Psychotique

Je perçois avec effroi des grattements griffer ma porte d’entrée. Comme si quelqu’un s’amusait à graver un message au couteau sur du bois. Mes oreilles ne se concentrent plus que sur ce bruit régulier strident. Qui peut me vouloir autant de mal ? Je n’ai pas d’ennemi, bon sang ! Une odeur de terre séchée se propage jusque dans mes narines. Je ne saurais expliquer pourquoi, mais une connexion s’implémente dans mon cerveau lorsque je la respire. Les coups de griffes contre ma porte me sortent de mes pensées pour me tirer devant mes verrous.

À moi de reprendre le flambeau. Tu vas brûler de l’intérieur. Je vais calciner tes rêves et te torturer de cauchemars.
Tu aurais pu me sauver. Je pourrais éviter ce massacre. Une main pour une main. Une dent pour une dent. Une vengeance pour une vengeance.
Prépare-toi, mon frère, les monstres ne terrifient pas uniquement les enfants.
Un dernier conseil, ouvre ton armoire avant d’éteindre la lumière. On ne sait jamais ce qui peut s’y trouver. Ou s’y être caché.

Tu n’imagines pas le bonheur que je ressens à te percevoir la peur aux tripes, le malheur à chaque pas.
Aurais-tu imaginé ressentir un jour pareille sensation que d’embrasser la folie ? D’être manipulé par un fou ? Quelqu’un que tu as aimé toute ta vie. Quelqu’un que tu pensais connaître. La réalité c’est que tu ne dois faire confiance à quiconque pour réussir. Pas même ceux qui t’entourent. Encore moins tes amis.

Étant petit, tu as toujours eu des tas d’amis imaginaires, mais je me disais que cela te passerait. Que tout ça était dû à la perte de tes parents dans l’accident de voiture. J’ai laissé couler, dit-elle, la voix tremblante. Mais les années passaient et tu me parlais tous les jours d’un certain Victor. Tu le considérais comme ton frère jumeau. Tu disais qu’il te ressemblait comme deux gouttes d’eau !

L’accident a dû aggraver tes troubles et t’as fait confondre souvenirs et réalité. Ton esprit a pris un coup, mais nous pouvons tout recommencer. Je serai plus présente cette fois-ci, je t’aiderai mon chéri, me dit ma grand-mère en me fixant, les yeux brillants.
Je suis coincé. Perdu entre mes souvenirs. Mes sens s’écroulent. Et si j’étais devenu fou ? Et si cette histoire était bien réelle ?