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Pasteur dans un bled paumé de l'Arkansas, Richard Weatherford a bien du mal à concilier foi et famille avec ses penchants crypto-impies. Malgré tout, ça marche pas trop mal pour lui. Depuis des années et au prix d'efforts monstres, l'hérésiarque réussit à peu près à faire taire ses tendances pas très catholiques. Enfin, réussissait plutôt jusqu'à ce qu'il rencontre Gary Doane, le loser du coin pour qui les insultes homophobes de la cour de récré persistent à résonner dans sa vie de jeune adulte et qui ne met pas des lunes à percer à jour la vraie nature du Révérend (nous apportant dans la foulée la preuve que le gaydar, à l'instar d'El Chupacabra, existe peut-être !)
Pas de mal avec un tel postulat de départ à imaginer comment Gary va avoir l'idée de faire cracher le cureton au bassinet après l'avoir fait cracher d'une façon toute différente.
Un plan démoniaque qui se déroule comme prévu ou presque puisque frère Weatherford n'ayant pas la somme d'argent exigée à disposition, les 24 heures de battante qu'il obtient pour la dégoter vont le plonger lui, sa famille et quelques brebis égarées du coin dans des remous gadouilleux dont certains n'auront plus l'occasion de sortir.

Au nom du Bien ou l'inéluctable chute d'un homme d'église. Non, pas tout à fait. C'est oublier un peu vite les ressources insoupçonnées qu'un être humain est capable de puiser quand on le menace d'annihiler son monde et pour Richard Weatherford il s'agit non seulement de son monde terrestre, sa famille et sa réputation mais aussi de son billet d'entrée pour le royaume des cieux qu'il croyait jusque là largement acquis.
Mais dans ce petit patelin pro-Trump dont les seules fleurs poussant dans les jardin sont les pancartes vantant la politique de l'agent orange, tout est toujours possible et Jake Hinkson, familier des revirements de situations inattendus nous sert comme à son habitude un petit noir bien serré qu'on serait bien mal inspiré de refuser.
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Marié, père de cinq enfants dont un porteur de handicape, frère Richard Weather ford, pasteur de son état possède la confiance de ses ouailles ainsi que toutes les apparences de la respectabilité. Quand le jeune Gary menace de révéler leur relation cachée s'il ne lui verse pas la somme de trente mille dollars pour son silence. Richard va mettre en place tout ce qui est en son pouvoir pour se sortir de ce mauvais pas. Chacune de ses actions va avoir des conséquences et de fortes répercutions sur la tranquillité du comté de van Buren. Il faut imaginer la vie dans une petite communauté, les rumeurs et les « on dit » pouvant briser une vie plus rapidement qu'il ne faut pour le dire. L'action va se dérouler sur une seule journée et on ressent très fort l'angoisse de cette course contre la montre. Les personnages impliqués sont peu nombreux mais ils ont tous des liens entre eux : employé/employeur, beau-père /belle-fille/ petit- ami etc. Les personnages sont amenés à agir voir réagir sans avoir le temps de réfléchir, leurs actes reflètent souvent la bassesse et la frayeur. L'intrigue monte ainsi en puissance sans rien lâcher et le lecteur en total empathie vie les sentiments des uns et des autres. Peut-être est-ce dû à l'emploi de la première personne du singulier, ce « je », est employé par le personnage de référence du chapitre. Tout au long de l'intrigue on a le sentiment d'un jeu pervers du tout ou rien. Je n'ai pas arrêté d'imaginer des scénarii tout le long, avec des extrapolations toujours plus folles. L'auteur arrive à percer les méandres de l'âme humaine et à nous restituer tout ce dont l'homme est capable lorsqu'il est soumis à la pression sans pouvoir apercevoir le bout du tunnel. Un livre fabuleux sur la nature humaine qui nous en dit beaucoup sur la mentalité américaine mais bien entendu ceci est transposable n'importe où dans le monde. Bonne lecture.
Lien : http://latelierdelitote.cana..
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Un roman totalement subversif sur l'Amérique profonde et bigote, un pays dans lequel à l'aube de l'ère Donald Trump le pire est toujours possible
Richard Weatherford officie comme pasteur dans une petite ville de l'Arkansas. Marié à Penny, père de cinq enfants, il est une des personne les plus en vue de la bourgade, respecté et écouté par la population. Quand il devient la proie d'un maître-chanteur, il est prêt à tout pour sauver les apparences et maintenir sa situation, quitte à s'affranchir des lois et à bafouer la morale qu'il prêche chaque semaine dans son église.
Les chapitres s'enchaînent avec une impeccable maîtrise, les différents protagonistes prenant tour à tour la parole. le lecteur se trouve bien vite pris dans la même spirale infernale que le pasteur et le temps s'étire avec une incroyable subtilité puisque l'action est resserrée sur à peine un peu plus de 24 heures. Plus le rythme s'accélère et plus les chapitres sont courts … le lecteur est tenu en haleine, se demandant à quel moment le vernis des apparences va définitivement se fissurer, c'est bluffant !
Ce roman noir est délicieusement amoral et terriblement cynique. C'est un portrait au vitriol de l'Amérique profonde et puritaine et d'une église où la foi rime avec l'hypocrisie. A noter une impeccable fluidité d'écriture (et sans doute de traduction). C'est parfois cru mais jamais vulgaire et régulièrement revient la même interrogation : « où s'arrête le bien et où commence le mal ? ».

Lien : http://www.instantanesfutile..
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Entre le roman et le polar, cette histoire enchantera ceux que la religion rebute puisque son héro, le pasteur d'une petite ville de l'Arkansas,
Richard Weatherford ne les décevra pas :"au nom du bien" de l'Américain Jake Hinkson. Un page turner à rebondissements où chaque chapitre est raconté par l'un des protagonistes. Religion, pognon, relations, absence de relation, tout y est, Dieu veille
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Au nom du bien
Jake HINKSON

Que se passe t'il quand le pasteur apprécié et réputé de la paroisse de Stock, Arkansas, faute et doit en payer le prix ?
Car Richard Weatherford a fauté et maintenant il doit trouver comment sauver sa vie de famille, sa réputation et son âme.
Peut‘ il compter sur l'aide de Dieu pour le tirer de ce faux pas ?
Ou doit-il s'abaisser au niveau de ses maîtres chanteurs ?

Ce roman se déroule sur 2 jours.
2 petits jours pendant lesquels TOUT va se produire.
Un roman nerveux, vif comme je les aime avec une belle panoplie de personnages et surtout de réactions.
Encore une superbe couverture des Éditions Gallmeister.
Je suis impatiente de rencontrer l'auteur et d'avoir une dédicace.
Un très bon roman !
#gallmeisterforever
#jakehinkson
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La succession des voix narratives est au service d'une intrigue tirée au cordeau. Tous les personnages sont superbement caractérisés, même les plus secondaires. La dénonciation de l'hypocrisie est magistrale et laisse pantois. On ne peut pas arrêter la lecture une fois qu'on l'a commencée, le rythme est haletant, tout s'enchaîne avec une remarquable fluidité, y compris les raccords entre les chapitres. Un chef-d'oeuvre implacable.
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Décidément les éditions Gallmeister nous font découvrir un super lot de pépites en provenance des USA.

On découvre un peu plus les contradictions de cette Amérique prétendument puritaine qui cache derrière les murs de sa bonne conscience de très vilaines turpitudes.

Donc Au nom du bien on fait le mal.
Le pasteur Wheather-Machin est un aficionado de la face, il n'hésite pas à enfreindre les enseignements du seigneur tout puissant pour que sa congrégation ne s'aperçoive pas que son vernis se craquelle sous le soleil de Satan.

Les destins s'épuisent dans ce récit sans justice, enfin presque sans justice.

Bonne littérature, à consommer sans modération
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24 heures dans la vie d'un prêtre, et quel prêtre !

Richard Weatherford est le pasteur de Stock, petite ville des Ozarks dans le nord de l'Arkansas. Avec sa femme Penny, ils sont les références de leurs ouailles et « jouent » à guider leurs vies dans ce bout d'Amérique conservatrice qui s'apprête à voter Trump. Bon, on l'aime moyennement, mais il défend quand même nos valeurs... Alcool, sexe, enfants, TV, fréquentations… C'est facile, tout est réglé par la religion et Frère Richard est là pour rappeler le chemin aux quelques brebis que le malin tenterait. Douter oui, mais pas longtemps.

Sauf qu'un moment d'égarement de Frère Richard va venir fracasser ce fragile château de cartes a priori bien ordonné, plongeant en l'espace d'une journée le prêtre et sa communauté dans le doute puis le chaos total. Vengeance, chantage, parjure, baston, incendies, crimes… L'heure de l'addition a sonné pour Richard, devenu le symbole de cette hypocrisie puritaine et sclérosante d'un autre temps !

« Quelle merde cet endroit. Il est le roi des hypocrites. Il est leur grand héros et regarde ce qu'il est. Juste un gros menteur. » … « Il va nous payer. Il va nous payer ce qu'il nous doit. Il va nous payer ce que ces connards nous doivent. »

Une fois de plus, Jake Hinkson démontre dans Au nom du bien – joliment traduit par Sophie Aslanides – sa totale maîtrise du noir. Après les superbes L'enfer de Church Street et Sans lendemain, il continue à explorer les effets de la religion du côté le moins brillant de la médaille, plongeant ses personnages particulièrement travaillés – Brian l'entrepreneur looseur, Tommy le parrain parvenu, Gary et Sarabeth les amoureux rêvant d'ailleurs et enfin Penny, faux pantin qui se découvre une âme et un cerveau – dans un tourbillon de questionnements, introspections, remises en cause, le tout dans un rythme de métronome.

C'est noir, c'est drôle, c'est brillant !
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J'avais bien aimé l'an dernier « Sans lendemain » de Jake Hinkson, mais j'ai cette fois pris une sacrée claque avec ce « Dry County ». On y fait la connaissance du pasteur Richard Weatherford la veille de Pâques, alors qu'il est très occupé. C'est un moment fort de sa paroisse, riche de plus de trois cents personnes en temps normal (Pâques va en attirer encore plus). Tous ses enfants sont réunis à la maison. Nous sommes en Arkansas, dans les Ozarks (on pense forcément à la série), en 2017, c'est l'Amérique profonde, où l'homosexualité est honteuse, où le pasteur est une figure de pouvoir importante. Ce matin, Richard est réveillé par un appel, à l'aube, le jeune Gary veut le voir tout de suite, il ne peut se défiler. Il ment à son épouse et sort. C'est le début de vingt-quatre heures pendant lesquelles tous ses repères vont se brouiller… On ne peut pas absolument pas s'imaginer ce qui va se produire. On ne peut qu'assister, évoluant dans nos perceptions de la situation à mesure qu'on connaît mieux ceux qui la racontent, à une construction totalement bluffante, qui se termine dans un crescendo haletant jusqu'au point final, un prêche magistral aux accents dévastateurs pour qui en savoure l'extrême hypocrisie. C'est un grand grand roman !
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Frère Richard Weatherford est pasteur dans une petite ville de l'Arkansas, marié, cinq gosses, bien sous tout rapport. Sauf que… (Car sinon le roman de Jake Hinkson serait aussi passionnant que le bottin de la Picardie)… Sauf que ce cher pasteur a un secret qui risque de lui couter 30000 dollars s'il ne veut pas qu'il soit révélé et ainsi, voir sa réputation s'envoler vers les derniers cercles de l'enfer et sa petite vie tranquille céder la place à un lynchage en place publique par la vindicte populaire.
La morale de cette histoire est inattendue et les voies du Seigneur sont effectivement impénétrables. « Au nom du bien » est un bon roman à la construction originale et dont la lecture est vraiment plaisante.
Traduction limpide de Sophie Aslanides
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