Lorsque l'autrice était venue parler de son livre, à La Grande Librairie, j'avais eu l'envie de le lire. Puis, les romans se sont accumulés sur la pile et il était passé à l'as…
Heureusement, ce mercredi 13 mars,
Delphine Horvilleur était invitée sur le plateau et elle m'a rappelé cette lecture à mon bon souvenir.
Leïla Slimani avait raison : dans ce livre, on rit et l'on est parfois submergé par l'émotion.
Ces 11 histoires où madame Horvilleur, rabbin, a accompagné les familles endeuillées, sont toutes différentes, bien qu'elles tournent autour de ce grand mystère qu'est la mort et de ce qui pourrait y avoir ensuite et dont personne n'a de certitudes (je me méfie de ceux/celles qui me certifient que…).
Cet ouvrage est pour tout le monde, que l'on soit croyant, pratiquant, athée, agnostique, le cul entre deux chaises. de toute façon, la mort passera pour chacun d'entre nous et tout le monde l'a déjà vue emporter des êtres chers.
L'autrice commence par présenter la personne dont elle va parler, que ce soit des personnalités connues comme
Elsa Cayat, la psy de
Charlie Hebdo, victime de la fusillade, de
Simone Veil et de son amie
Marceline Loridan, des plus anciennes comme Moïse ou Abel…
Ou bien des inconnus, comme Sarah, vieille dame qui n'aura que son fils à ses funérailles, la meilleure amie de l'autrice, décédée trop tôt, ou bien ce garçon qui se demande où va aller son petit frère.
On a beau avoir officié à bien des enterrements, réconforté bien des familles, ce n'est pas pour autant que l'on arrive à se blinder totalement.
En plus de nous expliquer son métier, ses difficultés, des anecdotes et des blagues juives, l'autrice nous parle aussi de sa vie, de sa famille, de ces survivants qui se taisent, qui ne parleront jamais de ce qu'ils ont vécu.
Le texte est toujours intéressant, quelque soit votre position avec les religions ou les croyances, son but n'étant pas de vous dire que sa vérité est plus grande que la vôtre, loin de là.
Le but est plus de nous parler du judaïsme, de la mort, de la vie, de leur ironie, le tout avec des anecdotes fort intéressantes.
Cette lecture m'a envoyé moins bête au lit.
Un roman sans langueurs, où les talents de conteuse de madame Horvilleur font merveille, nous contant les légendes du judaïsme, nous instruisant sur certaines choses (sans jamais faire de prosélytisme), nous faisant rire (Marceline qui voulait fumer un joint pendant le discours de Macron), nous faisant sourire, nous racontant de belles histoires, sans jamais verser dans le pathos ou le trop intellectuel qui nous perdrait.
L'équilibre parfait.
Une belle lecture humaniste et j'avais eu tort de laisser d'autres romans s'empiler dessus.
Lien :
https://thecanniballecteur.w..