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Pourquoi l'antisémitisme n'est-il pas un racisme comme les autres ?

Peut être parce que le racisme est mépris et l'antisémitisme jalousie. La différence de couleur ou de culture est vue comme « quelque chose en moins » ; au Juif, on reproche au contraire d'avoir « quelque chose en plus ». Même pauvre, discriminé, victime du pire, il est encore « trop » conclut Delphine Horvilleur.

Constatant que la Bible ne parle pas du juif ou du peuple juif, à proprement parler, c'est en analysant les écrits traditionnels de la Torah et du Talmud, que l'auteur nous démontre comment l'antisémitisme est né et s'est développé au cours des siècles en s'appuyant parallèlement sur la misogynie.

Des pages denses, à la lecture difficile pour qui n'est pas familier de la Torah, de Freud ou de Sartre (ce qui est mon cas) et qui imposeront une relecture ultérieure. Mais des pages qui interpellent, qui prêtent à réflexion, qui enrichissent le lecteur et qui vont m'inciter à découvrir cette philosophe que Samuel m'a recommandée.

Reste à savoir si l'antisémitisme peut être combattu par la lecture et la philosophie … alors que l'autodafé et le bucher sont les armes habituelles des racistes.
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Réflexions sur l'antisémitisme au travers des textes sacrés, cet essai est court mais un peu ardu.
Il faut donc s'accrocher mais les pistes soulevées sont intéressantes :

Dans le désordre, voici ce que j'ai retenu :

L'auteure nous rappelle que le peuple juif s'est construit sur la coupure (la destruction du temple notamment, le départ de la terre d'origine). Or, l'antisémite rêve d'un tout, d'une nation unie et homogène. C'est donc toujours le juif qui va empêcher cette plénitude de se réaliser et qu'il faudra combattre afin d'atteindre ce tout.
Ainsi « Tout au long de l'histoire, les juifs ont été perçus comme ceux qui empêchaient de faire « tout », de faire totalité parce que quelque chose dans leurs rites, dans leurs corps ou dans leurs croyances se posait en retrait, en coupure, en refus de faire corps avec la totalité. »

L'auteure associe également antisémitisme et anti-féminisme. Ce sont les mêmes qui vont généralement rejeter le juif et la femme car le premier est rarement associé à des symboles de virilité.

Réflexions également sur la notion de peuple élu. Cette idée d'un peuple élu par Dieu embarrasse les juifs et est même parfois un sujet de plaisanterie mais attise les jalousies des antisémites et nourrit la haine (« le juif a tous les postes clés, il vole argent » etc) Cette notion obsède souvent l'antisémite.

Un petit essai érudit à lire par tous ceux que la question intéresse.
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Une fois de plus, c'est grâce à "La Grande Librairie" que j'ai décidé de lire ce roman qui est aux antipodes de mes lectures habituelles.

La manière dont l'auteure avait parlé de son livre m'avait interpellé, dans le bon sens du terme car elle faisait un parallèle intéressant entre l'antisémitisme et la place de la femme dans l'Histoire.

Nous étions accusées des mêmes maux, des mêmes tares que les Juifs : hystériques, manipulatrices, opportuniste, faible…

Comme je m'en voudrais de mourir bête et que j'aime aller me coucher un peu plus "culturée", j'avais coché ce roman, bien décidée à me plonger dedans dès que je pourrais le faire.

Véritable enquêtrice, l'auteure s'est plongée dans les textes anciens, les textes bibliques, pour aller chercher une trace non seulement de la première fois où l'on utilisa le mot "Juif" (avant, on disait "Hébreu") et d'où viendrait cette haine, le patient zéro, en quelque sorte.

Au départ, l'exploration des textes de l'Ancien Testament ne m'a pas dérangé, c'était agréable à lire, j'avançais bien au pays des légendes et des histoires, même si, au fil des différents textes, l'histoire n'était pas tout à fait la même.

Je la prends pour un texte servant à m'expliquer des choses, à m'élever, à réfléchir, rien de plus. Donc, tout allait bien dans le meilleur des mondes.

Oui, mais, à un moment donné, trop is te veel (trop c'est trop) et c'était trop pour mon petit cerveau qui a décroché quelques fois car trop théologique pour la lectrice lambda telle que je suis.

Le rythme de lecture en pâtit, on surprend ses yeux à sauter des lignes et à tenter d'aller voir plus loin si le texte n'est pas plus intéressant que cette étude trop poussée pour ceux et celles qui n'y sont pas habituées.

Pourtant, tout le reste est intéressant au possible, j'ai vraiment aimé tout le reste, mais ce blocage me restera en travers de la gorge et malheureusement, mon plaisir lecture s'en est ressenti car j'aurais préféré qu'elle nous parle plus de l'antisémitisme à travers les âges du monde réel.

Finalement, c'était plus facile d'écouter l'auteure parler de son livre à La Grande Librairie que de la lire.

Sans pour autant remettre son travail en question car il y a des heures de boulot, là derrière, ce qui est bien dommage d'avoir mis autant de peine dans la recherche et peut-être moins dans la présentation de toutes ces études des textes bibliques.

Dommage... Malgré tout, je retiendrai des choses de cette lecture et j'irai me coucher moins bête que la veille, ce qui n'est déjà pas si mal. Tout compte fait, je ne suis pas vraiment perdante sur le coup.
Lien : https://thecanniballecteur.w..
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"La haine du Juif serait ainsi une colère de l'outsider qui prend pour cible un peuple perçu comme le champion de l'appartenance."
.... haine du Juif, haine des juifs, haines qui ont tué des millions de personnes au cours de l'Histoire, parce que ces personnes étaient des Juifs. Ce fut une haine sans frontière bien définie, une haine constatée sous toutes les latitudes...puisque les Juifs sont partout, comme l'avait écrit Brasillach, qui fut fusillé pour ses mots, pour ses actes.
L'auteure analyse les textes anciens sacrés ou non, les mots de la Bible, mais aussi la tradition et les légendes juives, et ceci afin de comprendre l'origine de ce mot presque repoussoir, pourquoi et comment progressivement, les Hébreux sont devenus des "Juifs", pourquoi des fantasmes sont nés dans l'esprit des non-Juifs, fantasmes idiots et sans fondement. ...Pourquoi, un temps on a pensé que les Juifs, comme les femmes saignaient tous les mois, pourquoi et comment ils ont été perçus comme une menace pour les autres, pourquoi ils refuseraient de s'intégrer à la communauté ?
Haine d'un peuple caricaturé sous toutes les latitudes
"On lui reproche de détenir et d'accaparer le pouvoir, l'argent, les privilèges ou les honneurs qu'on nous refuse."
Oui c'est une forme de racisme différent.
C'est un racisme fondé sur une jalousie envers des personnes qui sont définies comme ayant plus, ce n'est pas un problème de couleur de peau...Non !
Le racisme que je qualifierais d'ordinaire, est un rejet, un mépris de personnes considérées comme différentes, considérées comme inférieures en droit, c'est souvent un mépris de personnes originaires de pays qui furent colonisés....et dont on fut chassé à coups de pieds au c...
Le Juif quant à lui n'a pas de pays d'origine. Cette haine de ce peuple juif est différente de la haine d'autres peuples qu'on refuse d'accueillir.....
Au contraire d'autres peuples le peuple Juif apparaît comme un peuple manipulateur agissant sur le pouvoir, donc directement sur nos vies, ainsi le peuple juif "confisque quelque chose au reste de l'humanité" .... Quelque chose mais quoi ? Ce racisme remonterait-il au Christ?
Ainsi, cet antisémitisme est donc un racisme différent des autres racismes tous fondés sur une notion de supériorité par rapport à ceux qu'on rejette. Alors que le raciste méprise certaines populations, parce qu'elles sont différentes de lui, ...c'est un racisme et un mépris fondé sur le "moins". le raciste méprise ceux qui sont considérées comme inférieures alors que l'antisémite méprise une population qui, dans son esprit a plus que lui, notamment de l'argent, du pouvoir, de l'influence politique...
Cet essai sociologique et érudit n'est pas simple, loin de là et mérite presque une deuxième lecture. Il ouvre tant de portes, aborde et pose tant de questions.....J'attendais une analyse plus historique, plus géographique mais ce racisme n'a pas de frontière...ni de temporalité
L'antisémite est un homme qui a peur. Non des Juifs certes : de lui-même, de sa conscience, de sa liberté, de ses instincts, de ses responsabilités, de la solitude, du changement, de la société et du monde ; de tout, sauf des Juifs (...) c'est l'homme qui veut être roc impitoyable, torrent furieux, foudre dévastatrice : tout sauf un homme." (Jean-Paul Sartre - P. 128)
Elle est bien loin, à mes yeux de la caricature du rabbin machiste......elle détruit par sa personnalité, son ouverture d'esprit, son discours et son engagement, les poncifs traditionnels qui leur sont attachés.
Comment ne pas être attentif aux propos de Delphine Horvilleur..
Lien : https://mesbelleslectures.co..
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Voilà un religieux (Delphine Horwilleur rabbin) qui nous réconcilie avec les religions ! Dans cet essai, elle tente d'analyser les origines et les ressorts de l'antisémitisme. Les origines se trouvent dans la littérature rabbinique et dans la Bible. Certains passages sont un peu ardus pour les non familiers des textes sacrés.
Dès l'époque romaine , le Juif incarne la coupure, l'impossible unité, l'impossibilité de faire "Un". On lui reproche d'être semblable et différent, d'empêcher de faire "tout", de vivre malgré les fêlures. On lui en veut non pour ce qu'il n'a pas mais pour ce qu'il a ou pour ce qu'il est supposé avoir et même aujourd'hui pour les souffrances passées de son peuple (concurrence victimaire).
Aujourd'hui les juifs sont perçus comme une menace par certains "racisés" en Israel lorsqu'ils soutiennent le nationalisme et colonialisme et en Occident quand ils soutiennent le philosophie des Lumières, idéologie soupçonnée être celle de l'universalisme blanc. Là encore ils empêchent l'unité, les "nous" communautaire. L'obsession de la pureté est le terreau de tous les totalitarismes, de tous les fondamentalismes, juif compris.
Beaucoup d'autres passages passionnants : lien antisémitisme/ misogynie, patriarcat.
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L'autrice nous fait partir de la bible, des textes de la Torah, de la littérature rabbinique du tout début pour faire apparaître l'antisémite du juif lui-même. D'une très grande érudition, d'une connaissance fine des textes fondateurs de la religion, elle nous guide à travers les méandres des épisodes tirés de la bible, formidable recueil d'histoires, et des innombrables interprétations pour nous faire toucher du doigt le lien fondamental entre le juif et l'antisémite qui ne peuvent exister l'un sans l'autre. Issus d'une fratrie, l'un a tout (ou le substilise) et l'autre n'est que rancoeur contre celui qui a ce qu'il n'a pas. Mais en même temps, si le juif est ce qui fait sécession au monde et l'empêche d'être un, il ne veut pas être rejeté et se relève de ce qu'on lui fait subir, ce seul fait attisé les haines celui qui a cherché à le faire disparaître pour retrouver so unité. Pour reprendre les mots de Marceline Joris-ivens "ils n'ont pas fini de nous en vouloir pour ce qu'ils nous ont fait". Et cette tendance à rejeter l'autre qui fait apparaître la différence continue à traverser le temps. Ainsi prendre l'individu pour le groupe et brandir ses souffrances comme son unique être ne peut définir son identité qui est au croisement de tout un tas de sources.
Cet essai est très riche et mérite qu'on s'y attarde, il est écrit de manière simple avec des pointes d'humour afin de permettre à tout un chacun de se faire son parcours sur cette question qui traverse l'histoire de l'humanité.
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J'ai un profond respect pour Delphine Horvilleur. Tout d'abord parce qu'elle est ET femme ET rabbin, et que cette combinaison est rare dans toute religion, si ce n'est le protestantisme. Mais surtout parce que regarder ses conférences ou lire/écouter ses interviews est un pur régal. J'admire les érudits qui parviennent, grâce à leur calme, leur lucidité et leur pédagogie à faire comprendre à tous des sujets ardus. Qui nous donnent l'impression d'être aussi intelligents qu'eux, avec modestie et bienveillance.
Dans cet ouvrage, Delphine Horvilleur s'attaque à un sujet grave, qui perdure depuis des millénaires et malheureusement encore de nos jours : l'antisémitisme. Elle s'interroge : d'où vient cette haine des Juifs ? Pourquoi détester des gens à cause de leur religion ? L'antisémitisme n'est pas un racisme. Les Juifs, malgré les caricatures abjectes dont ils font encore l'objet, ne sont pas différents des autres. C'est peut-être aussi là qu'est le "problème". Ils s'immiscent, ils s'infiltrent et donc accèdent à tous les pouvoirs, dont certains sont privés (je relate ici les théories nauséabondes des Juifs vus comme des rats).
Delphine Horvilleur va très loin dans la lecture des textes puisque c'est là même qu'elle va puiser la source de l'antisémitisme. Avec pour premier "homme" Esaü, qui fut dépossédé "traîtreusement" de son droit d'aînesse. L'histoire du peuple juif est aussi constamment faite de coupures, la première étant le départ d'Abraham de ses premières terres. Il est donc facile de rejeter celui qui est déjà sans attaches. Sauf que pan dans tes dents, après la destruction du Temple, le peuple juif n'a pas cherché à le reconstruire, mais à SE reconstruire dessus. Pas mal pour un sous-homme, qui à de nombreuses reprises dans l'histoire, a cherché à SURvivre. Donc les antisémites détestent les Juifs pour les "qualités" qu'ils n'ont pas, mais aussi pour ce qu'ils ont et que eux n'ont pas. Compliqué ? Eh bien, non. Je ne vais pas tout vous dire. Plongez-vous dans cet ouvrage passionnant, empli d'érudition, qui soulève beaucoup d'interrogation. Toda raba, rabbi Horvilleur.
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Pour expliquer l'antisémitisme, dont on constate une recrudescence ces derniers temps, Delphine Horvilleur s'est plongée dans les textes sacrés, la tradition rabbinique et les légendes juives.
Maîtrisant parfaitement son sujet et douée d'un vrai sens de la pédagogie ainsi que d'un humour que je n'ose pas qualifier de juif mais, tant pis, je le fais tout de même, la rabbine embrasse l'histoire pour mieux comprendre cette haine dont les filles et fils d'Abraham ont été les victimes.
Avant d'être défini comme Juif, l'Hébreu est celui qui a quitté sa terre de naissance pour rejoindre la Terre promise. « Un Egyptien vient d'Egypte (…) mais un Hébreu ne vient pas d'une terre ainsi nommée. Son nom ne dit pas son origine mais sa coupure des origines » écrit Delphine Horvilleur, soulignant en quelque sorte l'incongruité du positionnement des Juifs.
S'immergeant toujours dans la lecture biblique, l'auteure fait le récit des rapports entre Esaü et Jacob, deux frères que tout oppose. le premier incarne la force virile ; le second, à qui un envoyé mystérieux déclara : « Ton nom ne sera plus dorénavant Jacob mais Israël », est imberbe et une espèce de « fils à maman ». C'est lui qui va inspirer la vulgate antisémite voyant dans le Juif une « femmelette ». Quelques siècles plus tard, Freud établit « un lien direct entre antisémitisme et misogynie » qui trouverait ses origines dans une peur de la castration et, au-delà, dans la crainte d'une atteinte à l'intégrité de la nation jugée indivisible. Pour Léon Daudet, Léon Blum est une « fifille », une « mamzelle ». Cette confusion, aussi stupide soit elle, trouverait son origine dans le choix des modèles d'identification effectué par les rabbins. « Les héros qu'ils privilégient (…) sont des personnages (…) partiellement vulnérables, souvent handicapés » précise Delphine Horvilleur. Et d'invoquer la stérilité d'Abraham (je croyais que c'était sa femme Sarah qui l'était sinon il n'aurait pas eu Ismaël et Isaac ! A moins que...), la cécité d'Isaac, la fragilité de Jacob et le bégaiement de Moïse.
A contrario, dans la phraséologie haineuse, la Juive est souvent présentée comme une virago.
Née sur le manque, probablement celui du Temple de Jérusalem détruit en 70 par les Romains, l'identité juive repose sur un « en moins ». « La vie juive ne se construit que sur la conscience d'une incomplétude qui lui tient lieu de fondement. C'est le manque à être qui crée le désir d'être, le désir tout court, et qui garantit l'avenir » insiste la rabbine. Freud rappelle que c'est ce Temple, devenu invisible, qui est le garant de la pérennité du judaïsme. Et, ce que les antisémites reprochent aux Juifs est précisément leur « increvabilité ». Autre reproche : la notion controversée de « peuple élu » par Dieu pour laquelle plusieurs interprétations ont été données.
La religion juive est décidément bien enquiquinante pour les autres cultes et spiritualités élevés sur l'idée du « tout salvateur » car « les Juifs sont « pas-tout », dans la mesure ils empêchent un collectif plus large qu'eux de se colmater pour faire du « comme-Un » » (…). Et tout projet universel (…) est menacé par la tentation totalitaire, qui pour sauver le tout pour le tout, mettra les Juifs en exception ».
De même, Israël serait accusé de violer la continuité du monde arabe par sa présence étrangère.
Très bien documenté, intelligent, souvent brillant, l'essai de Delphine Horvilleur, dont le titre est un clin d'oeil aux « Réflexions sur la question juive » de Sartre, offre au lecteur néophyte une explication passionnante sur les racines de l'antisémitisme. Salvateur et indispensable.

EXTRAITS
- Il existe par exemple une distinction fondamentale entre l'antisémitisme et les autres racismes. Ces derniers expriment généralement une haine de l'autre pour ce qu'il n'a pas (…). le Juif au contraire est souvent haï, non pour ce qu'il N'A PAS mais pour ce qu'il A.
- Cherchez le Juif, l'antisémite n'est jamais loin.
- Fonder son identité sur un geste de coupure, c'est-à-dire sur un « en moins » créateur d'appartenance, c'est l'étrange proposition que fait le judaïsme rabbinique. S'il peut la formuler, jusqu'à en faire la pierre d'achoppement de son édifice immatériel, c'est peut-être simplement parce qu'il se construit historiquement sur un manque, et pas des moindres, celui du Temple de Jérusalem.
Lien : http://papivore.net/document..
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Cette essai pour moi est indispensable à lire malgré que j'ai vraiment du mal.
Dans le temps cela n'a fait que se perpétuer.
Il y a beaucoup d 'éléments que l'autrice nous raconte dans le livre qu'il mon choquer .Comment l homme est capable de telles choses !
Je ne suis pas juive mais par mon origine j'ai étais victime de propos similaire .
Ce livre dresse des constats mais qu'en est t il des solutions ?
Comment en 2020 peut être attaquer sur une religion ?
Antisémite et les autres formes de mises à l'écart et les mises à l'écart de la société sont de plus en plus d'actualité .
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Comme pour tendre un miroir à Sartre qui avait écrit « Réflexions sur la question juive », Delphine Horvilleur propose un point de départ original pour essayer de comprendre les racines de l'antisémitisme : elle « explore la littérature juive pour y lire comment celle-ci interprète le phénomène (de la fureur anti-juive). » Elle se met en fait dans une position de contre-pied que prennent souvent les sages et les textes de la littérature rabbinique et brosse une fresque historique illustrée de nombreux exemples.
Nous côtoyons d'abord des figures bibliques, comme Abraham, Esther, Esaü et Jacob, et voyons le peuple juif apparaître comme autre et différent. Puis, à l'époque romaine, où la destruction du Temple a contraint le judaïsme à se transformer, l'antisémitisme devient un combat de civilisation. Un saut chronologique nous conduit à l'époque contemporaine avec une réflexion sur l'antisémitisme et son lien avec l'opposition masculin-féminin. Puis Delphine Horvilleur s'intéresse à l'exception juive : qu'est-ce que qui fait que le peuple juif est perçu comme différent, qu'a-t-il de plus que les autres ? J'ai eu un peu plus de peine avec le dernier chapitre qui parle de convergence des luttes, d'appropriation culturelle et de culture de la victime.
Je ne suis pas certain que les arguments de Delphine Horvilleur puissent convaincre les antisémites, qui du reste ne liront certainement pas son livre ! Mais je trouve sa réflexion intéressante et enrichissante puisqu'elle se place du côté des juifs. J'ai aussi apprécié les apports sur la question de la Révélation et du don de la Torah aux juifs par Dieu. Malgré ce que l'on croit savoir, à cause des souvenirs du catéchisme - ou de l'influence du film « Les Dix Commandements » !: -, il n'y a pas de « version officielle » de cet événement fondateur dans la Bible. On ne sait pas où il s'est passé et les rabbins proposent plusieurs hypothèses sur le contenu de cette Révélation !
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