Je n’ai plus d’intérieur
De passion, de chaleur ;
Bientôt je me résume
À mon propre volume.
Vient toujours un moment où on rationalise,
Et toujours un matin au futur aboli.
Le chemin se résume à une étendue grise
Sans saveur et sans joie, calmement démolie.
Novembre
Je suis venu dans le café au bord du fleuve,
Un peu vieilli un peu blasé
J'ai mal dormi dans un hôtel aux chambres neuves
je n'ai pas pu me reposer.
Il y a des couples et des enfants qui marchent ensemble
Dans la paix de l'après-midi
Il y a même des jeunes filles qui te ressemblent
Dans les premiers pas de leur vie.
Je te revois dans la lumière,
Dans les caresses du soleil
Tu m'as donné la vie entière
Et ses merveilles.
Je suis venu dans le jardin où tu reposes
Environnée par le silence
Le ciel tombait et le ciel se couvrait de rose,
Et j'ai eu mal de ton absence.
La vie n’a pas duré longtemps,
La fin de journée est si belle.
Je suis venu dans le jardin où tu reposes
Environnée par le silence
Le ciel tombait et le ciel se couvrait de rose,
Et j'ai eu mal de ton absence.
]e sens ta peau contre la mienne,
]e m'en souviens je m'en souviens
Et je voudrais que tout revienne,
Ce serait bien.
Novembre
Je tenais des propos concernant les teckels,
A l’époque
Je voulais établir quelque chose d’univoque
(Un nouveau paradigme, un projet essentiel).
Je me sentais rempli de faim philosophique
Entre les herbes
Dans le jardin de mes après-midi pathétiques ;
Le ciel était superbe.
Un champ d’intensité constante
Balaie les particules humaines
La nuit s’installe, indifférente ;
La tristesse envahit la plaine.
Où retrouver le jeu naïf ?
Où et comment ? Que faut-il vivre ?
Et à quoi bon écrire des livres
Dans le désert inattentif ?
«Mémoires d'une bite»:
«J'ai connu bien des aventures,
Des préservatifs usagés
J'ai même visité la nature,
Et je l'ai trouvée mal rangée.
J'ai traversé le Pentothal,
J'ai bu des Tequila Sunrise
Ma vie est un échec total,
I know the moonlight paradise.»
Je suis venu dans le jardin où tu reposes
Environné par le silence
Le ciel tombait, et le ciel se couvrait de rose,
Et j'ai eu mal de ton absence.
P 9
La connaissance n’apporte pas la souffrance. Elle en serait bien incapable. Elle est, exactement, insignifiante.
Pour les mêmes raisons, elle ne peut apporter le bonheur.
Tout ce qu’elle peut apporter, c’est un certain soulagement. Et ce soulagement, d’abord très faible, devient peu à peu nul.
En conclusion, je n’ai pu découvrir aucune raison de rechercher la connaissance.
Impossibilité soudaine –et apparemment définitive- de s’intéresser à une quelconque question politique.
Tout ce qui n’est pas purement affectif devient insignifiant. Adieux à la raison. Plus de tête. Plus qu’un cœur.
Je n’ai plus d’intérieur,
De passion, de chaleur ;
Bientôt je me résume
A mon propre volume.
Vient toujours un moment où l’on rationalise,
Vient toujours un matin au futur aboli
Le chemin se résume à une étendue grise
Sans saveur et sans joie, calmement démolie.