Nick Hornby était, jusqu'à cette lecture et celles qui vont suivre, un parfait inconnu pour moi… Mais j'ai accepté de participer à un défi-lecture autour de cet auteur anglais ; je commence ma découverte par
Haute fidélité.
Le titre est bâti sur un jeu de mots : il s'agit à la foi de fidélité amoureuse et de musique… le narrateur, trente-cinq ans, disquaire et londonien nous raconte à la première personne ses états d'âmes et ses goûts musicaux.
La quatrième de couverture annonce « un roman hilarant »… Personnellement j'ai pleuré d'ennui !
Le début était pourtant plutôt original avec cinq courts récits autour des premières ruptures sentimentales de la vie du narrateur, depuis l'âge de douze ans jusqu'à une trentaine d'année. Ces souvenirs mettaient en évidences des souffrances et des humiliations stylisées et exacerbées ; c'était plutôt bien rythmé et prometteur. Les extraits de conversation de la fin étaient un peu dans le même esprit, sortes de morceaux choisis…
Et puis, le récit s'est englué dans une logorrhée répétitive, un discours d'éternel perdant, servi par une bande son qui a eu sur moi un effet « catalogue » plus que musical ; ma culture pop a eu un peu de mal à suivre et, surtout, je n'ai pas toujours saisi le bien fondé de cet étalage, souvent sous forme de listes. Et j'ai ressenti la même chose pour les références cinématographiques ou littéraires, malgré mon intérêt pour tout ce qui touche à l'intertextualité.
Parfois, j'ai pu relever quelques belles trouvailles, des formules (« je me sens comme une glace cuite ») et des situations intéressantes mais trop vite engluées dans l'ensemble du récit : une certaine lucidité, une autodérision évidente, des contradictions savoureuses, des clichés revisités, des petits sketchs (la femme de Wood Green qui veut brader la collection de disques de son mari infidèle, ou encore la discussion sur le sens du mot « encore », par exemple), des moments où le narrateur interpelle le lecteur (« alors, le sale connard, c'est qui ? »)… le dénouement n'est pas surprenant, annoncé depuis la fin du premier tiers du roman à peu de choses près (« donc, on a une chance de se retrouver ensemble »).
À mon corps défendant, j'ai développé une certaine antipathie pour ce héros qui a peur de vivre sa vie.
Ce roman de
Nick Hornby a vraiment été une lecture laborieuse pour moi. Ce défi littéraire s'annonce mal mais je vais persévérer en espérant que les autres livres que j'ai sélectionnés vont davantage me plaire et me toucher.