveugle au pistolet n'est pas un polar, mais de la littérature pure, une oeuvre littéraire exprimant la rage de la communauté noire américaine et la dénonciation des inégalités sociales entre les Blancs et les Noirs.

Je pensais avoir affaire à un polar, mais c'est en fait un livre coup de point de Chester Himes, dénonçant à merveille le racisme, l'exclusion, la pauvreté, la ségrégation, dont est victime la communauté afro-américaine dans les années 40 et 50 aux Etats-Unis.

Malgré cette surprise, je n'ai pas été captivé par L'aveugle au pistolet, le trouvant de calibre moyen et peu intéressant. Je pense que L'aveugle au pistolet aurait du sortir sous une autre forme, plus sociologique, et non sous la forme d'un polar.
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Les deux flics noirs de Himes, Ed Cercueil et Fossoyeur, sont de retour. Mais ici, nulle enquête véritable, il s'agit plutôt du portrait de Harlem et des conditions de vie du peuple noir, livré par petites touches, aux travers de mille destins, mille portraits.
Un très bon roman tout entier rempli du cynisme des deux héros. Une chronique sans concession de la rue, avec de très belles descriptions.
L'écriture nerveuse de Himes retranscrit parfaitement l'ambiance et le désoeuvrement de ce peuple.
"je me suis dit là-dessus que toute violence inorganisée était comme un aveugle armé d'un pistolet." (préface de Himes)
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Himes Chester
L'aveugle au pistolet
Comme l'auteur en a l'habitude, d'abord il met en scène ses deux policiers favoris. Fossoyeur et Cercueil, vêtus comme des cow boys, dans une vieille voiture cabossée, ne savent pas toujours s'il faut aller à droite ou à gauche, ils sont noirs eux aussi et se font souvent massacrer.
Et en plus de ces deux flics, il décrit sans fard Harlem tel qu'il est, tel qu'il le connait.
Avec ses ghettos malfamés, miséreux, les gens entassés dans de vieilles bicoques sans aucune facilité ni rien de sanitaire pratiquement insalubres.
C'est un cri, pas seulement un livre, un cri noir de cette minorité opprimée
Les responsables voulaient démolir tous ces taudis pour les transplanter ailleurs, mais ailleurs, quid des loyers, de tous les petits commerçants.
Cela suffisait donc à provoquer une émeute
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Je suis déçu par ce dernier opus de Chester Himes, ce livre à perdu tous sens, pas de fil conducteur, c'est cafouilleux,pas drôle, je ne me suis pas fais transporté dans New York, tout l'inverse des livres habituels de Chester Himes. Je le trouve meme limite raciste. On sent qu'il a écrit ce livre à une période de sa vie qui fut délicate pour lui. C'est bien le seul Chester Hiles aussi nul.
J'ai tellement pris mon pied avec ces autres oeuvres, qu'il reste malgré ce mauvais opus un de mes écrivains préférés.
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et la plongée dans le harlem des 70s continue avec toujours la critique sociale sous la veste de costard rouge vif
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