Les dernières fragrances
S’éteignent lentement
Sur la chaussée humide
Le voyage a passé
Et les devantures sont vides
De tout océan
On accroche les tumultes
Aux dernières cartes d’ailleurs
Ici je me perds dans ce désert
Où nulle guirlande
N’éclaire les toits
Et je cherche
Dans la nudité du jour
Cet autre horizon qui me fuit
Depuis toujours
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Chaque homme que tu croises
Chaque homme que tu croises
Comme suspendu à ton rire
Se détache dans la solitude
Des jours sans regard
Lit de blancheur sans caresse
Où chaque ivresse se ressemble
Il n’y a que des bribes de vie
Et pourtant le vide est une réponse
À chaque départ
À la rupture inévitable
Et aux sursauts nocturnes que tu hantes
Sans le savoir
Cisèle la branche d’aubépine
Cisèle la branche d’aubépine
Trace les courbes miraculeuses
Sur le lit asséché
Rivière de poussière
Dans le bruissement des sillons
Chante l’hymne de la pluie
Pour te rendre
La beauté passagère
Qui emportera ton ennui
Dans l’immobilité de la plaine
Dans l’immobilité de la plaine
Où le temps a cessé de murmurer
Le jour n’est plus
Que ce que nous en avons fait
Un éclat émoussé
Qui ne servira encore
Que pour quelques feux
Car
Tu t’éloignes ténébreuse
Pensant aux drapeaux noirs
Qui demain
Flotteront sur chaque bastide
Les étoiles arides
Arriveront toujours trop tôt
Et ta silhouette indécise
Te transportera
Au-delà de l’absence
La foudre nous a envoyé
La foudre nous a envoyé
Tenir une rose bleue
Sous une pluie électrique
À l’ouverture du coffre
Comme une margelle illuminée
Chaque détail chaque pas
Trahit l’envie qu’a la nuit
De s’accaparer la couleur
La tige se brisera avec le jour
Et tes yeux et mes mains
Ne seront que faire du fardeau
De pétales si bleus