Un des facteurs les plus déterminants de notre conditionnement est le système éducatif. Dans les sociétés occidentales, l'école nous apprend à définir un problème et à lui apporter une solution. Tout notre système d'éducation et de formation ainsi qu'une grande partie du progrès technique, reposent sur ce principe d'apprentissage. On nous apprend à avoir recours à la logique et à la pensée rationnelle pour expliquer la réalité, et l'intuition n'est guère prise en compte. Ainsi, savoir une chose et ne pas être à même d'en expliquer le pourquoi, est considéré comme insuffisant. Répondre à nos professeurs : "je ne sais pas" ou "je ne comprends pas" est un aveu d'échec. On attend de nous une réponse, de préférence logique et rationnelle. Notre pensée est en permanence à la recherche de solutions.
Nous parcourons ainsi notre existence en essayant continuellement de trouver une solution matérielle à nos problèmes. Or, la vie n'est pas une équation qu'on peut résoudre sur le papier, et personne ne nous a jamais appris à être seulement ici et maintenant.
Dans quelle mesure et dans quelles limites pouvons-nous réellement faire confiance aux "réponses" de notre raison, programmée par le vécu passé ? Comment de telles pensées ainsi conditionnées pourraient susciter en nous la création d'une réalité nouvelle ? Si nous voulons absolument résoudre un problème, l'échec est-il préprogrammé ? Robert Fritz attire notre attention dans son livre "der Weg des gerinsten Widerstandes" (le chemin de la moindre résistance) :
"Le problème mène à l'action qui va résoudre le problème, ce qui va atténuer le problème. D'où moins d'effort pour le régler et ainsi le problème demeure."
La tentative de solutionner nos problèmes ne prouve que notre volonté de nous en débarrasser. Mais si nous choisissons de considérer la vie comme un challenge et non plus comme un problème permanent qu'il faut résoudre, alors nous prenons le chemin de la vie créative, car créer c'est utiliser l'action qui va permettre que se manifeste dans notre être ce que nous sommes en train de créer.
Le langage est un produit de l'élaboration de pensée, et il est rare que nous puissions communiquer réellement à travers les mots. L'Expression "faire la conversation" est éloquente en elle-même. La véritable communication passe par les expressions de notre visage, de nos yeux, le langage de notre corps et le ton de notre voix.
Pour mener une vie pleinement réussie, nous devons échapper au sommeil de notre existence robotisée et stimuler notre conscience. (...) Plus nous devenons conscients, plus il nous est facile de nous mettre en relation avec notre Moi profond. Nous faisons de plus en plus confiance en cette force qui nous habite, qui nous fait grandir et nous mène à la totalité. A ce stade, le véritable travail sur nous-mêmes commence. Nous pouvons déposer les masques et vivre au cœur de notre vie.
Tout ce à quoi nous nous identifions se transforme constamment, aussi bien intérieurement qu'extérieurement. Le corps peut tomber malade ; il vieillit ; il meurt. Nous pouvons perdre notre travail, nos amis, notre famille. Au fil de notre vie, nous finissons par tout perdre. Rien ne reste tel qu'il a été. Et pourtant, il semble exister en chacun de nous quelque chose que les changements n'atteignent pas, une sorte de centre intérieur, le cœur du Moi.
Nous nous servons de l'esprit comme d'un outil pour recréer le monde dans lequel nous vivons. Nous pouvons l'utiliser d'une manière consciente en participant activement à la création de notre propre réalité ou, comme la plupart des gens, inconsciemment, en réaction à toutes les circonstances de la vie.